Expos·Ile de France et Paris·Littérature jeunesse

Le Petit prince, un conte philosophique universel et intemporel à l’honneur à l’Atelier des lumières

L’Atelier des lumières n’est pas un musée comme les autres. Dédié à l’art numérique, il explose tous les codes de la muséographie et c’est la raison de son succès. Les planches de dessins des BD ou oeuvres de littérature jeunesse sont projetées en format XXL sur les différents murs et les sols de cette ancienne fonderie de 1500 m² dans le 11eme arrondissement de Paris.

Ce dimanche, il pleuvait très fort alors que nous espérions l’été indien en septembre à Paris.

Nous nous sommes donc réfugiés à l‘Atelier des lumières car c’était les derniers jours de l’exposition consacrée au Petit prince, le best-seller ambassadeur de la culture française à l’étranger depuis sa publication en avril 1943 à New York.

Après les expositions consacrées à Tintin puis à Astérix, c’était la troisième fois que nous nous rendions à l’ Atelier des Lumières et ce ne sera pas la dernière fois même si les billets d’entrée pour les enfants ne sont pas donnés (15 € à partir de 3 ans).

Je privilégie les expositions dédiées à la BD et aux romans de littérature jeunesse car ils révèlent tout un univers avec ses couleurs, ses personnages accompagnés par des musiques contemporaines. Pour l’exposition du Petit prince, nous avons entendu Stand by me et une chanson interprétée par M. Matthieu Chedid colle tellement à l’univers du Petit prince.

Quand je travaillais il y a quinze ans à la librairie jeunesse du musée du Louvre, je conseillais des touristes du monde entier avec leurs enfants. Le Petit prince a été traduit dans plus de 600 langues et dialectes dans le monde entier. C’est le plus beau succès de la langue française hors de l’Hexagone depuis plus de 80 ans !

L’atelier des lumières, 38 rue Saint-Maur, réservation conseillée. Ouvert le dimanche de 10 heures à 18 heures.

Cr photos: © Culturespaces / C. de la Motte Rouge

J’aime bien l’univers de ce conte d’apprentissage, les aquarelles de Saint-Exupéry pour représenter les planètes, la rose, le désert sont belles mais je n’aime pas particulièrement le trait grossier pour représenter les expressions du Petit prince et du renard roux. Par contre, j’ai beaucoup aimé la relation du petit Prince avec l’aviateur et leurs écharpes qui volent au vent dans le désert. C’est une superbe oeuvre autobiographique où l’auteur a mis toute sa poésie aussi bien dans ses textes que dans ses dessins.

Je n’ai pas lu le roman du Petit prince en entier (sacrilège) mais je me souviens bien du billet de 50 francs à l’effigie d’Antoine de Saint-Exupéry ou encore du spectacle dédié à son oeuvre au cinéma à 360 degrés de la Géode en 1997.

Comme il était un écrivain-aviateur de l’Aéropostale, le spectacle de la Géode montrait des loopings au dessus de la cordillère des Andes, et ce n’est pas mon meilleur souvenir d’enfance car je n’ai pas passé un excellent moment, cela m’a vraiment donné le vertige.

L’expérience avec Saint-Exupéry à l’Atelier des lumières était beaucoup plus sereine et agréable !

Le Petit prince, un phénomène d’édition jamais égalé depuis 1943

On doit ce long seller à un éditeur américain qui avait commandé à Antoine de Saint-Exupéry ce conte philosophique pour les fêtes de Noël. Le livre sera ensuite publié en France par Gallimard en 1946, deux ans après la mort de Saint-Ex dont l’avion a été abattu en mer non loin de Marseille.

On compte plus de 200 millions d’exemplaires du livre vendus à travers le monde, dont douze millions en France. Je ne suis même plus étonnée de découvrir ce livre dans les librairies des pays étrangers que je visite : Italie, Espagne, Bulgarie… et autant de produits dérivés comme de la vaisselle en plastique pour enfants , des trousses, des livres-audio (130 millions de produits dérivés ont été vendus).

En France, l’oeuvre de Saint Exupéry aurait dû tomber dans le domaine public en 2015 mais comme Guillaume Apollinaire, Saint-Exupéry est mort pour la France, alors son oeuvre littéraire est protégée jusqu’en 2032.

Saint-Exupéry, figure iconique française comme Charles de Gaulle

Le général et l’écrivain ont dix ans d’écart. Tous deux viennent d’un milieu bourgeois même noble pour l’écrivain lyonnais. Ils sont tous les deux soldats pendant la seconde guerre mondiale et sont connus pour leur amour des lettres.

Antoine de Saint Exupéry est l’auteur de certaines citations humanistes que l’on retrouve sur des cartes d’anniversaire ou de mariage : « On ne voit bien qu’avec le coeur » , « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction  » …

Il est mort à l’âge de 44 ans car son avion aurait été abattu par l’ennemi nazi non loin de Marseille et on a mis un certain temps à retrouver l’épave de son avion en mer.

Droits réservés Guilhem Vellut

Sur le chemin du retour pour retrouver le métro à la station Saint-Ambroise, nous avons traversé le square Maurice Gardette qui est d’une grande quiétude. L’Atelier des lumières a dynamisé le quartier avec des coffee-shops et des petits restaurants sympathiques. Le quartier n’est sensiblement plus le même depuis 2018, date d’ouverture du lieu par Culturespaces.

Ce centre d’art numérique a attiré lors de sa première année d’ouverture un million de visiteurs. En rejoignant le métro, nous avons été ébloui par une autre forme d’art : les deux clochers hauts de 68 m de l’église néo-byzantine Saint Ambroise du 19 eme siècle !

Retrouvez mes précédents articles consacrés à des sorties musées en famille !

-J’ai enfin découvert la fondation Louis Vuitton en famille : l’expo David Hockney

-La Cité des sciences en famille : back to mon enfance

Sociologie

Entre adoration et domination : comprendre nos dynamiques sociales avec les animaux

Récemment, j’ai réalisé que même si je n’avais pas d’animaux à la maison, je regardais quand même pas mal des vidéos de refuges pour chats errants, de vétérinaires et même de toiletteurs de chiens sur les réseaux sociaux.

Je m’occupe dans le cadre de mon travail de la partie administrative des hors-séries du journal La Vie et donc j’ai pu lire ce beau hors-série en avant-première : Les animaux et nous, disponible en kiosques depuis le 4 septembre dernier.

Le résumé :

Leurs laisses, leurs croquettes et désormais leurs poussettes sont un formidable marché. Les vétérinaires ne savent plus où donner de la tête et, des pet-sitters aux éducateurs canins, les animaux de compagnie semblent ne jamais avoir été aussi entourés de soins par leurs maîtres. On peut y voir un signe de décadence d’une société marquée par l’isolement.

Sauf que les archéologues et éthologues invités dans ces pages nous le rappellent, entre les humains et les animaux, le compagnonnage remonte à très loin.

Et si, comme le montrent nos enquêtes ou l’interview de Cédric Sapin-Defour (auteur du best-seller Son odeur après la pluie), les liens que nous tissons avec nos bêtes peuvent s’égarer dans la domination tout autant que l’adoration. Dans notre relation avec l’animalité c’est toute une part de notre humanité qui se joue.

Ce hors-série passionnera tous les amateurs d’anthropologie dont je fais partie. Il détaille en trois grandes parties : Si loin, si proches , Apprivoiser ou dominer, Miroir, mon beau miroir ; ce lien si particulier qui unit l’homme à l’animal sauvage ou domestiqué depuis plus de 9000 ans.

Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup l’émission de télévision 60 millions d’amis qui est aussi une fondation de protection animale et un magazine de presse. En 2025, la France compte désormais 75 millions d’animaux.

Dans ce hors-série, j’ai beaucoup aimé lire le grand entretien de Cédric Sapin-Defour sur son amitié pendant treize ans avec son chien Ubac qui a donné naissance à un roman Son odeur après la pluie dans lequel beaucoup de lecteurs se sont reconnus. Les animaux inspirent aussi la bande dessinées : Le Marsupilami , les contes pour enfants : le lapin d’Alice au pays des merveilles ou encore le loup…..

En juin dernier, nous sommes partis en famille à Blois le temps d’un week-end. Outre le château, le clou de la visite a été une croisière naturaliste sur la Loire.

Organisée par Observatoire Loire, cette visite menée par un intervenant passionnant nous a expliqué le rôle très utile du castor dans la préservation des territoires.

Autrefois pourchassé pour sa fourrure bon marché, il est aujourd’hui une espèce protégée qui cause son lot de tracas aux agriculteurs.

Un des articles de ce hors-série détaille les histoires houleuses du Père Castor avec l’Homme.

C’est un chouette cadeau à faire à tous les amoureux des animaux y compris les adolescents à partir de quinze ans !

Les animaux et nous, hors-série La Vie, 3260500010351, 68 pages,22 x 28 cm, 8€50

Blogs, podcasts et applications numériques

Humour et critique sociale sur Instagram, la suite, level 2

Je continue cette série sur les humoristes que je découvre sur Instagram. Je me suis aperçue que vous étiez de bons clients des deux précédents épisodes : Humoristes du quotidien, Humoristes et critique sociale : je vous en remercie.

J’ai un peu délaissé la thématique Mamans au bout du rouleau ou en compétition de Philippine Delaire, Mélanie Sitbon et Elodie Arnoult. Même si je continue à regarder religieusement la vidéo quotidienne de Diane Segard. Je découvre qu’elle rejoint l’équipe du vendredi et du samedi de C’est à vous sur France 5 !

Valérian, Claude et Josette : Les octogénaires dominent Tiktok

J’aime tellement ce compte familial qui est devenu un vrai phénomène de société. Il témoigne de la complicité entre un petit-fils de la génération Z avec ses grands-parents octogénaires qui ont connu la seconde guerre mondiale.

Claude et Josette sont savoureux quand ils emploient des expressions d’aujourd’hui couplé à leur romantisme d’autre fois. Je déplore les partenariats commerciaux avec Google ou Amazon un peu trop flagrants mais j’aime leur poésie et l’humour déjanté de Claude ! Je trouve que Tiktok est beaucoup plus ouvert aux personnes âgées que la télévision ou le cinéma. C’est un des rares atouts des réseaux sociaux. Claude et Josette ont participé au documentaire de Laure Adler, La révolte des vieux dont j’avais déja parlé ici !

Les normales, un trio de comédiens qui cartonnent au festival d’Avignon.

C’est l’algorithme qui m’a fait découvrir ce trio composé d’une femme Alicia et de deux hommes : Romain et Kévin. Ils font des sketchs assez variés sur la vie quotidienne, la société française , la politique : L’amour est à Matignon pour parodier la télé(calamité) L’amour est dans le pré. C’est parfois assez grinçant mais ce sont de très bons comédiens. Ils proposent leur spectacle d’humour chaque année au festival d’Avignon et font des collab’ avec d’autres humoristes comme Philippine Delaire.

Greg Duth, le gars pas encore déconstruit.

Il se définit lui même comme un petit producteur local de connerie d’origine non contrôlée. Ses vidéos de la vie quotidienne reprennent toujours le même procédé de l’arrêt sur images vers le noir et blanc. Il incarne le gars lamba pas encore déconstruit qui essaye de noyer le poisson pour ne pas se faire tailler les oreilles pour sa nana. Il me fait pas mal penser à Jean d’Un gars, une fille, ce type un peu beauf sur les bords des années 1990.

@gregduth

FEMME vs MÈRE 😱 RESERVE TA PLACE POUR LE SPECTACLE (LIEN EN BIO) Abonne-toi pliz 🎶 Generique de fin : @c_lenfan – On a le temps Musique voix off : Arthur H – Lily Dale 🗣️❤️

♬ son original – Greg Duth

Roman Doduik, le gendre maudit d’Elie Semoun

C’est l’un des plus médiatisés puisqu’il joue aussi au cinéma notamment dans Ducobu avec Elie Semoun. C’est d’ailleurs grâce à cette chère Miqueline que j’ai découvert Roman dans des réels désopilants. Roman joue le gendre d’Elie et c’est très drôle ! Il se moque souvent de lui et de ses quatre films Ducobu. Donc j’ai regardé Ducobu cet été sur Netflix avec ma fille et ce n’est pas si mal !

Antonin Ecce et Nicolas Zog, les pires Parisiens d’Instagram

@le.zog

Trop cool ! Et merci à @antoninecce #management #toxic

♬ son original – Nicolas Zog

J’aime bien ces deux comédiens qui collaborent souvent pour créer des sketchs efficaces avec un langage mainstream issu de l’entreprise tellement horripilant. Ils illustrent bien ce que j’ai voulu exprimer à travers cet article. Ils ont une petite musique d’ambiance et toute une gestuelle pour vendre un message totalement toxique ou creux bien révélateur de la société actuelle. Je les trouve très bons et même militants indirectement.

Grâce à l’humour, leurs vidéos m’aident à prendre conscience qu’en consommant toujours autant de réseaux sociaux, il faut sans cesse alimenter son esprit critique, l’autodérision car la société de consommation est un véritable rouleau compresseur peu épanouissant.

Je vais terminer cet article avec un compte que j’affectionne tout particulièrement : celui dAlizon Defrance. Elle fait du stand-up mais aussi des vidéos lifestyle avec son chat roux Felipe. J’aime bien ses vidéos humoristiques sur les mois de l’année, les moustiques… car cela m’aide à m’évader car c’est léger et drôle !

Retrouvez-ici les précédents articles consacrés à ces humoristes que j’ai découvert sur Instagram.

Humour et critique sociale sur Instagram

-Ces humoristes du quotidien découverts sur Instagram

Moments de vie

Trouver le chemin de sa propre détente : ceci n’est pas du développement personnel

Août est un mois nécessaire et attendu dans mon année. C’est celui de la pause et de la déconnexion, le véritable dépaysement pour repartir de plus belle en septembre. J’ai voulu lister en six points mes succès et mes ratés cet été pour trouver le véritable chemin de la détente.

Mes évasions estivales en six points : succès et échecs.

  1. Touriste dans sa propre ville

Nous devions attendre une semaine que mon mari termine son travail avant de nous envoler pour la Bulgarie. Alors, nous avons listé toutes nos envies de balades que nous ne pouvions pas faire dans l’année par manque de temps.

On s’est reposées de la chaleur sous les arbres du parc floral, bu un bon smoothie à l’hôtel Mahfouf voisin et surtout un soir on s’est enfin rendu au pied de la fameuse vasque olympique (visible jusqu’au 14 septembre prochain.)

2. Etre une aventurière des loisirs créatifs

J’ai trié tout mon matériel de couture et de broderie de mon bureau pour tomber sur la perle rare : une pochette de serviette de toilette Carré blanc que j’avais reçu en cadeau à Roland-Garros. Je me suis régalée à varier les techniques pour broder une balle de tennis et une raquette en hommage à Suzanne Lenglen. C’était un vrai plaisir car j’ai trouvé un excellent support en coton de qualité et la broderie permet beaucoup de liberté.

Mais ce fut beaucoup moins l’éclate avec la couture qui réclame beaucoup plus de rigueur et de précision. Je me suis lancée le défi de décorer mon borsalino d’une bande de tissu en liberty.

J’ai failli abandonner, sauvée in extremis par le pistolet à colle, efficace mais pas tip top. Par contre, j’ai adoré transmettre à ma fille comment tenir une aiguille pour broder des fraises comme me l’apprenait ma grand-mère à la caravane il y a trente ans.

3. Lire les séries d’été de la presse magazine française.

Je me suis mise une pression bien inutile à constituer une pile à lire parfaite de romans à lire au bord de la piscine avec des mésaventures avec le portail numérique des Bibliothèques de la ville de Paris. Mais j’ai sauvé la fin des vacances en téléchargeant le volume 2 de Successions écrit par Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider qui est adapté d’une série d’été du Monde.

Dans Le Monde également, j’ai lu En croisière par Jessica Gourdon, envoyée spéciale sur un paquebot haut d’une dizaine d’étages reliant Barcelone, Marseille, la Grèce… Cette série de cinq épisodes est une étude sociologique passionnante qui détaille les ressorts de cette économie mondialisée en interviewant les passagers, le personnel sur les différentes manières de s’amuser malgré une telle masse de gens. Est-ce qu’en 2025, la croisière s’amuse t’elle toujours autant ?

J’ai beaucoup aimé également la série d’été signée Pascale Robert-Diard sur l’été 1945, il y a 80 ans qui relatait le retour à la vie entre recherches de déportés et dépêches sur des économies qui repartaient après guerre comme celle du cacao ou le lancement du magazine Elle par la magnétique Hélène Lazareff…

Le journal La vie fêtait également ses 80 ans en juillet et j’ai bien aimé lire l’article de Pascale Tournier sur le rôle des castors à Blois. Il se trouve que nous avons fait une visite naturaliste en famille sur la Loire début juin et que nous avons adoré l’expérience.

4. Regarder des programmes TV populaires et régressifs

Cet été , je me suis régalée à regarder Intervilles sur France 2, le fameux jeu populaire où deux villes françaises s’affrontent dans des jeux totalement loufoques dans une ambiance bon enfant. J’ai trouvé que Nagui (le producteur et animateur principal du jeu avec Bruno Guillon) maîtrisait bien son sujet. On sent qu’il a l’expérience des jeux télévisés.

Les deux anciennes Miss France Camille Cerf et Valérie Bègue encourageaient bien leurs équipes. Même si en 2025 c’est un peu gênant de regarder des gens se ridiculiser, déguisés en hot dog et se prendre un bon gadin, j’ai trouvé que c’était un bon divertissement populaire dont notre pays si fracturé a bien besoin en ce moment. Il y a même le maire de Coulanges les Nevers qui a dit que la victoire de sa ville à Intervilles, c’était la victoire de la diagonale du vide, référence à ces zones blanches sans population en France.

Dans le même genre, Netflix nous a régalé de la trilogie Camping de Fabien Onteniente avec l’inégalable Franck Dubosc alias Patrick Chirac. Même si la conception de l’amour et des rapports hommes /femmes de ces deux-là laissent à désirer dans leurs scénarios, on a passé un bon moment de divertissement avec les deux premiers opus.

5. Voir du pays

Il faut être vigilant même en vacances car il y a aussi des moments pesants comme attendre un sacré long moment dans un terminal d’aéroport ou passer toute la journée dans une voiture quand on déteste l’autoroute.

Mais voir du pays, s’ennuyer sont de très bons moments de détente. On s’est régalé à prendre le train bulgare pour rejoindre le village de notre grand-mère à travers des coins de nature avec des belles rivières impossibles à voir en voiture.

J’ai pris en photo ma lecture du moment car le train est définitivement très instagrammable. J’ai adoré visiter les gares ferroviaires en Bulgarie, prendre le bus entre Burgas et Sozopol et dépasser les voitures coincées dans les bouchons….

6. Colorier et dessiner des choses simples et mainstream

Je savais que ce loisir serait prioritaire durant mes vacances car il m’apporte la meilleure des évasions. Dessiner avec mes feutres de voyage sur du beau papier aquarelle ou Canson sur un balcon face à la mer à sept heures du matin à Sozopol, mon lieu de villégiature d’août depuis 2013.

Je dessine des choses très simples et vite reconnaissables que j’enregistre au cours de l’année sur Pinterest ou Instagram. J’ai besoin dessiné cet été des citrons, des figues mais j’ai aussi colorié le très bel album de coloriages de l’atelier Auderset que je vous recommande : de beaux versets et dessins inspirés de la Bible.

Alors certes, l’été touche à sa fin et les feuilles mortes d’automne ont sacrément investis l’espace des parcs parisiens. On ne retrouvera cette parenthèse enchantée que dans 365 jours mais il ets toujours possible de faire perdurer cet état d’esprit en gardant en tête tous ces petits bonheurs simples qui mènent à notre détente au quotidien.

Expos·Ile de France et Paris

J’ai enfin découvert en famille la fondation Louis Vuitton et David Hockney

J’ai découvert le travail très coloré de David Hockney au bureau grâce au hors-série de Télérama. J’aime énormément son dessin naïf qui donne espoir à tous ceux comme moi qui dessinent comme des élèves de maternelle.

David Hockney est un vieux monsieur anglais de 88 ans qui porte de petites lunettes rondes et qui a eu une carrière artistique bien remplie puisque sa rétrospective organisée par la fondation Louis Vuitton contient plus de 400 oeuvres réalisées entre 1955 et 2025 (70 ans de carrière).

Il a peint de nombreux portraits et paysages aux couleurs acidulées et attirantes en s’appuyant sur la photographie. Il est un peintre de l’hyper réel.

J’ai beaucoup aimé la vidéo d’introduction sur grand écran où il a tenu à accueillir les visiteurs de l’exposition. Il faut dire que la rétrospective n’a pas désempli entre le 9 avril et le 31 août. Nous attendons les chiffres définitifs (l’exposition termine demain dimanche).

© David Hockney

Je n’avais jamais vu une telle affluence dans un musée, l’exposition attirait aussi les enfants. Dont ma fille de six ans qui a vraiment adhéré à son univers : elle a aimé les grands paysages du Grand canyon, l’installation vidéo avec les danseurs et surtout la grande salle à la fin qui mettait en scène les opéras illustrés par David Hockney. C’était encore plus complet que les expositions de l’Atelier des lumières.

Il faut dire que dans cette grande salle animée, nous pouvions nous allonger sur des grands coussins de la marque Fatboy et ce fut un moment privilégié avec ma fille. Je suis ravie de la voir être sensible si jeune à l’art et aux expositions comme je le suis moi même.

Cet été, nous sommes allées visiter la cité des Sciences avec ma fille pour découvrir la rénovation de la cité des enfants 5-10 ans. Et j’attendais beaucoup de cette visite ensemble, puisant dans mes propres souvenirs. J’ai été sacrément déçue car j’ai trouvé le propos muséographique complètement à coté de la plaque.

Heureusement, nous nous sommes bien rattrapés avec l’exposition Hockney, une rétrospective très riche qui a pris en compte le public jeunesse avec un livret de jeux exceptionnel.

© David Hockney

En définitive, j’ai été sacrément impressionnée par la fondation Louis Vuitton. J’avais quelques a-priori car jusqu’à présent leur programmation ne m’ avait pas convaincue. Je trouvais le billet d’entrée cher compte tenu qu’il n’y a pas de collection permanente à visiter en supplément. En fin de compte, le fait que le billet d’entrée (18€) soit couplé avec une entrée au jardin d’Acclimatation (9€ par adulte) est une excellente opération.

La fondation Louis Vuitton est un joyau architectural qui a révolutionné le quartier des Sablons à Neuilly. C’est un musée qui compte dans le paysage culturel parisien et il serait vraiment dommage que vous passiez à côté de ce trésor ! .

Bulgarie·Carnets de voyages urbains

Sozopol, la ville authentique aux mille figuiers

Construite il y a 2600 ans par les Grecs, cette station balnéaire bâtie sur une presqu’île rocheuse est considérée comme la perle de la Mer Noire par bon nombre de vacanciers bulgares et de touristes étrangers dont je fais partie.

J’ai découvert Sozopol grâce à mon mari en 2012 car il a eu la très bonne idée d’organiser sa demande en mariage le long des murailles de la vieille ville.

Nous y allons chaque année le week-end du 15 août. Cette année, nous avons logé dans la vieille ville avec ses rues pavées, ses maisons en bois sombre, ses figuiers et sa vue mer imprenable.

Je vous recommande la rue Kiril et Méthode du nom des saints byzantins bien connus.

Il faut dire que Sozopol ou Apollonia son premier nom grec fut une cité sacrément prospère durant l’Antiquité et le Moyen Âge.

Considérée comme la ville la plus riche de la mer Noire, elle attira marchands grecs mais aussi égyptiens comme carrefour du commerce international. Devenue bulgare au 9eme siècle, Sozopol ou la ville du Salut devint le principal port du pays.

Elle conserve ainsi une superbe tour carrée et des murailles en pierre pour protéger ses richesses au Moyen Âge. C’est aujourd’hui une attraction touristique incontournable de la ville car porteuse d’une bien longue histoire. Spoiler : un génie du romantisme a organisé un lancer de lanterne japonaise au pied des murailles quand je lui ai dit oui.

Les maisons en bois emblématiques du Renouveau bulgare.

Ces imposantes maisons en bois sont la véritable valeur ajoutée à la ville de Sozopol. Elles se composent souvent d’un soubassement en pierre qui soutient grâce à des poutres obliques, un étage à encorbellement en bois sombre. Même pour les volets, un effort décoratif est observé. Ces maisons qui datent de la fin du 18eme siècle sont emblématiques du style ottoman de la Turquie voisine.

Ces maisons composent avec les rues pavés un centre-ville authentique exceptionnel, le dépaysement est garanti !

Maisons en bois de la vieille ville versus immeubles modernes de la nouvelle Sozopol

Que faire à Sozopol dans la vieille-ville ?

La gelateria Jaronimo

Gelateria ça ne sonne pas bien bulgare non ? Ce sont des glaces artisanales au doux parfum de violette, figues françaises, citron ricotta, pistache bien évidemment. Elles ne sont pas données : 10 leva pour deux bonnes parts mais cela valait le détour.

Работилница на Веселите Палачинки – Созопол ou l’atelier joyeux des crêpes.

C’est l’attraction principale de la rue, il y a souvent une file d’attente en début de soirée. Privilégiez les crêpes sucrées car leur pâte est bien plus savoureuse. Mon expert de mari a détecté que la fleur d’oranger était la vraie valeur ajoutée des sucrées. C’est un peu onéreux mais de qualité. Surtout le cadre un peu authentique vaut le détour.

Le musée ethnographique de Sozopol, 34 rue Kiril et Méthode, 5 leva l’entrée.

Un de mes endroits favoris ici : les photos parlent d’elles mêmes. La maison est exceptionnelle et c’est une vraie richesse de pouvoir visiter l’intérieur pour réaliser le mode de vie au quotidien au 19eme siècle. Ils organisent des spectacles de théâtre dans la cour du musée pour les enfants.

Le cinéma de rue
Les cinémas en plein air dans les stations balnéaires de Bulgarie valent le détour. Le plus beau cinéma est celui de Pomorie. Mais c’est aussi une chouette expérience à faire à Sozopol.

Le club de jazz Art club Mishel, 39 rue Apolonia

C’est une excellente adresse pour boire de bons cocktails et écouter du jazz. On aime tellement la petite cour avec ses figuiers, ses chaises design et son ambiance si agréable. Il y a une salle de concert dans la cave tout en bois. Une adresse incontournable à ne pas rater !

Le magasin de souvenirs Bulgarian rose en face de la Poste.
J’aime beaucoup ce magasin de souvenirs tenu par une mamie et son fils. Les produits sont de bonne qualité et les prix sont raisonnables. C’est la ou j’achète les poupées bulgares pour faire des cadeaux et des boites de loukoums.

Vols indirects depuis l’aéroport de Bourgas, situé à 40 kms de Sozopol. Navette de bus depuis la gare ferroviaire de Bourgas : 30 minutes de trajet, 6 levas *
* Les prix sont susceptibles d’évoluer avec l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro au 1er janvier 2026
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Prochain article : Serdika ou les origines de Sofia, capitale européenne.

BD & romans graphiques·Du livre à l'écran

Pourquoi les Schtroumpfs plaisent à toutes les générations d’enfants dans le monde entier?

Cette semaine, j’ai emmené ma fille voir le dernier film d’animation Les schtroumpfs.

Ce n’était pas le meilleur dessin animé que j’ai vu mais c’était plaisant de passer un bon moment en musique dans le village des Schtroumpfs.

C’est Rihanna qui prête sa voix à la Schtroumpfette et cela apporte de la modernité à cette oeuvre de BD créée par Peyo en 1958.

Les bandes-annonces faisaient la promotion d’autres dessins animés plus récents et bien plus médiocres. Même si les Schtroumpfs ont été repris en 3D par un studio d’animation beaucoup plus moderne, les traits au crayon de BD ont été conservés.

Cela fonctionne avec les nouvelles générations car il s’agit d’une véritable oeuvre qui cartonne depuis bientôt soixante-dix ans. Comme dit l’adage, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures…

Nostalgie et transmission, deux ingrédients majeurs du succès populaire des Schtroumpfs.

Au départ, les Schtroumpfs étaient des personnages secondaires des aventures de Johan et Pirlouit, dessinées par Peyo dans les années 1950. Ils sont devenus de plus en plus récurrents, quitte à conquérir le haut de l’affiche avec leurs propres albums et même leur journal.

Peyo a continué de les faire évoluer dans un Moyen-âge mythifié avec le sorcier Gargamel qui les terrorise avec son chat Azraël pour s’emparer de la pierre philosophale. Les Schtroumpfs sont un peuple imaginaire avec une langue spécifique (inventée lors d’un dîner avec Franquin, le créateur de Gaston Lagaffe).

Ce qui me plait avec ces petits hommes bleus, c’est cette douce utopie avec ce village bucolique et ses maisons champignons. Ils mangent de la salsepareille et vivent en communion avec la nature. Diverses interprétations circulent pour situer géographiquement le village des Schtroumpfs : est-ce dans les Ardennes, le Luxembourg ou même Aubenas en Ardèche comme indiqué dans un des quarante-deux albums des Schtroumpfs.

Je me souviens d’une aire de jeux sur l’A6 à Jugy avec ses champignons géants où je rêvais d’aller jouer avec mon frère. Walibi a même crée un temps un parc à thèmes autour du monde merveilleux des Schtroumpfs.

Les Schtroumpfs portent des bonnets phrygiens blancs très reconnaissables, celui du grand Schtroumpf est rouge pour montrer son autorité. Chaque Schtroumpf se définit par un métier ou un trait de caractère. Ils fondent ensemble une société utopique où il fait bon vivre.

Les personnages nous sont familiers : une seule femme vit au village des Schtroumpfs : la Schtroumpfette, on s’attache même aux gros méchants : Azraël et Gargamel.

Malgré la mort de leur créateur en 1992, la série continue, reprise par les héritiers de Peyo. Les Schtroumpfs continuent de plaire aux parents car ces personnages véhiculent une certaine idée de la fraternité, ils sont sécurisants.

L’héritage culturel des Schtroumpfs : un business florissant.

Depuis 1958, plus de 42 albums BD des aventures des Schtroumpfs ont été publiés tout d’abord dans le journal Spirou, puis aux éditions Dupuis, ensuite en autoédition et désormais aux éditions Le Lombard.

Les Schtroumpfs se sont également invités au rayon biscuits et bonbons des supermarchés : depuis 1981, Haribo commercialise les Schtroumpfs en gélatine bleue , rouge et jaune. Delacre a aussi crée une gamme de biscuits à leur effigie.

Les Schtroumpfs sont un peu les ambassadeurs de la Belgique dans le monde entier comme Tintin : on décore un avion à leur image, une exposition BD à Bruxelles réunit 240 000 visiteurs. A titre personnel, j’aimais beaucoup lire les albums des Schtroumpfs quand j’étais enfant car j’aime énormément leur village si bucolique.

Il se trouve que pendant nos vacances en Bulgarie, nous avons visité un parc publique dédié aux architectures du Hobbit avec une mini-maison catapultée du village des Schtroumpfs. Il s’agit du Golden park de Lukovit.

Il faut dire que la BD belge des années 1950 est particulièrement créative dans le domaine de la jeunesse. Walthéry, le créateur de Natacha, hôtesse de l’air fut l’assistant de Peyo dès ses débuts. Peyo a également crée les séries Johan et Pirlouit mais aussi Benoit Brisefer.

Dans la série Icônes de l’enfance, je vous invite à découvrir mes billets de blog consacrés à Martine, Natacha, Le Petit Nicolas, Ana Ana, Tintin et Gaston Lagaffe. Le but de cette rubrique est de célébrer les plus beaux succès de la littérature et de la BD jeunesse.

Analyser pourquoi ils se transmettent de générations en générations, pourquoi étaient-ils innovants dans leur contexte de création. Je travaille depuis plus de quinze ans dans les métiers du livre et de la presse, quelle est la recette d’un best-seller est une question que me passionne ! .

Romans

Rendez-vous ici, ce roman au charme anglais fonctionne même quand la randonnée est pluvieuse et boueuse.

Ca y est ! ça y est ! J’ai enfin trouvé le roman qui me permets de m’évader pour la dernière semaine qu’ il me reste avant de boucler les valises et de m’envoler en famille pour la Bulgarie.

Vous savez ce roman qui vous captive toute une soirée, qui aurait pu m’emmener tout le long du RER A jusqu’à Marne-La Vallée car je n’avais pas envie de décrocher de ma lecture pour descendre…

Je l’ai découvert dans le cadre de mon travail à l’hebdomadaire La Vie. Il fait partie de leur sélection d’été que je vous invite à découvrir ici.

David Nicholls n’est pas un inconnu puisqu’il a écrit Un jour dans les années 2010 adapté au cinéma avec Anne Hathaway puis dans une série Netflix que j’ai trouvé géniale. Chaque épisode raconte un 15 juillet de chaque année : les filles défilent dans la vie de Dexter mais Emma, sa meilleure amie est toujours dans sa ligne de mire.

Mais revenons à Marnie et Michael, les personnages principaux de Rendez-vous ici, le dernier roman de David Nicholls paru le 7 mai dernier.

Rendez-vous ici, David Nicholl traduit par Sarah Tardy, éd.Belfond,9782714404329,420 pages, 21.90 €

Le résumé :

Ce roman raconte une histoire d’amour qui va éclore lors d’une randonnée entre amis qui relie les deux côtes de l’Angleterre : de la mer d’Irlande à la mer du Nord. Initiée par Cléo, une amie commune, sensible à la solitude de ses amis, cette randonnée boueuse et pluvieuse va se révéler un excellent moyen de questionner ses sentiments et de se remettre en marche pour reprendre sa vie en main.

L’avis du Bal littéraire des sardines :

Le démarrage de ma lecture a été un peu laborieuse les deux ou trois premiers chapitres car j’avais un peu de mal à cerner les personnages principaux au début et je suis très attachée à la qualité de la situation initiale d’un roman. C’est même un critère éliminatoire dans le choix de mes lectures.

La version originale en anglais

L’intrigue démarre fort car l’amie commune Cléo est très déterminée à jouer les entremetteuses dès les premières pages en organisant cette randonnée. Cette Cléo est un peu gonflée mais c’est une vraie amie qui prend soin de chacun et qui n’hésite pas à être franche et sans concession. Ce n’est pas la mère d’Elisabeth Bennett d’Orgueil et préjugés qui est vraiment lourde.

Au fil des chapitres, on se laisse rapidement embarquer par cette randonnée avec ses étapes interminables où ils terminent chaque jour trempés comme des soupes. Les personnages connexes à l’histoire vont rapidement abandonner le projet mais les deux solitaires de l’équipée n’ayant pas d’autres échappatoires vont persévérer ensemble car c’est très important pour eux.

Rendez-vous ici m’a fait penser au roman de Bill Bryson, Promenons nous dans les bois. Il raconte l’amitié entre deux seniors américains qui décident de faire une randonnée assez physique ensemble dans les Appalaches.

Rendez-vous ici est un formidable roman introspectif, très bien écrit. Chacun va confier ses angoisses, ses doutes, ses déceptions et il était passionnant de lire comment ils vont s’en relever et saisir cette seconde chance.

Dans la foulée, nous avons regardé en couple le film Un jour avec Anne Hathaway et je vous invite à découvrir la série Netflix également. Un jour a conquis plus d’un million de lecteurs. Je souhaite le même succès à Rendez-vous ici et pourquoi pas une adaptation au cinéma.

Retrouvez-ici mes articles dédiés à la culture anglaise à qui je voue une admiration sans bornes pour sa finesse et sa subtilité.

La dernière conquête du major Pettigrew , un roman dépaysant sans prendre l’Eurostar.

-Bridget Jones et Paddington, deux ambassadeurs de l’Angleterre

Ile de France et Paris

Déambuler vers l’Ile Saint Louis trait d’union entre le 5eme et le 4eme arrondissement, le berceau de ma vie parisienne il ya 20 ans.

Glaciers, bouquinistes des quais de Seine et pâtisseries yiddish définissent l’identité de ce quartier, parmi l’un des plus anciens de la capitale et sans conteste un des plus touristiques.

Le jour du 14 juillet, j’ai flâné seule quelques heures dans le quartier ou je suis arrivée à Paris il y a vingt ans cette année : L’Ile Saint-Louis – Le Marais.

Descendre la montagne Sainte Geneviève en cherchant les quais de Seine.

La balade a pourtant commencé dans le 5eme arrondissement au pied du Panthéon. Avec ma fille, on a voulu faire découvrir le Panthéon à mon mari qui n’avait pas pu venir avec nous l’an dernier pendant les jeux olympiques de Paris 2024.

J’ai été attirée par une immense peinture du 19eme siècle, un triptyque qui représente la mort de Sainte Genevieve. C’est un tableau de Jean-Pierre Laurens peint en 1885 est assez étrange, même curieux. Il représente une sainte du 5eme siècle, contemporaine de Clovis et de la reine Clothilde.

Cette vieille dame mourante est entourée d’une multitude de badauds dont des femmes nues et des nourrissons, des personnages du 19eme siècle. La scène est assez triviale, elle me fait penser au tableau monumental de Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans conservé au musée d’Orsay.

Mais cette familiarité rend Sainte Genevieve proche de nous, on dirait que c’est la mamie de tous les Parisiens et ce n’est pas anodin que ce tableau ait été commandé pour orner un des murs du Panthéon. Le spectateur est invité à se fondre dans la foule. Rappelons que le Panthéon se trouve sur la fameuse Montagne Sainte Genevieve.

J’aime énormément la statue réalisée en pierre en 1928 par Paul Landowski sur un des piliers du pont de la Tournelle qui relie la rive gauche à l’île Saint-Louis.

Il s’agit d’une haute figure de proue, une grande femme qui protège un enfant. Il serre une nef contre lui, la nef symbolise la ville de Paris.

Explorer l’Île Saint-Louis : Balade au coeur de Paris

La balade se prolonge rue Saint Louis en l’Ile avec un passage obligatoire chez Amorino, le glacier italien qui a signé les débuts de ma vie parisienne en 2005. J’habitais dans un foyer pour filles, un rêve éveillé de pouvoir commander une glace et aller admirer Notre Dame de Paris depuis les quais.

Un immense merci à ma maman qui a cru en moi l’année de ma terminale et qui s’est décarcassée pour me trouver cette place avant même de savoir si j’avais réussi le concours d’entrée de mon école.

Il se trouve d’ailleurs que la première boutique historique d’Amorino se trouve rue Saint-Louis en L’ile. J’aime beaucoup leurs fleurs aux mille parfums ( la fleur d’oranger mon kif le plus total) qui sont un plaisir accessible pour les étudiants. Le cornet de glace est généreux pour 4.60€. Ceci n’est pas un partenariat avec Amorino juste un bon plan à partager.

Sur les traces de Lady Gaga, square Barye

J’ai redécouvert le square Barye à la pointe de l’île car je voulais voir de mes yeux l’endroit où avait chanté Lady Gaga pour la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Paris 2024. On a beau me dire que c’est bien là, j’ai vraiment du mal à croire qu’un si petit espace ait pu contenir une pareille scène avec un si grand escalier.

Puis il est grand temps de retrouver le continent : la rive droite à Pont Marie. Depuis le 5 juillet, il est possible de se baigner dans la Seine et je ne m’en remets pas. C’est historique, cent ans que ça n’était plus possible et pourtant impossible pour moi de sauter le pas. Plus de 50 000 personnes sont déja baignées dans la Seine depuis.

Je vous recommande la rue Pavée mais à éviter le dimanche car il y a trop de monde. Depuis une dizaine d’années, un concept store dotée d’une librairie et d’un café a vu le jour : cela s’appelle La mouette rieuse et c’est un endroit en or pour faire de beaux cadeaux.

Il s’agit d’une librairie indépendante sur plusieurs niveaux qui fait partie du réseau Paris librairies. Je vous recommande aussi sa maison-mère Le merle moqueur, rue de Bagnolet dans le 20eme arrondissement.

La mouette rieuse, 17 rue Pavée, ouvert 7j/7 de 11h à 19 h30.

J’ai une autre adresse fétiche depuis mes tous débuts à Paris en 2005 : Quai 71, un magasin de vêtements à l’esprit très parisien avec des petites marques du Sentier voisin que j’aime beaucoup. Il se trouve rue Ferdinand Duval, la rue à l’angle de la rue des Rosiers dans un ancien garage avec une mosaïque de dauphin au fond.

Le Marais est un quartier très riche en musées : le musée Picasso, le musée d’art et d’Histoire du judaïsme, le musée Carnavalet spécialisé dans l’histoire de Paris. J’ai trouvé porte close à Carnavalet car nous étions lundi mais j’y retournerai pour l’exposition Le Paris d’Agnès Varda, jusqu’au 24 août.

Et la balade se termine rue des Francs -bourgeois, il y a aussi un glacier Amorino au coin de la place des Vosges. Puis il est temps de reprendre le metro à Bastille, retrouver le tumulte de la capitale.

Prochaine balade dédiée à Montmartre dont la folie touristique n’est pas prête de se calmer avec le passage mythique du Tour de France rue Lepic.

Retrouvez ici mes précédents articles consacrés à ma ville d’adoption depuis vingt ans :

– Panthéon-Luxembourg, mon quartier de travail en dix photos

-Une journée historique pour la réouverture de Notre-Dame de Paris

© Cyril Moreau/Bestimage

Expos

Tautou malgré tout : Superfacial, quand l’actrice redevient artiste

Merci la RATP de m’avoir signalé la tenue de l’exposition de photographies d’Audrey Tautou intitulée Superfacial. Ainsi j’ai découvert que Quai de la photo était une vraie péniche amarrée Quai de la gare.

Cette exposition gratuite est très courte mais très riche.

En fin de compte, plus qu’une exposition photographique, je trouve qu’elle apporte une véritable réflexion sur la notoriété, la médiatisation dans l’industrie cinématographique. Il ne faudrait pas que les acteurs et les actrices deviennent des produits de l’industrie.

« CE QUI M’IMPORTE DANS TOUT ÇA, C’EST DE POUVOIR OBSERVER DES GENS SANS AVOIR À SUBIR LEUR REGARD. »

J’ai bien aimé le texte de présentation dans lequel Audrey Tautou se présente comme une star internationale. C’est la vérité. Elle est devenue un visage connu dans le monde entier grâce aux films Le fabuleux destin d’Amélie Poulain en 2001 puis le moins fabuleux Da Vinci code en 2006.

Il faut dire qu’ Amélie Poulain avec son petit visage poupin tout droit sorti de Montmartre est l’archétype de la Parisienne, la petite Française qui s’exporte partout dans le monde (pour ceux qui résument La France à Oui oui baguette !). Audrey a réunit un cabinet de curiosités avec les nombreuses lettres reçues de ses admirateurs et aussi d’un détracteur.

Je vous invite à consulter le dossier de presse de l’exposition où Audrey Tautou explique plus en détail sa démarche. Il y a une photographie assez marquante où l’actrice est couverte de sacs à main dans une grande pièce.

Cette photo est assez criante pour exprimer la main mise de la mode et du luxe dont les actrices et les acteurs deviennent des porte-manteaux ambulants. C’est un peu rude comme analyse de ma part mais il ne faudrait pas que la publicité, la promotion prenne le pas sur l’art du cinéma.

Superfacial, le catalogue d’exposition, éditions Fisheye, 9791097326265, 38€

Je pense que j’aime beaucoup Audrey Tautou pour son visage poupin même si elle approche la cinquantaine. Elle ressemble beaucoup à Audrey Hepburn et son élégance naturelle lui permet de tout jouer.

Ces six films portés par Audrey Tautou que j’ai tant aimé, parmi les 40 dans lesquels elle a joué :

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, 2001

J’aime beaucoup ce film iconique qui m’a fait aimer Montmartre avant de venir vivre à Paris quatre ans plus tard. Il y a un florilège de très bons acteurs qui portent ce film très poétique et bourré de références franchouillardes. Ce film s’est très bien exporté dans le monde entier. Il a changé la vie d’Audrey Tautou.

Ensemble c’est tout, 2007

J’ai tellement aimé ce roman d’Anna Gavalda et je trouve qu’Audrey Tautou joue à la perfection Camille, ce personnage douée mais sacrément torturée. Son idylle avec Franck joué par Guillaume Canet est très jolie et cette belle histoire d’entraide m’a fait beaucoup de bien pendant mes études.

Un long dimanche de fiançailles en 2004, adaptation du roman de Sébastien Japrisot.

C’est pour moi le plus beau rôle d’Audrey Tautou. Cette jeune femme qui boite et qui traine sa peine dans les tranchées à la recherche de son amoureux. J’ai vraiment aimé passionnément ce film quand j’avais la vingtaine. Il raconte vraiment l’impact de la guerre de 14/18 sur des générations de familles françaises. Audrey y joue Mathilde une femme amoureuse et déterminée.

L’auberge espagnole, Poupées russes, Casse-tête chinois de Cedric Klapisch en 2002-2005 et 2013.

Elle joue Martine, l’amoureuse intermittente de Xavier. Autant dans L’auberge espagnole, son personnage est assez lénifiant à toujours râler. Autant, elle est drôle et lumineuse dans la suite Les poupées russes. Son duo avec Romain Duris fonctionne très bien.

Coco avant Chanel, le biopic de Gabrielle Chanel, en 2009.

Celui-ci, je ne l’ai pas encore vu mais c’est évident qu’Audrey Tautou était l’actrice idéale pour l’interpréter. Elles viennent toutes les deux d’Auvergne. Audrey a une forme de beauté androgyne et c’est naturellement que la maison Chanel la choisie comme égérie.

La délicatesse, 2011 : adaptation du roman éponyme de David Foenkinos.

C’est un beau film qui raconte le deuil d’une jeune femme, Nathalie. Elle va rencontrer un collègue de travail terne et maladroit qu’elle va un jour embrasser de manière irrésistible. Encore une fois, Audrey Tautou était l’actrice idéale pour jouer la délicatesse mais aussi la subtilité.

Exposition Superfacial, jusqu’au 10 septembre, 9 port Quai de la Gare, 75013 Paris, de 12 h à 01 heure. Entrée gratuite.