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Humour et critique sociale sur Instagram, la suite, level 2

Je continue cette série sur les humoristes que je découvre sur Instagram. Je me suis aperçue que vous étiez de bons clients des deux précédents épisodes : Humoristes du quotidien, Humoristes et critique sociale : je vous en remercie.

J’ai un peu délaissé la thématique Mamans au bout du rouleau ou en compétition de Philippine Delaire, Mélanie Sitbon et Elodie Arnoult. Même si je continue à regarder religieusement la vidéo quotidienne de Diane Segard. Je découvre qu’elle rejoint l’équipe du vendredi et du samedi de C’est à vous sur France 5 !

Valérian, Claude et Josette : Les octogénaires dominent Tiktok

J’aime tellement ce compte familial qui est devenu un vrai phénomène de société. Il témoigne de la complicité entre un petit-fils de la génération Z avec ses grands-parents octogénaires qui ont connu la seconde guerre mondiale.

Claude et Josette sont savoureux quand ils emploient des expressions d’aujourd’hui couplé à leur romantisme d’autre fois. Je déplore les partenariats commerciaux avec Google ou Amazon un peu trop flagrants mais j’aime leur poésie et l’humour déjanté de Claude ! Je trouve que Tiktok est beaucoup plus ouvert aux personnes âgées que la télévision ou le cinéma. C’est un des rares atouts des réseaux sociaux. Claude et Josette ont participé au documentaire de Laure Adler, La révolte des vieux dont j’avais déja parlé ici !

Les normales, un trio de comédiens qui cartonnent au festival d’Avignon.

C’est l’algorithme qui m’a fait découvrir ce trio composé d’une femme Alicia et de deux hommes : Romain et Kévin. Ils font des sketchs assez variés sur la vie quotidienne, la société française , la politique : L’amour est à Matignon pour parodier la télé(calamité) L’amour est dans le pré. C’est parfois assez grinçant mais ce sont de très bons comédiens. Ils proposent leur spectacle d’humour chaque année au festival d’Avignon et font des collab’ avec d’autres humoristes comme Philippine Delaire.

Greg Duth, le gars pas encore déconstruit.

Il se définit lui même comme un petit producteur local de connerie d’origine non contrôlée. Ses vidéos de la vie quotidienne reprennent toujours le même procédé de l’arrêt sur images vers le noir et blanc. Il incarne le gars lamba pas encore déconstruit qui essaye de noyer le poisson pour ne pas se faire tailler les oreilles pour sa nana. Il me fait pas mal penser à Jean d’Un gars, une fille, ce type un peu beauf sur les bords des années 1990.

@gregduth

FEMME vs MÈRE 😱 RESERVE TA PLACE POUR LE SPECTACLE (LIEN EN BIO) Abonne-toi pliz 🎶 Generique de fin : @c_lenfan – On a le temps Musique voix off : Arthur H – Lily Dale 🗣️❤️

♬ son original – Greg Duth

Roman Doduik, le gendre maudit d’Elie Semoun

C’est l’un des plus médiatisés puisqu’il joue aussi au cinéma notamment dans Ducobu avec Elie Semoun. C’est d’ailleurs grâce à cette chère Miqueline que j’ai découvert Roman dans des réels désopilants. Roman joue le gendre d’Elie et c’est très drôle ! Il se moque souvent de lui et de ses quatre films Ducobu. Donc j’ai regardé Ducobu cet été sur Netflix avec ma fille et ce n’est pas si mal !

Antonin Ecce et Nicolas Zog, les pires Parisiens d’Instagram

@le.zog

Trop cool ! Et merci à @antoninecce #management #toxic

♬ son original – Nicolas Zog

J’aime bien ces deux comédiens qui collaborent souvent pour créer des sketchs efficaces avec un langage mainstream issu de l’entreprise tellement horripilant. Ils illustrent bien ce que j’ai voulu exprimer à travers cet article. Ils ont une petite musique d’ambiance et toute une gestuelle pour vendre un message totalement toxique ou creux bien révélateur de la société actuelle. Je les trouve très bons et même militants indirectement.

Grâce à l’humour, leurs vidéos m’aident à prendre conscience qu’en consommant toujours autant de réseaux sociaux, il faut sans cesse alimenter son esprit critique, l’autodérision car la société de consommation est un véritable rouleau compresseur peu épanouissant.

Je vais terminer cet article avec un compte que j’affectionne tout particulièrement : celui dAlizon Defrance. Elle fait du stand-up mais aussi des vidéos lifestyle avec son chat roux Felipe. J’aime bien ses vidéos humoristiques sur les mois de l’année, les moustiques… car cela m’aide à m’évader car c’est léger et drôle !

Retrouvez-ici les précédents articles consacrés à ces humoristes que j’ai découvert sur Instagram.

Humour et critique sociale sur Instagram

-Ces humoristes du quotidien découverts sur Instagram

Sociologie

Humour et critique sociale : ceux et celles qui me font rire sur Instagram

Précédemment cette année, je m’étais régalée à écrire cette chronique sur les humoristes que je découvre sur Instagram.

Il faut dire que je profite des avis éclairés de Laurene, mon amie experte des spectacles drôles parisiens. Elle les découvre sur Instagram, on se partage les vidéos mais je ne franchis pas le pas d’aller les voir en spectacle. 

Cependant, les petites vidéos humoristiques captées sur Instagram me divertissent bien quand vient le fameux tunnel des parents : le combo du soir : dîner, bain et histoire du soir. 

C’est vraiment l’algorithme d’Instagram qui me fait découvrir ces humoristes. Au début, c’était beaucoup l’humour sur les mamans au bout du rouleau qui me divertissait : Philippine Delaire, Diane Segard, Mélanie Sitbon…

Cette seconde sélection comporte plus d’humoristes masculins avec des critiques marrantes de la société actuelle.

Se servir de l’humour pour tourner le racisme et les situations humiliantes en ridicule.

Rebeu de poche  : Walid Jabbari

Je l’ai découvert à l’occasion des législatives quand l’humeur du pays baignait dans la déprime. J’ai beaucoup ri avec sa parodie. Hakuna Matata rimait avec Jordan Bardella. Il s’est encore illustré récemment avec une vidéo humoristique sur les frères musulmans. Je trouve ça efficace cette manière de tourner en ridicule les paroles racistes avec un grand sourire. Ses copains et lui sont même allés à Disneyland Paris dans le land d’Aladin pour tourner leurs vidéos.

Dans un registre plus sérieux, j’ai beaucoup aimé sa vidéo quand il est allé voir le film L’ amour c’est surcoté. Il questionne alors ses parents sur leur vision de l’amour.

Mr Brahms : @BrahmsComedy

J’aime bien son concept de drapeaux rouges quand une situation est malaisante et inacceptable aujourd’hui. C’est souvent un couple qui est mis en scène avec un homme ou une femme qui a une attitude toxique ou décevante, voire carrément raciste ou misogyne. La musique de générique de l’émission Zone interdite s’enclenche. Un grand échalas surgit de nulle part pour tirer la personne de ce mauvais pas. C’est court, bref mais efficace et souvent renforcé par le texte en description .

Affirmer son identité avec humour

Mélissa et Fred : Parents

J’aime beaucoup ce couple qui est dans l’auto-dérision la plus totale. J’aime particulièrement leurs sketchs avant/ après où ils confrontent la parentalité des années 1980 à celle des années 2025. Dernièrement, j’ai découvert la grand-mère libanaise de la famille, toute de léopard vêtue avec sa fille Mélissa. Ce sketch sur la transmission et le Liban est truculent.

Coco Makmak : @cocomakmak

J’aime beaucoup les vidéos de cette jeune femme qui imite sa mère, les hommes ou les femmes de la communauté libanaise à la perfection. Son compte Instagram est vraiment d’une grande recherche sociologique qui donne envie de mieux connaître cette culture.

Se moquer des élites qui dominent le jeu et qui ferment les portes aux autres

Les folles furieuses : @Lesfollesfurieuses75

Je regarde seulement les déboires de Marie-Philomène dont je scrute les nouvelles vidéos avec impatience. Tout est réussi : les problèmes de riches qui se transforment en situations cocasses, la patate chaude et le langage condescendant totalement assumé. Anaïs a une manière talentueuse de se moquer des ultra riches totalement déconnectés de la réalité. Marie-Philomène ne sort pas beaucoup du 16eme arrondissement ou alors elle le fait en hélicoptère ou sous bonne escorte.

Maxime Rocheman : @MaximeRocheman

Ce garçon qui sait jouer le benêt du village va vite vous paraître très sympathique. J’aime beaucoup quand il se moque des Parisiens à la campagne ou son fameux sketch de coach love (c’est ok). Ses sketchs sur l’application Strava sont également savoureux. Il sait étudier avec beaucoup de subtilité la société actuelle pour en tirer des caricatures à mourir de rire. C’est mon dernier coup de coeur humour. 

J’ai hésité à citer également Guillaume Guisset qui écrit aussi des sketchs pointus de justesse sur la société actuelle. Mais son personnage trop sur de lui (c’est fait exprès et réussi) m’est totalement antipathique. Dans l’humour, on aime les bons cons mais pas les cons méchants.

Dans la même veine, j’ai découvert qu’un documentaire Vis comica se profile à l’horizon 2025. Dans un précédent article consacré aux Visiteurs ce film iconique, j’avais déja parlé de mon admiration sans bornes pour Christian Clavier.

Dans ce documentaire, il va se confier sur sa carrière prolifique en tant qu’acteur, scénariste et producteur, partageant son travail, son parcours, et ses réflexions sur l’art de la comédie. Pour la première fois, Christian Clavier se livre entièrement sur son métier de la comédie populaire dont il est l’un des plus grands ambassadeurs.

L’humour français compte de nombreuses générations avec les troupes du Splendid, puis les Nuls, la bande de Fifi que l’on découvre sur les scènes de stand-up et qui font la conquête du cinéma plus tard !

Blogs, podcasts et applications numériques·Cinéma

@Accidentally Wes Anderson, ce que Instagram sait faire de mieux : vendre du rêve

J’ai réalisé il y a peu en écrivant mes petits carnets de voyages urbains dans ce blog, à quel point j’aimais l’architecture. Quand j’étais élève à l’Ecole du Louvre, les termes techniques relatifs à l’architecture me barbaient au plus haut point mais j’aime encore plus les bâtiments que les tableaux.

Je suis émerveillée par une architecture traditionnelle flamande à Lille, un immeuble Grand siècle à Paris, un château médiéval à Vincennes, les maisons loufoques de Gaudi à Barcelone…

Je suis depuis quelques années la chaîne Youtube de Léna Situations et son amour pour l’esthétique de Wes Anderson a été contagieux. Alors que je n’ai regardé aucun de ses films. Mais j’ai bien envie de voir The Grand Budapest hotel pour ses couleurs pastel, les costumes du personnel de l’hôtel, cette symétrie parfaite et surtout cette architecture si européenne. Wes Anderson est l’ambassadeur de la Mittle Europa.

L’esthétique de ces films est tellement particulière que des explorateurs du monde entier se sont mis à alimenter un compte Instagram et un site Internet pour collecter 200 lieux dignes de ses plus beaux décors.

Wally Koval, l’auteur de ce livre s’est chargé avec son équipe de vérifier les informations et de légender les clichés. Voici ce qu’Instagram est capable de faire de plus beau : fédérer une communauté à la gloire de l’architecture et du cinéma.

Bureau de poste en Alaska. Photographie de Robin Petravic et Catherine Bailey

Ce livre regroupe des lieux hors du temps comme des hôtels, des stades, des bains publiques qui font la renommée de Budapest, des banques, des églises mais aussi des cabanes à pancakes en pleine nature en Croatie…

Il est structuré selon neuf régions du monde : Etats-Unis et Canada, Amérique latine, Europe centrale et de l’Ouest, Royaume-Uni et Europe du nord, Europe de l’est et du sud, Moyen-Orient et Afrique, Asie centrale, du sud et de l’est, Océanie et sans oublier l’Antarctique.

J’ai particulièrement aimé les architectures des Etats-Unis et d’Europe centrale pour leurs origines communes, le passé qu’elles révèlent mais j’ai eu quelques belles surprises inattendues !

Ce livre est une belle pépite que je devais chroniquer dans ce blog, il est évident que je vais le demander pour Noël prochain au pied du sapin car il doit rejoindre ma bibliothèque !

Coté France, j’ai tellement aimé ce beau livre La France de Raymond Depardon. C’est le catalogue d’une exposition à la BNF en 2010. Raymond Depardon, photographe mondialement connu a sillonné près de 70 000 kilomètres de la France périphérique en s’éloignant des grands axes.

Il a voulu raconter son pays à travers ses préfectures, les commerces, les cafés, les petites habitations de bord de mer fermées en basse saison… J’y ai même reconnu Dieppe, Criel sur mer et sa fameuse pataugeoire (mes premiers souvenirs d’enfance…). J’ai vraiment adoré ce livre que je parcours souvent quand je vais à la médiathèque de ma ville.

Ce projet photographique a été réalisé avant le mouvement des gilets jaunes de 2018, quand les réseaux sociaux n’étaient pas aussi puissants qu’aujourd’hui. Photographier la France périphérique m’a fait penser au roman autobiographique Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson, adapté au cinéma. Il parcourt la diagonale du vide entre la vallée de la Roya et les plages du Cotentin…

Droits réservés Raymond Depardon