
Il y a beaucoup de témoignages écrits ou à la télévision de femmes qui ont du mal à créer un lien avec leur bébé à la naissance. Quand l’instinct maternel n’est pas au rendez-vous.
Je viens de finir le roman Retrouvailles à la librairie de Wellfleet. La couverture et le titre sont trompeurs : ce n’est pas un énième feel good qui parle de biblio thérapie.
Le résumé :
C’est un texte fort qui raconte l’histoire d’une mère célibataire tout juste sortie de l’adolescence. Elle a fait le bon choix de confier son bébé Matthew à un couple américano indien formidable quelques jours après sa naissance. Pourtant ce bon choix est tout de même un abandon de ce qu’elle avait de plus précieux et cet événement va la faire tanguer quotidiennement les années qui suivront. Surtout quand son fils biologique décide de se pointer à la librairie qu’elle possède à Cape cod sans crier gare l’été de ses dix huit ans.
”Maintenant, tu vas m’écouter. J’étais terrifiée à l’idée de te garder et terrifiée à l’idée de te faire adopter. J’ai choisi tes parents parmi plus d’une centaine de couples. Ils ont fait du bien meilleur boulot que moi car c’étaient des adultes. Ils voulaient un enfant et ils avaient des économies. J’avais dix-sept ans. Tu te sentirais prêt à élever un enfant à dix-sept ans ?
Mon avis :
Ce roman se structure selon trois points de vue qui alternent selon les chapitres : celui d’Harlow, la mère biologique, Monica, la maman adoptive et Cynthia, l’employée revêche d’Harlow et accessoirement cousine lointaine…
Le temps d’un été, Harlow va se confronter à son passé dont sa famille ignore tout, ce qui va créer des tensions mais aussi des retrouvailles très émouvantes. Seul sa meilleure amie Rose était au courant depuis l’université.
J’ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman car il évoque les émotions contradictoires que ressentent ces trois femmes au fil du récit. Peut-être est ce lié au fait que je suis aussi maman mais j’ai trouvé les réflexions d’Harlow sur la parentalité d’une grande justesse.
J’ai éprouvé beaucoup de sympathie pour cette jeune fille qui entre dans l’âge adulte et la sexualité avec beaucoup de brutalité. Elle tombe enceinte lors de sa première fois et son soupirant est vraiment un con fini, méchant de surcroit, qui va lâchement l’abandonner quand elle va lui annoncer sa grossesse.
Feuilletez ici un extrait du roman
Les flash-backs qui nous ramènent dix-huit ans en arrière sont très émouvants surtout quand sa meilleure amie se rend compte qu’elle part vraiment à la dérive psychiquement et comment elle va la secourir…
J’aimerai tellement qu’on abandonne l’étiquette feel-good en littérature. Elle est tellement usée qu’elle est totalement galvaudée.

J’ai pensé à ce roman tout l’été. Je suis très chanceuse d’avoir pu lire les épreuves non corrigées grâce à Margaux de l’équipe de la box littéraire Kube. J’ai vraiment adoré la structure du livre selon les points de vue de ces trois femmes : Harlow, Monica et Cynthia.
Seul bémol : j’ai trouvé la famille nombreuse d’ Harlow un peu caricaturale et niaise. L’auteure aurait pu se passer de deux ou trois personnages un peu secondaires pour s’en tenir aux parents un peu immatures d’Harlow, le grand-père même s’il a un surnom ridicule et la meilleure amie d’université qui m’a beaucoup touchée pour sa vulnérabilité.
C’est sans nul doute le plus beau roman sur l’adoption et l’instinct maternel que j’ai jamais lu. J’ai bien envie de lire d’autres romans de cette auteure aux deux millions de lecteurs aux USA.
C’est peu dire que je suis une grande fan des romans qui se déroulent aux États Unis. Retrouvez ici d’autres chroniques de romans ici.
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