Romans

J’ai lu La vie qui reste dans le cadre d’un book club de la box littéraire Kube.

Je lis en ce moment La vie qui reste, le premier roman écrit par Roberta Recchia, traduit dans plus de quatorze pays. Il se passe en Italie, entre Rome et Torre Domizia, une petite station balnéaire en Campanie.

C’est l’histoire d’une famille romaine, celle de Marisa, une petite épicière qui travaille avec ses parents. Dans les années 1950, elle a choisi le mauvais prince charmant et heureusement le commis du magasin, Stelvio, la dévore des yeux et il est prêt à partager sa faute même si les commères du quartier le feront passer pour un imbécile.

Quinze ans plus tard, ils partent en vacances avec leur adolescente de seize ans Betta et sa cousine Miriam à Torre Domizia en Campanie dans la région de Naples.

Le résumé :

Rome, années 50. Marisa et Stelvio Ansaldo tombent éperdument amoureux dans le commerce d’Etorre, le père de Marisa. De leur union naît Betta, qui devient vite une adolescente solaire, belle et libre. Un drame terrible va leur arracher leur fille. Le couple se délite, l’affection mutuelle et la complicité disparaissent, seul reste le chagrin. Personne ne sait que Miriam, la cousine de Betta a elle aussi été victime dans ce drame. Le secret de cette nuit lui devient insurmontable jusqu’à ce que, au bord du gouffre, elle rencontre Leo. Il va l’aider à remonter le fil. Alors seulement la résilience se fait.

Mon avis :
Cette pub qui me faisait rêver d’Italie à mes 15 ans, dans les années 2000… Le Martini est mon apéro préféré depuis !

J’ai tout de suite accroché à ce roman car la situation initiale est parfaitement écrite et accrocheuse. Condition sine qua non pour que je poursuive ma lecture. Pour un première roman, j’ai été impressionnée par le style de l’auteure : la force de la narration et de l’expression des émotions.

J’ai participé avec d’autres libraires au bookclub de Kube, orchestré avec talent par Aurore et Margaux. Elles ont crées un salon de lecture virtuel sur Messenger en découpant la lecture du roman en trois grandes parties. J’ai beaucoup aimé la partie moodboard où l’on pouvait poster une photographie inspirée par le roman.

Dès les premières pages, on plonge rapidement dans l’ambiance du roman. C’est un roman typiquement italien où l’on exprime pleinement ses sentiments sans détour.

Un roman d’amour et de résilience en Italie

Le personnage de la grand-mère des deux cousines, la mère de Marisa, est glaçant. Que ce soit avec sa fille ou ses petites-filles, elle est très avare en amour filial, elle fait passer les convenances avant toute solidarité féminine. Cela donne lieu à des scènes très dures avec les membres de sa famille. Heureusement, les hommes de la famille sont foncièrement bons et doux avec les malheurs des femmes : Ettore, le père de Marisa, Stelvio, son mari dévoué et surtout Léo, l’amoureux de sa nièce…

La vie qui reste, Roberta Recchia, Le livre de poche, 9782290415597,512 pages, 8.90€ * Ce livre a été reçu en service de presse, ce n’est pas un partenariat rémunéré avec la box Kube.

En toute transparence, je fais partie de l’équipe de libraires Kube depuis 2017. Chaque mois, je recommande des romans feel-good à des lecteurs du monde entier de la francophonie. Ils reçoivent des boxs littéraires en fonction de leurs envies de lecteur. Les maisons d’édition nous envoyent des services de presse car les libraires sont des prescripteurs de qualité.

Ces beaux romans que j’ai découvert grâce aux boxs des libraires Kube et qui m’ont fait voyager !

En Espagne : Bienvenue à la charmante pension de Cécilia Duenas, éditions Nami

Aux Etats-Unis : Retrouvailles à la librairie…, éditions Charleston.

Romans

Rendez-vous ici, ce roman au charme anglais fonctionne même quand la randonnée est pluvieuse et boueuse.

Ca y est ! ça y est ! J’ai enfin trouvé le roman qui me permets de m’évader pour la dernière semaine qu’ il me reste avant de boucler les valises et de m’envoler en famille pour la Bulgarie.

Vous savez ce roman qui vous captive toute une soirée, qui aurait pu m’emmener tout le long du RER A jusqu’à Marne-La Vallée car je n’avais pas envie de décrocher de ma lecture pour descendre…

Je l’ai découvert dans le cadre de mon travail à l’hebdomadaire La Vie. Il fait partie de leur sélection d’été que je vous invite à découvrir ici.

David Nicholls n’est pas un inconnu puisqu’il a écrit Un jour dans les années 2010 adapté au cinéma avec Anne Hathaway puis dans une série Netflix que j’ai trouvé géniale. Chaque épisode raconte un 15 juillet de chaque année : les filles défilent dans la vie de Dexter mais Emma, sa meilleure amie est toujours dans sa ligne de mire.

Mais revenons à Marnie et Michael, les personnages principaux de Rendez-vous ici, le dernier roman de David Nicholls paru le 7 mai dernier.

Rendez-vous ici, David Nicholl traduit par Sarah Tardy, éd.Belfond,9782714404329,420 pages, 21.90 €

Le résumé :

Ce roman raconte une histoire d’amour qui va éclore lors d’une randonnée entre amis qui relie les deux côtes de l’Angleterre : de la mer d’Irlande à la mer du Nord. Initiée par Cléo, une amie commune, sensible à la solitude de ses amis, cette randonnée boueuse et pluvieuse va se révéler un excellent moyen de questionner ses sentiments et de se remettre en marche pour reprendre sa vie en main.

L’avis du Bal littéraire des sardines :

Le démarrage de ma lecture a été un peu laborieuse les deux ou trois premiers chapitres car j’avais un peu de mal à cerner les personnages principaux au début et je suis très attachée à la qualité de la situation initiale d’un roman. C’est même un critère éliminatoire dans le choix de mes lectures.

La version originale en anglais

L’intrigue démarre fort car l’amie commune Cléo est très déterminée à jouer les entremetteuses dès les premières pages en organisant cette randonnée. Cette Cléo est un peu gonflée mais c’est une vraie amie qui prend soin de chacun et qui n’hésite pas à être franche et sans concession. Ce n’est pas la mère d’Elisabeth Bennett d’Orgueil et préjugés qui est vraiment lourde.

Au fil des chapitres, on se laisse rapidement embarquer par cette randonnée avec ses étapes interminables où ils terminent chaque jour trempés comme des soupes. Les personnages connexes à l’histoire vont rapidement abandonner le projet mais les deux solitaires de l’équipée n’ayant pas d’autres échappatoires vont persévérer ensemble car c’est très important pour eux.

Rendez-vous ici m’a fait penser au roman de Bill Bryson, Promenons nous dans les bois. Il raconte l’amitié entre deux seniors américains qui décident de faire une randonnée assez physique ensemble dans les Appalaches.

Rendez-vous ici est un formidable roman introspectif, très bien écrit. Chacun va confier ses angoisses, ses doutes, ses déceptions et il était passionnant de lire comment ils vont s’en relever et saisir cette seconde chance.

Dans la foulée, nous avons regardé en couple le film Un jour avec Anne Hathaway et je vous invite à découvrir la série Netflix également. Un jour a conquis plus d’un million de lecteurs. Je souhaite le même succès à Rendez-vous ici et pourquoi pas une adaptation au cinéma.

Retrouvez-ici mes articles dédiés à la culture anglaise à qui je voue une admiration sans bornes pour sa finesse et sa subtilité.

La dernière conquête du major Pettigrew , un roman dépaysant sans prendre l’Eurostar.

-Bridget Jones et Paddington, deux ambassadeurs de l’Angleterre

Biographies et autobiographies·Romans

Joe Dassin, l’homme en costume blanc qui captait si bien la lumière…

J’ai redécouvert les chansons de Joe Dassin grâce à la coupe du monde de rugby en 2023 mais aussi grâce aux jeux olympiques de Paris 2024. Ses chansons les plus populaires comme Les Champs-Elysées ou encore Les yeux d’Emilie étaient repris en coeur dans les stades pour le grand bonheur des touristes qui les connaissent par coeur sans parler français.

D’ailleurs, mon beau-père bulgare nous chante les chansons de Joe dans la voiture en été car cela lui rappelle son adolescence dans les années 1970. Joe Dassin fut l’artiste français le plus exporté en Europe de l’est. En seize ans de carrière, il a vendu plus de 25 millions d’albums. Une gloire stoppée en pleine apogée car il est mort subitement d’une crise cardiaque à quarante ans.

Comme les textes de Marcel Pagnol, on apprend les chansons de Joe Dassin à l’école

Comme beaucoup d’enfants, je crois que sa chanson Les Champs-Elysées fut l’une des premières du répertoire de la chanson française que j’ai appris grâce aux autres enfants. Et d’ailleurs, je l’ai transmise à ma fille. On ne l’apprend pas vraiment en classe mais dans les cours d’école. C’est une mélodie entrainante, une carte postale de la capitale qui fait rêver au delà de l’Hexagone.

J’aime beaucoup L’Amérique, Le petit pain au chocolat, Siffler La haut sur la colline, Et si tu n’existais pas. Je sais que mon frère connait par coeur L’été indien et qu’il aimait bien faire semblant de se prendre au sérieux pour nous faire marrer.

Dans ce blog, j’ai consacré une rubrique à la chanson française que j’aime tant. Elle s’appelle Toute la musique que j’aime en honneur à notre Johnny national à qui je consacrerai un article quand son biopic sortira en 2026. Cette rubrique analyse l’oeuvre de grands chanteurs et chanteuses dont les parcours m’inspirent : Sylvie Vartan, Jane Birkin, Stromae, Florent Pagny, Charles Aznavour…

« Je fais des chansons pour aider les gens à vivre »

Joe Dassin est donc un chanteur incontournable pour cette rubrique dédiée à la chanson française. Je vais d’ailleurs regarder rapidement le documentaire Un jour, une histoire de Laurent Delahousse sur France 2. Je pense que Joe Dassin est si apprécié car il était l’ambassadeur d’une France où tout allait bien dans les années 1970, il avait la même popularité que Jean- Paul Belmondo au cinéma.

Des chansons solaires : Joe a un climat dans la voix.

Ses plus beaux succès : Joe Dassin les doit à Pierre Delanoe, le plus grand parolier de la chanson française. Il a composé plus de 5000 chansons dont La Maritza pour Sylvie Vartan, Les lacs du Connemara pour Sardou, Nathalie interprétée par Gilbert Bécaud… Ces chansons restent dans le panthéon de la chanson française car elles portent des exils géographiques, racontent des histoires dans lesquelles les gens se reconnaissent.

Jules et Joe, Alexis Salatko, Éditions Denoël, Roman, 230 p., 18 €

J’ai emprunté ce roman biographique à la médiathèque de Vincennes. Il date de la rentrée littéraire 2023. J’ai beaucoup aimé la structure assez originale de ce livre assez court et facile à lire. Il raconte en partie la relation père-fils entre le chanteur et le cinéaste. Joe Dassin est mort le 20 août 1980, ce roman est composé de quarante chapitres qui racontent chaque 20 août de la vie de son fils entre 1938 et 1980.

Joe Dassin n’est pourtant pas le personnage principal de ce roman. Le récit se concentre plutôt sur le couple entre Joe Dassin et sa seconde femme Mélina Mercouri, une actrice grecque passionnée et engagée contre la dictature dans son pays. Intellectuels de gauche, ils ont connu ensemble leur lot d’épreuves et d’humiliations. Joe Dassin, cinéaste reconnu à Hollywood a dû s’exiler avec sa famille en 1950 en Europe à cause de la chasse aux sorcières décidée par le sénateur Maccarthy car il a été un temps encarté au parti communiste.

J’ai ainsi découvert Mélina Mercouri (une des héroïnes de ma grand-mère Annette pour ses engagements politiques), une belle-mère sous le charme de Joe Dassin quand il venait chanter en Grèce pour la soutenir politiquement. Elle deviendra par la suite ministre de la Culture dans son pays.

Le résumé :

« Souvent la nuit je rêve de toi, mon Joe. Nous marchons côte à côte sur une plage de Californie, sur un sentier en Crète, le long d’un trottoir de New York, à Paris au jardin des Tuileries jusqu’à cette statue représentant l’homme et sa Misère. Tu te voyais comme un « divertisseur » qui, à défaut de pouvoir changer le monde, s’était fixé …

« Souvent la nuit je rêve de toi, mon Joe. Nous marchons côte à côte sur une plage de Californie, sur un sentier en Crète, le long d’un trottoir de New York, à Paris au jardin des Tuileries jusqu’à cette statue représentant l’homme et sa Misère. Tu te voyais comme un « divertisseur » qui, à défaut de pouvoir changer le monde, s’était fixé pour mission d’apporter un peu de joie et de légèreté. J’avais une conception différente du métier d’artiste.
Pour moi, la fonction première d’un film, d’un livre ou d’une chanson était de dénoncer les outrages et les injustices ». Hollywood Forever Cemetery, 20 août 1981. Un vieil homme cherche la tombe de son fils. L’homme est Jules Dassin, grand cinéaste américain qui, un an plus tôt, a enterré ici Joe Dassin, chanteur au succès planétaire emporté par un infarctus à l’âge de quarante ans. Au crépuscule de sa carrière, Jules a une idée de documentaire : pour rendre hommage à Joe, il évoquera tous les 20 août de sa vie trop brève.
Portrait croisé de deux artistes farouchement indépendants, ce roman est avant tout une exploration poignante d’une relation père-fils et un voyage nostalgique à travers le XXeme siècle.
« 

Joe Dassin a inspiré les chanteurs plus contemporains comme Garou ou Hélène Ségara qui a composé un album avec douze duos virtuels avec Joe Dassin. Il existe une comédie musicale et l’un de ses fils prépare un biopic, que je regarderai avec attention bien entendu…

Tous les articles de la rubrique Toute la musique que j’aime

Romans

Moi lectrice des éditions des Escales depuis que je suis devenue maman…

Lire de bons romans dans le RER A le matin et le soir en revenant du travail est devenu une drogue, je suis addict à la lecture, si possible de gros pavés de 400 pages, c’est mieux. D’autant plus depuis que je suis devenue maman car les écrans en tous genres ne sont pas une très bonne détente.

Je trouve souvent mon compte avec les romans des éditions des Escales car désormais je connais leur ligne éditoriale : Inviter au voyage par le seul pouvoir des mots, offrir une pause le temps d’un roman, faire découvrir un univers grâce à la force d’une écriture.

On choisit souvent ses romans en fonction du nom de l’auteur, de l’éditeur qui nous est familier. Une relation de lecture se crée alors et on guette la prochaine sortie d’un auteur apprécié.

Surtout, j’ai découvert que je choisissais mes lectures en fonction du lieu géographique de l’histoire. J’aime particulièrement les romans qui se déroulent sur la côte est des Etats-Unis, en Europe : en France bien entendu, mais aussi en Espagne pour cette culture solaire et authentique.

Un roman historique aura de grandes chances de me plaire à condition qu’il se déroule à partir de 1900.

Finalement, je me rends compte que je lis toujours le même genre littéraire : des fictions qui magnifient le réel donc je rejette de lire des thrillers, des romans fantastiques, des romans policier car je veux rester dans ma bulle au pays des Bisounours : lire des romans feel- good.

Je suis sortie de ma zone de confort avec cette lecture :

Traverser les montagnes et venir naître, Marie Pavlenko, éditions Les escales

Le résumé :

Un roman poignant et lumineux qui raconte le deuil, la solidarité et l’espoir. Astrid a tout perdu. A quarante ans, plus rien ne la retient, alors elle part. Elle achète sans l’avoir visitée une maison isolée dans la région montagneuse et sauvage du Mercantour. Parmi ses bagages, un carton marqué d’une croix rouge, ce qu’il lui reste de sa vie passée. Soraya a tout laissé derrière elle. Sa Syrie natale, sa famille, ses amis, son insouciance.
Elle traverse la montagne pour rejoindre la frontière française en se cachant de la police. Dans son ventre, une vie qu’elle déteste grandit.

Deux destins de femmes inoubliables. Deux douleurs indicibles qui se rencontrent et s’apprivoisent.

Un roman magistral qui malmène nos émotions tout au long de l’histoire. J’ai été secouée par sa lecture car les épreuves traversées par ces deux femmes sont révoltantes. Mais on ne peut pas lire que des romans feel good, c’est la réalité actuelle de bon nombre de migrants.

Une maison d’édition qui ouvre de nouveaux horizons, le passé en ligne de mire

Ce roman est le coup de coeur unanime d’un sacré nombre de bibliothécaires, libraires et de blogueurs littéraires. C’est l’un des titres phare de la maison d’édition. Les éditions des Escales ont été fondées en 2012. Son fonds compte plus de 240 titres : de la littérature française mais aussi étrangère, des polars avec une large part de romans historiques.

C’est d’ailleurs, leur domaine de prédilection le roman historique avec des auteures phares comme Victoria Hislop, Catherine Bardon…

Moi, je suis une bonne cliente des romans mondains d’ Elin Hilderbrand : Un été à Nantucket, Un dernier été, Hôtel Nantucket que j’ai découvert grâce au magazine Elle.

La plupart des personnages de ces romans cherchent par un certain art de vivre dicté par l’argent à montrer sa réussite ostensiblement. Ce ne sont pas des vacances de continuer à maintenir son rang social tout l’été sur la plage. Ces mondanités sont assez révélatrices de l’ère Trump en 2025 et même si c’est très superficiel, c’est assez jubilatoire à lire. Je me réjouis d’être française et que le choix de telle ou telle université ne détermine pas ma vie sur toute la ligne.

Je me demande bien à quel moment ces mondanités à Nantucket vont me lasser car c’est quand même le quatrième roman que je lis avec de grandes similitudes narratives.

Mais l’acuité d’Elin Hilderbrand à sonder la psychologie et les états d’âme de ses personnages, leurs aspirations les plus profondes, créent de belles lectures qui m’aident à m’évader et me divertir chaque été.

Ces stations balnéaires : Nantucket, Martha’s vineyard, Cape Cod… sont réputées depuis les années 1960 car c’est le berceau historique de la famille Kennedy, la famille royale américaine.

La cuisinière des Kennedy, Valérie Paturaud

Valérie Paturaud a rencontré un grand succès en racontant le parcours exceptionnel d’Andrée Imbert, cuisinière drômoise, pupille de la Nation, au service d’Albert Camus, Gallimard puis de l’illustre famille Kennedy aux Etats-Unis. Son livre s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

C’est un roman totalement hagiographique avec la famille Kennedy. Valérie Paturaud ne parle pas des mauvais côtés de Joe Kennedy et de ses accointances avec la mafia. Cette biographie est romancée à partir des archives de la famille d’Andrée Imbert.

Mais les lettres et les photographies le prouvent, une belle relation dépassant les rapports hiérarchiques s’est nouée entre la famille de Ted Kennedy et Andrée Imbert.

Le dernier chapitre où les enfants de Ted Kennedy rendent visite à leur ancienne nounou en France est très touchant. C’est un bon roman qui sera être une belle détente pour vous cet été. Il raconte le parcours d’une femme partie de rien qui a cru en ses rêves et en son talent.

J’ai aussi découvert la plume de Roland Perez, un auteur français des éditions des Escales qui excelle dans le domaine autobiographique avec son histoire personnelle. Il est né avec un pied bot et sa mère Esther a fait preuve d’une détermination sans faille et un miracle s’est produit : il a pu marcher comme tout le monde et s’intégrer dans la société.

Ce beau roman qui célèbre l’amour inconditionnel d’une mère a été adapté en film. Il a séduit 1.6 millions de spectateurs dans les salles de cinéma.

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, Roland Perez

C’est un superbe roman qui se déroule dans une famille juive séfarade avec sept enfants entassés dans un HLM parisien dans les années 1960. Le petit garçon qui a un pied bot trompe l’ennui de ne pas pouvoir aller à l’école en rêvant grâce aux chansons de Sylvie Vartan.

J’ai continué avec Bonne fête des mères Papa qui cloture cette trilogie autobiographique. Esther y est toujours aussi époustouflante. Ce sont deux très beaux romans sur l’amour inconditionnel mais un peu encombrant d’une mère.

J’espère que ce billet vous aidera à choisir une lecture passionnante qui avoisine les 500 pages pour vous évader en attendant les congés d’été ou en les vivant, détendus sur une chaise longue dans un jardin ou à bord d’une piscine.

Précédent billet de la série Moi lectrice : lectrice de l’Ecole des loisirs depuis 1987

*Cet article de blog ne fait l’objet d’aucun partenariat commercial. C’est une nouvelle rubrique de mon blog où je raconte mon parcours de lectrice et les choix éditoriaux des éditeurs qui m’ont convaincue.

Romans

Se divertir avec les mondanités de la société américaine à Nantucket chaque été : les romans d’Elin Hilderbrand, Les escales.

J’ai découvert les romans d’Elin Hilderbrand dans le magazine Elle en lisant Un été à Nantucket qui se déroule l’été 1969 sur une île aisée de la côte Est où se retrouve chaque été la bonne société américaine.

Puis, j’ai lu Un dernier été, un roman un peu original puisque l’héroïne de l’histoire meurt au début du roman et observe son entourage depuis le paradis avec une bonne fée qui l’accompagne.

Séduite par son écriture agréable et un peu mondaine ( je l’avoue), j’ai lu tous ses livres dans la foulée sauf Un couple parfait, adapté sur Netflix car la couverture glauque avec la mer couleur sang m’a rebutée.

J’ai aussi lu Eté après été paru en 2022 et Hôtel Nantucket l’an dernier que j’avais chroniqué ici.

Le 5 juin 2025, Elin Hilderbrand publie un nouveau roman qui, sans surprise, se déroule à Nantucket. Une adaptation en série est en cours de tournage avec Jennifer Garner dans le rôle principal.

Contrairement à la série Un couple parfait qui ne m’a pas convaincue, je pense que je serai au rendez- vous car l’intrigue d’Un week-end à Nantucket ressemble à celle d’un bon feel-good comme je les aime.

Un week-end à Nantucket, Elin Hilderbrand, traduit par Alice Delarbre, 448 pages, 23 €, parution le 5 juin 2025.

Le résumé :

Après une tragédie, la blogueuse culinaire Hollis Shaw décide de rassembler ses quatre meilleures amies pour passer un week-end inoubliable à Nantucket.

Créatrice d’ un blog culinaire à succès, Hollis est mariée à un séduisant chirurgien cardiaque. Mais après une violente dispute, son mari meurt dans un accident de voiture. Et, entre son mariage tendu et sa relation compliquée avec sa fille, la vie apparemment parfaite de Hollis révèle ses failles.

Hollis a besoin de retrouver le goût du bonheur. Elle réunit alors à Nantucket ses quatre plus proches amies, connues à des époques différentes de sa vie. Mais, surprise : Jack, son premier grand amour, est de la partie. Amitié et rivalité, amour et trahison, quête de soi et perte de repères : entre les secrets des unes et les problèmes des autres, le week-end qui promettait d`être idyllique est loin de se passer comme prévu.

Pourquoi un roman aussi mondain et frivole qu’ Un week-end à Nantucket m’a captivée durant tout un week-end ?

Parce qu’il est plus profond qu’il n’y parait…

J’ai beaucoup aimé les récits d’adolescence au lycée puis à l’université de l’héroïne, Hollis. Elle invite sa meilleure amie du lycée avec qui elle avait une relation très fusionnelle. Mais elle invite aussi, sa colocataire à l’université qui est devenue la marraine de sa fille.

Il y a de la rivalité entre ses deux amies car Hollis a voulu rompre avec sa condition sociale plus modeste en quittant Nantucket. Ce sont des évolutions personnelles que chacun connait dans son parcours même quand on n’a pas un tel niveau de vie à Nantucket.

A l’ombre des magnolias, une série Netflix un peu guimauve sur les amitiés féminines dans la société américaine

Car il montre une société américaine où il faut sans cesse rentrer dans le moule pour s’intégrer socialement.

Certaines pages sont assez futiles et ennuyeuses à force de décrire les plus belles plages, les petits amuse-bouches de homard et de pain portugais… Mais cela raconte aussi un certain art de vivre dicté par l’argent que l’on montre ostensiblement. Ce ne sont pas des vacances de continuer à maintenir son rang social tout l’été sur la plage.

Ces mondanités sont assez révélatrices de l’ère Trump en 2025 et même si c’est très superficiel, c’est assez jubilatoire à lire. Je me réjouis d’être française et que le choix de telle ou telle université ne détermine pas ma vie sur toute la ligne. Les passages où Hollis et une de ses amies de l’école fréquentent un certain cercle de femmes qui excluent de manière radicale et cruelle l’une d’elles m’a marquée.

Le seul reproche que je ferai à Elin Hilderbrand est son recours un peu répétitif aux mêmes arches narratives. Souvent, dans ses romans, le mari est volage et la mère de famille malheureuse. Mères et filles sont rivales et n’arrivent pas à se comprendre.

Les six femmes d’Un week-end à Nantucket ont des prénoms vraiment très originaux et un peu ridicules, les réseaux sociaux se mettent à déterminer leurs caractères et leurs personnalités… Par contre, j’ai beaucoup aimé la petite pique adressée à la cancel culture quand le personnage de Dru-Ann (Dru-Ann !) se révolte car une de ses protégées se sert de l’excuse de la santé mentale pour ne pas honorer ses obligations sportives.

Je me demande bien à quel moment ces mondanités à Nantucket vont me lasser car c’est quand même le quatrième roman que je lis avec de grandes similitudes narratives. Mais l’acuité d’Elin Hilderbrand à sonder la psychologie et les états d’âme de ses personnages, leurs aspirations les plus profondes, créent de belles lectures qui m’aident à m’évader et me divertir chaque été.

Je vous recommande également dans le même genre, les romans de J.C Sullivan : Maine, Les liens sacrés du mariage et Les anges et tous les saints, trois romans que j’ai beaucoup aimé. Ils parlent de cette société un peu huppée de Boston, d’origine irlandaise comme l’auteure.

Et vous, êtes-vous déjà allé à Nantucket ? Il est indéniable que cette région fait rêver les Français grâce aux pages people de Paris-Match. Cela a construit mon imaginaire…

Ces stations balnéaires : Nantucket, Martha’s vineyard, Cape Cod… sont réputées depuis les années 1960 car c’est le berceau historique de la famille Kennedy, la famille royale américaine. Je vous recommande la biographie très bien écrite par Valérie Paturaud : La cuisinière des Kennedy.

Elle raconte le destin extraordinaire d’une pupille de la Nation, petite cuisinière d’un bistrot dans la Drôme qui va partir à la conquête des bouchons lyonnais, puis des familles bourgeoises françaises avant d’être embauchés par Rose et Joe Kennedy, les illustres parents du président américain.

Un régal de lecture pour cet été !

Romans

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, quand le déni de réalité d’une mère produit des miracles…

Ce dimanche, il pleuvait à Paris. J’avais prévu le coup avec une sortie ciné pour le Printemps du cinéma. J’attendais ce film de longue date depuis que j’avais lu d’une traite le roman autobiographique de Roland Perez : Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, éditions Les escales.

J’ai découvert ce roman en m’intéressant tout particulièrement à la belle carrière de Sylvie Vartan qui vient de prendre sa retraite artistique à 80 ans cette année. Je lis énormément de romans de la maison d’édition Les escales car ils savent mettre en valeur les beaux textes bien écrits, qui transmettent des émotions à leurs lecteurs.

J’ai à la fois ri aux éclats et versé une petite larme à la lecture de ce roman autobiographique découpé en une trilogie. Il faut dire que Roland Perez est un homme fort attachant, doué d’une acuité particulière pour la psychologie et les relations.

Le résumé :

Le récit tendre et détonnant d’une enfance pas comme les autres, bercée par la voix de Sylvie Vartan. Un roman drôle et chaleureux sur la famille et sur la différence. A cinq ans, Roland ne marche toujours pas. Il vit dans un HLM du XIIIe arrondissement de Paris avec sa famille juive séfarade d’origine marocaine. Un appartement plein de vie d’où Roland ne peut sortir, si ce n’est dans les bras de sa mère.


La religion et la culture juives tiennent dans sa vie une place primordiale. Très croyante et surprotectrice, elle le garde à l’écart du monde extérieur. L’appartement est devenu son territoire, d’où il observe avec fascination les va-et-vient de ses frères et sours et de leurs amis. Mais c’est en regardant la télévision qu’il découvre le monde. Il se passionne pour les émissions de variétés et pour Sylvie Vartan,  » étoile parmi les étoiles « . Un jour, alors qu’il a six ans, un miracle se produit : il réussit enfin à marcher. Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est un roman tendre et loufoque, aux personnage drôles et attachants.
Une histoire vraie, lumineuse et pleine d’espoir.

 » Dieu ne pouvait être partout, alors il a crée les mères » Proverbe juif

Mon avis :

Ce film ne vous laissera pas insensible. On rit et on pleure grâce à cette maman haute en couleurs jouée avec brio par Leïla Bekhti. C’est également l’un des plus beaux rôles de Jonathan Cohen, qui est le narrateur de sa propre histoire.

J’ai préféré le roman même si le film est réussi. Dans le roman, Roland Perez détaille très bien toute la fantaisie et les excès de sa mère. La première partie du film qui raconte l’enfance de Roland Perez dans les années 1960 est très rythmée par une bande originale de qualité. Mais cela se fait aussi au détriment de l’émotion. Esther fait la surprise à ses autres enfants quand le petit dernier se met à marcher à huit ans. La musique est tonitruante et alors on perd l’émotion qui culmine dans cette scène.

Mais par contre, la scène où tous les membres de la famille Perez chantonnent dans leur coin La Maritza, c’est une belle réussite. Mention spéciale au grand frère qui fume dans son bain. Cette chanson est universelle, elle parle d’un fleuve bulgare, les racines de Sylvie en exil, et pourtant elle va comme un gant à cette famille séfarade.

Copyright Marie-Camille Orlando – 2024 Gaumont – Egérie Productions – 9492-2663 Québec Inc. (filiale de Christal Films Productions Inc.) – Amazon MGM Studios

Leïla Bekhti a aimé ce rôle car on lui offrait de jouer une conviction. C’est une mère qui veut le meilleur pour son enfant quitte à l’étouffer un peu même quand il a la trentaine. Elle sera même médaillée pour son dévouement par Jacques Chirac à l’Hôtel de ville de Paris.

C’est aussi un film qui parle de la foi chevillée au corps qui se concrétise avec ces miracles car le jeune Roland n’a pas seulement été guéri de son pied bot, il deviendra aussi l’avocat des célébrités comme Sylvie Vartan.

Je vous laisse découvrir la superbe chronique de Jean-Luc Gadreau, critique de cinéma et pasteur à propos de ce film beaucoup plus profond sur la spiritualité qu’il n’y parait.

Ile de France et Paris·Romans

Le Hobbit, plus de 80 ans d’inspiration pour la littérature, la décoration et la tapisserie, exposé au collège des Bernardins.

Le mois dernier, j’ai visité l’exposition Epiphanies au collège des Bernardins avec mes parents de passage à Paris. Ainsi, j’ai découvert le travail magistral d’Augustin Frison-Roche. L’exposition suivante est toute aussi passionnante et superbe : quinze tapis et tapisseries inspirées par l’oeuvre de Tolkien.

La programmation 2025 du collège des Bernardins en fait un lieu culturel incontournable à Paris. Et surtout l’entrée est gratuite !

Il y a cinq ans pendant le confinement de 2020, j’ai découvert dans un magazine de décoration, une de ces tapisseries d’Aubusson.

J’ai eu un vrai coup de coeur pour cette oeuvre car elle raconte un moment phare du film Le hobbit : quand les nains fuient une rivière dans des tonneaux. J’en ai fait un collage avec une caravane tellement cet univers et ses couleurs m’ont plu.

Je précise que je ne connais rien de rien à la trilogie du Seigneur des anneaux. Je ne suis pas une grande fan des films fantastiques mais je ne sais pas pourquoi j’ai eu un vrai coup de coeur pour Le hobbit.

J’aime énormément sa petite maison qui ressemble à un tumulus. En Bulgarie, nous nous rendons chaque année dans un endroit génial : le golden park à Lukovit avec des habitations en bois et en pierre inspirées par le roman. Mille mercis à mon beau-frère Alexandre d’avoir découvert le lieu !

Cette année, c’est l’anniversaire des 70 ans de la parution du Seigneur des anneaux. Le hobbit a conquit plus de cent millions de lecteurs à travers le monde. Sa popularité a pris un vrai virage quand la suite Le Seigneur des anneaux a été publiée en 1954.

J’aime bien offrir comme cadeau de Secret santa une édition collector du roman édité par Le livre de poche. C’est un bel objet à conserver dans sa bibliothèque.

J’aime particulièrement l’univers de Tolkien car il reflète aussi une époque : l’Angleterre des années 1920 à 1940 avec ses manuscrits tapés à la machine à écrire à Oxford, ses propres aquarelles de la Terre du milieu. Il a écrit de nombreuses lettres du Père Noël pour divertir ses enfants.

Cela me fait penser à Jean et Cécile de Brunhoff, leurs contemporains français qui ont aussi écrit et illustré Babar pour leurs enfants.

C’est l’exposition phare de ce printemps. Elle célèbre le savoir-faire de la cité internationale de la tapisserie qui a su valoriser ce fonds iconographique inestimable. Comme le détaille Stéphane Jarno de Télérama dans son article La tapisserie du « Milieu  » : les tapisseries d’Aubusson sont le fruit d’une écriture textile, ses techniques font vibrer les couleurs, suggèrent le mouvement, feignent le relief…

C’est l’exposition idéale à montrer aux enfants à partir de huit ans pour leur faire découvrir une oeuvre littéraire fantastique. Elle repose sur un univers indémodable pour des générations de lecteurs.

Vous pouvez retrouver ici toutes les informations pratiques pour visiter cette belle exposition à ne pas manquer ce printemps !

Comme son nom l’indique, Le bal littéraire des sardines se spécialise dans un domaine bien précis des métiers du livre : les succès éditoriaux qui deviennent patrimoniaux pour des générations de lecteurs.

-Martine fête ses 70 ans en 2024 à la galerie Gallimard

– Natacha, hôtesse de l’air part à la conquête du cinéma en avril prochain

-Ba ba bar, mon ami Babar, souvenir de mon plus beau carnaval en maternelle…

Cinéma·Romans

Paddington et Bridget Jones, ambassadeurs de Londres

En février, deux ambassadeurs de la culture anglaise : Paddington et Bridget Jones effectuent un retour gagnant dans les salles de cinéma. Je ne comprends pas bien pourquoi le premier ministre de Love actually (interprété par Hugh Grant) n’a pas parlé d’eux dans son célèbre discours vantant les personnages illustres de la culture anglaise : William Shakespeare, Harry Potter, David Beckham….

En toute franchise, j’ai découvert l’ours Paddington à travers une vidéo humoristique avec la reine Elisabeth II herself pour lancer son jubilé en 2022. Puis, nous avons regardé les deux films sur Netflix avec ma fille et c’était un excellent moment de cinéma ensemble.

J’ai découvert à travers le brillant article du Courrier international : Paddington, une mascotte so british que ce petit ours d’origine péruvienne est un véritable ambassadeur de la culture anglaise.

On le retrouve sur des carnets de timbres, des pièces de monnaie, des statues dans tout le pays le représentent. La famille anglaise l’a prénommé ainsi à cause du nom d’une station de métro de Londres où elle l’a recueilli.

Paddington est né de l’imagination de Michael Bond, cameraman de de la BBC. A la veille de Noël en 1956, il a découvert cet ours en peluche dans une vitrine de magasin et il lui a inventé des origines péruviennes. Une série de 29 livres a vu le jour depuis bientôt 70 ans mais aussi trois films en prises de vue réelles dont le dernier opus est sorti en salles le 5 février dernier.

Plus de 27 millions d’ours en peluches à son effigie se sont vendus à travers le monde. C’est d’ailleurs, le cadeau offert à ceux qui ont construit le tunnel sous la Manche à la fin des années 1980.

L’auteur Michael Bond a mis beaucoup de lui-même dans ce personnage si attachant : le vieux chapeau et le duffle coat bleu sont des vêtements de son enfance, il a transmis à ce jeune ours son sens de la gentillesse, ses valeurs morales et sa gourmandise comme l’indiquait sa fille dans l’article du Courrier international.

Dans ce blog, j’aime bien analyser les success-story de l’édition mondiale comme Babar, Martine, Tintin, Gaston Lagaffe… Paddington me fait beaucoup penser à l’univers très londonien de Mary Poppins ou de Peter Pan. Londres a fait rêver de nombreux enfants à travers sa littérature jeunesse…

Paddington et Bridget Jones ont pour de nombreux points communs : ils vivent à Londres et sont de formidables ambassadeurs de la ville. Ils sont gaffeurs mais sacrément attachants. La nostalgie est un excellent levier pour encourager les spectateurs à aller dans les salles obscures découvrir un énième film quand on aime de manière inconditionnelle le personnage.

Retour gagnant pour Bridget Jones ?

Le 4eme opus de Bridget Jones : Folle de lui est plus profond que les trois films précédents. La thématique principale est le deuil du père de famille : Mark Darcy. Bridget Jones est une mère de cinquante-deux ans qui n’a pas repris son travail de productrice de télévision car elle est débordée par son quotidien.

Elle est aussi sacrément engluée dans son chagrin dans un fameux pyjama (bien connu dans les deux premiers films). Sa gynécologue (la brillante Emma Thompson) va l’enjoindre sans ménagements à abandonner sa léthargie.

J’ai bien aimé que Bridget Jones devienne plus mature (c’était déjà amorcé dans le 3eme film quand elle attend un bébé) et qu’elle ose enfin mettre un stop à un relation sans avenir sans se ridiculiser. Ses échanges avec le professeur d’école de son film sont profonds et on se laisse convaincre qu’il pourrait remplacer l’irremplaçable Mark Darcy.

25 ans plus tard, Bridget Jones n’est toujours pas une retraitée de l’amour

Mais en toute honnêteté, j’ai trouvé ce 4eme opus vraiment trop sérieux mais si j’ai ri à quelques reprises avec mon amie Alix à gorge déployée, d’un rire gras et bête qui défoule beaucoup dans cette actualité pesante. Je suis nostalgique de cet humour des années 2000 avec cette culotte gainante mythique, les bagarres grotesques de Darcy et Clever.

Bridget Jones, folle de lui reprend également les codes d’Orgueil et préjugés comme les précédents films qui ont fait son succès. Heureusement que Daniel Clever est revenu vivant d’Amazonie car il nous régale avec ses bêtises graveleuses : « Là où il est tombé, la forêt est un peu moins vierge » Bridget Jones’s baby.

Richard Curtis, le réalisateur du Journal de Bridget Jones , Love Actually ou encore Coup de foudre à Nothing Hill est un peu décrié pour ses blagues dignes des années 2000 sur le poids ou encore des relations hommes/femmes un peu trop sexistes à la lumière de 2025.

Mais qui depuis peut se vanter d’avoir fait des comédies romantiques aussi réussies. Moi ce que j’aime particulièrement avec Bridget Jones, c’est que c’est une fille des classes populaires qui se moquent des snobs dont elle rejoint le rang à l’aube de ses cinquante ans.

Elle a quitté son mythique appartement près de Borough Market pour rejoindre une banlieue plus huppée.

D’ailleurs, les institutions ne s’y sont pas trompées puisque le site touristique Great Britain diffusait avant la projection de Bridget Jones, un spot promotionnel pour montrer à quel point le pays inspirait les films et séries comme lieu de tournage.

Mes précédents articles sur la culture anglaise dans les films, les séries, les romans…

Londres out the box

Charlie monte le son ou l’adolescence 2.0

Un roman aussi dépaysant qu’un trajet en Eurostar : La dernière conquête du major Pettigrew

La véritable piscine de Brockwell à Londres
Du livre à l'écran·Romans

Du livre à l’écran : mes derniers coups de coeur lecture !

Je suis un animal étrange qui regarde le film adapté du roman avant de lire le livre. Et je n’ai pas de problème à relire un roman deux ou trois fois si j’ai aimé passionnément l’histoire. 

Ça a été le cas dernièrement avec Brooklyn et Pour un garçon. Il faut dire que Nick Hornby est le scénariste du film Brooklyn. Pour un garçon est une comédie avec Toni Colette, Hugh Grant et Rachel Weisz qui date de 2001. Je pense avoir vu toutes les comédies romantiques anglaises avec Hugh Grant et Colin Firth des années 2000 : Love Actually, Le journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Noting Hill…

A propos d’un gamin, Nick Hornby, éditions 10/18, 316 pages, 8.60€

Le résumé de l’éditeur :

Rentier oisif, célibataire fier de son immaturité et séducteur invétéré, Will a une nouvelle idée de génie pour draguer : assister à des réunions de parents célibataires. Mais la rencontre décisive à laquelle va le mener ce stratagème sera en fait celle d’un gamin de douze ans, Marcus, son opposé absolu sur l’échelle du cool. Quand Will se goinfre de modernité, Marcus écoute des disques de baba cool et porte des vestes en mouton.
L’un et l’autre ont pourtant un point commun qui va les rapprocher : leur solitude. Au travers des pérégrinations de cet improbable duo, Nick Hornby poursuit avec humour et sensibilité son exploration des ressorts de la masculinité.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman qui est beaucoup plus profond qu’une comédie romantique. Il raconte deux solitaires qui vont s’entraider : ils n’ont aucun lien de parenté et ne se seraient jamais rencontré sans cette idée farfelue de s’inventer un enfant pour draguer des mères célibataires.

Marcus a saisi la supercherie et va s’en saisir comme la chance de sa vie d’avoir un modèle d’adulte qui connait les chanteurs et les dernières baskets à la mode pour se faire accepter au collège. Sa mère est une hippie pas si pacifique que ça qui lui impose son mode de vie alors qu’un ado veut rentrer dans le moule à son âge.

Will, dragueur invétéré qui fuit le grand amour et l’engagement va se laisser convaincre par Marcus qu’être amoureux est beaucoup plus puissant que ce qu’il imaginait. C’est un superbe roman qui parle d’une entraide réciproque dans un société de plus en plus individualiste où la famille n’est plus une valeur refuge. Et pourtant on en a sacrément besoin au quotidien.

Dans un tout autre genre, j’ai lu cet été la suite de La liste de nos envies 2 de Grégoire Delacourt.

Le titre est peu original mais on s’était vite attaché à Jocelyne, cette mercière d’Arras au coeur d’or. Elle a gagné au Loto mais aussi les ennuis qui vont avec. Dans le premier roman, elle subit les errements de son Jocelyn de mari, qui est un affreux jojo, il faut bien le dire.

J’ai préféré la suite car Jocelyne intègre un groupe de parole des gagnants du Loto. Chacun des participants va apporter sa pierre à l’édifice pour vivre au mieux ce tsunami dans une vie. Ce n’est pas de la grande littérature selon moi mais c’est un roman agréable à lire qui nous questionne sur l’impact de l’argent dans nos relations familiales et amicales.

La liste de mes envies 2, Grégoire Delacourt, éditions Albin Michel, 256 pages, 19.90€

Retrouvez ici mes dernières chroniques romans publiées ici :

-A la table avec les Kennedy, Gallimard et Camus pour goûter la littérature de Valérie Paturaud : La cuisinière des Kennedy, éditions Les escales

-Hôtel Nantucket, quand de fortes individualités font équipe le temps d’un été, éditions Les escales.

Du livre à l'écran·Romans

De Brooklyn à Long Island, un océan romanesque va séparer Eilis de son mari

En 2016, j’étais exposante au festival du livre de Paris. Les trajets en métro pour aller travailler étaient interminables. Ma lecture du roman Brooklyn a été un vrai échappatoire bienvenu : une belle histoire d’amour qui m’a permis une évasion littéraire totale.

Il faut dire que cette histoire a été adaptée au cinéma par un scénariste de génie : Nick Hornby. Il a écrit Pour un garçon lui aussi adapté au cinéma.

L’affiche du film Brooklyn est iconique, elle symbolise tellement la manière dont on peut rêver de New York : un couple qui s’embrasse au pied du Brooklyn bridge.

Long island est la suite de Brooklyn. Il se déroule entre Long Island et l’Irlande dans les années 1970, vingt ans après qu’ Eilis Lacey ait émigré aux Etats-Unis car il n’y avait pas d’avenir pour elle au pays.

Long Island, Colm Toibin, 400 pages, éditions Grasset, 24€

Le résumé :

Tony et Eilis sont désormais mariés depuis vingt ans avec deux grands enfants en âge d’aller à l’université. Leur couple italiano irlandais vit dans un village de Long Island avec comme voisins les parents de Tony, ses frères et leurs femmes. Tous sont italiens et leurs choix de vie sont vite commentés lors des réunions familiales.

Ils justifient les erreurs des membres de la famille par une solidarité sans failles quoi qu’il en coûte. Il se trouve que Tony a planté un sérieux coup de canif dans leur contrat conjugal.

Un jour sans crier gare, un homme irlandais assez intimidant vient lâcher une bombe dans le quotidien d’Eilis . Il lui apprend que son mari plombier a séduit sa propre femme. Elle est enceinte et le mari fou furieux déposera l’enfant sur le pas de la porte d’un Tony adultérin à sa naissance… Quelle décision radicale va prendre Eilis ?

Mon avis :

Long Island est un roman de grande littérature. L’auteur est réputé comme un maître de l’ellipse et des non dits. Ce roman démarre sur des chapeaux de roue en choquant ses lecteurs.

J’ai été happée dès les premiers chapitres par le rythme très soutenu avec des situations où les sentiments les plus violents s’entrechoquent : jusqu’ au point de rupture. J’ai abandonné ma lecture car l’attitude de deux personnages principaux m’a profondément heurté. Ce roman raconte avec brio un triangle amoureux et je déteste les histoires de triangle amoureux car il y a toujours une trahison à la clé.

Feuilletez ici un extrait du roman

Long Island est un excellent roman très bien écrit mais il m’a vraiment dérangée dans ma conception du romantisme et de la loyauté dans un couple. Autant les personnages de Brooklyn étaient chaleureux et attachants : le prêtre, Rose, la sœur dévouée, Tony…, autant les personnages de Long Island sont froids et sans aucune empathie les uns avec les autres.

Le seul personnage de Long Island qui m’a intéressée est Nancy Sheridan, l’amie d’enfance d’Eilis. Vingt ans plus tard, elle se retrouve veuve à tenir un débit de friture avec son fils, jeune adulte sur lequel elle ne peut pas vraiment compter. En raison de son commerce, elle peut être confrontée à la violence, l’insécurité à cause de l’alcool quand un samedi soir trop arrosé peut dégénérer.

Enfin, la couverture du livre est superbe. On dirait un tableau d’Hopper ou de Dali peignant sa muse Gala. Elle annonce un portrait de femme d’une grande froideur.

La note du bal littéraire des sardines : 4/5 sardines

J’aurai adoré mettre cinq sardines à ce roman tant j’aimé Brooklyn, l’un de mes cinq romans préférés. Mais l’ambiance polaire entre les personnages m’a sacrément refroidie.

J’ai une théorie bien établie comme quoi un roman c’est comme un travail thérapeutique avec un psy : il faut qu’une alliance thérapeutique se noue dans la situation initiale. Et cela n’a pas du tout été le cas dans ce roman. J’ai été plus choquée que séduite par cette histoire, qui est malgré tout, un roman de grande littérature.

Retrouvez ici mes précédentes chroniques de romans ici :

A table avec les Kennedy, Albert Camus et Gallimard : La cuisinière des Kennedy, éditions Les escales

Les magnolias de Myrtle Lane : un roman réaliste et attachant

-Hôtel Nantucket, quand de fortes individualités font équipe…