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Le secret des mésanges, un chef d’oeuvre made in Drôme/ Ardèche fabriqué par Folimage

Ce week-end, j’ai vécu un excellent moment de cinéma avec ma fille grâce à un film d’animation en papier découpé. Il faut dire qu’en général les films d’animation pour enfants ne sont pas vraiment ma tasse de thé.

C’était le premier film du studio Folimage que j’allais voir au cinéma. Pourtant, nous surveillons leur production car c’est un studio d’animation drômois connu dans le monde entier, et les fondateurs de Folimage, le couple Girerd sont des camarades de promotion des Beaux-arts de ma mère.

Cette fois-ci, je me suis laissée embarquée par cette belle histoire rurale sur fond de douleurs intimes et de secret de famille, exprimée avec de superbes papiers découpés. Le secret des mésanges s’adresse particulièrement aux enfants à partir de cinq ans mais c’est surtout film profond et introspectif qui parlera à toutes les générations.

Le secret des mésanges, film d’animation d’Antoine Lanciaux, produit par Folimage, sortie en salles le 22 octobre, 1h17.

Le résumé :

Lorsque Lucie, 9 ans, arrive à Bectoile pour les vacances, elle n’a aucune idée des aventures qui l’attendent ! Sa mère Caro y mène des fouilles archéologiques avec son collègue Pierrot. Cette dernière a grandi dans ce même village qui est aussi le théâtre d’un secret de famille que Lucie s’apprête à découvrir. Guidée par un couple de mésanges et avec l’aide de son nouvel ami Yann, Lucie est bien décidée à se plonger dans son histoire familiale. Des sous-sols d’un château en ruine à une vieille caravane oubliée à l’orée des bois, cette aventure les mènera de surprises insolites en fabuleuses découvertes !

« Un film aussi foisonnant que délicat (…) Un véritable travail d’orfèvre (…) L’une des plus belles surprises de l’automne » Télérama

« Une délicieuse comédie rurale (…) émouvante œuvre intime découpée dans le papier de ses secrets familiaux » La Croix

Mon avis :

J’ai eu un vrai coup de coeur pour ce film d’animation car c’était très beau : j’aime énormément le papier, l’histoire était poignante et l’intrigue passionnante : on ne s’ennuie pas du tout au cours du film. Et ensuite les thématiques évoquées : les douleurs, secrètes, la quête des origines et la guérison des traumatismes étaient abordées de manière sensible et intelligente.

Le précédent film que j’ai vu avec ma fille c’était Lilo et Stich, le film et c’était vraiment une corvée tant c’était pauvre et limité d’un point de vue créatif et artistique.

J’ai beaucoup aimé la variété et la complémentarité des personnages humains comme animaliers. Le chien Mandrin joue un rôle important dans le film car il protège toujours la petite fille intrépide.

Les deux enfants Lucie et Yann n’ont pas le même âge mais ils vont former une bonne équipe pour aider Lucie dans la quête de ses origines. Un secret de famille douloureux éloigne Lucie de sa maman. Mais les mésanges du château vont être d’une aide précieuse. J’ai beaucoup aimé la manière dont sont représentés Lucie et sa maman comme une femme et une petite fille actives et débrouillardes.

La maman réalise des fouilles archéologiques avec son collègue Pierrot mais quelque part elle fouille aussi les vestiges de son passé. Le réalisateur Antoine Lanciaux signe ici son projet le plus personnel car ce long métrage fait écho à l’histoire de sa maman qui a été abandonnée par ses parents.

 » Devenu adulte, je réalisais combien cette expérience qui prenait pourtant racine dans un drame avait été pour moi d’une grande richesse. Je réalisais aussi que la singularité de cette histoire avait orienté mes choix de vie personnels et professionnels. Je peux dire que cette histoire familiale est sans aucun doute à l’origine de mes dessins, des thématiques de mes scénarios et des films d’animation que je réalise  » Il a su tirer d’un drame familial, un trésor d’inspiration.

Nos studios d’animation : une exception culturelle française de qualité au service de films familiaux

L’équipe de réalisation du film aurait pu se servir de l’ordinateur pour simplifier son processus de création mais elle a choisi de perpétuer la manière artisanale traditionnelle des pantins et des décors en papier découpés. Le précédent film en papiers découpés datait de 1926 : Les aventures du prince Ahmed de la réalisatrice allemande Lotte Reiniger.

Le studio Folimage a pu bénéficier du partenariat de son voisin ardéchois, Canson, fabriquant historique de papier basé à Annonay. Cette entreprise a offert 800 kg de papier à l’équipe du film, un soutien économique précieux.

Chaque personnage a été décliné sous différents angles : de face, de profil, en gros plan, en différentes échelles selon les besoins de la mise en scène. Il y a une dizaine de personnages dans l’histoire mais les différents plans de ce long métrage a nécessité la création de 2000 pantins. Dix sept personnes ont ainsi crée un pantin par jour. La beauté du papier se voit tout de suite à l’écran grâce aux reliefs, aux superpositions. Je vous invite aussi à visiter le site de Laure de Papierpapierpapier.

Le rôle de la musique acoustique pour raconter une intimité familiale.

J’ai beaucoup aimé le recours à la musique acoustique toute aussi artisanale que la technique du papier découpé. Les cuivres accompagnent l’action quand elle s’intensifie sous une pluie battante et que les enfants vont résoudre l’énigme eux même. La chanson La mauvaise réputation de Brassens montre le lien de transmission invisible entre le vieil homme de la forêt et Lucie quand ils se savent pas encore qu’ils sont de la même famille. Cette chanson contestataire de 1952, souvenir de l’enfance du réalisateur colle très bien à cette ruralité heureuse décrite dans le film.

Tous mes aprioris sur les films d’animation sont en train de tomber les uns après les autres : je suis allée voir dernièrement Marcel et Monsieur Pagnol au Grand Rex et j’ai beaucoup aimé les livres jeunesse La vie de chateau de l’Ecole des loisirs adapté en film.

Ce film fait partie de la sélection officielle du festival international du film d’animation d’Annecy. Compte tenu de la qualité de ce travail artisanal qui a nécessité huit ans de conception et des milliers d’heures de travail, une récompense aux Césars ne serait pas de trop !

Enfin, il est possible de découvrir le Hollywood français du dessin d’animation : cela s’appelle La Cartoucherie à Bourg-les Valence.

La Cartoucherie, Pôle de l’image Animée – La Cartoucherie, 33, rue de Chony 26500 Bourg-Lès-Valence

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Mon entrée en CP… en tant que parent : expériences et souvenirs

En septembre, nous avons vécu une nouvelle expérience en tant que parents : l’entrée au CP ! Dès la fin août, je me suis sentie comme Fabienne Lepic de la série Fais pas çi, fais pas ça dans le rayon des fournitures scolaires. Mais j’étais bien contente de moi le jour de la rentrée d’avoir acheté toute la liste scolaire sans me tromper ni faire d’oubli.

Le jour de la rentrée, l’équipe enseignante avait mis en place un rite de passage vraiment fort (je n’avais jamais vu ça). Les élèves des classes supérieurs viennent en chorale chanter un ou deux chants pour accueillir les plus petits. Et au cours de l’année, les CP apprendront aussi une chanson pour accueillir les suivants à la rentrée prochaine.

Cela m’a permis de me replonger dans mes propres souvenirs de CP et CE1 pour échanger avec ma fille. J’ai compris avec elle que réciter une poésie fait travailler l’élocution, la mémoire… Rien de bien révolutionnaire en soi mais cela apporte une nouvelle dimension quand on est le parent et non plus l’élève.

En ce début d’année, les enfants rapportent chacun à leur tour la mascotte de la classe Jean-Loup chez eux pour ne pas qu’elle s’ennuie le week-end à l’école. C’est un excellent support pour enrichir sa narration personnelle et les enfants s’attachent à la peluche. Ils avaient même fait un escape game les premiers jours d’école car les trois mascottes s’étaient cachées en maternelle car elles ne voulaient pas aller en CP. Pour les retrouver, les enfants ont dû se servir des clavers d’ordinateur pour saisir un message.

Technologie et éducation : un équilibre à trouver pour nos enfants

Cela m’a fait réfléchir sur mon aversion pour les écrans car j’ai réalisé que ma fille est née avec Internet, les smartphones et les réseaux sociaux contrairement à moi ayant grandi dans les années 1990. Tout interdite de front serait excessif alors il va falloir réfléchir à un moyen d’utiliser en famille les nouvelles technologies de manière intelligente.

La lecture d’albums jeunesse : la plus belle des manières de vivre les rites de passage.

L’entrée au CP c’est aussi les dents qui tombent et le visage d’enfant qui se transforme… Je vous recommande ce roman de transmission : L’insignifiante petite histoire. Il s’adresse à tous les nostalgiques devenus grands à qui la petite souris manque !

J’ai aimé le style de ce premier roman écrit avec coeur et loyauté envers une grand-mère qui a porté l’auteur et qui lui a transmis l’essentiel : l’amour filial. Il s’exprime dans ce roman par une lettre à chaque dent qui tombe. Les enfants perdent vingt dents de lait dont la dernière tombera vers les onze ans de l’enfant (Manuel d’anatomie générale).

La petite souris est une légende populaire qui récompense le rite de passage : la dent de lait tombe pour s’approcher de l’âge adulte. Elle a été crée dans un conte français qui date du 17eme siècle.

Le résumé :

Tous les enfants aiment la petite souris. Comme par magie, elle échange leurs dents de lait contre un peu d’argent. Mais Gabriel n’a pas cette chance. Sa petite souris ne lui a jamais donné une seule pièce. Elle se contente de lui écrire. Lettre après lettre, dent après dent, elle raconte son insignifiante petite histoire à la manière d’un conte. Gabriel ignore que sous la plume de cette souris se cache sa grand-mère, une femme discrète au passé stupéfiant. Plongez dans un monde de rongeurs courageux et attachants. Ce récit drôle, émouvant et tendre vous surprendra autant qu’il vous enchantera.

Derrière ce nom de plume, se cache un ami de longue date qui a un imaginaire incroyable, transmis par sa maman, que je connais aussi. Sa maman avait un talent incomparable pour conter aux enfants des histoires en public. Je vous recommande donc de découvrir l’univers de Gabriel Mus, un ami d’une grande valeur, capable d’organiser des jeux de mimes hilarants pour rendre un anniversaire entre amis uniques. Je l’estime beaucoup avec son épouse car ils prennent à coeur leur métier de faire famille pour ceux qui en sont privés.

L’insignifiante petite histoire de Gabriel Mus (nom de plume), autoédité, 329 pages, 19.99€

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Cette série Icônes de l’enfance me tenait beaucoup à coeur.

J’ai redécouvert des livres et albums jeunesse que j’aimais énormément quand j’étais enfant et que j’ai envie de transmettre à ma fille !

J’aime beaucoup Roule galette pour le rythme assez entrainant de cette ritournelle, la stylisation des dessins totalement intemporels, la mise en page en médaillons et l’usage des doubles pages qui sert à captiver les enfants et leurs parents. Comme le souligne les journalistes de France Inter, « la façon dont la narration de l’image est amenée renforce la portée émotionnelle du texte « .

Je vous invite à découvrir mes billets de blog consacrés à Martine, Natacha, Le Petit Nicolas, Ana Ana, Tintin et Gaston Lagaffe, Babar...Le but de cette rubrique est de célébrer les plus beaux succès de la littérature et de la BD jeunesse.

Analyser pourquoi ils se transmettent de générations en générations, pourquoi étaient-ils innovants dans leur contexte de création. Je travaille depuis plus de quinze ans dans les métiers du livre et de la presse, quelle est la recette d’un best-seller est une question que me passionne ! .