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Tautou malgré tout : Superfacial, quand l’actrice redevient artiste

Merci la RATP de m’avoir signalé la tenue de l’exposition de photographies d’Audrey Tautou intitulée Superfacial. Ainsi j’ai découvert que Quai de la photo était une vraie péniche amarrée Quai de la gare.

Cette exposition gratuite est très courte mais très riche.

En fin de compte, plus qu’une exposition photographique, je trouve qu’elle apporte une véritable réflexion sur la notoriété, la médiatisation dans l’industrie cinématographique. Il ne faudrait pas que les acteurs et les actrices deviennent des produits de l’industrie.

« CE QUI M’IMPORTE DANS TOUT ÇA, C’EST DE POUVOIR OBSERVER DES GENS SANS AVOIR À SUBIR LEUR REGARD. »

J’ai bien aimé le texte de présentation dans lequel Audrey Tautou se présente comme une star internationale. C’est la vérité. Elle est devenue un visage connu dans le monde entier grâce aux films Le fabuleux destin d’Amélie Poulain en 2001 puis le moins fabuleux Da Vinci code en 2006.

Il faut dire qu’ Amélie Poulain avec son petit visage poupin tout droit sorti de Montmartre est l’archétype de la Parisienne, la petite Française qui s’exporte partout dans le monde (pour ceux qui résument La France à Oui oui baguette !). Audrey a réunit un cabinet de curiosités avec les nombreuses lettres reçues de ses admirateurs et aussi d’un détracteur.

Je vous invite à consulter le dossier de presse de l’exposition où Audrey Tautou explique plus en détail sa démarche. Il y a une photographie assez marquante où l’actrice est couverte de sacs à main dans une grande pièce.

Cette photo est assez criante pour exprimer la main mise de la mode et du luxe dont les actrices et les acteurs deviennent des porte-manteaux ambulants. C’est un peu rude comme analyse de ma part mais il ne faudrait pas que la publicité, la promotion prenne le pas sur l’art du cinéma.

Superfacial, le catalogue d’exposition, éditions Fisheye, 9791097326265, 38€

Je pense que j’aime beaucoup Audrey Tautou pour son visage poupin même si elle approche la cinquantaine. Elle ressemble beaucoup à Audrey Hepburn et son élégance naturelle lui permet de tout jouer.

Ces six films portés par Audrey Tautou que j’ai tant aimé, parmi les 40 dans lesquels elle a joué :

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, 2001

J’aime beaucoup ce film iconique qui m’a fait aimer Montmartre avant de venir vivre à Paris quatre ans plus tard. Il y a un florilège de très bons acteurs qui portent ce film très poétique et bourré de références franchouillardes. Ce film s’est très bien exporté dans le monde entier. Il a changé la vie d’Audrey Tautou.

Ensemble c’est tout, 2007

J’ai tellement aimé ce roman d’Anna Gavalda et je trouve qu’Audrey Tautou joue à la perfection Camille, ce personnage douée mais sacrément torturée. Son idylle avec Franck joué par Guillaume Canet est très jolie et cette belle histoire d’entraide m’a fait beaucoup de bien pendant mes études.

Un long dimanche de fiançailles en 2004, adaptation du roman de Sébastien Japrisot.

C’est pour moi le plus beau rôle d’Audrey Tautou. Cette jeune femme qui boite et qui traine sa peine dans les tranchées à la recherche de son amoureux. J’ai vraiment aimé passionnément ce film quand j’avais la vingtaine. Il raconte vraiment l’impact de la guerre de 14/18 sur des générations de familles françaises. Audrey y joue Mathilde une femme amoureuse et déterminée.

L’auberge espagnole, Poupées russes, Casse-tête chinois de Cedric Klapisch en 2002-2005 et 2013.

Elle joue Martine, l’amoureuse intermittente de Xavier. Autant dans L’auberge espagnole, son personnage est assez lénifiant à toujours râler. Autant, elle est drôle et lumineuse dans la suite Les poupées russes. Son duo avec Romain Duris fonctionne très bien.

Coco avant Chanel, le biopic de Gabrielle Chanel, en 2009.

Celui-ci, je ne l’ai pas encore vu mais c’est évident qu’Audrey Tautou était l’actrice idéale pour l’interpréter. Elles viennent toutes les deux d’Auvergne. Audrey a une forme de beauté androgyne et c’est naturellement que la maison Chanel la choisie comme égérie.

La délicatesse, 2011 : adaptation du roman éponyme de David Foenkinos.

C’est un beau film qui raconte le deuil d’une jeune femme, Nathalie. Elle va rencontrer un collègue de travail terne et maladroit qu’elle va un jour embrasser de manière irrésistible. Encore une fois, Audrey Tautou était l’actrice idéale pour jouer la délicatesse mais aussi la subtilité.

Exposition Superfacial, jusqu’au 10 septembre, 9 port Quai de la Gare, 75013 Paris, de 12 h à 01 heure. Entrée gratuite.

Expos

Les bords de Marne sublimés par Willy Ronis au musée de Nogent

Hier, j’ai visité avec ma compatriote dromoise Marion, l’exposition Willy Ronis : La banlieue-est sous l’oeil du maître, au musée intercommunal de Nogent sur Marne. J’ai découvert cette expo et donc ce musée grâce à l’office de tourisme du Val de Marne qui se trouve à Vincennes.

J’aime énormément la photographie humaniste de Willy Ronis que j’ai découvert en 2005 à mon arrivée à Paris quand la mairie de Paris organisa pour lui une grande rétrospective de son œuvre. Elle a réunit plus de 500 000 visiteurs.

Droits réservés Le Parisien

Le musée est un peu excentré par rapport au centre-ville mais il se trouve juste à côté de la médiathèque de la ville et surtout son entrée est gratuite, ce qui était une belle surprise ! L’exposition est assez courte mais elle est introduite par une salle avec de nombreux tableaux, affiches de music-hall qui célèbrent les plaisirs de l’eau en bord de Marne depuis le 19eme siècle.

C’est véritablement à partir de 1947, après-guerre, que les Parisiens se laisseront gagner par l’euphorie de la liberté dans les guinguettes des bords de Marne. Les plus belles photos humanistes de Willy Ronis datent des années 1950 : Le petit Parisien avec sa baguette de pain, Chez Maxe à Joinville le Pont…

Cette exposition de qualité s’est efforcée de mettre en valeur l’histoire d’amour de Willy et sa femme Marie-Anne Lansieux, artiste plasticienne. Willy Ronis a beaucoup photographié les rives de Nogent-sur-Marne vers 1986 car sa femme est alors entrée en maison de retraite dans cette ville.

L’ affiche de l’exposition est particulièrement efficace. Elle illustre bien la luxuriance de la nature des bords de Marne. Cette possibilité d’évasion nature est d’ailleurs pleinement exploitée par l’office du tourisme dont le solgan du site Cap sur la Marne est le Paris du grand air.

D’ailleurs, quand nous avons pu enfin dé-confiner en mai 2020 mais qu’il restait des restrictions de kilomètres, la première idée que nous avons eu est d’aller se balader en famille sur les berges de Marne entre Joinville le Pont et Nogent sur Marne.

Le Val de Marne est un trésor qui regorge de bonnes idées de balades nature, de découvertes culturelles que nous allons nous employer à visiter en 2025. Dimanche dernier, nous sommes allés à une journée découverte pour les familles de l’hippodrome de Vincennes. Aux beaux jours, nous retournerons surement du côté de Noisiel et de la chocolaterie Meunier tellement c’est un bel endroit !

Et vous quels sont les coins du Val de Marne que vous aimez particulièrement?

Retrouvez ici mes derniers articles consacrés aux excursions nature en Ile de France :

-Fontainebleau : une parenthèse enchantée à l’Ascension.

-Cinq endroits nature pour s’évader autour de Paris

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@Accidentally Wes Anderson, ce que Instagram sait faire de mieux : vendre du rêve

J’ai réalisé il y a peu en écrivant mes petits carnets de voyages urbains dans ce blog, à quel point j’aimais l’architecture. Quand j’étais élève à l’Ecole du Louvre, les termes techniques relatifs à l’architecture me barbaient au plus haut point mais j’aime encore plus les bâtiments que les tableaux.

Je suis émerveillée par une architecture traditionnelle flamande à Lille, un immeuble Grand siècle à Paris, un château médiéval à Vincennes, les maisons loufoques de Gaudi à Barcelone…

Je suis depuis quelques années la chaîne Youtube de Léna Situations et son amour pour l’esthétique de Wes Anderson a été contagieux. Alors que je n’ai regardé aucun de ses films. Mais j’ai bien envie de voir The Grand Budapest hotel pour ses couleurs pastel, les costumes du personnel de l’hôtel, cette symétrie parfaite et surtout cette architecture si européenne. Wes Anderson est l’ambassadeur de la Mittle Europa.

L’esthétique de ces films est tellement particulière que des explorateurs du monde entier se sont mis à alimenter un compte Instagram et un site Internet pour collecter 200 lieux dignes de ses plus beaux décors.

Wally Koval, l’auteur de ce livre s’est chargé avec son équipe de vérifier les informations et de légender les clichés. Voici ce qu’Instagram est capable de faire de plus beau : fédérer une communauté à la gloire de l’architecture et du cinéma.

Bureau de poste en Alaska. Photographie de Robin Petravic et Catherine Bailey

Ce livre regroupe des lieux hors du temps comme des hôtels, des stades, des bains publiques qui font la renommée de Budapest, des banques, des églises mais aussi des cabanes à pancakes en pleine nature en Croatie…

Il est structuré selon neuf régions du monde : Etats-Unis et Canada, Amérique latine, Europe centrale et de l’Ouest, Royaume-Uni et Europe du nord, Europe de l’est et du sud, Moyen-Orient et Afrique, Asie centrale, du sud et de l’est, Océanie et sans oublier l’Antarctique.

J’ai particulièrement aimé les architectures des Etats-Unis et d’Europe centrale pour leurs origines communes, le passé qu’elles révèlent mais j’ai eu quelques belles surprises inattendues !

Ce livre est une belle pépite que je devais chroniquer dans ce blog, il est évident que je vais le demander pour Noël prochain au pied du sapin car il doit rejoindre ma bibliothèque !

Coté France, j’ai tellement aimé ce beau livre La France de Raymond Depardon. C’est le catalogue d’une exposition à la BNF en 2010. Raymond Depardon, photographe mondialement connu a sillonné près de 70 000 kilomètres de la France périphérique en s’éloignant des grands axes.

Il a voulu raconter son pays à travers ses préfectures, les commerces, les cafés, les petites habitations de bord de mer fermées en basse saison… J’y ai même reconnu Dieppe, Criel sur mer et sa fameuse pataugeoire (mes premiers souvenirs d’enfance…). J’ai vraiment adoré ce livre que je parcours souvent quand je vais à la médiathèque de ma ville.

Ce projet photographique a été réalisé avant le mouvement des gilets jaunes de 2018, quand les réseaux sociaux n’étaient pas aussi puissants qu’aujourd’hui. Photographier la France périphérique m’a fait penser au roman autobiographique Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson, adapté au cinéma. Il parcourt la diagonale du vide entre la vallée de la Roya et les plages du Cotentin…

Droits réservés Raymond Depardon