Séries

Que vaut l’ultime saison d’HPI sur TF1 : amour et enquêtes à Lille.

Comme 88% des Français, vous êtes restés sur votre faim en octobre 2024 à la fin de la saison 4 de HPI... La fine équipe du SRPJ de Lille revient pour une cinquième année, l’ultime saison.

Les efforts de Morgane pour obtenir un meilleur karma semblent enfin avoir payé : Karadec s’est avéré être le père de son bébé, comme elle l’espérait, et alors qu’elle a (encore) perdu sa maison, il a gracieusement accepté de l’héberger… Mais tenter une histoire d’amour quand on est déjà co-parents, collègues et colocs… est-ce une idée de génie ? Ou une excellente manière de tout foutre en l’air ?

Episode 1 : Du grave à l’aigu

Suite à la naissance de Léo, Morgane a emménagé avec ses quatre enfants chez Karadec avec qui elle est désormais coparent et colocataire, en plus d’être collègue ! Et après un congé parental à base de nuits blanches et de camping dans le salon, c’est le jour de la reprise pour nos deux héros. Mais, entre la fatigue, les éternels problèmes de garde et un crime mystérieux qui tourne vite à la crise de nerfs… Cette journée de 24 heures chrono pourrait bien être la plus longue de leur vie !

Je ne connais pas la série 24H chrono mais il faut bien dire que cette idée de structure narrative est sacrément efficace. Durant une journée infernale, on voit Morgane et Karadec devenus co-parents (mais ils se vouvoient toujours) complètement accablés de fatigue. On va assister tout au long de cette saison à une inversion des rôles puisque Karadec si carré dans ses enquêtes va complétement perdre pied en devenant papa.

NICOLAS ROUCOU / SEPTEMBRE PRO

Morgane va alors devenir le repère raisonnable de ce drôle de tandem : mais deviendront -ils un couple à la fin de la saison ? En tout cas, Morgane n’a rien perdu de sa superbe à l’image de ses tenues hautes en couleurs. Elle est capable de se montrer tour à tour pétocharde lors de la prise d’otages dans la superette mais aussi complètement inconsciente l’instant d’après. C’est là tout le génie de cette comédie policière difficile à quitter.

Les titres des épisodes d’HPI sont toujours en lien une enquête en cours mais ils sont énigmatiques. Du grave vers l’aigu se rapporte à une histoire d’accent selon les langues dans lesquelles pleurent les bébés. Cela vous en bouche un coin n’est-ce pas ? Morgane vous expliquera cela plus en détail dans une de ses énièmes démonstrations à rallonges dont elle use et abuse.

Episode 2 : Galatée

Décidément Morgane et Karadec ne font rien comme tout le monde. Ils sont coparents depuis quelques mois et on les voit enfin tomber amoureux sous les radars des trois enfants de Morgane. Ce second épisode est encore plus réussi que le précédent. Morgane raisonne Karadec qui a beaucoup de mal à confier Léo à la crèche. Ils se retrouvent à enquêter sur un accident de voiture qui est en réalité un meurtre déguisé. Comme toujours, l’intrigue est parfois tirée par les cheveux. Mais on se laisse convaincre par les déductions de Morgane qui vont faire mouche.

 NICOLAS ROUCOU / ITINERAIRE PRODUCTIONS / SEPTEMBRE PRODUCTIONS / TF1

Les ressorts comiques sont de plus en plus efficaces, la scène où Morgane et Karadec se retrouvent coincés dans une cage dans un refuge pour chiens est hilarante. Cette fois-ci, le titre Galatée renvoie aux dieux et déesses de la mythologie grecque. Une des suspectes de l’affaire utilise ce pseudo mythologique pour faire du co-voiturage. C’est ainsi qu’elle va rencontrer son futur complice…

Episode 3 : L’ effet Barnum

Difficile pour moi de résumer cet épisode. J’ai coupé le son des scènes qui prenaient le chemin du spiritisme car je hais profondément l’ésotérisme et l’occultisme. La réalité du monde est suffisamment sombre comme cela, pas besoin d’aller chercher les ennuis en invoquant des esprits pas bien inspirés. Cependant, ce troisième épisode est tout de même sacrément réussi, je dirais même qu’il est militant.

Morgane et Karadec se rendent chez une jeune femme victime d’un viol et ils font preuve de beaucoup d’empathie et d’écoute pour recueillir son témoignage. Comme toujours, Karadec est classe sur toute la ligne. Le suspens reste entier si Morgane et lui vont se mettre bientôt en couple. Il semblerait que Karadec regrette un peu ses petites manies de vieux célibataire, ce qui va totalement décontenancer Morgane.

On ne sait pas si ces deux-là vont un jour former un couple. En tout cas, il est certain qu’ils vivent une belle amitié ponctuée de hauts et de bas.

Episode 4 : L’homme au soda à moitié plein

Tous mes amis scotchés à HPI étaient unanimes : pas de tout repos cet épisode qui se déroule dans un train ! Morgane vient de perdre son père Serge, qui lui a apporté son lot d’ennuis la saison précédente. Elle le tenait donc à distance quand il cherchait à la joindre et elle culpabilise beaucoup quand on lui annonce sa mort.

Dépassée par ses émotions, elle tient à distance Karadec. Morgane prend le train avec ses deux enfants les plus grand pour disperser les cendres de Serge à Boulogne sur mer. Dans ce train régional, elle comprend qu’un jeune homme vient d’être enlevé et mobilise tout le wagon dans son enquête mais en multipliant ses mauvaises manières habituelles. Morgane scandalise tout le monde, ses enfants, ses collègues au commissariat et même les téléspectateurs devant leur écran.

Mais elle résout l’enquête et sauve le jeune homme d’une mort certaine. Karadec la félicite chaleureusement au téléphone et commence à se faire à la vie de famille nombreuse. Jusqu’au moment où ….patatras Morgane a bien merdé en fuyant son domicile avec leur bébé sous le bras. Cet épisode m’a mise en colère car je suis une fan inconditionnelle de Karadec, il est bien plus charismatique que Pedro Pascal !

Dans toute l’équipe de policiers, Morgane est la seule mère de famille avec… la commissaire Hazan dont le fils va revenir à Lille lui causer quelques tracas dans quelques épisodes.

Episode 5 : Crack, Pschiiitt, Haaaaa ( de pire en pire leurs titres ! )

J’ai bien aimé l’intrigue de l’enquête policière. Elle dénonce un peu les folies de l’e-sport et comment des jeunes adultes coupent les ponts avec leur famille pour entrer dans une autre dimension loin de la réalité. Les jeunes gamers et leur manageuse Paola jouent vraiment bien leur rôle, on est happé par cette enquête. Mais sur le plan perso, tout part à vau l’eau dans la vie de Morgane.

Elle a embarqué ses quatre enfants dans un camping-car vétuste où sortent une multitude de fils électriques bien dangereux, un logement totalement inadapté pour élever des enfants. Il y a une scène cocasse où ses deux ex Karadec et Ludo se retrouvent pour récupérer leurs enfants respectifs. Mais aucun d’entre eux n’arrive à lui mettre des limites.

Le ressort comique choisi par les scénaristes était de garder continuellement Morgane dans un état de précarité de logement, de travail et dorénavant d’énergie mais là la coupe est pleine, cela devient pesant. Chaque spectateur aimerait bien qu’elle trouve stabilité et sérénité en s’appuyant sur Karadec qui n’attend que cela visiblement.

C’est la très bonne idée du week-end ! L’équipe du tournage d’HPI a décidé d’organiser un grand vide-grenier à l’occasion de la braderie de Lille. Pour 15 € environ, chacune peut repartir avec un look panthère ou aux couleurs criardes pour devenir une Morganette pour l’éternité.

Cette vente caritative et populaire lors de la braderie de Lille, la plus grande braderie d’Europe est au profit de la fondation des Femmes afin de lutter contre les violences conjugales et les discriminations.

Je m’attache de plus en plus au personnage de la commissaire Céline Hazan. Elle est marrante quand elle est en compétition avec Morgane et qu’elle se foire sur toute la ligne. Elle était déja très rigolote dans l’épisode Cheval de Troie.

Episode 6 : Tequila sunrise.

Les ennuis s’accumulent à la DIPJ de Lille : Morgane a complètement foiré son écrit au concours de police, Karadec se trouve bien malgré lui associé à la mort accidentelle de la belle-mère de Morgane, et pour couronner le tout le fils de Céline est accusé de meurtre sur l’affaire en cours ! Dessaisie, la commissaire tente le tout pour le tout pour innocenter son fils : une Murder party avec toute l’équipe !

J’ai beaucoup aimé cet épisode qui contient une murder party en costume (une grande partie de Cluedo si vous préférez). L’intrigue policière nous tient aussi en haleine avec Emilie Caen qui joue une mystérieuse styliste qui semble avoir truandé l’assurance décès de manière totalement incongrue.

Nous nous avançons à grands pas vers le grand final de la série avec l’espoir que Morgane va enfin se décider à faire les bons choix et accorder sa confiance à Karadec. Je dénonce souvent l’attitude de l’explosive consultante mais son évolution dépend totalement des choix désastreux des scénaristes. On a bien compris que leur ressort comique est de montrer constamment Morgane la tête sous l’eau avec ses difficultés. Mais est-ce que c’est si comique ?

Par ailleurs, les scénaristes semblent effrayés par les happy-end avec le pavillon familial, la famille nucléaire et le labrador. C’est beau de montrer une famille recomposée dans laquelle ça déménage mais un peu de stabilité et d’engagement ne feraient pas de mal. Cela me fait mal au coeur de voir Morgane trimballer ses quatre enfants dans des logements de plus en plus précaires…

Episode 7 : Il faut qu’on parle

Morgane et Karadec sont confrontés à une affaire complexe à la frontière belge. La victime, décédée en France, n’est autre que le directeur d’un prestigieux hôtel de luxe à Bruges. Alors que le torchon semble définitivement brûler entre eux, voilà nos héros embarqués dans une escapade flamande qui pourrait bien leur réserver quelques surprises…

C’est le plus bel épisode de la saison 5 et il est bien difficile à commenter. Morgane et Karadec sont dans un bon cul de sac pour communiquer. Ils ne se font plus confiance du tout et pourtant ils se retrouvent dans une suite nuptiale avec les cygnes sur le lit conjugal. Ils sont chargés d’enquêter sur la mort suspecte d’un directeur d’hôtel de luxe à Bruges.

L’enquête est très intéressante et bien menée. Les seconds rôles sont savoureux en particulier Awa, la femme de chambre ivoirienne et l’influenceuse totalement égocentrée.

Mais le vrai sel de cet épisode est la manière dont Morgane et Karadec vont arriver à tomber l’armure et à retrouver leur complicité.

Je suis très pessimiste sur leur avenir conjugal car ils sembleraient que leurs retrouvailles se limitent à l’horizontale sur l’oreiller. Ils sont constamment comme chien et chat, leurs pulsions les mènent au plumard mais pourquoi ils ne font pas équipe pour la vie ? Ensemble, ils révèlent le meilleur d’eux mêmes, ils se comprennent intimement l’un l’autre pourquoi tout gâcher bêtement ?

Les dernières scènes de cet épisode sont tellement jolies ! Ils vont se tutoyer brièvement ! Morgane va enfin comprendre à quel point Karadec l’aime vu les risques inconsidérés qu’il a pris pour la protéger. Mais vraiment quel gâchis qu’ils ne communiquent pas et que la confiance ne soit pas le pilier de leur relation.

Episode 8 : Supernova

Ce dernier épisode n’est pas le meilleur de la série mais je l’ai bien aimé tout de même. Morgane passe l’épreuve d’oral pour devenir gardien de la paix. Elle quitte un peu ses mauvaises habitudes prétentieuses de clamer sous tous les toits qu’elle est la meilleure de son équipe au commissariat pour faire preuve d’humilité et de reconnaissance envers ses coéquipiers.

Sa petite tirade où elle se compare à une voiture de course qui a besoin de la commissaire et de l’autorité pour la cadrer sinon c’est le crash était bien trouvée. Mais surtout le plus bel hommage de l’évolution de Morgane est à rendre au commandant Karadec car c’est véritablement lui qui a fait de Morgane une véritable flic et ce n’était pas du tout gagné.

L’enquête policière de cet épisode ne me laissera pas un grand souvenir même si elle était intéressante. L’heure tourne au cours de l’épisode et on se raisonne que nous n’aurons pas un grand final avec french kiss entre Karadec et Morgane. Mais le précédent épisode était tellement beau que j’étais bien rassasiée ! J’ai bien aimé cette fin grotesque et lunaire à l’image de Morgane.

Elle va faire évader Karadec de prison contre son gré. La référence à Thelma et Louise est flagrante et c’est assez réussi. J’ai enfin compris le décalage des tenues de Morgane et de Karadec. Lui il s’habille de manière sobre et terne, elle est bariolée à outrance. Et ils sont sacrément complémentaires.

Alors vivement l’épisode de Noël ou autres pour les retrouver avec plaisir : Gilles et Daphné tombent dans les bras l’un de l’autre, c’est la bonne surprise qui fait plaisir !

Séries

Le sens des choses : la théologie à la conquête du grand public grâce à une série Max.

Vendredi dernier, j’ai eu la chance de visionner en avant première le premier épisode de la série Le sens des choses adapté de l’histoire personnelle de la rabbin Delphine Horvilleur et de son best seller Vivre avec nos morts, publié par Grasset.

Cette projection avait lieu dans le cadre du lancement du partenariat entre Le Monde, Télérama et la plateforme Max .

Max fait partie du studio de cinéma HBO crée dans les années 1920 et connu pour avoir fait connaître la série Sex and the city en France. Le sens des choses est une création originale française, l’actrice principale Léa Guedj a reçu le prix de la meilleure actrice lors de Séries Mania 2025 à Lille.

Le résumé :

Léa, 28 ans, décide de devenir l’une des rares femmes rabbins de France et tente de trouver les réponses aux petites et grandes questions de la vie. Entre les demandes parfois improbables, la cohabitation avec un père résolument athée et une vie sentimentale en chantier, Léa jongle entre sa fonction et ses doutes personnels. Comment être un guide pour les autres quand on est soi-même en quête de sens ?

Je n’ai pas lu Vivre avec nos morts, ce best seller qui a dépassé les 300 000 exemplaires vendus. J’ai vraiment découvert Delphine Horvilleur qui intervenait dans le documentaire Invincible été de Stéphanie Pillonca. Elle dialoguait avec Olivier Goy, atteint de la maladie de Charcot sur le sens de la vie et de la mort.

Je connais très mal le judaïsme mais j’aime sa manière de rendre compréhensible la théologie d’après ce que je connais de l’Ancien testament.

Dans le premier épisode du Sens des choses, Léa séjourne chez son père qui est psychanalyste en attendant de trouver un appartement à Strasbourg. Il apprend par les réseaux sociaux qu’elle devient rabbin dans une synagogue libérale achetée par un homme très riche et très décomplexé. Au cours des huit épisodes, Léa va rencontrer différents membres de la synagogue qui veulent organiser des rites de passage comme la circoncision, le mariage ou alors une bar-mitsva. Ce sera l’occasion pour eux d’échanger sur le sens de ces rites et ce qu’ils signifient dans leur vie personnelle.

Une série comique et biographique sur la quête de sens pour chacun d’entre nous

C’est une série fondée sur la comédie pour parler de religion. Le sens des choses s’appuie sur les doutes de Léa, sans doute la plus à même de comprendre les crises existentielles que traversent la myriade de personnages qu’elle va rencontrer et écouter au fil de la série.

Le premier épisode intitulé Trancher démarre sur les chapeaux de roue. Chaque épisode dure trente minutes, le rythme est soutenu, les répliques fusent et les situations cocasses s’emballent. Et pourtant, on a paradoxalement aussi le temps de réfléchir à la portée des mots et des situations.

Je n’ai pu voir que le premier épisode sur la circoncision et j’ai énormément aimé l’explication du rite à travers l’exemple d’Abraham et le fameux tableau du Caravage : Le sacrifice d’Isaac.

Le père du bébé est vraiment doué pour jouer la tension permanente, le tiraillement puis l’apaisement. J’ai aussi beaucoup apprécié le rôle du père de Léa joué par le talentueux Eric Elmosnino. Et j’ai hâte de découvrir les autres personnages de la série.

Extrait du livre Vivre avec nos morts, éditions Grasset

Dans la salle de cinéma, les rires fusaient tant les situations étaient à la fois comiques et profondes. Cette série est sans nulle doute, l’une des meilleures que j’ai vu depuis des années car à travers les excès, elle parvient à montrer toutes les nuances. Télérama titre d’ailleurs que cette célébration des nuances fait un bien fou et je trouve cela très juste.

Cinéma·Lecture et autres challenges passionnants·Séries

Ces films, livres que j’ai lu, vu ou qui sont dans ma pile à livres et à films pour le dernier mois d’hiver

En janvier puis février, j’étais vraiment ravie car j’ai pu lire plein de livres et aller plusieurs fois au cinéma, retrouver des séries sur Netflix. Je me rends compte que lire dans l’après-midi pépouze dans mon lit pendant que ma fille regarde ses dessins animés est une sacrée bonne détente. Surtout quand le soleil est au rendez- vous dans mon appartement.

Voici un petit résumé de tout ce que j’ai vu ou lu en janvier et février :

Un parfait inconnu de James Mangold avec Timothy Chalamet, Elle Fanning…

Je ne connaissais pas du tout les chansons de Bob Dylan mais j’avais adoré l’histoire de Johnny Cash dans Walk the line que je ne connaissais pas non plus.

Johnny Cash était un chanteur de country. Bob Dylan a révolutionné la musique folk ainsi que Joan Baez. J’ai aimé suivre leur carrière à Greenwich village, ce quartier bohème de New York dans les années 1960. Ils parcouraient ensemble les festivals de musique folk comme Newport ou Monterey en Californie. Superbe prestation de notre cher Timmy Chalamet.

J’aime énormément les biopics de chanteurs : Monsieur Aznavour, Aline… car je trouve qu’ils savent montrer grâce à la magie du cinéma le moment de grâce quand une chanson marque un tournant dans la carrière d’un artiste car elle a touché au bon moment le public.

C’est d’ailleurs le cas de La Maritza, cette chanson mythique de Sylvie Vartan, amie de Bob Dylan dans les années 1960. A quand un biopic consacré à Sylvie ?

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, Roland Perez, éditions Les escales.

J’ai vraiment adoré ce petit roman qui se lit très vite. J’ai ri à gorge déployée avec Esther, la mère du narrateur qui est la véritable héroïne de cette histoire. Elle est souvent drôle malgré elle, elle ne doute de rien et sait mettre tout le monde dans sa poche en préparant des cigares au miel pour amadouer une assistante sociale et parvenir à ses fins.

C’est un superbe roman qui se déroule dans une famille juive séfarade avec sept enfants entassés dans un HLM parisien dans les années 1960. Le petit garçon qui a un pied bot trompe l’ennui de ne pas pouvoir aller à l’école en rêvant grâce aux chansons de Sylvie Vartan. J’ai embrayé avec Bonne fête des mères Papa qui cloture cette trilogie autobiographique. Esther y est toujours aussi époustouflante. Ce sont deux très beaux romans sur l’amour inconditionnel mais un peu encombrant d’une mère.

Série Frotter frotter avec Eye Haïdara, Emilie Caen, Karole Rocher, France 2, mini-série de quatre épisodes.

C’est une belle réussite du service public : France 2 d’avoir adapté cette histoire vraie : la grève illimitée de femmes de ménage d’un hôtel en une série humaniste très réussie. Toutes jouent très justement : les actrices connues comme les plus anonymes.

Eye Haïdara et Emilie Caen forment un duo efficace pour montrer cette aventure humaine exceptionnelle. Frotter frotter montre que les femmes de toutes conditions doivent encore se bagarrer pour que l’égalité soient respectées dans tous les métiers. Cela me rappelle la chouette chanson de Stromae, Santé sur les personnes qui ont des métiers un peu méprisés par les puissants.

Rosa, Rosa. Quand on fout le bordel, tu nettoies
Et toi, Albert. Quand on trinque, tu ramasses les verres
Céline (céli) ‘bataire (‘bataire). Toi, tu t’prends des vestes au vestiaire
Arlette, arrête. Toi, la fête tu la passes aux toilettes

Stromae, Santé, 2022

Le comte de Monte Cristo avec Pierre Niney, Anais Demoustier, Bastien Bouillon.

Ce film historique dont on connaît tous un peu l’histoire même si on n’a pas lu le roman d’Alexandre Dumas ( comme moi) est un vrai chef d’œuvre. Il dure trois heures mais nous n’avons pas vu le temps passe tant le suspens de l’intrigue a été maintenu du début à la fin. On se prend rapidement d’affection pour le jeune Edmond Dantès. Les scènes de son évasion du Château d’If puis la découverte du trésor de l’abbé Faria sont de superbes moments de cinéma. Dommage que le film n’ait pas été mieux récompensé lors des derniers Césars.

Deux livres pour faire triompher l’espoir malgré l’horreur.

Les filles de Birkenau avec Esther Senot, Ginette Kolinka, Isabelle Choko, Judith Elan-Hervé, éditions Les escales.

J’ai beaucoup aimé ce livre avec une couverture qui montre trois rescapées des camps de la mort dans un jardin bucolique en région parisienne. C’est un livre de dialogue sur leur enfance, leur arrestation, leur quotidien en déportation et leur libération, agrémenté d’albums de photographies. J’ai offert ce livre à mon amie qui a été longtemps médiatrice culturelle dans un musée important pour le devoir de mémoire.

Soeurs de douleur écrit par Samuel Lieven avec Roselyne Hamel et Nassera Kermiche, XO éditions.

J’appréhendais la lecture de ce livre car c’est angoissant de lire la détresse de deux femmes endeuillées au plus profond de leur âme. C’est un livre où l’amour et le pardon gagnent sur le fanatisme. Roselyne Hamel, la sœur de Jacques Hamel, le prêtre qui a été égorgé dans son église par deux jeunes terroristes a souhaité rencontré la femme qui été aussi malheureuse qu’elle : la mère de l’un des terroristes.

Je vous recommande ce livre qui est une leçon de vie sur le pardon. J’ai beaucoup aimé les biographies croisées de ces deux femmes, deux Françaises qui viennent de deux milieux différents et qui vont devenir amies face à l’horreur et le deuil.

Se réfugier dans la richesse des relations familiales : L’attachement, ce si beau film.

En janvier, j’ai beaucoup regardé les interviews d’Anna Roy lors de la sortie de son témoignage Enorme. Elle y raconte son arrêt forcé du sucre qui l’avait surchargée de soixante kilos. J’aime énormément cette sage-femme qui intervient dans La maison des Maternelles. Elle a une voix très douce et une manière vraiment gentille d’apaiser les peurs et les doutes des futures mamans avec ses conseils d’une grande sensibilité.

J’ai beaucoup été touchée par son témoignage et sa vision de son métier de sage-femme. Il y a un superbe film : L’attachement que je n’ai pas eu le temps de voir. Je le garde précieusement dans ma pile à films.

Les rencontres du papotin avec Omar Sy sur France 2

Je ne regarde pas chaque samedi les rencontres du Papotin car il faut vraiment que je sois une fan de l’invité. J’ai beaucoup aimé ces trente minutes d’échange toujours en sincérité et en simplicité entre une personnalité et une trentaine de journalistes porteurs d’handicap mental ou physique. Omar rigolait tout le long avec son rire si contagieux mais il s’est aussi livré avec franchise. C’est toujours un bon moment cette émission, personne ne s’embarrasse avec des faux-semblants.

Un dimanche à la campagne, présenté par Frédéric Lopez avec Manu Payet, Pauline Deroulède et Lara Fabian, France 2.

J’ai beaucoup aimé cette émission en particulier tout comme j’avais aimé la rencontre avec Virginie Grimaldi, Kendji Girac et Dany Boon cet hiver. Manu Payet a raconté à quel point ses parents étaient sacrément sévères avec lui. Il a passé quatre ans dans un pensionnat en Afrique du Sud où il a trouvé sa vocation d’humoriste.

Lara Fabian a vendu plus de 20 millions d’albums dans le monde entier mais elle a beaucoup galéré avant le succès en enchainant les petits boulots pour lutter contre la précarité. Même quand elle est devenue connue, elle a souffert de la moquerie récurrente des Guignols de l’info qui avaient créer une marionnette hurleuse à son effigie.

Et enfin, j’ai découvert Pauline Déroulède, athlète paralympique. A l’âge de 27 ans, elle a été amputée d’une jambe à cause d’un accident. Elle raconte avec beaucoup d’émotion sa rencontre avec la personne âgée responsable de son accident. Elle milite depuis 2019 pour la fin du permis à vie.

Dimanche, j’ai vu des Parisiens qui lézardaient sur les quais de Seine avec un bon livre. J’ai réalisé que c’était une sacré bonne idée de détente à expérimenter ce printemps. J’ai envie de lire sur une chaise transat du jardin du Luxembourg ou des Tuileries au bord d’une fontaine avec un excellent roman…

Séries

Ces films et séries que j’ai regardé pendant les vacances de Noël

Je vous le dis tout de suite aucuns films de Noël dans cette sélection. Non pas que je les dénigre particulièrement mais je suis totalement hermétique au genre. Je ne comprends pas le principe, la trame narrative est toujours la même, je sais d’avance que je vais m’ennuyer.

Par contre, je me suis régalée à écrire un billet sur les souvenirs de l’attente de Noël dans mon enfance.

J’aime beaucoup cette période de fêtes où l’on fait un vrai break pour retrouver l’endroit d’où l’on vient et passer du temps en famille. Pour nous, ce fut cinq jours à Saint-Péray et Valence, chez mes parents. On a bien mangé bien sûr, mais surtout on a joué sans cesse à un jeu de société Azul que j’avais offert à mes parents lors de la fête des mères et des pères.

Et on a regardé la télé le soir : j’ai revu pour la douzième fois La boum 2 et aussi L’étudiante avec Sophie Marceau et Vincent Lindon. Ce film qui date de 1986 a été conçu par la même équipe de scénaristes et tourné dans le même quartier que la Boum : Panthéon- Sorbonne – Henri IV ( le triangle d’or universitaire parisien). Je suis nostalgique car j’y ai travaillé pendant trois ans.

On a fait découvrir à mes parents le magistral film de Jean-Jacques Annaud : Notre Dame brûle pour se préparer à retrouver la cathédrale bientôt quand l’affluence se sera un peu tarie. Visiblement la réouverture de Notre-Dame vous fascine puisque mon petit article de mes impressions devant la télévision a été plébiscité en décembre. Merci !

© Cyril Moreau/Bestimage

Les films et séries que j’ai aimé regarder pendant les vacances de Noël.

Les séries et films américains qui valorisent l’armée et le sentiment patriotique.

Virgin river, saison 6 sur Netflix

Rien de nouveau dans cette petite série familiale qui raconte la vie d’une petite ville dans les montagnes de Californie. Les bons personnages sont très gentils, les méchants sont vraiment méchants mais j’aime bien regarder cette série un peu patriote et pleine de bons sentiments. Le cadre naturel est vraiment magnifique, la maison de Mel Monroe est ravissante !

Elle raconte la réinsertion dans la vie civile d’une compagnie de Marines qui a combattu en Irak et en Afghanistan. Cela fait écho à une autobiographie bouleversante que j’ai lu en décembre : L’amour me relève chaque jour de Marc Bruneteau, éditions Mame. C’est l’histoire d’un militaire qui a vécu des attentats-kamikazes et qui est revenu du front avec des traumatismes psychiques terribles. Ce livre raconte comment sa famille l’a soutenu dans ce tsunami émotionnel.

J’ai bien aimé cette saison les premières épisodes avec le procès de Preacher, le meilleur ami de Jack. Il a dû venir en aide à une femme victime de violences conjugales et il a dû faire des choix cornéliens. J’ai trouvé que c’était bien traité dans cette série et que ça faisait malheureusement écho à l’actualité sociale partout dans le monde.

Messagères de guerre avec Kerry Washington, Netflix

J’ai beaucoup aimé ce film historique qui est une histoire vraie. Celle du bataillon 6888, des femmes soldats afro-américaines. Elles ont subi le racisme au sein de l’armée et on les a envoyé à l’arrière du front en Europe pour redistribuer 17 millions de lettres et colis.

Bob Mahoney/Perry Well Films 2/Courtesy of Netflix

Ce retard accumulé sur trois ans minait beaucoup le moral des soldats et de leurs familles sans nouvelles pendant de longs mois. Ce bataillon mené par Charity Adams, magnifiquement interprétée par Kerry Washington a réussi cette mission impossible en trois mois. Alors qu’elles vivaient dans des conditions inacceptables et que l’état-major américain les méprisait au plus haut point.

A la fin du film, le discours de Michelle et Barack Obama qui les décorent est très poignant. On voit les dernières femmes du bataillon encore en vie se réunir avec leurs chaises roulantes. Un très beau film historique à montrer aux adolescents pour le devoir de mémoire.

Les séries françaises basées sur la famille et les relations.

Fais pas ci, Fais pas ça : On va marcher sur la lune, France 2

Bon visiblement, les spectateurs n’ont pas été au rendez-vous : seulement 2.6 millions de spectateurs pour suivre la conquête spatiale des Bouley et des Lepic. Mais moi j’ai été convaincue !

Je me suis laissée séduire par cette histoire de voyage citoyen dans l’espace car j’aime énormément le jeu de ces quatre comédiens. Je les trouve immensément drôles et bons acteurs. Pour moi, ce sont quatre locomotives qui excellent à la télévision et au théâtre. Ils ont une puissance de jeu et une justesse bien au dessus des seconds rôles joués par leurs enfants.

HPI, saison 4 sur TF1 avec Audrey Fleurot et Medhi Nebbou, Bruno Sanches…

Bon je triche un peu car je l’avais déja regardée en octobre. Mais j’aime tellement cette série que j’ai regardé à nouveau quelques épisodes pendant les fêtes. C’est ça la magie avec les séries : l’évolution des personnages. On s’attache à eux et on les voit évoluer.

La relation professionnelle et amicale de Karadec et Morgane est très plaisante à regarder, je dirais même qu’elle est enrichissante. Le principe de la série est de mettre en péril constamment cette relation pour la faire échouer sinon elle devient plan-plan et lasse les spectateurs : imaginez Morgane bien habillée en train de remplir sa déclaration d’impôts gentiment sur la table de son petit pavillon lillois.

Ils continuent à se vouvoyer, ils vont partager dans la prochaine saison la garde alternée d’un bébé qu’ils ont eu ensemble au cours d’une enquête sous LSD. Karadec est celui qui sait le mieux gérer Morgane pour qu’elle ne parte pas dans les tours à cause de ses émotions bouillonnantes. Elle l’aide à boucler ses enquêtes et à réunir des familles endeuillées. J’ai hâte de voir la suite dans la saison 5 qui finira en feu d’artifice, j’en suis persuadée.

Enfin, j’ai jeté un œil à la série Zorro avec Jean Dujardin, Audrey Dana et André Dussolier, c’était sympathique mais cela ne m’a pas beaucoup emballée, cela avait vraiment un air de déjà vu.

Et vous quels ont été vos films et vos séries favorites pendant les vacances de Noël ?

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-Pourquoi le roman graphique cartonne depuis dix ans ?

Séries

Ils ont toujours été un peu dans la lune : le nouvel épisode de Noël de Fais pas ci, fais pas ça le 18 décembre

Je me suis régalée de regarder en avant première sur France tv l’épisode inédit de Fais pas çi, fais pas ça: On va marcher sur la lune. Et j’avais envie de vous partager mon avis pour vous encourager à ne pas manquer ce bon moment de comédie mercredi 18 décembre.

Autant le précédent épisode de Noël réalisé il y a quatre ans ne m’avait pas convaincue du tout, autant ce nouvel épisode un peu rêveur qui parle de conquête spatiale m’a plu du début à la fin.

Le résumé :

Nous retrouvons les familles Bouley et Lepic cinq ans après les avoir quittées lors du premier Noël après le confinement. Le temps a passé, les enfants ont encore grandi, ils ont quitté les maisons familiales, ils vivent leurs vies… et leurs parents ont vieilli.

Pour leur redonner du souffle et les aider à donner un nouveau sens à leurs vies, les enfants inscrivent leurs parents à un grand concours organisé par l’Agence spatiale européenne. Fabienne, Renaud, Valérie et Denis vont participer à un protocole expérimental destiné à former des citoyens non professionnels à aller sur la Lune. Et contre toute attente, ils sont choisis…

Mon avis :

J’ai vraiment été convaincue par la qualité du scénario et les dialogues assez ciselés. L’histoire se resserre autour des deux couples qui vont viser la lune pour tromper l’ennui comme leurs enfants ont moins besoin d’eux. Les enfants Lepic et Bouley sont des seconds rôles dans cette histoire mais j’ai bien aimé leurs débordements d’émotions dans cette folle aventure qu’ils ont initié.

Cet épisode inédit est une véritable réussite car il fait appel à nos vieux rêves d’enfants qui sont universels.

Tout le monde a capté la référence aux albums de Tintin : Objectif lune et On a marché sur la lune réalisés par Hergé, éditions Casterman.

Je vous recommande donc ce beau moment de comédie en famille mercredi.

Pour l’anecdote, Fais pas ci, Fais pas ça a fait de nombreuses blagues il y a une dizaine d’années sur l’arrivée au pouvoir de François Bayrou. C’est chose faite désormais. Fais pas çi, Fais pas ça est donc une série familiale qui sonde au plus juste la société française !

Séries

HPI, PJ, Tropiques Criminelles : ma passion pour ces séries policières françaises

Cette semaine, c’est le retour d’HPI, la série phare de TF1 suivie par 8 millions de spectateurs en moyenne à chaque épisode dans plus de 90 pays.

Je pense que cette série est extrêmement populaire car elle parle d’haut potentiel, une forme d’intelligence aussi avantageuse qu’handicapante surtout sur le plan social. Le paysage audiovisuel français compte des centaines de séries policières car elles reflètent la société.

Alors la promesse de ce nouvel article de blog sera de mettre en valeur les séries policières que je suis depuis des années.

J’ai voulu l’écrire car je me rends compte que j’aime suivre ces séries pour leur manière de traiter les relations humaines et les thèmes de société qu’elles abordent. Chacune de ces séries parlent des relations entre collègues au sein d’un commissariat.

Par un concours de circonstances, j’ai renoué cet hiver avec PJ qui est de loin ma série policière favorite. Je la regarde désormais sur Youtube.

Elle a été tournée entre 1997 et 2008 dans un quartier très populaire de Paris : le 10eme arrondissement près du canal Saint Martin, sur France 2 .

C’est sans nul doute cette série qui m’a donné envie de venir vivre à Paris. J’aime énormément sa finesse psychologique pour mettre en scène les moments de vérité lors d’un interrogatoire, les revirements de situation ou alors les failles des policiers touchants par leur humanité.

C’était la série phare de France 2 dans les années 2000 où toute une génération de comédiens assez connus ont déambulé dans les bureaux de la PJ Saint Martin dont une certaine Audrey Fleurot, dans le rôle d’une femme mystérieuse qui fait tourné la tête d’un des commandants…

HPI, 4 saisons, TF1 avec Audrey Fleurot, Medhi Nebbou…

J’aime bien regarder HPI car cela se passe dans les Hauts de France et que je trouve que le commandant Karadec est une sorte de prince charmant bien nécessaire dans cette époque où le romantisme s’est fait la malle.

Il n’est pas seulement romantique, il est aussi carré et droit là où Morgane déconne en voulant couvrir son père qui est un sacré affreux jojo bien toxique.

La fameuse tirade de Karadec : « Vous êtes servi de moi, la confiance ça se crée, ça s’entretient, ça se partage » c’est le point culminant de la saison 3. Et je me demande bien comment Morgane va s’y prendre pour recoller les morceaux avec lui. J’espère que dans cette saison Morgane va gagner en finesse pour ne pas devenir aussi lourde que capitaine Marleau sur France 3.

J’aime cette série mais je précise bien que ce n’est pas une série familiale car elle banalise beaucoup les homicides qui sont montrés à chaque épisode. Quand on se fait zigouiller comme dirait Morgane, on ne vous revoit plus. Game over.

Dans un autre genre, j’aime bien suivre Tropiques criminelles qui se déroule aux Antilles

Tropiques criminelles, avec Sonia Rolland et Béatrice de la Boulaye, France 2, 5 saisons

J’aime bien cette série qui est fondée sur un duo de femmes. Elle se déroule dans un commissariat de Fort de France où la commandante Mélissa Sainte Rose doit canaliser l’enquêtrice qui est sous ses ordres : Gaëlle Crivelli.

TROPIQUES CRIMINELS S04 EP01 S4E01 Le Lamentin et La Pagerie © Steavy Marie-Angélique/FTV/FEDERATION ENTERTAINMENT

Autant Mélissa est flegmatique et réservée, autant Gaëlle a un côté chien fou qui se jette dans un jeu de quilles. Leur duo explosif donne lui à des scènes de comédie assez savoureuses. Chaque épisode porte le nom d’un village de Martinique comme une carte postale.

Trois hommes complètent cette équipe : Aurélien, le lieutenant martiniquais qui joue souvent l’arbitre entre Mélissa et Gaëlle, Phil le flic un peu loufoque de la brigade scientifique mais sacrément efficace et enfin le commissaire Etcheverry, un râleur de première.

Et enfin Lupin, sur Netflix avec Omar Sy, Shirine Boutella, Ludivine Sagnier, Soufiane Guerrab…

J’aime beaucoup cette série en partie pour l’image valorisante qu’elle donne de la police. Lupin joue un jeu très drôle avec la police. Les deux enquêteurs Sofia et Guedira sont des jeunes policiers qui vont alerter leur hiérarchie sur le fait que le commissaire Dumont soit un ripou à la solde d’Hubert Pellegrini. Ils véhiculent une belle image de la justice à laquelle Assane Diop lui même se soumet à la fin.

Voici un petit tour des séries policières françaises que je regarde. Je ne cherche pas à en découvrir d’autres car je me suis attachée aux personnages et donc j’attends sagement une année qu’une saison suivante arrive sur les plateformes. Je ne suis pas de séries policières américaines ou étrangères car c’est l’aspect social du pays que je connais qui m’intéresse.

Enfin, il est important que ces séries policières renforcent la valorisation de ce métier si important dans notre société. Il y a quelques jours, dans un commissariat du 13 arrondissement de Paris, un homme est parvenu à se saisir de l’arme d’un policier et faire feu sur deux d’entre eux après une interpellation musclée. Et malheureusement cette scène n’a pas été imaginée dans un scénario de série policière. C’est la réalité.

Retrouvez-ici mes articles consacrés aux séries que j’aime suivre :

Les dix meilleures pépites séries trouvées sur Netflix

Charlie, monte le son , le récit de l’adolescence 2.0

-Virgin River, une série sur le deuil et la reconstruction

Romans·Séries

10 lectures, films et séries pour un été détendu, joyeux et solaire !

Voici ce que j’ai aimé lire, regarder comme séries et films cet été !

HPI avec Audrey Fleurot, Medhi Nebbou, Bruno Sanches, saison 3, TFI

Il fallait absolument que je débriefe la saison 3 de HPI ici. C’était une saison vraiment très réussie sur le point de vue des intrigues et du jeu de chien et chat qu’ont mené Karadec et Morgane… Mais j’ai vraiment regretté le tournant très glauque qu’ont pris certains épisodes. Ce n’est plus une série familiale à regarder avec des minots de 12 ans.

L’épisode final m’a choqué par sa violence ordinaire et banalisée. Le personnage du père de Morgane, Serge, est vraiment un affreux jojo toxique… Les acteurs sont toujours aussi bons et les scénaristes ont réussi avec beaucoup de subtilité à montrer les difficultés des personnes HPI à vivre des relations sentimentales et amicales paisibles.

A l’ombre des magnolias, saison 3, Netflix

SWEET MAGNOLIAS Copyright ELIZA MORSE/NETFLIX

Quelle déception cette saison. Alors que la saisons 1 et 2 avaient été des bons moments de détente avec des réflexions intéressantes sur l’amitié et les choix de vie, la saison 3 est un véritable naufrage en règle. Les dialogues sont vraiment nuls, on dirait des tirades de manuels de développement personnel à la noix.

Tous les personnages sont affligeants, seuls Maddie et son fils Tyler s’en sortent à peu près. Mais rien de bien intéressant ne leur arrive pendant cette saison. Seul le personnage de la harpie blonde qui revient en ville donne un peu de piquant à l’intrigue. Et encore, on s’ennuie ferme à Serenity cet été.

Les vieux fourneaux et sa suite : Bons pour l’asile avec Eddy Mitchell, Alice Pol, Myriam Boyer, Pierre Richard… adapté de la BD à succès éponyme publiée par Le Lombard.

Deux comédies bien agréables et divertissantes que nous avons regardé en couple. L’histoire est toute simple mais elle fonctionne. Mimille, Antoine et Pierrot sont trois septuagénaires, amis depuis l’enfance dans un village du Tarn et Garonne.

Ils ont milité ensemble comme syndicalistes contre Garan-Servier, l’industriel du coin. J’ai bien aimé que ces comédies mettent en scène des seniors (j’avais écrit un article sur La révolte des vieux en mars dernier) et que ça se passe à la campagne.

Le deuxième opus était très touchant quand les migrants témoignent de ce qu’ils ont vécu dans la salle des fêtes du village. Coup de coeur pour le jeu de Pierre Richard qui va bientôt fêter ses 90 ans. J’ai hâte de voir Madame Mills où il joue une sorte de Madame Doubtfire

Les cyclades avec Olivia Côte, Laure Calamy, Kristin Scott-Thomas

Ce film a été la bonne surprise de début d’été. Il raconte les retrouvailles entre deux copines de collège : Blandine et Magalie au moins vingt-cinq ans plus tard. Blandine a été larguée par son mari brutalement et son fils retrouve son amie d’enfance pour qu’elles partent ensemble en vacances sur une île en Grèce.

Il y avait de bonnes raisons pour qu’elles se perdent de vue. Ce voyage initiatique va les aider à sortir de leur zone de confort ou de leur zone d’excès pour retrouver le chemin de l’amitié. Un très bon duo de comédiennes complété par Kristin Scott Thomas qui joue une baba cool déjantée mais touchante.

Wahou de et avec Bruno Podalydès, Karin Viard, Eddy Mitchell, Sabine Azéma…

Peu médiatisé, la bande annonce du film a plu à mon mari (ouf!) avec qui on aime bien regarder les émissions sur l’immobilier de Stéphane Plaza sur M6. Cette comédie sociale raconte deux agents immobiliers dans le coin de Bougival qui tentent de vendre une belle meunière, piscinable, à proximité directe avec le RER.

Ainsi qu’un appartement T3 tout neuf, sans âme, dans une résidence moderne située dans le triangle d’or de Bougival. La galerie de personnages qui vont visiter les deux biens est savoureuse. C’est à la fois drôle, émouvant, cocasse avec des références à Dupont et Dupond bien trouvées. Mention spéciale au couple Azéma/ Mitchell qui crève l’écran !

Marry me avec Jennifer Lopez et Owen Wilson, comédie familiale sur Netflix

Deux stars internationales : Kat et Bastian, un couple latino surmédiatisé a la très mauvaise idée de s’unir devant leurs réseaux sociaux pendant un clip où la mariée est tout sauf décente : le body nude c’est vraiment le comble de la vulgarité même avec des joyaux byzantins.

Le fiancé est pris en flagrant délit de cocufiage en direct, Jennifer euh Kat doit se rabattre à la hâte sur Charlie, un professeur de maths, très circonspect face à cette vaste mascarade médiatique. Il a eu la mauvaise idée de tenir une pancarte Marry me alors que Jennifer encaissait le coup sur scène. Ils vont jouer le jeu pendant plusieurs mois et apprendre à se connaître.

Ce n’est pas le film de l’année mais j’ai bien aimé cette esquisse de réflexion sur la notion de vie privée et de normalité face aux réseaux sociaux, particulièrement pour les ados qui verront ce film.

J’aimerai tant que… Jodi Picoult, Actes Sud, mai 2023

J’avais beaucoup aimé le style fluide et sensible de Jodie Picoult dans Mille petits riens. Ce nouveau roman est une belle carte postale des Galapagos vécue par une new-yorkaise trentenaire. Elle et son chéri Finn, qui est chirurgien devaient s’envoler pour ce paradis alors que la pandémie de covid-19, cette chose mal identifiée fait son entrée fracassante dans leur vie… Un roman déroutant qui parle des ruminations de notre cerveau…

Un jeudi saveur chocolat, éditions Nami

Je suis une grande fan des éditions Nami depuis que j’ai découvert Bienvenue à la charmante pension… mais je connaissais très mal la littérature japonaise. J’ai beaucoup été touchée par ce recueil de nouvelles qui met en scène une douzaine de personnes. Ils gravitent entre Tockyo et Sydney. C’est un roman très contemporain qui décrit une société japonaise très codifiée et marquée par ses traditions ancestrales.

Loin d’Alexis Michalik, Albin Michel

J’ai adoré ce roman d’aventures qui réunit un frère et une sœur : Antoine et Anna accompagné de leur ami d’enfance, Laurent à la recherche de leur père. Le seul indice qu’il leur ai laissé est une vague carte postale envoyée depuis un manoir en Autriche. J’ai été vite happée par cette quête filiale bien écrite. Elle va les mener aux quatre coins de l’Europe, voire même plus loin… Certains chapitres sont vraiment tirés par les cheveux mais c’est une histoire attachante portée par des personnages entiers. Un bon roman d’été !

Successions, Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, Albin Michel

Enfin, je termine cette sélection d’été avec un essai sociologique un peu people et politique comme je les aime. Ecrit par deux brillantes journalistes du Monde, il retrace une douzaine de destins familiaux.

Ce sont sans doute les plus riches industriels de France : les familles Bouygues, Bolloré, Seydoux, Peugeot, Arnault qui racontent comment ils ont reçu et comment ils comptent transmettre leur héritage patrimonial à leurs enfants. J’ai beaucoup aimé l’aspect psychologique de cet essai. Je m’étais régalée de lire la saga familiale des Hallyday dans le livre Ils se sont tant aimés de Léna Lutaud, également chez Albin Michel.

Retrouvez-ici mes précédents articles dans le blog :

-Hommage à Jane Birkin, meilleure ambassadrice de la poésie de Serge Gainsbourg

Week-end familial au Crotoy pour le 14 juillet

Séries

Se détendre en Californie grâce aux séries Netflix…

Cet été, je me suis régalée avec deux séries Netflix dont j’attendais la suite avec impatience : Virgin river saison 4 et Never I ever saison 3. Malgré quelques longueurs, j’ai passé un bon moment de détente cet été, excellent échappatoire face à la canicule.

Regarder Virgin River sous un bon plaid avec un petit chocolat quand l’été finit…

La saison 3 m’avait moyennement emballée. Cette histoire d’embryons congelés, fruits du couple de Mel et de son mari décédé me paraissait totalement déjantée. Cela pose des questions déontologiques sur le plan éthique et dans le processus de deuil.

Copyright Netflix

Heureusement, tout rentre dans l’ordre au fil de la saison 4 et d’autres thématiques sont abordées : la rédemption dans le couple de Bree et Brady, la vulnérabilité de Hope après un accident de voiture, le stress post-traumatique des vétérans d’Afghanistan…

Tous les acteurs jouent bien même ceux qui m’énervent un peu avec leurs bons sentiments et leur patriotisme. Cette saison était passionnante à suivre avec de nombreux rebondissements et bien entendu deux bons vieux cliffhangers pour le prix d’un…

J’aime beaucoup cette série pour les beaux paysages naturels de cette série censée se dérouler dans la Californie montagneuse mais qui a été tournée au Canada… J’aime bien les terrasses de leurs petits chalets cocooning et particulièrement le personnage de Mel. Elle est attachante, authentique à mille lieux de l’héroïne inexpressive et un peu distante de la série Chesapeake shores.

Autre série contemporaine qui se déroule également en Californie, Never I ever. J’aime bien Mel mais encore Devi, la jeune lycéenne d’origine indienne, complètement barrée. Elle est drôle, d’un tempérament primesautier qui me parle beaucoup… Bon, elle fait un peu trop valser ses petits copains avec ses sautes d’humeur et ses doutes.

Se bidonner avec Trent, Eleanor, Ben, Paxton, Devi… dans Never I ever

J’aime beaucoup les scènes où on la voit en entretien thérapeutique avec sa thérapeute. Devi a seize ans, elle vient d’une famille indienne fidèle à ses traditions.

Son papa est mort brutalement alors qu’il était dans la fleur de l’âge, d’une crise cardiaque pendant un récital de musique à son lycée. C’est une série à la fois drôle et profonde qui parle du deuil, de l’engagement.

Copyright Netflix

La saison 3 parle beaucoup de leur orientation universitaire. Ils se mettent une sacrée pression pour la suite à l’image de Ben mais aussi de Paxton. C’est de loin mon personnage préféré. L’épisode où il présente des excuses à chacune de ses ex qu’il a ghosté est savoureux.

C’est lui qui évolue le plus vite alors que Devi dégringole et papillonne sur le plan sentimental. Ce sont ses doutes qui font le sel de cette série.

La relation avec sa maman évolue positivement. Sa mère était vraiment tyrannique avec elle dans la première saison. Sans vouloir spoiler la fin de la série, mère et fille vont faire preuve de solidarité quand une nouvelle amie qui n’avait pas de si bonnes intentions que ça, va cataloguer Devi dans la case « fille à problèmes ».

J’aime cette série pour ses démonstrations d’amitié, d’amour et de solidarité entre les personnages.

Dans les temps actuels, cela ne fait pas de mal…

Retrouvez-ici mes précédents articles sur mes séries Netflix préférées :

Un hymne à l’amitié envers et contre tout : Toujours là pour toi

-Grace et Frankie, les seniors crèvent l’écran

Charlie monte le son ! Un baby-sitter moderne pour recadrer une petite fille désœuvrée

Séries

Cocorico, enfin une série TF1 qui envoie du lourd en misant sur la finesse psychologique : HPI

C’est ma collègue Coraline avec qui je partage quelques coups de coeur Netflix cet hiver (L’agence, Inventing Anna), qui m’a fait découvrir HPI. Autant vous dire que les séries policières sur TF1, ce n’est pas mon truc.

Je suivais bien Capitaine Marleau sur France 3 mais je me suis un peu lassée car à forces, elle devenait de moins en moins finaude avec sa chapka. On pourrait dire que Morgane est une vague cousine de Capitaine Marleau. Elle aussi vient du Nord de la France.

Elle travaille comme femme de ménage au commissariat de Lille alors qu’elle déteste la police. Ses capacités hors normes vont changer sa vie.

Elle va rejoindre l’équipe du commandant Karadec et ses lieutenants Daphné et Gilles pour résoudre des cold case sous l’autorité de la commissaire Céline Hazan (j’ai découvert l’actrice très talentueuse Marie Denarnaud).

C’est elle qui va donner sa chance à Morgane alors qu’elle ne faisait pas l’unanimité. Le duo que forme Morgane avec Karadec qu’elle surnomme Super-poulet est savoureux. Même s’ils se cherchent comme chien et chat, ils savent former une équipe efficace.

Pourquoi cette comédie policière rend hommage à l’humanité de la police ?

Je l’avais déja remarqué avec Lupin cette année mais cela fait du bien ces séries où les policiers sont valorisés. Cela change de cette actualité bien morose.

Dans HPI, la police judiciaire de Lille a l’humilité d’engager une fille du peuple qui n’a pas fait des tonnes d’études, qui a trois enfants à élever car ils ont reconnu ses capacités intellectuelles à résoudre les enquêtes les plus difficiles.

Cette série se déroule à Lille, car Paris n’a pas le monopôle des séries à succès. Par un raccourci bien hasardeux, je pense que cette série peut réunir aussi bien les gilets jaunes que les électeurs d’Emmanuel Macron.

© PHILIPPE LE ROUX / SEPTEMBRE PRODUCTION / ITINERAIRE PRODUCTIONS / TF1

Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou réussissent ce tour de force car la gouaille est au rendez-vous. Chapeau à Audrey Fleurot qui porte cette série à bout de bras. Elle est tour à tour pénible, désopilante, sérieuse et sait signifier à Karadec quand il a manqué de tact avec l’entourage du macchabée pour annoncer les mauvaises nouvelles.

Le succès de cette série repose sur cette attention portée à la psychologie de chacun, les émotions les plus fortes et les plus subtiles. Il y a des petites pastilles humoristiques sous formes de mêmes et d’anecdotes scientifiques pour expliquer des concepts ou des expressions populaires comme le jeu Colin Maillard. On apprend des choses avec HPI.

J’ai particulièrement aimé la manière astucieuse que les scénaristes ont choisi pour montrer le volcan émotionnel qui se passe dans la tête de Morgane quand elle réalise les sentiments amoureux qu’elle ressent pour Super-Poulet.

Enfin, chaque épisode de 52 minutes pour résoudre une enquête criminelle est passionnant car il contient de nombreux rebondissements et s’attache à étudier la psychologie des différents suspects en fonction des bouleversements sociétaux qu’ils vivent : la vétérinaire bien sous tous rapports qui trafique des animaux sauvages, le père de famille ultra à ses heures perdues…

Les scènes de garde à vue avec le commandant Karadec sont mes préférées. J’aime beaucoup cet acteur qui joue souvent les princes charmants dans Joséphine ou Mince alors….

Je vous recommande donc cette série TFI qui est une vraie réussite tant dans les dialogues que dans le jeu des comédiens. Audrey Fleurot s’est particulièrement investie dans ce rôle et cela se voit.

J’avoue que ses tenues hautes en couleur m’ont souvent donné des sueurs froides (les énormes créoles torsadées étaient éprouvantes) mais on s’attache beaucoup à Morgane…

Maintenant que je me suis mise aux séries policières, je suis en train de lire deux romans passionnants : Angie et Souviens toi de septembre de Marie-Aude et Lorris Murail, collection Medium+, Ecole des loisirs.

Angie est une petite fille de 12 ans qui va aider le commissaire Maupetit, policier aux Stups au Havre. Elle a une répartie et une fraicheur d’esprit qui ressemble beaucoup à celle de Morgane…

Retrouvez-ici mes nombreux coups de cœur séries :

Toujours là pour toi, l’amitié face aux familles dysfonctionnelles

-Mes premières fois, une série beaucoup plus profonde qu’elle n’en a l’air

Découvrir un chef d’œuvre de la littérature grâce à Netflix : Rebecca

Romans·Séries

Trois coups de cœur séries et romans qui m’aident à attendre le printemps en février

Cette année particulièrement, j’ai vraiment hâte que l’hiver se termine, qu’on jette aux oubliettes nos masques et que le printemps reprenne tous ses droits. L’an dernier, la météo nous a bien arnaqué avec un printemps lamentable et un été passé inaperçu.

D’ici là, j’hiberne comme une vieille ourse sous ma couette avec de bonnes séries et de bons livres en attendant que mon balcon soit prêt pour de longues soirées à siroter des citronnades en contemplant les couchers de soleil avec mon mari. Tout un programme à venir !

Je me rends compte que mes collègues de bureau ont regardé les mêmes séries Netflix que moi en février, signe que c’était des bons moments de détente à partager avec vous sur ce blog !

A l’ombre des magnolias, saison 2 sur Netflix.

J’ai un peu honte d’avouer que j’ai compté les jours jusqu’à la diffusion de la saison 2 le 4 février alors que je n’avais pas été tendre avec la saison 1 ici même ! Ah ces bons vieux cliffhangers, ils vous donnent envie de replonger la cuillère dans le pot de Nutella même quand vous êtes pas mal écœurée.

Alors je persiste, ce n’est pas à la hauteur de Call the midwife, The crown, Mes premières fois et Atypical. Mais c’est une petite série qui fait le job malgré ses longueurs dans les dialogues ou ces postures chrétiennes un peu trop identitaires.

J’aime suivre l’évolution de la vie de ces trois femmes, au fil de leurs soirées cocktails avec leurs tenues inspirantes pour Maddy et Helen, leurs intérieurs à la mode. C’est une vision un peu idéale de la petite ville du Sud des Etats-Unis, où racisme et délinquance semblent ne pas exister.

Comme dans la première saison, les adolescents de cette série ont l’air plus matures sentimentalement que leurs parents.

Cette série montre des quadragénaires un peu blasées par leurs expériences conjugales bancales, elles rejettent les engagements sentimentaux au profit d’expériences ludiques et inédites tout en restant fleur bleue.

Mention spéciale au grand benêt qui sème des enfants partout dans la petite ville de Serenity. Cet épisode m’a vraiment sidéré, c’est l’un des grands points forts de cette saison. On aurait dit que la chanson Papaoutai de Stromae a été écrite pour lui.

Etre père est bien évidemment le thème central de cette deuxième saison, l’envie de maternité d’Helen l’illustre à la perfection. J’ai aussi bien aimé que la série développe la seconde chance que se donne le couple de Dana Sue et Ronnie. Cette chef cuistot est loin d’être un personnage que j’affectionne, la carapace qu’elle s’est forgée la rend assez antipathique. Mais ce revirement de situation est assez intéressant à suivre.

A l’ombre des magnolias est une adaptation littéraire d’une série de romans Arlequin où l’héroïne, Maddy, mère de famille admirable a une sacrée différence d’âge avec le coach Maddox, dixit Joëlle, mon homologue séries de filles. Pas sûr que j’aurais lu la série de romans tout de même.

Une fois A l’ombre des magnolias terminée, j’étais fort dépourvue. Heureusement, Netflix a fait jouer son redoutable algorithme avec Inventing Anna.

Au début, j’ai cru que c’était un documentaire (le générique me fait vaguement penser à la Joconde, va savoir pourquoi). J’avais lu l’histoire de cette fille, Anna Sorokin dans Elle dans quelques années. L’article décrivait bien le culot avec lequel elle avait arnaqué une bonne partie du gotha new-yorkais en devenant une amie bien fuyante quand il s’agissait de régler la note.

C’est une fiction librement adaptée d’une histoire vraie (c’est même mis en avant dans le générique à chaque épisode) en dix épisodes très bien structurés et tous aussi passionnants les uns que les autres. C’est une sacrée réussite tant les portraits psychologiques des personnages sont complexes et intéressants. Palme d’or à cette fameuse Anna qui fait froid dans le dos dans les trois premiers épisodes.

Elle se comporte vraiment mal avec Vivian, cette journaliste new-yorkaise qui s’intéresse à son histoire avec humanité mais aussi intérêt : avoir cet entretien exclusif lui permettrait de relancer sa carrière. C’est Vivian et Todd, l’avocat chargé de la défense d’Anna qui tiennent le beau rôle dans cette histoire.

Vivian est entourée d’une équipe de vieux routards de la presse qui vont lui donner un sacré coup de main. C’est cet hommage au journalisme d’investigation qui m’a plu dans cette série car les selfies d’une mondaine sur Instagram, ça va bien cinq minutes.

Copyright Nicole Rivelli/Netflix

C’est une série de grande qualité, très bien rythmée avec des retournements de situations passionnants. La roue tourne et les relations deviennent plus profondes quand Todd et Vivian prennent cette casse-pied de première sous leurs ailes. Car sous ses grands airs, c’est une gamine qui va se retrouver en prison une grande partie de sa vie, totalement abandonnée par ses parents restés en Allemagne.

J’ai été marquée par la scène où Todd fait la leçon à sa femme qui ne connait que le luxe et la vie facilitée par des parents présents dans son appartement de dingue à New-York : son dressing donne le vertige…

Cela a résonné avec l’une de mes lectures du mois : La villa aux étoffes, contribution de ma collègue Marine à notre future boite à livres au bureau qui verra bientôt le jour.

Malgré ses similitudes évidentes avec la série anglaise Downton Abbey, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman car il était bien écrit. Il réussit à montrer les rapports sociaux entre une jeune aristocrate et sa femme de chambre.

Elles ont parfois le même âge, imaginent comment elles pourraient devenir amies sans réaliser l’abyme sociétal qui les sépare.

Ce roman parvient à décrire ce thème incontournable de rapports sociaux entre maîtres et domestiques par des mots bien choisis, là où la série a moins de facilités sur grand écran. J’aimé que ce livre soit un gros pavé avec des rebondissements. Le fait que l’histoire se passe dans une usine de tissus en Allemagne juste avant la première guerre mondiale était un bon prétexte pour donner de la profondeur au récit.

La petite échappée dans le Montmartre des avants-gardes en 1914 à Paris m’a beaucoup plu même si c’était un peu tiré par les cheveux. Le personnage de Katharina, la plus jeune des filles de la famille est passionnant. On a envie de la secouer comme un prunier pour lui dire « Mais reviens sur terre, rends toi compte de la situation dans laquelle tu te mets au lieu de rêvasser à ce point ».

La sœur ainée, Elisabeth, est totalement aigrie car la nature ne l’a pas dotée du même physique et donc elle est dans le contrôle permanent pour ne pas perdre la face. Un roman un peu profond sur le plan psychologique et me voila ravie !

Je ne sais pas encore si je lirai la suite (c’est un peu des romans à l’eau de rose quand même malgré la dimension historique). Il y a trois autres tomes à lire en attendant la sortie du second volet de Downton Abbey.

Lire la suite de La villa aux étoffes sera toujours une meilleure détente que le roman La colline aux esclaves édité par Charleston. Ce roman qui raconte les pulsions meurtrières des maîtres sur leurs esclaves noirs quand ils avaient un pet de travers m’a donné des cauchemars. J’ai vite abandonné cette lecture même si la force des mots pour traduire l’horreur m’a épatée.

https://www.youtube.com/watch?v=FNA23IdAIzw

D’autres romans et séries que je vous conseille dans le blog pour attendre l’arrivée du printemps :

– Mes dix meilleures pépites trouvées sur Netflix

– Un roman aussi dépaysant qu’un trajet en Eurostar pour se retrouver dans le Sussex sur les traces d’un major anglais

Tout un été avec les personnages de Mitch Albom