Lecture et autres challenges passionnants·Littérature jeunesse

Les pépins de Petite Pomme, la poésie enfantine pour contrer l’acidité du quotidien

Chaque année pour les fêtes de fin d’année, ma collègue Coraline publie de beaux livres pour enfants comme Pierre et sa montgolfière, Petit robot vert ou encore Le voyage des petits pèlerins.

Le 6 octobre prochain, sort Les pépins de Petite pomme, tome 1 : Allo Jésus tu m’entends? illustré par Elvine et écrit par Rebecca Dernelle-Fischer, aux éditions Bibli’o.

Moi je travaille au service commercial et ces livres je les prends un peu sous mon aile entre l’imprimerie et l’entrepôt de distribution, pour qu’ils arrivent dans les meilleures conditions dans les rayons des librairies.

Mon travail consiste à fournir aux représentants les meilleurs éléments quand ils vont rencontrer les libraires lors de leurs tournées. Et j’ai envie de les chroniquer dans ce blog car je les vois éclore. Les métiers du livre sont ma passion depuis 2010, j’en parlerai plus en détail dans un prochain article en réflexion.

Rebecca Dernelle-Fischer est une auteure dont j’aime beaucoup lire les billets dans le blog Fabuleuses au foyer. Ce blog m’a bien aidée à tordre le cou aux injonctions perfectionnistes bien avant de devenir maman. Rebecca est psychologue et maman de trois filles. J’aime son ton authentique et souvent rigolo.

C’est un ouvrage tout à fait autobiographique et c’est une première dans ce blog, je vous propose une interview de l’auteure plus bas dans cet article. Ce petit roman graphique est un véritable roman d’apprentissage qui va se décliner en une série de différents tomes.

Il se déroule dans une famille avec des parents et leurs trois filles mais aussi l’ami, le confident : Jésus. A travers seize chapitres, Petite Pomme expérimente la vie avec ses découvertes, ses grandes joies, ses peines car tout n’est pas rose bonbon…

Ce livre s’adresse aux enfants entre 7 et 11 ans, il parle des relations, du ciel, des émotions, du cancer d’une maman de l’école… Et comment Dieu nous accompagne, il nous tient la main pour se réjouir avec nous et il nous soutient quand il faut sortir les mouchoirs.

La promesse de ce livre, c’est de présenter la foi aux enfants comme un trésor vivant, un vrai réconfort à l’heure où bon nombre de parents doutent de la manière de transmettre leur foi chrétienne à leurs enfants. Avec Jésus, on a le droit de se tromper, de bouder, de se lever du pied gauche… Il veut nous faire grandir que l’on soit parent ou enfant.

La véritable trouvaille de ce livre est de proposer aux enfants, un véritable roman graphique adapté à leur âge. Elvine qui est également l’illustratrice de l’album Pierre et sa montgolfière, a su comprendre la vivacité de Petite Pomme et enrichir le texte avec de savoureuses illustrations puisées dans le quotidien d’une famille.

On se croirait dans le cahier de textes d’une petite fille et je crois que c’est un peu le but. Petite Pomme me rappelle Mortelle Adèle, Violette du roman graphique La vie de château que j’ai lu, il y a peu ou encore Le petit Nicolas avec leurs apprentissages de la vie.

Comment est né le projet de ce livre ?

L’auteure Rebecca Dernelle-Fischer à gauche et Elvine, l’illustratrice à droite.

« Ce livre est le fruit d’un travail de dix ans, initié avec Vincent Beckers-Smetana, de l’ Alliance biblique de Belgique.

Je partageais très régulièrement sur les réseaux sociaux les anecdotes de mon quotidien de maman un peu créative, plutôt chaotique et tête en l’air avec mes trois filles. Mon quotidien  était presque un peu « surréaliste ». Et dans ce quotidien atypique, si on ouvre les yeux, on y découvre une mine d’or de rires, d’étonnement, de résilience, d’apprentissage,…

L’association avec Elvine, l’illustratrice, a été évidente : elle comprenait le monde de Petite Pomme et elle savait nous le mettre en image (avec légèreté et humour). Un livre à lire en famille, en rigolant, en osant poser plein de questions et qui nous parlent, chuchotent à l’oreille, fait rebondir notre foi et nous invite à trouver Jésus dans notre vie de tous les jours, sous nos oreillers, dans la cour de l’école, sur la balançoire du parc et même…. Même au fond du jardin « .

Quel message souhaites – tu transmettre aux lecteurs de Petite pomme et leurs parents?

« Tout d’abord, l’amour des histoires, des gaffes, de tous ces petits cadeaux qui sont là, cachés dans le quotidien mais qui donne du goût à la vie. Que les enfants rient, se sentent compris dans leurs aventures et que les adultes se remettent un peu dans la peau de leurs enfants. Et puis, je voulais leur transmettre que Jésus n’est pas un personnage lointain, dont on retrouve les histoires dans un livre démodé qui n’a rien à voir avec ce qui nous arrive. Que la foi pour être super proche de ce que nous vivons, que nous avons, que les enfants aussi, ont un compagnon de route, quelqu’un à l’oreille tendue, quelqu’un qui les aime plus que tout, un Dieu proche et qui les comprend. Et que cette foi peut être rigolote, qu’on peut poser des questions, qu’on peut exprimer nos frustrations, qu’on peut en rire, qu’on peut rire aussi de nous-mêmes, de nos bêtises, qu’on peut être un peu plus tendre avec nous-mêmes. Que ni les parents, ni les enfants ne sont parfaits et que ce n’est pas grave du tout !

« Jésus est dans notre équipe, il est le président de notre fan-club« 

En quoi ton métier de psy transparaît dans ce livre et est ce que c’était intentionnel ?

-« J’aime écrire des textes comme des « doudous », comme des tasses de thé bien chaudes, des mots qui se glissent dans le cœur pour vous réchauffer. Des mots qui nous parlent de nos émotions, de nos besoins, de nos questions, de ce qui nous pèse sur le cœur.

Et Petite Pomme vit tout cela, elle s’exprime, elle râle, elle pleure, elle rit, elle découvre ses émotions, sa compréhension du monde, ses interrogations.

Tous ses rêves elle les partage avec le lecteur, avec sa maman, avec Jésus. L’enfant et ses parents ont un peu de place pour discuter, réfléchir, se trouver eux aussi un peu consolé, aimé, accompagnés. Donc oui, mon métier de psychologue, ma pratique d’autrice et surtout mon vécu de maman sont tissés un peu partout dans les chapitres de ce livre « .  

Comment souhaites- tu faire évoluer Petite pomme dans les prochains tomes?

-« J’ai désiré que son âge reste un peu flou, pour que les enfants puissent au mieux s’identifier à notre héroïne. Dans le tome 2, Petite Pomme vivra d’autres aventures, aura d’autres rêves et nous découvrirons son nouveau voisin et camarade de classe. On retrouvera encore des questions de foi, des histoires de la Bible… Autant de petits clins d’œil qui nous rappellent aussi à nous parents, combien Dieu nous connait, nous comprend. Parler de foi avec nos enfants, ça peut être intéressant, dynamique et pas du tout ennuyant, ni vieux jeu« .

Est- ce que Petite pomme te ressemble enfant? Y’a t’il une part autobiographique ?

– « Certaines histoires viennent directement de ce que j’ai moi-même vécu enfant, d’autres aspects sont inspirés de ce que mes filles ont fait. Une de mes filles a hérité de mon côté rêveur et c’est à elle et à moi que je pensais en écrivant. Je pensais à ses questions, ses gaffes, ses rires, ses idées et en même temps, je me souvenais de ce que j’avais vécu enfant. C’était un peu comme écrire un livre en collaboration avec un co-auteur. Comme si la petite Rebecca que j’étais enfant, me racontait, me partageait encore son monde intérieur. Et c’était aussi une manière de lui répondre, de lui expliquer les choses, de la rassurer« .

Un grand merci à Rebecca d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !

Retrouvez-ici mes précédents articles :

-Côte à côte, un ouvrage très personnel à contre-courant de la guerre des sexes que l’on cherche à nous imposer

-Andrée Grise, un album de variétés inspiré

Du livre à l'écran

Venise n’est pas en Italie ou comment trouver une issue de secours à sa généalogie

Venise n'est pas en Italie

Je suis une inconditionnelle du jeu comique de Benoît Poelvoorde et Valérie Bonneton (il est belge, elle est du Nord, ils sont drôles par là haut, c’est évident). Alors quand j’ai su qu’ils jouaient ensemble dans l’adaptation du roman autobiographique Venise n’est pas en Italie, je l’ai noté dans mon bullet journal comme la sortie ciné à ne pas rater.

Et là stupeur et énervements, je me rends compte que moins d’une semaine après sa sortie en salles, il disparaît des rares écrans parisiens qui le projetaient. Heureusement, de petits cinémas intelligents de banlieue le projetaient encore mais j’ai jeté l’éponge cette fois-ci.

Je trouve cette uniformisation culturelle assez triste comme les derniers Marvel et autres Avengers trustent toutes les salles de cinéma à Paris et que trop de films sortent en même temps.

Alors, je lis le livre et après une centaine de pages, l’histoire aussi lente qu’un trajet avec une caravane, a pris un rythme de croisière qui m’a bien plu et m’a donné envie de vous en parler.

Venise n’est pas en Italie

Ivan Calbérac

Flammarion

2015

18€

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Le résumé :

Emile Chamodot a seize ans, il est amoureux d’une fille de son lycée, Pauline, qui l’invite à assister au concert de musique classique auquel elle participe à Venise. Emile et Pauline ne viennent pas du même milieu social.

Flanqué de ses parents un peu doux dingues et de son frère aîné un peu brutal sur les bords, Emile part pour un voyage initiatique dans la caravane familial à travers les Alpes. Choc des cultures garanti !

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Droits réservés Studio Canal

Mon avis :

Les cent premières pages ont été fastidieuses, j’ai sauté quelques chapitres pour y prendre goût avec l’arrivée du frère aîné dans l’histoire. Il s’appelle Fabrice, c’est un militaire aussi brute et simple qu’Emile est fluet et intelligent.

Les dialogues entre Fabrice et leur père sont savoureux, ils montrent très bien la finesse d’esprit d’Emile qui navigue en eaux troubles pour ne pas provoquer les réactions primaires de son frère et ses parents qui partent au quart de tour s’embrouiller vainement avec l’hôtesse de caisse d’une halte gastronomique qui n’ en est pas une.

Le talent d’Ivan Calbérac est de transformer les banalités du quotidien en  une oeuvre littéraire à la fois subtile et cocasse. On s’ y retrouve tout de suite dans ses descriptions d’aires d’autoroute où l’on a des habitudes en commun, cette manière de sonder la psychologie de personnages les plus simples.

Il serait réducteur et caricatural de traiter le père d’Emile de beauf mais avec ses petites citations toutes communes (chacun à sa philosophie de vie après tout) il en devient tout aussi intéressant qu’un grand personnage de la littérature française.

Pour moi, la littérature c’est avant tout un moyen de s’évader grâce à un livre. Et avec ce roman de gare par excellence (je l’ai découvert au Relay de la Gare de Lyon, c’est dire) on s’évade en caravane. Objectif réussi !

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Ma note :

3/5 sardines

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Même si je rigole bien avec les dialogues cocasses de cette famille déjantée, l’histoire se traîne en longueur. L’auteur déroule son intrigue vraiment à la vitesse d’une caravane. Pourtant, ce roman va me rester en mémoire tellement je suis scotchée par le bagout du père qui est vite fatigant à vivre, vraiment il n’y avait que mon cher Benoît pour interpréter un zèbre pareil. Je n’attribue à ce livre que trois sardines seulement car la forme du journal intime est vite ennuyeuse, l’adaptation cinématographique est beaucoup plus vivante.

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Je ne pars plus en caravane mais je garde cette petite nostalgie de mes vacances avec mon frère et mes grands-parents en camping. Ils avaient économisé pour s’offrir une caravane neuve qui nous a fait découvrir de nombreux coins de France : dans la Creuse, à Villard de Lans, à Pont l’Évêque, à Trouville….

Il y a peu, j’ai découvert l’existence grâce à mes parents du musée de la caravane en Allemagne (celui de l’usine Hymer qui célèbre les voyages mobiles) et je trouve cela passionnant : comment les gens conçoivent leurs vacances. C’est un art de vivre différent qui a du plomb dans l’aile avec les vols low cost et les logements AirBNB.

Heureusement les petites caravanes vintage font le bonheur des magazines de déco, j’ai hâte de voir comment Marjolaine Solaro (une blogueuse pleine de talents que je suis depuis quelques temps ) va redécorer sa caravane Sakura

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