
L’Atelier des lumières n’est pas un musée comme les autres. Dédié à l’art numérique, il explose tous les codes de la muséographie et c’est la raison de son succès. Les planches de dessins des BD ou oeuvres de littérature jeunesse sont projetées en format XXL sur les différents murs et les sols de cette ancienne fonderie de 1500 m² dans le 11eme arrondissement de Paris.
Ce dimanche, il pleuvait très fort alors que nous espérions l’été indien en septembre à Paris.
Nous nous sommes donc réfugiés à l‘Atelier des lumières car c’était les derniers jours de l’exposition consacrée au Petit prince, le best-seller ambassadeur de la culture française à l’étranger depuis sa publication en avril 1943 à New York.
Après les expositions consacrées à Tintin puis à Astérix, c’était la troisième fois que nous nous rendions à l’ Atelier des Lumières et ce ne sera pas la dernière fois même si les billets d’entrée pour les enfants ne sont pas donnés (15 € à partir de 3 ans).
Je privilégie les expositions dédiées à la BD et aux romans de littérature jeunesse car ils révèlent tout un univers avec ses couleurs, ses personnages accompagnés par des musiques contemporaines. Pour l’exposition du Petit prince, nous avons entendu Stand by me et une chanson interprétée par M. Matthieu Chedid colle tellement à l’univers du Petit prince.
Quand je travaillais il y a quinze ans à la librairie jeunesse du musée du Louvre, je conseillais des touristes du monde entier avec leurs enfants. Le Petit prince a été traduit dans plus de 600 langues et dialectes dans le monde entier. C’est le plus beau succès de la langue française hors de l’Hexagone depuis plus de 80 ans !
L’atelier des lumières, 38 rue Saint-Maur, réservation conseillée. Ouvert le dimanche de 10 heures à 18 heures.

J’aime bien l’univers de ce conte d’apprentissage, les aquarelles de Saint-Exupéry pour représenter les planètes, la rose, le désert sont belles mais je n’aime pas particulièrement le trait grossier pour représenter les expressions du Petit prince et du renard roux. Par contre, j’ai beaucoup aimé la relation du petit Prince avec l’aviateur et leurs écharpes qui volent au vent dans le désert. C’est une superbe oeuvre autobiographique où l’auteur a mis toute sa poésie aussi bien dans ses textes que dans ses dessins.
Je n’ai pas lu le roman du Petit prince en entier (sacrilège) mais je me souviens bien du billet de 50 francs à l’effigie d’Antoine de Saint-Exupéry ou encore du spectacle dédié à son oeuvre au cinéma à 360 degrés de la Géode en 1997.

Comme il était un écrivain-aviateur de l’Aéropostale, le spectacle de la Géode montrait des loopings au dessus de la cordillère des Andes, et ce n’est pas mon meilleur souvenir d’enfance car je n’ai pas passé un excellent moment, cela m’a vraiment donné le vertige.
L’expérience avec Saint-Exupéry à l’Atelier des lumières était beaucoup plus sereine et agréable !
Le Petit prince, un phénomène d’édition jamais égalé depuis 1943
On doit ce long seller à un éditeur américain qui avait commandé à Antoine de Saint-Exupéry ce conte philosophique pour les fêtes de Noël. Le livre sera ensuite publié en France par Gallimard en 1946, deux ans après la mort de Saint-Ex dont l’avion a été abattu en mer non loin de Marseille.
On compte plus de 200 millions d’exemplaires du livre vendus à travers le monde, dont douze millions en France. Je ne suis même plus étonnée de découvrir ce livre dans les librairies des pays étrangers que je visite : Italie, Espagne, Bulgarie… et autant de produits dérivés comme de la vaisselle en plastique pour enfants , des trousses, des livres-audio (130 millions de produits dérivés ont été vendus).
En France, l’oeuvre de Saint Exupéry aurait dû tomber dans le domaine public en 2015 mais comme Guillaume Apollinaire, Saint-Exupéry est mort pour la France, alors son oeuvre littéraire est protégée jusqu’en 2032.
Saint-Exupéry, figure iconique française comme Charles de Gaulle
Le général et l’écrivain ont dix ans d’écart. Tous deux viennent d’un milieu bourgeois même noble pour l’écrivain lyonnais. Ils sont tous les deux soldats pendant la seconde guerre mondiale et sont connus pour leur amour des lettres.
Antoine de Saint Exupéry est l’auteur de certaines citations humanistes que l’on retrouve sur des cartes d’anniversaire ou de mariage : « On ne voit bien qu’avec le coeur » , « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction » …
Il est mort à l’âge de 44 ans car son avion aurait été abattu par l’ennemi nazi non loin de Marseille et on a mis un certain temps à retrouver l’épave de son avion en mer.

Sur le chemin du retour pour retrouver le métro à la station Saint-Ambroise, nous avons traversé le square Maurice Gardette qui est d’une grande quiétude. L’Atelier des lumières a dynamisé le quartier avec des coffee-shops et des petits restaurants sympathiques. Le quartier n’est sensiblement plus le même depuis 2018, date d’ouverture du lieu par Culturespaces.
Ce centre d’art numérique a attiré lors de sa première année d’ouverture un million de visiteurs. En rejoignant le métro, nous avons été ébloui par une autre forme d’art : les deux clochers hauts de 68 m de l’église néo-byzantine Saint Ambroise du 19 eme siècle !
Retrouvez mes précédents articles consacrés à des sorties musées en famille !
-J’ai enfin découvert la fondation Louis Vuitton en famille : l’expo David Hockney
-La Cité des sciences en famille : back to mon enfance


















































