BD & romans graphiques

Que valent les retours en librairies de Gaston Lagaffe et Astérix?

Cet automne, l’actualité littéraire est marquée par les sorties en librairie des albums de deux locomotives du 9eme art : Astérix (tiré à 5 millions d’exemplaires) et Gaston Lagaffe (800 000 exemplaires édités par Dupuis.

Derrière la bataille des chiffres de vente dont raffolent les journalistes, se cachent des générations de lecteurs comme moi qui ont découvert la passion de la lecture avec Gaston à 7 ans. Avec mon frère, on décalquait les dessins d’Obélix pour faire comme Uderzo…

La qualité du trait graphique : avantage Gaston.

Quand j’étais enfant, j’ai eu un vrai coup de coeur pour l’univers de Gaston Lagaffe : le petit chat tellement mignon, la mouette rieuse, Mademoiselle Jeanne l’amoureuse éperdue, la vieille voiture antique totalement foutraque, le gendarme fou Longtarin, son instrument de musique aux sonorités et aux vibrations insoutenables, ses inventions géniales…

Et surtout cette mise en abyme d’un bureau de dessinateurs de BD. Gaston et Spirou sont les meilleurs ambassadeurs de la BD belge dans le monde entier.

Je pense sincèrement que c’est la lecture de Gaston Lagaffe qui m’ a donné envie de travailler dans une maison d’édition.

André Franquin était réputé pour son sens du rythme pour que les gags qu’il dessinait aient une forme de dynamisme inégalée, sa ligne claire était reconnue dans le milieu de la BD. Cela donna à son successeur québécois Delaf une sacrée pression : quatre ans de travail pour quarante-quatre pages de gags.

Le retour de Lagaffe est donc une réussite : Delaf n’a pas commis d’impair mais cela reste quand même une succession de gags en entreprise tel une compilation d’anciens albums.

Cependant, j’ai bien aimé la chute de l’album avec ce personnage du dessinateur raté qui tire son épingle du jeu…

L’originalité du scenario : avantage Astérix avec ce nouveau album L’iris blanc.

Enfant, je lisais comme tout le monde Astérix mais sans réel attachement aux personnages comme celui que j’avais pour Le petit Spirou, Les Tuniques bleues, Gaston Lagaffe, Natacha, Benoit Brisefer…

J’ai redécouvert le plaisir de lire Astérix il y a quelques années avec les albums de Jean-Yves Ferri et Fab Caro. Pourtant les premières pages de l’Iris blanc. Je trouve sa palette chromatique un peu moche, le César de Vincent Cassel au cinéma avait un port beaucoup plus altier.

Mais la qualité du scénario de l’Iris blanc m’a bluffée. On retrouve totalement le regard critique de Goscinny et Uderzo sur la société de leur temps et les travers de leurs contemporains. Ce nouveau album s’amuse de la parole bienveillante totalement galvaudée au détriment de l’esprit critique et de l’authenticité.

Cet album promet bien des rires mais il apporte une vraie réflexion de fond sur la bienveillance à tout prix. C’est une très bonne étude des relations humaines. Astérix est la BD marquante de mon année 2023 !.

En écrivant cet article, j’ai voulu faire des recherches un peu plus poussées sur ces deux phénomènes éditoriaux que sont Astérix et Gaston Lagaffe. Crées respectivement à la fin des années 1950, Gaston Lagaffe et Astérix cumulent des chiffres de ventes tout à fait démentiels.

La BD est une industrie du livre aussi dynamique que la littérature. Il a été vendu entre 1957 et 1996, date de la mort de Franquin, plus de 32 millions d’exemplaires des 21 albums de Gaston Lagaffe, traduits en 27 langues.

Astérix est la bande dessinée la plus vendue au monde puisque son 40eme volume L’iris blanc, va lui permettre de franchir bientôt la barre des 400 millions d’exemplaires vendus. Cocorico, Astérix vend mieux que le voisin belge Tintin et ses 220 millions d’albums.

Commercialement parlant, c’est donc une très bonne idée de lancer un nouvel album de Gaston Lagaffe en même temps qu’un nouvel Astérix, cela permet des ventes additionnelles !

Les derniers albums de Gaston Lagaffe et Astérix, symboles de la BD francophone vont rejoindre l’Australie pour garnir le sapin de Noël de mon frère et sa famille, installés à Melbourne. Ce sont des souvenirs d’enfance inégalables.

D’autres articles qui célèbrent le 9eme art dans ce blog :

-On a testé l’exposition Tintin, une aventure immersive à l’Atelier des lumières.

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