Biographies et autobiographies·Sociologie

Comprendre l’envers du décor d’un procès hautement médiatique grâce à une autobiographie du métier d’avocate.

Hasard du calendrier, j’ai lu le témoignage personnel de Béatrice Zavarro, l’avocate de Dominique Pélicot durant le procès en appel des viols de Mazan. Je l’ai lu en trois soirées tant j’ai été happée dans ma lecture par l’autobiographie d’une femme sensible et dotée d’une humanité rare.

Le grand public la connait comme l’avocate du diable comme l’a surnommée ainsi un média d’Amérique latine quand elle a été interviewée en tant qu’avocate de Dominique Pélicot.

Le procès des viols de Mazan qui dura quatre mois a suscité l’intérêt de plus de 180 médias dont 86 médias étrangers présents lors du verdict. Ce sont les médias espagnols qui se sont le plus déplacés mais également le New-York times américain.

Le résumé :

Béatrice Zavarro est l’avocate qui a défendu Dominique Pélicot. Tout en évoquant son parcours de vie, elle raconte le premier contact avec son client, les moments clés de la procédure et les défis nombreux rencontrés tout au long de ce procès pour l’histoire.

Mais surtout, en montrant un immense respect pour la victime, Béatrice Zavarro revient sur les confrontations notamment avec les avocats des coaccusés mais aussi sur les plaidoiries, le verdict, et l’après Mazan…
Qualifiée par la presse d' » avocate du diable « , elle précise sa motivation à défendre l’indéfendable, et révèle les raisons profondes de cet engagement qu’il faut aller chercher dans son histoire personnelle. Un récit d’une grande force qui nous permet de mieux comprendre cette affaire hors norme qui a impacté à jamais la France et le monde.

Mon avis :

Ce livre très bien structuré est organisé en trois grandes parties et en vingt-six chapitres. Il a été coécrit avec Danièle Prieur, avocate.

Le livre s’ouvre sur son histoire personnelle. Elle est marseillaise depuis toujours et on comprend vite que sa petite maison près de la calanque de Morgiou est son refuge, son havre de paix…. Béatrice Zavarro explique que son mari Edouard est son pilier, il l’a accompagné tous les jours du procès pour la soutenir aussi bien moralement que physiquement. Il portait aussi les épais classeurs du dossier car l’avocate marseillaise souffre d’un tassement de vertèbres depuis l’instruction du procès Pélicot il y a quatre ans.

Ce livre raconte comment elle a organisé son cabinet autour de cette affaire hors-norme dans sa carrière car à son grand regret, Dominique Pélicot n’a pas voulu de deuxième avocat pour qu’elle fasse équipe avec quelqu’un. Pendant des mois, elle a multiplié les aller-retour en voiture Marseille- Avignon pour les confrontations avec les cinquante et un coaccusés.

C’est beau de l’entendre expliquer comment la solidarité de sa famille et de ses amis l’ont aidée à tenir. Elle a vécu une véritable épreuve personnelle durant ce procès avec des confrères de la défense qui ne lui ont pas fait de cadeau.

Il y a eu énormément d’articles de presse pour présenter Mme Pélicot, sa fille ou encore Béatrice Zavarro dans les magazines féminins car elles ont eu une vraie carrure morale dont ce porcès avait besoin.

Je n’ai pas lu le livre de Caroline Darian : Et j’ai cessé de t’appeler Papa, quand la soumission chimique touche une famille, éditions Robert Laffont mais je l’ai acheté par solidarité pour son association. J’attends 2026 pour lire l’autobiographie de Gisèle Pélicot, éditée par Flammarion.

Même si ce n’est pas joyeux même insoutenable par moments, j’ai aimé lire ce livre car il explique le déroulé d’un procès expliqué par une des avocates les plus pédagogues et humaines qu’il soit. En annexe du livre, on peut lire la longue plaidoirie de maître Zavarro au procès Pélicot.

Elle compte une dizaine de pages, un exercice oral qui peut durer plusieurs heures durant l’audience. C’est fort intéressant pour l’effort rhétorique que cela demande, on comprend bien mieux le rôle d’un avocat de la défense. La lecture de ce livre m’a énormément éclairée pour comprendre le déroulé du procès Jubillar qui vient de se terminer.

J’ai lu avec intérêt les articles de Pascale Robert-Diard, journaliste judiciaire au Monde car elle a un vrai talent pour montrer les forces et les faiblesses des uns et des autres, comment des relations sont brisées dans la société et comment la justice peut apporter réparation.

J’ai beaucoup de mal à comprendre les jugements hâtifs qui crient haut et fort que les victimes de faits-divers aussi médiatisés cherchent le profit en publiant un livre. C’est un vrai défaut d’empathie de prêter de telles intentions aux victimes.

J’ai lu dans une interview à L’Humanité à propos de ce livre que Béatrice Zavarro était plus intéressée par l’enjeu humain, la trajectoire des individus : « Personne n’est à l’abri d’un mauvais geste, d’une mauvaise décision… »

Le détenu des Baumettes qui a conseillé à Dominique Pélicot de lui demander d’être son conseil a été bien inspiré. Il avait vraiment besoin d’une femme fort et infiniment respectueuse de la victime Gisèle Pélicot. Ce ne fut pas le cas de bien des avocts de la défense qui ont osé plaidé la complicité du couple Pélicot.

L’impact du procès des viols de Mazan : témoignage d’une avocate engagée

L’écriture d’un livre peut avoir un rôle thérapeutique. Gisèle Pélicot a été portée par l’amour et le soutien de milliers d’anonymes qui lui ont écrit, apporté des fleurs, collés des affiches de nuit pour hurler leur solidarité…

J’aime aussi les émissions de Faustine Bollaert où elle invite des inconnus à témoigner de l’impact d’un procès dans leurs vies. J’ai une pensée pour tous ces anonymes collègues de travail, maîtresses d’école, amis qui portent l’histoire de Delphine Jubillar et qui espèrent la vérité depuis 2020.

Ces accusés de grands procès médiatiques font souffrir leurs conjoints, leurs enfants dans leur cercle intime. On les condamne à vingt ans, trente ans de prison pour mettre la société à l’abri de leurs pulsions, leurs agissements.

Mais est-ce que la prison pourra être un enseignement pour eux vers la rédemption ?

Non classé

Mon entrée en CP… en tant que parent : expériences et souvenirs

En septembre, nous avons vécu une nouvelle expérience en tant que parents : l’entrée au CP ! Dès la fin août, je me suis sentie comme Fabienne Lepic de la série Fais pas çi, fais pas ça dans le rayon des fournitures scolaires. Mais j’étais bien contente de moi le jour de la rentrée d’avoir acheté toute la liste scolaire sans me tromper ni faire d’oubli.

Le jour de la rentrée, l’équipe enseignante avait mis en place un rite de passage vraiment fort (je n’avais jamais vu ça). Les élèves des classes supérieurs viennent en chorale chanter un ou deux chants pour accueillir les plus petits. Et au cours de l’année, les CP apprendront aussi une chanson pour accueillir les suivants à la rentrée prochaine.

Cela m’a permis de me replonger dans mes propres souvenirs de CP et CE1 pour échanger avec ma fille. J’ai compris avec elle que réciter une poésie fait travailler l’élocution, la mémoire… Rien de bien révolutionnaire en soi mais cela apporte une nouvelle dimension quand on est le parent et non plus l’élève.

En ce début d’année, les enfants rapportent chacun à leur tour la mascotte de la classe Jean-Loup chez eux pour ne pas qu’elle s’ennuie le week-end à l’école. C’est un excellent support pour enrichir sa narration personnelle et les enfants s’attachent à la peluche. Ils avaient même fait un escape game les premiers jours d’école car les trois mascottes s’étaient cachées en maternelle car elles ne voulaient pas aller en CP. Pour les retrouver, les enfants ont dû se servir des clavers d’ordinateur pour saisir un message.

Technologie et éducation : un équilibre à trouver pour nos enfants

Cela m’a fait réfléchir sur mon aversion pour les écrans car j’ai réalisé que ma fille est née avec Internet, les smartphones et les réseaux sociaux contrairement à moi ayant grandi dans les années 1990. Tout interdite de front serait excessif alors il va falloir réfléchir à un moyen d’utiliser en famille les nouvelles technologies de manière intelligente.

La lecture d’albums jeunesse : la plus belle des manières de vivre les rites de passage.

L’entrée au CP c’est aussi les dents qui tombent et le visage d’enfant qui se transforme… Je vous recommande ce roman de transmission : L’insignifiante petite histoire. Il s’adresse à tous les nostalgiques devenus grands à qui la petite souris manque !

J’ai aimé le style de ce premier roman écrit avec coeur et loyauté envers une grand-mère qui a porté l’auteur et qui lui a transmis l’essentiel : l’amour filial. Il s’exprime dans ce roman par une lettre à chaque dent qui tombe. Les enfants perdent vingt dents de lait dont la dernière tombera vers les onze ans de l’enfant (Manuel d’anatomie générale).

La petite souris est une légende populaire qui récompense le rite de passage : la dent de lait tombe pour s’approcher de l’âge adulte. Elle a été crée dans un conte français qui date du 17eme siècle.

Le résumé :

Tous les enfants aiment la petite souris. Comme par magie, elle échange leurs dents de lait contre un peu d’argent. Mais Gabriel n’a pas cette chance. Sa petite souris ne lui a jamais donné une seule pièce. Elle se contente de lui écrire. Lettre après lettre, dent après dent, elle raconte son insignifiante petite histoire à la manière d’un conte. Gabriel ignore que sous la plume de cette souris se cache sa grand-mère, une femme discrète au passé stupéfiant. Plongez dans un monde de rongeurs courageux et attachants. Ce récit drôle, émouvant et tendre vous surprendra autant qu’il vous enchantera.

Derrière ce nom de plume, se cache un ami de longue date qui a un imaginaire incroyable, transmis par sa maman, que je connais aussi. Sa maman avait un talent incomparable pour conter aux enfants des histoires en public. Je vous recommande donc de découvrir l’univers de Gabriel Mus, un ami d’une grande valeur, capable d’organiser des jeux de mimes hilarants pour rendre un anniversaire entre amis uniques. Je l’estime beaucoup avec son épouse car ils prennent à coeur leur métier de faire famille pour ceux qui en sont privés.

L’insignifiante petite histoire de Gabriel Mus (nom de plume), autoédité, 329 pages, 19.99€

Retrouvez d’autres articles du blog consacrés à la parentalité et à la littérature jeunesse ici :

Pourquoi Roule galette est tout sauf un livre ringard

– Regarder une image c’est apprendre à lire

Au revoir Monsieur Sempé, le poète de l’enfance

Carnets de voyages urbains·Du livre à l'écran

Marcel et Monsieur Pagnol : un biopic animé éblouissant dédié à un formidable conteur

C’est l’ évènement culturel de cet automne : Marcel et Monsieur Pagnol, le film d’animation signé Sylvain Chomet, le réalisateur des Triplettes de Belleville et de L’illusionniste, nominé quatre fois aux Oscars.

Le résumé du film :

A l’apogée de sa gloire, Marcel Pagnol reçoit la commande d’une rédactrice en chef d’un grand magazine féminin pour l’écriture d’un feuilleton littéraire, dans lequel il pourra raconter son enfance, sa Provence, ses premières amours…

En rédigeant les premiers feuillets, l’enfant qu’il a été autrefois, le petit Marcel, lui apparaît soudain. Ainsi, ses souvenirs ressurgissent au fil des mots : l’arrivée du cinéma parlant, le premier grand studio de cinéma, son attachement aux acteurs, l’expérience de l’écriture. Le plus grand conteur de tous les temps devient alors le héros de sa propre histoire.

Nous avons vu ce film d’animation en famille en avant-première au Grand Rex cet après-midi. Marcel Pagnol est un écrivain immensément populaire, ambassadeur de la francophonie dans les écoles du monde entier un peu comme Le petit prince de Saint -Exupéry.

J’ai lu La gloire de mon père et Le chateau de ma mère qui font partie de la trilogie Souvenirs d’enfance publiés en 1957. C’est Hélène Lazareff, la patronne du magazine Elle qui a commandé à Pagnol alors dans le creux de la vague, un feuilleton de Noël sur le thème de la famille. Ce sera un succès immédiat puisque 50 000 exemplaires de cette autobiographie provençale seront vendus le mois suivant sa parution.

Le roman Le chateau de ma mère est de loin mon favori car il raconte une ascension sociale contrariée par une entorse au règlement. Le chef de famille entraine les siens à traverser de riches propriétés pour leur économiser des kilomètres de marche jusqu’à leur résidence secondaire. Il est en tort mais ses bons sentiments lui rendront justice. Je rêve de visiter un jour La bastide neuve sur les hauteurs d’Allauch un jour.

Ma critique du film d’animation Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet

Il s’agit d’un biopic chronologique et biographique qui raconte l’enfance de Marcel Pagnol vers 1900 dans le Marseille de la Belle époque jusqu’en 1974 date de la mort de l’académicien à Paris. Ce biopic animé montre aussi les doutes du créateur génial : il est devenu romancier à 61 ans quand il doutait de sa créativité.

Comme Sylvain Chomet le remarque dans le dossier de presse de son film, Pagnol est souvent juste. Il sait faire vibrer la bonne corde. Il raconte des tragédies avec des familles qui s’affrontent, des situations dures comme des filles-mères rejetées par leur famille (La fille du puisatier, la trilogie Marius-César-Fanny) ou des rivalités de village qui mènent à la mort (Jean de Florette et Manon des sources) .

Pagnol, l’ambassadeur de Marseille et de la Provence dans le monde entier.

C’est Laurent Laffite, acteur parisien de la Comédie française qui prête sa voix à Marcel Pagnol. A la différence des précédents films de Sylvain Chomet, la voix humaine fait son grand retour car elle a une importance dans l’oeuvre de Pagnol.

L’accent chantant méridional des clients du bar de la Marine fait pleinement partie de la carte postale même caricaturale. Jules Raimu et Fernandel font partie des amis proche de Pagnol, ils viennent tous de la même région : Marseille et Toulon, tous trois ont triomphé à Paris.

Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban, couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. Garlaban, c’est une énorme tour de roches bleues, plantée au bord du Plan de l’Aigle, cet immense plateau rocheux qui domine la verte vallée de l’Huveaune.

Incippit de La Gloire de Mon père, éditions Fortunio, 1957.

Je vous recommande de visiter le site officiel de Marcel Pagnol en attendant l’ouverture de son musée en 2026 dans une ancienne usine d’électricité à Allauch !

Le château de la Buzine, 56 Trav. de la Buzine, 13011 Marseille : le chateau de la mère de Pagnol près du canal de Marseille.

La bastide neuve : 115 Chem. des Bellons, 13190 Allauch

Retrouvez ici mes précédents articles consacrées aux adaptations littéraires : du livre à l’écran mais aussi un carnet de voyages urbain consacré à Marseille.

Sociologie

Hommage à Antoni Lallican, pour son courage à témoigner en photo.

Vendredi 3 octobre, notre pays a eu la désagréable et effroyable mauvaise surprise d’apprendre la mort du photojournaliste Antoni  Lallican tué par un drone dans le Donbass en Ukraine. C’était en une  du journal Le Monde pour lequel il collaborait.       

Ce photojournaliste était un visage connu et apprécié du journal La Vie, la rédaction où je travaille. L’annonce de sa mort a été un vrai coup de massue pour moi car nous avons le même âge et j’avais eu l’occasion de correspondre un peu par email avec lui en mars dernier.

Antoni Lallican a réalisé de nombreux reportages photo pour l’hebdomadaire chrétien notamment en Arménie, à Bethleem et dernièrement en Syrie.  Il collaborait pour une quinzaine de médias français et étrangers tous plus prestigieux les uns que les autres : Le Monde, La Croix, La Vie, Médiapart, Le Figaro, Libération mais aussi des médias suisses et allemands… Il a été récompensé en 2024 par le prix Victor-Hugo.

Dans mon service, on s’occupe du suivi administratif des journalistes et des photographes en reportage en zone de guerre. On leur fournit des gilets pare-balles, des casques et une trousse d’infirmerie pour effectuer les premiers secours : faire un garrot, sécuriser sa chambre d’hôtel … mais on est impuissant si leur voiture estampillée presse est la cible de drones kamikazes.   

Un très beau reportage en Syrie encore disponible ici ! : ma photo préférée ce sont les enfants syriens qui jouent au baby foot.

Les parcours personnels de ces journalistes et photographes ce ne sont pas de simples dossiers dans une base de données. On échange par mails avec eux pour leur faciliter la vie avant leur reportage risqué. Et on est sur le qui vive quand on les sait sur le terrain.  Mais c’est tellement agréable quand le reportage est publié et qu’on peut s’émerveiller devant la beauté des photos et des textes.

Face à la désolation et à la douleur, les rédactions partenaires d’ Antoni Lallican ont fait ce qu’elles savaient le mieux faire : collecter ses plus belles photographies et recueillir les témoignages de ses confrères devenus des amis dans le métier. Ce superbe hommage signé Pierre Jova est à lire dans les pages de La Vie du 9 octobre.

Les articles du Monde et de La Vie montrent à quel point ses photographies étaient lumineuses car il savait capter les meurtrissures avec délicatesse et empathie pour les personnes qu’il rencontrait (article du Monde de Brice Laemle et Aude Dassonville ).

Je pense particulièrement à Pierre, son coéquipier de reportage qui est devenu un ami proche, à Perrine, Claire et Marie-Laure du service photo, à Judith, à Pascale qui est partie en reportage avec lui également, à Arnaud qui s’occupe de l’infirmerie, à ces photojournalistes déployés en Ukraine, à Laurence et Priscilia qui les envoient en reportage…

Je vous recommande cette vidéo passionnante où Antoni Lallican présente son métier de photojournaliste lors du festival Solidays interviewé par Maïtena Biraben.

Retrouvez ici la beauté de son travail photographique sur son site personnel et celui de son agence. J’espère vivement qu’un musée national dédié à la photographie aura la bonne idée de lui organiser une belle rétrospective avec un catalogue d’exposition le plus complet qui soit.

BD & romans graphiques

Le drame du cheveu qui frisotte : le roman graphique Racines, éditions Delcourt

Ce titre d’article peut paraître risible. Pourtant dans mon cas personnel, à l’approche de la quarantaine, le cheveu qui frisotte sur le haut de ma tête me sape le moral. J’avais entendu parler de cette BD grâce au compte Instagram de Mariel intitulé Le blog de Néroli.

Il est important de l’avoir en main cette BD car la fabrication granulée de la couverture qui reprend la texture d’une chevelure de femme est exceptionnelle.

Ceci n’est pas une autobiographie mais un vaste documentaire de 200 pages qui donne une voix à toutes les femmes qui ont des cheveux atypiques au vu de la norme occidentale qui glorifie le cheveu lisse et le brushing au cordeau.

Lou Lubie est réunionnaise. Elle vient de l’univers du jeu vidéo et elle a publié de nombreux livres et BD notamment  Et à la fin ils meurent (Delcourt), un ouvrage de vulgarisation très documenté au ton humoristique sur les contes de fées traditionnels en 2021.

Le résumé :

On n’est jamais content de ses cheveux : Rose, qui a les cheveux crépus, rêve de les avoir lisses. Pour se conformer aux normes sociales, elle sera prête à tout, quitte à gommer son identité métissée. Entre enquête de société et récit de vie, une BD riche et touchante qui parle de sexisme, de racisme, d’héritage et d’acceptation de soi.

Racines, roman graphique de Lou Lubie, 216 pages, éditions Delcourt, parue en mai 2024, 25.50€

Je vous recommande ce roman graphique qui a reçu le Prix France Info BD d’actualité et de reportage entre autres. Le sujet du cheveu est bien moins futile qu’il n’ y parait. Il révèle toute une perception de la féminité et de la masculinité dominée par le cheveu lisse occidental.

Grâce à ce roman graphique, j’ai vraiment pris conscience de l’étroitesse d’esprit que j’ai par rapport à ma propre coiffure. Je rêve d’avoir tous les jours les cheveux lisses et soyeux depuis que ma fantastique coiffeuse Claudia m’a expliqué sa technique du brushing. J’ai eu une claque en lisant les mauvaises expériences de lissage racontées par Lou Lubie avec des produits chimiques fort agressifs pour le cuir chevelu. Le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Ce roman graphique m’a fait tout de suite penser au succès fulgurant de Kelly Massol qui a fondé sa marque Les secrets de Lolly pour les cheveux texturés. Mais aussi à la série Netflix Self-made avec Octavia Spencer qui raconte l’histoire vraie d’une femme noire, Madame CJ Walker, qui a fondé sa marque de cosmétiques aux Etats-Unis vers 1900.


Cheveux crépus et normes sociales : analyse de Racines

 « Stress, complexes, dysmorphophobie, discriminations sociales et professionnelles, coût et risques sanitaires des produits utilisés pour se conformer à la dictature du cheveu lisse : le sujet de Racines n’a en dépit des apparences rien de léger et aborde nombre de thèmes (mode, normes, race, identité) au cœur des débats contemporains. Un écheveau dense et complexe que Lou Lubie a le talent de démêler, de rendre fluide, drôle et passionnant, même – et surtout – si l’on ne se sent pas a priori directement concerné ». Stéphane Jarno, Télérama

J’ai beaucoup aimé la polysémie du titre du livre Racines qui renvoie aussi à l’identité d’une personne, ses origines.

Ce roman graphique a aussi beaucoup renseigné mon ignorance sur les origines géographiques et les types de cheveux. Rose, le personnage de La Réunion a les cheveux bouclés et non crépus comme Axelle de Saint Cirel, la magnifique chanteuse lyrique des JO.

Ce printemps, une comédie marrante avec Kev Adams et Michael Youn est sortie sur les écrans : Certains l’aiment chauve. Ils ont fait sensation au dernier festival de Cannes en montant les marches de la Croisette en feignant la calvitie. C’était très bien joué étant donné le poids de l’apparence à cet évenement médiatique planétaire.

Compte tenu des drames que les réseaux sociaux suscitent : les greffes de barbes ou de cheveux que subissent les hommes chauves et qui tournent mal, un roman graphique consacré au cheveu masculin serait une idée en or !

Ce roman graphique confirme une certitude que je partageais ici dans un précédent article : les romans graphiques supplantent l’album de BD et l’essai de société. Il combine les deux genres avec beaucoup de réussite, avec une portée universelle !

Sociologie

Ces cinq rubriques de société qui m’incitent à lire Le Monde au quotidien.

Chaque année, à l’occasion des Journées du patrimoine, le journal Le Monde organise un festival sur son parvis avec un grand nombre de conférences, concerts et visites guidées de son siège situé près de la gare d’Austerlitz.

A travers cet article de blog, j’ai voulu revenir sur les multiples raisons qui me font aimer ce quotidien de référence qui a fêté en 2024 ses 80 ans.

Le Monde a été fondé en 1944 par Hubert Beuve-Méry dont le bureau a été conservé dans le lobby du pilier sud du siège du groupe. Ce quotidien est considéré comme la référence de la presse française à l’étranger. Mon frère qui vit en Australie est abonné au site depuis des années car c’est le moyen le plus synthétique de s’informer pour lui.

Enseigne d’un restaurant à Sozopol (Bulgarie) : le rayonnement du journal Le Monde en Europe…

Quand j’étais au lycée, je lisais plutôt Le Nouvel observateur car mes parents étaient abonnés. Mais depuis vingt ans et le début de mes études à l’université, l’algorithme des réseaux sociaux -Facebook et Instagram confondus- a bien compris mon intérêt pour les questions de société en me proposant des articles du Monde que j’enregistre dans mes favoris pour les lire quand j’ai le temps.

Savoir comment l’Homme fonctionne dans ses relations sociales, les tendances et les modes qui sont les plus populaires sur le long terme, sont autant de problématiques qui me fascinent.

Je pense que vous vous en êtes un peu aperçus en lisant ce blog. Bon nombre d’articles de mon blog ont pu être inspirés par ma lecture du Monde.

Saisir les moments de vérité lors des grands procès médiatiques

Les premiers articles du Monde que j’ai lu sont les récits de procès de Pascale Robert-Diard. J’aime énormément sa manière de raconter les moments de vérité qui se dénouent lors d’audiences très médiatiques et sa manière de montrer l’humanité des victimes comme des accusés, des avocats et des juges. On en apprend beaucoup sur les relations humaines à travers ses articles.

Je les lis avec avidité en ce moment comme elle suit le procès Jubillar. J’ai beaucoup aimé son papier sur le procès des papys braqueurs de Kim Kardashian. Je ne lis pas ses romans car je les trouve trop glauques. Mais j’ai lu que Pascale Robert Diard animait un cours du soir en cinq sessions sur les coulisses des procès et je trouve cela fascinant.

J’ai gardé les coupures de journaux de la série « 1945, un été français » où Pascale Robert-Diard a recensé cent nouvelles minuscules des journaux d’après-guerre pour saisir l’air du temps et les préoccupations des Français. J’ai beaucoup aimé cette série car elle collait beaucoup à tous les souvenirs d’après guerre que m’a raconté ma grand-mère née en 1937. Un filet de la chronique parle de la fin de la pénurie de cacao, une anecdote racontée par la guide de la chocolaterie Menier à Noisiel.

L’analyse de phénomènes de société suscités par le tourisme mondialisé.

J’aime aussi lire les articles de Jessica Gourdon. Sa spécialité est de détailler comment les excès du tourisme contemporain ont des effets directs sur la géographie et la sociologie des villes et des campagnes. Récemment, je me suis régalée à lire ses derniers articles consacrés au Giverny business ou encore à la disneylandisation de Montmartre. Nous étions sur la Butte lors du dernier lundi de Pâques et nous avons vu les banderoles des habitants excédés par le surtourisme dans leur quartier.

Depuis, je guette ses articles comme celui qui traitait des donuts, cookies et autres gaufres qui concurrencent sacrément la restauration traditionnelle. Comme je suis quelques comptes lifestyle qui parlent des quartiers de Paris : Le paris food d’Alex, Salut Brian, Florin de France… ces questions de société me passionnent.

J’ai beaucoup aimé suivre sa série de l’été intitulée En croisière. En cinq épisodes, Jessica Gourdon détaille la vie quotidienne des passagers mais aussi de ceux qui travaillent sur ces énormes paquebots entre Marseille et Barcelone. Un large état des lieux qui m’a fait réaliser que la croisière ne s’amusait pas tant que cela en 2025…

Cet été, j’ai également lu au bord de la piscine, Successions 1 et 2, les recueils de portraits de familles de grands industriels français : Ricard, Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré, Hermès,etc…

Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, journalistes au Monde ont retracé leurs enquêtes dans les séries d’été du journal. J’aime beaucoup les petites histoires people mais j’ai trouvé ces portraits très profonds et révélateurs de la société française en cols blancs.

C’est Albin Michel qui a publié ces deux livres de qualité. Edition et presse font souvent bon ménage puisque les journalistes du Monde sont souvent sollicités pour écrire des livres et c’est une caution de sérieux quand je lis un essai pour moi.

Ils aident aussi les sportifs ou les personnalités à accoucher de leurs mémoires ou leurs souvenirs. C’est d’ailleurs le cas de Violette Dorange, la benjamine du Vendée globe qui publie son premier livre : Mon premier Vendée Globe chez Gallimard le 9 octobre prochain.

Les séries de l’été du Monde : un autre regard plus doux sur l’actualité.

Enfin, la dernière série de l’été 2025 que j’ai énormément apprécie s’intitule Exils. Il s’agit d’une trentaine de portraits d’hommes et femmes de tous âges qui ont quitté leur pays pour s’adapter tant bien que mal en France. Rédigés par une équipe de journalistes d’horizons différents, j’espère que cette série sera adaptée en livre. Ces témoignages seraient un beau moyen de faire obstacle au racisme ambiant dans notre pays à l’approche de l’élection présidentielle de 2027.

J’aime aussi lire le magazine du Monde même si je goûte peu à la mode qui est omniprésente selon les numéros. J’ai beaucoup aimé le numéro consacré à l’héritage culturel de Marcel Pagnol et les remous que cela suscite avec la mairie de Marseille. Il y a eu aussi un vaste article consacré aux deux avocats de Gisèle Pélicot après le procès de Mazan.

Chaque lundi matin, je guette le supplément papier L’époque pour ses rubriques tourisme et ses témoignages du quotidien. Comme j’ai beaucoup les anecdotes people, je suis avec attention la rubrique Un apéro avec. Dernièrement, j’ai beaucoup aimé l’interview de Mayane, actrice porteuse de trisomie 21 qui a cartonné dans l’émission Danse avec les stars.

Je vous recommande la rubrique Intimités sur le site internet qui aborde la parentalité, l’amour et l’amitié. Je ne rate aucun article de séries comme Comment je me suis disputée, S’aimer comme on se quitte, Amours de jeunesse… car c’est le meilleur reflet de la société française contemporaine dans sa diversité selon moi.

Et vous quels journaux suivez-vous depuis longtemps? Est-ce que ce sont des titres que vos parents vous ont transmis ?

La Vie, Le Monde, Elle, Le Parisien, ces journaux patrimoniaux nés après guerre.

Romans

J’ai lu La vie qui reste dans le cadre d’un book club de la box littéraire Kube.

Je lis en ce moment La vie qui reste, le premier roman écrit par Roberta Recchia, traduit dans plus de quatorze pays. Il se passe en Italie, entre Rome et Torre Domizia, une petite station balnéaire en Campanie.

C’est l’histoire d’une famille romaine, celle de Marisa, une petite épicière qui travaille avec ses parents. Dans les années 1950, elle a choisi le mauvais prince charmant et heureusement le commis du magasin, Stelvio, la dévore des yeux et il est prêt à partager sa faute même si les commères du quartier le feront passer pour un imbécile.

Quinze ans plus tard, ils partent en vacances avec leur adolescente de seize ans Betta et sa cousine Miriam à Torre Domizia en Campanie dans la région de Naples.

Le résumé :

Rome, années 50. Marisa et Stelvio Ansaldo tombent éperdument amoureux dans le commerce d’Etorre, le père de Marisa. De leur union naît Betta, qui devient vite une adolescente solaire, belle et libre. Un drame terrible va leur arracher leur fille. Le couple se délite, l’affection mutuelle et la complicité disparaissent, seul reste le chagrin. Personne ne sait que Miriam, la cousine de Betta a elle aussi été victime dans ce drame. Le secret de cette nuit lui devient insurmontable jusqu’à ce que, au bord du gouffre, elle rencontre Leo. Il va l’aider à remonter le fil. Alors seulement la résilience se fait.

Mon avis :
Cette pub qui me faisait rêver d’Italie à mes 15 ans, dans les années 2000… Le Martini est mon apéro préféré depuis !

J’ai tout de suite accroché à ce roman car la situation initiale est parfaitement écrite et accrocheuse. Condition sine qua non pour que je poursuive ma lecture. Pour un première roman, j’ai été impressionnée par le style de l’auteure : la force de la narration et de l’expression des émotions.

J’ai participé avec d’autres libraires au bookclub de Kube, orchestré avec talent par Aurore et Margaux. Elles ont crées un salon de lecture virtuel sur Messenger en découpant la lecture du roman en trois grandes parties. J’ai beaucoup aimé la partie moodboard où l’on pouvait poster une photographie inspirée par le roman.

Dès les premières pages, on plonge rapidement dans l’ambiance du roman. C’est un roman typiquement italien où l’on exprime pleinement ses sentiments sans détour.

Un roman d’amour et de résilience en Italie

Le personnage de la grand-mère des deux cousines, la mère de Marisa, est glaçant. Que ce soit avec sa fille ou ses petites-filles, elle est très avare en amour filial, elle fait passer les convenances avant toute solidarité féminine. Cela donne lieu à des scènes très dures avec les membres de sa famille. Heureusement, les hommes de la famille sont foncièrement bons et doux avec les malheurs des femmes : Ettore, le père de Marisa, Stelvio, son mari dévoué et surtout Léo, l’amoureux de sa nièce…

La vie qui reste, Roberta Recchia, Le livre de poche, 9782290415597,512 pages, 8.90€ * Ce livre a été reçu en service de presse, ce n’est pas un partenariat rémunéré avec la box Kube.

En toute transparence, je fais partie de l’équipe de libraires Kube depuis 2017. Chaque mois, je recommande des romans feel-good à des lecteurs du monde entier de la francophonie. Ils reçoivent des boxs littéraires en fonction de leurs envies de lecteur. Les maisons d’édition nous envoyent des services de presse car les libraires sont des prescripteurs de qualité.

Ces beaux romans que j’ai découvert grâce aux boxs des libraires Kube et qui m’ont fait voyager !

En Espagne : Bienvenue à la charmante pension de Cécilia Duenas, éditions Nami

Aux Etats-Unis : Retrouvailles à la librairie…, éditions Charleston.

Cinéma

Omar Sy dans le sillage de Hugh Grant pour jouer un French lover le 26 septembre sur Netflix – mon avis !

Fin août, j’ai emmené mon mari au cinéma pour une sortie en amoureux voir Matérialists avec Dakota Johnson, Pedro Pascal et Chris Evans.

Une jeune et ambitieuse match-makeuse new-yorkaise se retrouve dans un triangle amoureux complexe, tiraillée entre le  » match  » parfait et son ex tout sauf idéal. Grosses déception, une histoire moche et cynique, le romantisme et l’altruisme avaient pris leurs jambes à leurs cous.

Nous sommes sortis du cinéma écœurés et désorientés : pourquoi en 2025, les cinéastes n’arrivent plus à proposer des belles comédies romantiques comme Coup de foudre à Nothing Hill, Hitch ou encore The holiday ?

Le romantisme c’est le pari de la nouvelle comédie Netflix : French lover avec Omar Sy et Sara Giraudeau, réalisée par Nina Rives associée à Hugo Gélin, le scénariste de Mon inconnue . Et nous on a très envie d’y croire.

Le résumé :

Abel Camara est la grande star du moment. Alors lorsque Marion, l’incarnation parfaite de la « Girl next door » lui rend un service un jour, aucun des deux ne soupçonne que c’est le début d’une grande histoire d’amour.

Contre toute attente, j’ai beaucoup aimé cette comédie romantique. Honnêtement, j’étais très sceptique car très souvent des comédies françaises prometteuses me déçoivent au bout de quinze minutes exception faite de L’arnacoeur avec Romain Duris et Vanessa Paradis en 2010.

La scène d’ouverture est très drôle car Abel joue dans une publicité très caricaturale, torse nu pour un déodorant qui s’appelle French lover. On se croirait dans le clip de Stromae : Mon amour qui parodie La villa des cœurs brisés. J’ai beaucoup aimé cette auto-dérision très française.

French lover : un amour moderne

Le thème de ce film est vraiment exactement le même que Coup de foudre à Nothing Hill en 1999 : comment trouver l’équilibre dans un couple quand la notoriété s’en mêle. Mais les deux films sont aussi intéressants l’un que l’autre car ils montrent deux cultures différentes. Contrairement aux tabloïds anglais, les paparazzis français sont pénibles mais beaucoup plus encadrés par la loi.

Droits réservés Netflix

J’ai trouvé que l’ensemble des acteurs principaux et des seconds rôles étaient très bons chacun dans leur partition. A l’exception de l’ancien petit ami et la sœur de Marion aussi antipathiques que caricaturaux.

La réussite de cette comédie repose sur la solide expérience de cinéma d’Omar Sy, Sara Giraudeau, Alban Ivanov et Pascale Arbillot qui devient de plus en plus incontournable au cinéma. J’avais beaucoup aimé son jeu dans le film Souriez pour la photo en 2022. Revenons à nos amoureux : Abel et Marion !

Ils ont quarante ans et leur vie sentimentale est un champ de ruines. Abel est en proie à des addictions et à une rude concurrence avec un autre acteur en vogue : Louis Latour joué par Alexandre Kominek.

Droits réservés Netflix

Malgré sa voiture décapotable, ses beaux costumes griffés, son sourire ravageur et son rire inégalable, il va avoir du mal à séduire Marion. Elle va vite s’apercevoir de ses failles et s’énervera rapidement de ses caprices de star immature. Le garçon a du mal à se débrouiller pour faire la cuisine ou gérer une fuite d’eau dans sa salle de bain.

C’est toujours son agente Camille qui prend tous les aspects de sa vie en main y compris sa vie sentimentale.

Droits réservés Netflix

Grâce à Marion, Abel va arriver à s’émanciper peu à peu sans couper les ponts avec ceux qui l’ont fait briller par le passé… Omar Sy porte une grande part du film sur ses épaules et il est brillant.

J’avais déjà cerné son potentiel romantique à travers son couple chien/chat avec Ludivine Sagnier, la mère de son fils Raoul dans la série Netflix Lupin.

French lover est un film très réussi aussi car il résonne aussi dans la vie personnelle d’Omar Sy, il est marié depuis vingt ans à Hélène avec qui il forme un couple inter-culturel, il a reçu un César historique en 2012 pour son rôle de Driss dans Intouchables

En résumé, French lover n’est pas du tout une pâle copie de Coup de foudre à Nothing Hill. Cette comédie parle aussi du décalage dans un couple quand un est ultra médiatisé et que l’autre est totalement inconnu du grand public. Mais le propos est différent mais tout aussi intéressant.

Cependant, je regrette que dans cette comédie très contemporaine, le couple se parle de manière agressive quand ils se disputent. Je pense que c’est typiquement français et il y a de quoi se questionner sur ce mauvais travers !

Ne pas banaliser l’amour-haine dans les comédies romantiques

D’ailleurs, c’est bien ce qui m’a particulièrement énervée dans les derniers épisodes de ma série fétiche HPI sur TF1. En toute transparence, je regarde cette série bien plus pour le romantisme du couple Keradec-Morgane que pour les enquêtes policières.

A l’heure où les relations toxiques et les violences conjugales sont heureusement dénoncées, je considère qu’il est de la responsabilité des scénaristes de mettre de l’amour courtois dans les dialogues entre hommes et femmes. Il est irresponsable de valoriser cette forme d’amour -haine dans les comédies romantiques. Voila c’est dit !

Ce matin, j’ai écouté un très beau podcast avec un couple qui a failli se louper, interviewé par le talentueux Jonathan Langlois pour Les lueurs sur Youtube.

Et comme nous avons tous besoin de lire aussi de belles histoires d’amour, voici l’une de mes dernières chroniques consacrée au roman Rendez-vous ici de David Nicholls !

Non classé

Icônes de l’enfance, cette série d’articles qui célèbrent les trésors qui se transmettent de générations en générations…

Roule galette, le long seller des albums du Père Castor

Cette série Icônes de l’enfance me tenait beaucoup à coeur.

J’ai redécouvert des livres et albums jeunesse que j’aimais énormément quand j’étais enfant et que j’ai envie de transmettre à ma fille !

J’aime beaucoup Roule galette pour le rythme assez entrainant de cette ritournelle, la stylisation des dessins totalement intemporels, la mise en page en médaillons et l’usage des doubles pages qui sert à captiver les enfants et leurs parents. Comme le souligne les journalistes de France Inter, « la façon dont la narration de l’image est amenée renforce la portée émotionnelle du texte « .

Je vous invite à découvrir mes billets de blog consacrés à Martine, Natacha, Le Petit Nicolas, Ana Ana, Tintin et Gaston Lagaffe, Babar...Le but de cette rubrique est de célébrer les plus beaux succès de la littérature et de la BD jeunesse.

Analyser pourquoi ils se transmettent de générations en générations, pourquoi étaient-ils innovants dans leur contexte de création. Je travaille depuis plus de quinze ans dans les métiers du livre et de la presse, quelle est la recette d’un best-seller est une question que me passionne ! .

Cinéma·Du livre à l'écran

Toutes ces adaptations de romans au cinéma que j’ai aimé pour rendre hommage à Robert Redford

Robert Redford, acteur américain bien aimé de son public français, s’est éteint le 16 septembre 2025 à l’âge de 89 ans dans ses montagnes de l’Utah.

Je me souviens que ma grand-mère Annette avait mis une affiche de cinéma qui couvrait tout le mur dans son escalier : Out of Africa de Sydney Pollack (1985) avec Meryl Streep et Robert Redford. C’est l’adaptation ciné du roman mythique Une ferme africaine de Karen Blixen. Je sais que Robert Redford etait l’un de ses acteurs préférés.

Son mari (mon grand-père) aimait tout particulièrement Et au milieu coule une rivière avec Brad Pitt réalisé par Robert Redford en 1992. C’est également une adaptation d’un roman : deux frères du Montana qui ont une éducation très stricte au début du 20eme siècle et qui sont passionnés de chasse à la mouche. Comme Papy était un passionné de chasse à la mouche, ce film avait ses faveurs et la télévision française l’a rediffusé quelques fois.

John Kelly/Getty Images

J’ai listé trois films que j’ai particulièrement aimé pour rendre hommage à Robert Redford. Ce sont tous des adaptations de romans au cinéma : du livre à l’écran. Et ils ont été partagés en famille devant notre télévision. C’est assez rare de tels films aussi fédérateurs.

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998) réalisé par Robert Redford à partir du roman éponyme de Nicholas Evans.

J’ai vu ce film au cinéma avec mes parents quand j’avais onze ans. Le début du film avec l’accident de la route, la mort de la meilleure amie, l’amputation de l’ado et le cheval qui devient fou, comme je suis émotive, cela m’avait quelque peu traumatisée. Mais c’est un film marquant avec un beau message.

Le combat de cette maman, bourgeoise new-yorkaise, qui fait des pieds et des mains pour redonner goût à la vie à sa fille et à son cheval m’a beaucoup plu. Il est indéniable que ce film m’a fait aimer le continent américain : il se déroule dans le Montana car il montre les contrastes géographiques et sociologiques entre les différents Etats. Robert Redford porte le film, il met en lumière le rôle des chuchoteurs qui conjuguent des compétences d’éthologie et d’équitation. Un beau film qui réconcilie l’Homme et l’animal.

Promenons-nous dans les bois adapté du récit autobiographique de Bill Bryson en 2015

C’est une comédie basée sur l’amitié entre deux retraités qui ont parcouru l’Europe ensemble dans leur jeunesse. Ils décident de se lancer dans une randonnée ardue de 3500 kms : le sentier des Appalaches qui relie la Géorgie au Maine. Leur condition physique n’est pas au top mais cette aventure rocambolesque va leur permettre de consolider leur amitié.

Ce film, c’est mon mari qui me l’a fait découvrir. Je l’ai regardé car il est assez fidèle à la personnalité de Robert Redford qui a été un militant écologiste mondialement connu pour son engagement également. J’ai un vrai problème avec la culture américaine très citadine et matérialiste qui montre son argent et démontre son statut social à travers le cinéma. Ainsi la personnalité de Robert Redford m’a bien plu car il était cohérent avec ses rôles : il a fondé un festival de cinéma indépendant à Sundance dans l’Utah et il était très critique face aux sirènes trompeuses d’Hollywood.

Et enfin, un de mes films favoris : Nos âmes la nuit avec Jane Fonda, adapté du roman de Kent Haruf sur Netflix en 2017.

Cette fois-ci, c’est moi qui ai fait découvrir un nouveau film avec Robert Redford à mes parents. C’est l’histoire de deux veufs qui décident de dormir ensemble la nuit pour rompre leur solitude dans une petite ville du Colorado. Cette intimité du lit sans pourtant passer à la casserole va faire sacrément jaser leur entourage.

Ce film m’a fait beaucoup réfléchir sur la manière dont la société française considérait les personnes âgées et j’en ai même profité pour écrire un article sur le jeunisme. Il s’appelle Bannir Ok boomer de notre vocabulaire. A Hollywood, des acteurs comme Robert Redford ou Jane Fonda ne sont pas mis au placard à cause de leur âge, on les valorise. Alors qu’en France, on aurait tendance à les stigmatiser, la sexualité du 3eme âge est taboue. On ressent une tendresse pour ce couple de cinéma car il se trouve qu’ils avaient déja joué un couple cinquante ans auparavant dans le film Pieds nus dans le parc en 1967.

Je vous invite à lire la nécrologie de Robert Redford dans le quotidien Le Monde, spécialiste du domaine. En 2019, il avait reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Kad Merad, le maître de cérémonie avait fait une boutade comme quoi c’était la plus belle gueule du cinéma.

Cet acteur charismatique n’avait pas seulement un physique, il avait aussi un message qui a touché des générations d’amoureux du cinéma.

Retrouvez-ici les précédents hommages du blog aux acteurs de cinéma

-Hommage à Belmondo : La Bébel mania ou cette nostalgie de la France qui allait bien

-Quand je te reverrais- je acteur merveilleux : hommage à Michel Blanc