Carnets de voyages urbains·Du livre à l'écran

Marcel et Monsieur Pagnol : un biopic animé éblouissant dédié à un formidable conteur

C’est l’ évènement culturel de cet automne : Marcel et Monsieur Pagnol, le film d’animation signé Sylvain Chomet, le réalisateur des Triplettes de Belleville et de L’illusionniste, nominé quatre fois aux Oscars.

Le résumé du film :

A l’apogée de sa gloire, Marcel Pagnol reçoit la commande d’une rédactrice en chef d’un grand magazine féminin pour l’écriture d’un feuilleton littéraire, dans lequel il pourra raconter son enfance, sa Provence, ses premières amours…

En rédigeant les premiers feuillets, l’enfant qu’il a été autrefois, le petit Marcel, lui apparaît soudain. Ainsi, ses souvenirs ressurgissent au fil des mots : l’arrivée du cinéma parlant, le premier grand studio de cinéma, son attachement aux acteurs, l’expérience de l’écriture. Le plus grand conteur de tous les temps devient alors le héros de sa propre histoire.

Nous avons vu ce film d’animation en famille en avant-première au Grand Rex cet après-midi. Marcel Pagnol est un écrivain immensément populaire, ambassadeur de la francophonie dans les écoles du monde entier un peu comme Le petit prince de Saint -Exupéry.

J’ai lu La gloire de mon père et Le chateau de ma mère qui font partie de la trilogie Souvenirs d’enfance publiés en 1957. C’est Hélène Lazareff, la patronne du magazine Elle qui a commandé à Pagnol alors dans le creux de la vague, un feuilleton de Noël sur le thème de la famille. Ce sera un succès immédiat puisque 50 000 exemplaires de cette autobiographie provençale seront vendus le mois suivant sa parution.

Le roman Le chateau de ma mère est de loin mon favori car il raconte une ascension sociale contrariée par une entorse au règlement. Le chef de famille entraine les siens à traverser de riches propriétés pour leur économiser des kilomètres de marche jusqu’à leur résidence secondaire. Il est en tort mais ses bons sentiments lui rendront justice. Je rêve de visiter un jour La bastide neuve sur les hauteurs d’Allauch un jour.

Ma critique du film d’animation Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet

Il s’agit d’un biopic chronologique et biographique qui raconte l’enfance de Marcel Pagnol vers 1900 dans le Marseille de la Belle époque jusqu’en 1974 date de la mort de l’académicien à Paris. Ce biopic animé montre aussi les doutes du créateur génial : il est devenu romancier à 61 ans quand il doutait de sa créativité.

Comme Sylvain Chomet le remarque dans le dossier de presse de son film, Pagnol est souvent juste. Il sait faire vibrer la bonne corde. Il raconte des tragédies avec des familles qui s’affrontent, des situations dures comme des filles-mères rejetées par leur famille (La fille du puisatier, la trilogie Marius-César-Fanny) ou des rivalités de village qui mènent à la mort (Jean de Florette et Manon des sources) .

Pagnol, l’ambassadeur de Marseille et de la Provence dans le monde entier.

C’est Laurent Laffite, acteur parisien de la Comédie française qui prête sa voix à Marcel Pagnol. A la différence des précédents films de Sylvain Chomet, la voix humaine fait son grand retour car elle a une importance dans l’oeuvre de Pagnol.

L’accent chantant méridional des clients du bar de la Marine fait pleinement partie de la carte postale même caricaturale. Jules Raimu et Fernandel font partie des amis proche de Pagnol, ils viennent tous de la même région : Marseille et Toulon, tous trois ont triomphé à Paris.

Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban, couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. Garlaban, c’est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l’Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l’Huveaune.

Incippit de La Gloire de Mon père, éditions Fortunio, 1957.

Je vous recommande de visiter le site officiel de Marcel Pagnol en attendant l’ouverture de son musée en 2026 dans une ancienne usine d’électricité à Allauch !

Le château de la Buzine, 56 Trav. de la Buzine, 13011 Marseille : le chateau de la mère de Pagnol près du canal de Marseille.

La bastide neuve : 115 Chem. des Bellons, 13190 Allauch

Retrouvez ici mes précédents articles consacrées aux adaptations littéraires : du livre à l’écran mais aussi un carnet de voyages urbain consacré à Marseille.

Cinéma·Du livre à l'écran

Toutes ces adaptations de romans au cinéma que j’ai aimé pour rendre hommage à Robert Redford

Robert Redford, acteur américain bien aimé de son public français, s’est éteint le 16 septembre 2025 à l’âge de 89 ans dans ses montagnes de l’Utah.

Je me souviens que ma grand-mère Annette avait mis une affiche de cinéma qui couvrait tout le mur dans son escalier : Out of Africa de Sydney Pollack (1985) avec Meryl Streep et Robert Redford. C’est l’adaptation ciné du roman mythique Une ferme africaine de Karen Blixen. Je sais que Robert Redford etait l’un de ses acteurs préférés.

Son mari (mon grand-père) aimait tout particulièrement Et au milieu coule une rivière avec Brad Pitt réalisé par Robert Redford en 1992. C’est également une adaptation d’un roman : deux frères du Montana qui ont une éducation très stricte au début du 20eme siècle et qui sont passionnés de chasse à la mouche. Comme Papy était un passionné de chasse à la mouche, ce film avait ses faveurs et la télévision française l’a rediffusé quelques fois.

John Kelly/Getty Images

J’ai listé trois films que j’ai particulièrement aimé pour rendre hommage à Robert Redford. Ce sont tous des adaptations de romans au cinéma : du livre à l’écran. Et ils ont été partagés en famille devant notre télévision. C’est assez rare de tels films aussi fédérateurs.

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998) réalisé par Robert Redford à partir du roman éponyme de Nicholas Evans.

J’ai vu ce film au cinéma avec mes parents quand j’avais onze ans. Le début du film avec l’accident de la route, la mort de la meilleure amie, l’amputation de l’ado et le cheval qui devient fou, comme je suis émotive, cela m’avait quelque peu traumatisée. Mais c’est un film marquant avec un beau message.

Le combat de cette maman, bourgeoise new-yorkaise, qui fait des pieds et des mains pour redonner goût à la vie à sa fille et à son cheval m’a beaucoup plu. Il est indéniable que ce film m’a fait aimer le continent américain : il se déroule dans le Montana car il montre les contrastes géographiques et sociologiques entre les différents Etats. Robert Redford porte le film, il met en lumière le rôle des chuchoteurs qui conjuguent des compétences d’éthologie et d’équitation. Un beau film qui réconcilie l’Homme et l’animal.

Promenons-nous dans les bois adapté du récit autobiographique de Bill Bryson en 2015

C’est une comédie basée sur l’amitié entre deux retraités qui ont parcouru l’Europe ensemble dans leur jeunesse. Ils décident de se lancer dans une randonnée ardue de 3500 kms : le sentier des Appalaches qui relie la Géorgie au Maine. Leur condition physique n’est pas au top mais cette aventure rocambolesque va leur permettre de consolider leur amitié.

Ce film, c’est mon mari qui me l’a fait découvrir. Je l’ai regardé car il est assez fidèle à la personnalité de Robert Redford qui a été un militant écologiste mondialement connu pour son engagement également. J’ai un vrai problème avec la culture américaine très citadine et matérialiste qui montre son argent et démontre son statut social à travers le cinéma. Ainsi la personnalité de Robert Redford m’a bien plu car il était cohérent avec ses rôles : il a fondé un festival de cinéma indépendant à Sundance dans l’Utah et il était très critique face aux sirènes trompeuses d’Hollywood.

Et enfin, un de mes films favoris : Nos âmes la nuit avec Jane Fonda, adapté du roman de Kent Haruf sur Netflix en 2017.

Cette fois-ci, c’est moi qui ai fait découvrir un nouveau film avec Robert Redford à mes parents. C’est l’histoire de deux veufs qui décident de dormir ensemble la nuit pour rompre leur solitude dans une petite ville du Colorado. Cette intimité du lit sans pourtant passer à la casserole va faire sacrément jaser leur entourage.

Ce film m’a fait beaucoup réfléchir sur la manière dont la société française considérait les personnes âgées et j’en ai même profité pour écrire un article sur le jeunisme. Il s’appelle Bannir Ok boomer de notre vocabulaire. A Hollywood, des acteurs comme Robert Redford ou Jane Fonda ne sont pas mis au placard à cause de leur âge, on les valorise. Alors qu’en France, on aurait tendance à les stigmatiser, la sexualité du 3eme âge est taboue. On ressent une tendresse pour ce couple de cinéma car il se trouve qu’ils avaient déja joué un couple cinquante ans auparavant dans le film Pieds nus dans le parc en 1967.

Je vous invite à lire la nécrologie de Robert Redford dans le quotidien Le Monde, spécialiste du domaine. En 2019, il avait reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Kad Merad, le maître de cérémonie avait fait une boutade comme quoi c’était la plus belle gueule du cinéma.

Cet acteur charismatique n’avait pas seulement un physique, il avait aussi un message qui a touché des générations d’amoureux du cinéma.

Retrouvez-ici les précédents hommages du blog aux acteurs de cinéma

-Hommage à Belmondo : La Bébel mania ou cette nostalgie de la France qui allait bien

-Quand je te reverrais- je acteur merveilleux : hommage à Michel Blanc

BD & romans graphiques·Du livre à l'écran

Pourquoi les Schtroumpfs plaisent à toutes les générations d’enfants dans le monde entier?

Cette semaine, j’ai emmené ma fille voir le dernier film d’animation Les schtroumpfs.

Ce n’était pas le meilleur dessin animé que j’ai vu mais c’était plaisant de passer un bon moment en musique dans le village des Schtroumpfs.

C’est Rihanna qui prête sa voix à la Schtroumpfette et cela apporte de la modernité à cette oeuvre de BD créée par Peyo en 1958.

Les bandes-annonces faisaient la promotion d’autres dessins animés plus récents et bien plus médiocres. Même si les Schtroumpfs ont été repris en 3D par un studio d’animation beaucoup plus moderne, les traits au crayon de BD ont été conservés.

Cela fonctionne avec les nouvelles générations car il s’agit d’une véritable oeuvre qui cartonne depuis bientôt soixante-dix ans. Comme dit l’adage, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures…

Nostalgie et transmission, deux ingrédients majeurs du succès populaire des Schtroumpfs.

Au départ, les Schtroumpfs étaient des personnages secondaires des aventures de Johan et Pirlouit, dessinées par Peyo dans les années 1950. Ils sont devenus de plus en plus récurrents, quitte à conquérir le haut de l’affiche avec leurs propres albums et même leur journal.

Peyo a continué de les faire évoluer dans un Moyen-âge mythifié avec le sorcier Gargamel qui les terrorise avec son chat Azraël pour s’emparer de la pierre philosophale. Les Schtroumpfs sont un peuple imaginaire avec une langue spécifique (inventée lors d’un dîner avec Franquin, le créateur de Gaston Lagaffe).

Ce qui me plait avec ces petits hommes bleus, c’est cette douce utopie avec ce village bucolique et ses maisons champignons. Ils mangent de la salsepareille et vivent en communion avec la nature. Diverses interprétations circulent pour situer géographiquement le village des Schtroumpfs : est-ce dans les Ardennes, le Luxembourg ou même Aubenas en Ardèche comme indiqué dans un des quarante-deux albums des Schtroumpfs.

Je me souviens d’une aire de jeux sur l’A6 à Jugy avec ses champignons géants où je rêvais d’aller jouer avec mon frère. Walibi a même crée un temps un parc à thèmes autour du monde merveilleux des Schtroumpfs.

Les Schtroumpfs portent des bonnets phrygiens blancs très reconnaissables, celui du grand Schtroumpf est rouge pour montrer son autorité. Chaque Schtroumpf se définit par un métier ou un trait de caractère. Ils fondent ensemble une société utopique où il fait bon vivre.

Les personnages nous sont familiers : une seule femme vit au village des Schtroumpfs : la Schtroumpfette, on s’attache même aux gros méchants : Azraël et Gargamel.

Malgré la mort de leur créateur en 1992, la série continue, reprise par les héritiers de Peyo. Les Schtroumpfs continuent de plaire aux parents car ces personnages véhiculent une certaine idée de la fraternité, ils sont sécurisants.

L’héritage culturel des Schtroumpfs : un business florissant.

Depuis 1958, plus de 42 albums BD des aventures des Schtroumpfs ont été publiés tout d’abord dans le journal Spirou, puis aux éditions Dupuis, ensuite en autoédition et désormais aux éditions Le Lombard.

Les Schtroumpfs se sont également invités au rayon biscuits et bonbons des supermarchés : depuis 1981, Haribo commercialise les Schtroumpfs en gélatine bleue , rouge et jaune. Delacre a aussi crée une gamme de biscuits à leur effigie.

Les Schtroumpfs sont un peu les ambassadeurs de la Belgique dans le monde entier comme Tintin : on décore un avion à leur image, une exposition BD à Bruxelles réunit 240 000 visiteurs. A titre personnel, j’aimais beaucoup lire les albums des Schtroumpfs quand j’étais enfant car j’aime énormément leur village si bucolique.

Il se trouve que pendant nos vacances en Bulgarie, nous avons visité un parc publique dédié aux architectures du Hobbit avec une mini-maison catapultée du village des Schtroumpfs. Il s’agit du Golden park de Lukovit.

Il faut dire que la BD belge des années 1950 est particulièrement créative dans le domaine de la jeunesse. Walthéry, le créateur de Natacha, hôtesse de l’air fut l’assistant de Peyo dès ses débuts. Peyo a également crée les séries Johan et Pirlouit mais aussi Benoit Brisefer.

Dans la série Icônes de l’enfance, je vous invite à découvrir mes billets de blog consacrés à Martine, Natacha, Le Petit Nicolas, Ana Ana, Tintin et Gaston Lagaffe. Le but de cette rubrique est de célébrer les plus beaux succès de la littérature et de la BD jeunesse.

Analyser pourquoi ils se transmettent de générations en générations, pourquoi étaient-ils innovants dans leur contexte de création. Je travaille depuis plus de quinze ans dans les métiers du livre et de la presse, quelle est la recette d’un best-seller est une question que me passionne ! .

Du livre à l'écran·Romans

Du livre à l’écran : mes derniers coups de coeur lecture !

Je suis un animal étrange qui regarde le film adapté du roman avant de lire le livre. Et je n’ai pas de problème à relire un roman deux ou trois fois si j’ai aimé passionnément l’histoire. 

Ça a été le cas dernièrement avec Brooklyn et Pour un garçon. Il faut dire que Nick Hornby est le scénariste du film Brooklyn. Pour un garçon est une comédie avec Toni Colette, Hugh Grant et Rachel Weisz qui date de 2001. Je pense avoir vu toutes les comédies romantiques anglaises avec Hugh Grant et Colin Firth des années 2000 : Love Actually, Le journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Noting Hill…

A propos d’un gamin, Nick Hornby, éditions 10/18, 316 pages, 8.60€

Le résumé de l’éditeur :

Rentier oisif, célibataire fier de son immaturité et séducteur invétéré, Will a une nouvelle idée de génie pour draguer : assister à des réunions de parents célibataires. Mais la rencontre décisive à laquelle va le mener ce stratagème sera en fait celle d’un gamin de douze ans, Marcus, son opposé absolu sur l’échelle du cool. Quand Will se goinfre de modernité, Marcus écoute des disques de baba cool et porte des vestes en mouton.
L’un et l’autre ont pourtant un point commun qui va les rapprocher : leur solitude. Au travers des pérégrinations de cet improbable duo, Nick Hornby poursuit avec humour et sensibilité son exploration des ressorts de la masculinité.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman qui est beaucoup plus profond qu’une comédie romantique. Il raconte deux solitaires qui vont s’entraider : ils n’ont aucun lien de parenté et ne se seraient jamais rencontré sans cette idée farfelue de s’inventer un enfant pour draguer des mères célibataires.

Marcus a saisi la supercherie et va s’en saisir comme la chance de sa vie d’avoir un modèle d’adulte qui connait les chanteurs et les dernières baskets à la mode pour se faire accepter au collège. Sa mère est une hippie pas si pacifique que ça qui lui impose son mode de vie alors qu’un ado veut rentrer dans le moule à son âge.

Will, dragueur invétéré qui fuit le grand amour et l’engagement va se laisser convaincre par Marcus qu’être amoureux est beaucoup plus puissant que ce qu’il imaginait. C’est un superbe roman qui parle d’une entraide réciproque dans un société de plus en plus individualiste où la famille n’est plus une valeur refuge. Et pourtant on en a sacrément besoin au quotidien.

Dans un tout autre genre, j’ai lu cet été la suite de La liste de nos envies 2 de Grégoire Delacourt.

Le titre est peu original mais on s’était vite attaché à Jocelyne, cette mercière d’Arras au coeur d’or. Elle a gagné au Loto mais aussi les ennuis qui vont avec. Dans le premier roman, elle subit les errements de son Jocelyn de mari, qui est un affreux jojo, il faut bien le dire.

J’ai préféré la suite car Jocelyne intègre un groupe de parole des gagnants du Loto. Chacun des participants va apporter sa pierre à l’édifice pour vivre au mieux ce tsunami dans une vie. Ce n’est pas de la grande littérature selon moi mais c’est un roman agréable à lire qui nous questionne sur l’impact de l’argent dans nos relations familiales et amicales.

La liste de mes envies 2, Grégoire Delacourt, éditions Albin Michel, 256 pages, 19.90€

Retrouvez ici mes dernières chroniques romans publiées ici :

-A la table avec les Kennedy, Gallimard et Camus pour goûter la littérature de Valérie Paturaud : La cuisinière des Kennedy, éditions Les escales

-Hôtel Nantucket, quand de fortes individualités font équipe le temps d’un été, éditions Les escales.

Du livre à l'écran·Romans

De Brooklyn à Long Island, un océan romanesque va séparer Eilis de son mari

En 2016, j’étais exposante au festival du livre de Paris. Les trajets en métro pour aller travailler étaient interminables. Ma lecture du roman Brooklyn a été un vrai échappatoire bienvenu : une belle histoire d’amour qui m’a permis une évasion littéraire totale.

Il faut dire que cette histoire a été adaptée au cinéma par un scénariste de génie : Nick Hornby. Il a écrit Pour un garçon lui aussi adapté au cinéma.

L’affiche du film Brooklyn est iconique, elle symbolise tellement la manière dont on peut rêver de New York : un couple qui s’embrasse au pied du Brooklyn bridge.

Long island est la suite de Brooklyn. Il se déroule entre Long Island et l’Irlande dans les années 1970, vingt ans après qu’ Eilis Lacey ait émigré aux Etats-Unis car il n’y avait pas d’avenir pour elle au pays.

Long Island, Colm Toibin, 400 pages, éditions Grasset, 24€

Le résumé :

Tony et Eilis sont désormais mariés depuis vingt ans avec deux grands enfants en âge d’aller à l’université. Leur couple italiano irlandais vit dans un village de Long Island avec comme voisins les parents de Tony, ses frères et leurs femmes. Tous sont italiens et leurs choix de vie sont vite commentés lors des réunions familiales.

Ils justifient les erreurs des membres de la famille par une solidarité sans failles quoi qu’il en coûte. Il se trouve que Tony a planté un sérieux coup de canif dans leur contrat conjugal.

Un jour sans crier gare, un homme irlandais assez intimidant vient lâcher une bombe dans le quotidien d’Eilis . Il lui apprend que son mari plombier a séduit sa propre femme. Elle est enceinte et le mari fou furieux déposera l’enfant sur le pas de la porte d’un Tony adultérin à sa naissance… Quelle décision radicale va prendre Eilis ?

Mon avis :

Long Island est un roman de grande littérature. L’auteur est réputé comme un maître de l’ellipse et des non dits. Ce roman démarre sur des chapeaux de roue en choquant ses lecteurs.

J’ai été happée dès les premiers chapitres par le rythme très soutenu avec des situations où les sentiments les plus violents s’entrechoquent : jusqu’ au point de rupture. J’ai abandonné ma lecture car l’attitude de deux personnages principaux m’a profondément heurté. Ce roman raconte avec brio un triangle amoureux et je déteste les histoires de triangle amoureux car il y a toujours une trahison à la clé.

Feuilletez ici un extrait du roman

Long Island est un excellent roman très bien écrit mais il m’a vraiment dérangée dans ma conception du romantisme et de la loyauté dans un couple. Autant les personnages de Brooklyn étaient chaleureux et attachants : le prêtre, Rose, la sœur dévouée, Tony…, autant les personnages de Long Island sont froids et sans aucune empathie les uns avec les autres.

Le seul personnage de Long Island qui m’a intéressée est Nancy Sheridan, l’amie d’enfance d’Eilis. Vingt ans plus tard, elle se retrouve veuve à tenir un débit de friture avec son fils, jeune adulte sur lequel elle ne peut pas vraiment compter. En raison de son commerce, elle peut être confrontée à la violence, l’insécurité à cause de l’alcool quand un samedi soir trop arrosé peut dégénérer.

Enfin, la couverture du livre est superbe. On dirait un tableau d’Hopper ou de Dali peignant sa muse Gala. Elle annonce un portrait de femme d’une grande froideur.

La note du bal littéraire des sardines : 4/5 sardines

J’aurai adoré mettre cinq sardines à ce roman tant j’aimé Brooklyn, l’un de mes cinq romans préférés. Mais l’ambiance polaire entre les personnages m’a sacrément refroidie.

J’ai une théorie bien établie comme quoi un roman c’est comme un travail thérapeutique avec un psy : il faut qu’une alliance thérapeutique se noue dans la situation initiale. Et cela n’a pas du tout été le cas dans ce roman. J’ai été plus choquée que séduite par cette histoire, qui est malgré tout, un roman de grande littérature.

Retrouvez ici mes précédentes chroniques de romans ici :

A table avec les Kennedy, Albert Camus et Gallimard : La cuisinière des Kennedy, éditions Les escales

Les magnolias de Myrtle Lane : un roman réaliste et attachant

-Hôtel Nantucket, quand de fortes individualités font équipe…

Du livre à l'écran

Emballée par la couv’ : l’édition bulgare du Journal de Bridget Jones.

Depuis cet été, j’ai voulu développer une rubrique Emballée par la couv’ dans mon blog. J’explique en quoi certaines couvertures de livres attirent mon œil sur les tables de librairies ou les réseaux sociaux et pourquoi.

J’ai trouvé le cas d’école dans le domaine de l’édition : Le journal de Bridget Jones, écrit par Helen Fielding, publié en 1996 et traduit en France en 1998 par Albin Michel.

J’ai pris en photo l’édition bulgare encore publiée trente ans plus tard à la librairie Helikon de Bourgas, Bulgarie. C’est écrit en alphabet cyrillique et pourtant c’est facile de reconnaître cette couverture iconique, reprise pour la sortie du film en 2001.

C’est un succès international car il décrit le quotidien de la bonne copine, la trentaine bien tassée mais éternelle célibataire. Cette couverture représente bien la thématique du roman : une jeune femme un peu ahuri, plus tout à fait une petit fille mais pas encore une vraie adulte.

Bridget Jones : une icône de la comédie romantique
Droits réservés Universal France, 2001

Elle tient un journal intime où elle couche ses bonnes résolutions pour réussir sa vie sur tous les tableaux : son poids, son activité sexuelle, sa consommation de cigarettes à bannir… Dans les années 2000, les ouvrages de développement personnel étaient peu critiques face aux injonctions de la société.

Je peux regarder les deux films une bonne dizaine de fois sans me lasser. Je trouve que les Anglais sont vraiment les meilleurs dans le domaine de la comédie romantique : Coup de foudre à Nothing Hill, Love Actually, The holiday…

Le journal de Bridget Jones a cette particularité de transposer avec génie l’intrigue d’un roman incontournable de la littérature anglaise : Orgueil et préjugés de Jane Austen. La mère de Bridget Jones est aussi gênante voire pire que celle d’Elisabeth Bennett, Monsieur Darcy est intemporellement beau (peut être parce que le rôle colle à la peau de Colin Firth) et Hugh Grant joue à la perfection le connard de première.

Retrouvez ici mes précédents articles dédiés à la culture du Royaume-Uni :

-Pourquoi j’ai eu un coup de cœur pour l’autobiographie et la série Call the midwife

-Un roman aussi dépaysant qu’un voyage en Eurostar : La dernière conquête du major Pettigrew

– La piscine de Rosemary, un roman qui rend hommage aux piscines londoniennes

-Au revoir Elisabeth II, ambassadrice dans le monde entier d’une culture british iconique !

Du livre à l'écran

Assane Diop, Driss, Samba… toutes les facettes d’Omar Sy que l’on aime réunies dans la saison 3 de Lupin sur Netflix

Copyright Netflix

C’est le troisième article que je consacre à la série Lupin.

J’ai dévoré la troisième saison en quelques jours, fascinée par la qualité du scénario, les épisodes tous aussi intéressants les uns que les autres, le jeu des personnages qu’ils soient au premier rang ou des seconds rôles.

Dans le dernier épisode de la saison 2, Assane réussissait à faire coffrer Hubert Pellegrini à la fin d’une soirée grands donateurs au théâtre du Chatelet. La saison 3 est de toute beauté car Assane renoue avec sa mère Mariama trente ans plus tard.

J’ai énormément aimé cette saison car elle raconte la construction d’ Assane adolescent. A la mort de son père, il retourne chercher son courrier dans la tour HLM où il vivait à Montreuil. Il rencontre Bruno et sa sœur, deux orphelins de quinze ans, comme lui. Ils vont recréer ensemble une sorte de fratrie sous l’égide de Keller, l’entraineur de boxe de la salle du quartier. Mais est-ce que cet adulte sera si protecteur pour eux?

Le succès mondial de cette série s’explique par le fait qu’on n’imite pas Lupin en déguisant Omar comme lui. Assane est un personnage contemporain qui porte ses valeurs. Orphelin, il s’est construit une identité de gentlemen cambrioleur à travers ses romans.

Pour élaborer son personnage, les scénaristes se sont servis de la biographie personnelle de l’acteur français d’origine sénégalaise. Et ça fonctionne à fond ! J’ai eu l’impression de retrouver Doudou, Jean Bloguain le niais (SAV des émissions avec Fred Testot) ou encore le roublard Driss (Intouchables) qui taquine son complice flic Guedira.

Je me suis régalée quand Assane se déguise avec quantité de costumes et de perruques pas croyables pour brouiller les pistes…

Omar Sy est un immense acteur du cinéma français, récompensé par le César du meilleur acteur en 2012 pour son rôle d’aidant pas tout à fait conventionnel. Et je suis ravie que le monde entier découvre ainsi son talent, son rire et ses pas de danse tellement contagieux. Il nous donne du bonheur en cette actualité dramatique.

Enfin, cette série est la plus belle ambassadrice de la France dans le monde actuellement. Elle montre des plans aériens de la capitale de toute beauté mais aussi Etretat, Marseille (très furtivement dans la saison 3)et le Louvre évidemment !

Copyright Netflix

J’ai tellement aimé ces plans dans les bibliothèques du 5eme arrondissement ou à Saint-Etienne du Mont. C’est une très belle mise en abyme de ce qu’il se passe en librairies où les jeunes relisent les classiques de Maurice Leblanc grâce à la série ou font des escapes games autour de Lupin à l’Opéra Garnier.

Ca serait une bonne idée que les scénaristes de la série se chargent de la scénographie de la cérémonie des Jeux olympiques de Paris pour montrer la France de Lupin telle qu’elle est en 2024 : à la fois moderne et intemporelle !

Retrouvez mes précédents articles ici :

– Lupin, hommage à la beauté de Paris et au patrimoine littéraire français

Quand Lupin devient le nouveau blaze d’Omar Sy sur Netflix.

Hommage à Belmondo, La Bébel mania ou « la nostalgie de cette France qui allait bien ». « 

Si tu as aimé cet article, rejoins-nous vite dans La boite à sardines en t’abonnant ici !

Du livre à l'écran

Le château de Versailles comme terrain de jeux pour se reconstruire : La vie de château, L’école des loisirs

La vie de château est un très beau film d’animation signé Clémence Madeleine-Perdrillat, scénariste et Nathaniel H’Limi, dessinateur, tous deux amis. Ensuite, il a été adapté en roman illustré pour les enfants de 7 à 9 ans. C’est une série en six livres publiés par la collection Neuf de l’Ecole des loisirs.

Je suis bien trop vieille pour faire partie du public cible de ces petits livres et pourtant… Le quotidien de cette petite Violette, pupille de la Nation qui doit aller vivre chez son oncle Régis au décès de ses parents, m’a beaucoup touchée.

Les textes publiés par l’Ecole des loisirs ont cette grâce. Je me suis rappelée d’un de mes premiers émois littéraires quand j’ai appris à lire. J’avais cinq ans et j’ai découvert Olga de Geneviève Brisac, collection Mouche. Cela m’émeut de retrouver la couverture de ce livre paru en 1990.

Il ne faut jamais banaliser les petites histoires, le quotidien de l’enfance, c’est un terreau littéraire inépuisable : La gloire de mon père de Pagnol, Le petit Nicolas de Sempé et Goscinny…

Mais comme son titre l’indique, ce n’est pas la cour de l’école, le meilleur des terrains de jeux pour Violette mais bien le château de Versailles. Son oncle Régis avec qui ce n’est pas la folle entente, est agent d’entretien au château…

Il va lui faire découvrir ce lieu féerique pour panser ses maux et aussi rencontrer des gens merveilleux qui vont lui permettre d’entrevoir une fenêtre de ciel bleu malgré le décès de ses parents : Olga la collègue femme de ménage de Régis et ses enfants, Monsieur Ange, le conservateur de musée, Genevieve, l’assistante sociale qui s’occupe de Violette et surtout Malcolm, son meilleur ami, féru d’égyptologie.

J’ai eu envie de lire cette petite série car j’aime énormément le château de Versailles (pourtant je n’aime pas du tout la monarchie absolue, ni Louis XIV qui fut un vrai sadique avec les protestants, c’est Loulou les mains sales, le gars). C’est un lieu tellement raffiné et c’est un trésor de l’histoire de l’art en France.

Quand j’étais ado, j’ai eu un vrai crush pour le théâtre privé du roi que l’on visite en premier et pour les jardins avec les fontaines. Si vous aimez l’histoire de l’art, je vous recommande cette série de romans où le dessinateur a réalisé la prouesse de dessiner plus de 300 illustrations du château.

Vous pouvez accéder à un passionnant dossier pédagogique pour les classes de primaire avec des coloriages de cette architecture Grand siècle que nous envie le monde entier. Je remercie Clara qui s’occupe des réseaux sociaux de l’Ecole des loisirs pour cet envoi en service de presse.

Ce que j’aime avec cette série de romans, c’est le soin apporté à la fabrication, à la couverture. Chaque volume de la série de 96 pages coûte 11€50. Je travaille dans une maison d’édition et je sais reconnaître au toucher un papier de qualité (c’est du papier aquarelle avec des rabats). Cet éditeur considère ses petits lecteurs pour leur offrir ce qu’il y a de plus beau !

J’ai profité de ma pause déjeuner pour visiter la librairie Chantelivre, rue de Sèvres qui a été rénovée depuis peu. Enorme coup de coeur pour cette scénographie très parisienne.

Les fresques de la librairie sont signées Juliette Lagrange, illustratrice de l’Ecole des loisirs. Elle a proposé une promenade bucolique et poétique avec les colonnes Morris, les petits bateaux du jardin du Luxembourg voisin et surtout les toits de Paris avec leurs petites fenêtres mansardées.

J’ai lu que Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Culture avait fait la proposition de classer au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco, les toits en zinc de Paris…

L’architecture de Paris m’a beaucoup fait rêver dans mes lectures d’enfant : Un lion à Paris de Béatrice Alemagna, Madeline de Ludwig Bemelmans …

Je me réjouis de faire découvrir bientôt à ma fille La maison des histoires, ce tiers-lieu tout à fait novateur qui enrichit la librairie. Je l’ai découvert grâce à Instagram et j’ai un peu épié l’intérieur à travers un hublot. Leur petit café a l’air tout à fait appétissant…

Cette visite à Chantelivre , rue de Sèvres m’a donné envie de reprendre mon tour des librairies. Retrouvez ici mon précédent article consacré au Renard doré, rue de Jussieu, dans le 5eme arrondissement.

Du livre à l'écran

Sur les chemins noirs, partir à la quête de soi grâce à la littérature et au cinéma…

Libraire et cinéphile, j’ai conseillé à de nombreux Kubers de lire Sur les chemins noirs, récit autobiographique de Sylvain Tesson publié en 2016 (535 000 exemplaires vendus, éditions Gallimard).

Ce roman raconte un périple à la quête de soi. Sylvain Tesson est un écrivain-aventurier qui a parcouru le monde notamment dans les terres arides de Sibérie. Il aime escalader des bâtiments et des immeubles pour faire rire ses amis les soirs de fête.

Sauf qu’un soir, il glisse et s’écrase huit mètres plus bas, face contre le trottoir. Pendant sa convalescence qui durera de longs mois, corseté et bien amoché, il décide d’entreprendre une randonnée de 1300 kms, seul le long de la diagonale du vide. Les nombreux flash-backs du film vont rapidement montrer aux spectateurs à quel point cette idée est risquée.

Je n’aime pas forcément ni la marche ni la randonnée car quand j’étais ado, mon père marchait toujours 50 mètres devant donc c’était une vraie corvée (solitaire en plus) pour moi. Je me suis bien reconnue quand Jean Dujardin explique que c’est compliqué de marcher avec quelqu’un qui n’a pas le même rythme. Mais je suis allée voir Sur les chemins noirs pour Jeannot et pour la beauté de la France hyper rurale.

«La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer»

La campagne me terrifie un peu, j’ai peur de m’y ennuyer, je suis une vraie citadine. Mais avec les confinements, la campagne a pris une sacrée revanche dans le cœur de beaucoup de Français… Même dans le mien. Le livre est paru en 2016. Entre-temps, cette pandémie mondiale a bouleversé tous nos repères, nous conduisant à revoir nos priorités, redonner un sens à notre vie.

Le sujet de ce film ce n’est pas la marche. Elle est un prétexte à l’introspection, la quête de soi. Ce film parle du deuil, de l’attachement, du couple aussi. Celui qui se délite, il n’arrive pas à retenir son amoureuse car il est coincé dans son lit d’hôpital après avoir brûlé la vie par tous les bouts… Grâce au cinéma, on aborde aussi le corps, de la douleur et du plaisir qu’il éprouve. Avec ce film, j’ai compris que dans la société actuelle, on fait taire son corps car on a mille préoccupations. C’est une belle connerie car quand le corps flanche, on ne vaut pas tripette.

C’est d’ailleurs ce que lui rappellent ceux qui l’accompagnent à un moment à un autre du film : sa sœur, sa tante, son ami et même le jeune Dylan qu’il rencontre à Vallon Pont d’arc. Les scènes où ils cheminent ensemble sont savoureuses.

J’aime énormément les adaptations littéraires au cinéma. Ensuite je compare le roman au film pour comprendre les choix ou les raccourcis pour transposer une œuvre littéraire à l’écran. Dans un tout autre genre, j’ai beaucoup apprécié Couleurs de l’incendie de Clovis Cornillac qui se passe totalement en ville avec Benoit Poelvoorde, mon autre acteur favori.

Dans la famille, nous aimons tous Jean Dujardin. Avec ma mère et mon frère, on se régalait le soir avant le journal télé avec Un gars, une fille sur France 2 avec Alexandra Lamy. Avec mon mari, qui a des goûts ciné très différents des miens, on se rejoint pour apprécier Un homme à la hauteur, Le retour du héros… On s’est bien marrés en famille devant le film I feel good où il interprète un crétin fini.

Je ne voyais pas d’autre acteur que lui pour jouer le rôle de Sylvain Tesson. Il l’incarne tout simplement avec sobriété et précision. Ils ont le même âge et partagent une passion pour la randonnée même si Jean Dujardin n’escalade ni des immeubles ni des gouttières.

Jean Dujardin est un acteur international, Sylvain Tesson est un écrivain reconnu. Ils sont familiers des milieux mondains filmés par flash backs dans le film et pourtant ce sont de vrais caméléons capables de se fondre dans le décor de la France rurale, de se dépouiller de tous ces artifices pour vivre un temps le plus simple possible.

Jean Dujardin est un immense acteur qui exprime beaucoup par ses silences, son souffle quand il marche dans les gravats et qu’il peine.

C’est son plus beau rôle selon moi et je lui souhaite enfin d’être récompensé par un César cette année… J’aime autant son jeu de taiseux solitaire ici que quand il fait le pitre dans OSS 117, Le Caire nid d’espion en poussant la chansonnette…

Merci C’est à vous pour ce moment suspendu, avec de la belle musique qui tranche avec l’actualité particulièrement morose et terrifiante pour notre pays. Visiblement Les Innocents et Jean Dujardin ont l’air assez complices. J’ai écouté en boucle ce tube Finistère qui décrit assez bien le film.

Même si j’avais peur de m’ennuyer de regarder un film qui parle d’une longue marche de 1300 kilomètres pendant deux heures, ce film m’a fait beaucoup de bien. Il m’a encouragée dans ma démarche de détox digitale les week-ends et il m’a permit de réfléchir sur de nombreux sujets très philosophiques : la modernité, comment consacrer son temps à ce qui est vraiment important.

Et surtout ce film m’a apporté l’essentiel : je chéris mon lit, ma couette et mon matelas moelleux après avoir vu des scènes et des scènes de bivouac à la belle étoile. On aurait presque dit que c’est moi qui ai randonné 1300 kilomètres… par procuration.

*Je vous recommande la chronique du film de Jean-Luc Gadreau sur son blog…

Les autres articles du blog qui parlent de cinéma …

-De Bernard Tapie à l’Abbé Pierre, la mue de Dujardin avec I feel good

-Standing ovation pour Tout le monde debout

– Comment mettre en scène un miracle : Notre Dame brûle

BD & romans graphiques·Du livre à l'écran

Je suis allée voir Astérix et Obélix, l’empire du milieu de mon plein gré… et c’était un bon moment de détente bon enfant !

Je pense que si on écoutait les critiques de cinéma, on passerait à côté de bon nombre de comédies françaises ! J’y suis allée le premier samedi des vacances de février donc hier, avec mon mari, au cinéma Le Vincennes. C’était la séance des familles avec des enfants de sept- huit ans et ils avaient l’air de passer un bon moment.

La bande de Guillaume Canet : Gilles Lellouche, Marion Cotillard, Jérôme Commandeur avoisine désormais la cinquantaine. Ils sont devenus parents comme moi. Après Les petits mouchoirs et Les infidèles, ils varient désormais leur registre avec ce film très grand public. Avec Astérix, on retourne tous en enfance.

Alors certes, le scénario connait de nombreuses lacunes car ce n’est pas une adaptation d’un album de BD des aventures d’Astérix et Obélix. Mais la magie opère quand même. Astérix est une œuvre patrimoniale depuis soixante ans.

Chacun a lu les albums de BD en vacances au fond du grenier quand il était petit. Comme cette BD a été traduite dans des milliers de langues, elle a aussi séduit d’autres enfants du monde entier comme Zlatan ou mon mari.

J’ai trouvé des exemplaires d’Astérix en bulgare dans une brocante à Sozopol, Bulgarie cet été. C’était marrant car Sozopol c’est vraiment une ancienne cité antique. La boucle était bouclée !

Ce film réussit son pari : celui de nous faire vivre un bon moment de détente au cinéma. Chacun imagine le village gaulois comme il le veut. Moi j’étais curieuse de voir la poissonnière, la femme d’Ordralphabetix : Ielosubmarine jouée par un visage très connu du cinéma français. C’est la boulangère parisienne d’Emily in Paris.

C’est un film choral qui réunit bon nombre de célébrités de l’humour, du sport, de la chanson : Big Flo et Oli, M, Angèle, Florent Manaudou, Zlatan… Je ne comprends pas pourquoi les critiques du film critiquent cela alors que c’est l’essence du film.

Tous ces personnages secondaires avec des noms marrants enrichissent le jeu comique. Les deux petits généraux chinois Dancing queen et Riqi qi sont les deux méchants de l’aventure. César joué par Vincent Cassel est parfait !

Les deux actrices asiatiques qui jouent la princesse chinoise et sa garde du corps sont très élégantes dans leur jeu, leurs gestes de kung fu. Leur noblesse tranche avec ces deux vieux garçons gaulois bien lourdeaux flanqués de Graindemaïs, marchand phénicien aussi veule que bête.

Même si Uderzo et Goscinny n’ont pas envoyé leurs héros de papier en Chine, c’était une bonne idée d’inventer une histoire d’Astérix dans l’empire du Milieu.

La bataille finale en costumes, avec les chevaux et l’impératrice qui débarque avec toute son armée (comme dans Astérix et Obélix, mission Cléopâtre). Tout fonctionne pour nous plonger dans l’époque antique.

Il y a vingt ans sortait au cinéma Astérix et Obélix, mission Cléopâtre. J’avais quinze ans. Tous les ados de Valence étaient dans la salle 12 du Pathé flambant neuf de la ville. L’humour Canal+ associé à l’Egypte fonctionnait à fond avec les ados.

En 2023, Guillaume Canet touche les enfants avec un conte qui se déroule dans l’empire du Milieu. C’est la magie intemporelle d’Astérix depuis plus de soixante ans !

Retrouvez ici mes précédents articles consacrés à Astérix mais aussi Tintin, mes deux titres BD favoris depuis trente-cinq ans !

On a testé en famille l’exposition Tintin, une aventure immersive à L’atelier des lumières

-Astérix fête ses soixante ans !

René Goscinny, génie français de la BD occidentale !