Musique·Sociologie

Toute la musique que j’aime : Les boys band entre gloire et oubli

J’aime beaucoup cette rubrique de mon blog : Toute la musique que j’aime. La chanson française a beaucoup d’importance dans ma vie. Elle me redonne du fouet quand je déprime et elle conduit beaucoup de mes souvenirs personnels.

Je connais les paroles par coeur et j’aime analyser pourquoi une chanson est iconique sur des décennies : quelles émotions elle procure et quel message elle transmet.

Le dernier article en date était consacré aux chansons intemporelles de Joe Dassin, il était temps de vous parler des chansons de mon adolescence dans les années 1990.

L’album D’eux, ma madeleine de Proust de la chanson française

L’année de mes huit ans en 1995, j’ai reçu à Noël le cd iconique de Céline Dion que je ne connaissais pas du tout : D’eux composé par notre Jean-Jacques Goldmann national (un record : quatre millions de ventes en France). On peut dire que le disque est rayé car j’en ai passé des heures dans mon salon à imaginer des chorégraphies alambiquées des chansons de Céline avec ma brosse à cheveux en guise de micro. Puis j’ai découvert la chanson Je te donne, reprise par les World ‘ s appart, un boys band anglais entre 1995 et 1998.

La mode des boys band dans la cour de l’école : suivre le mouvement comme tout le monde mais sans passion, ni hystérie.

Je n’étais pas très fan des boys band, enfin pas au point d’afficher des posters de OK magazine dans ma chambre mais mon père m’a emmené voir le spectacle de ces garçons anglais (rien à voir avec les Beatles) parce que j’avais un bon bulletin (c’était assez rare à l’époque, le bon bulletin). J’avais bien aimé leur show mais leur final en caleçons ornés du drapeau de l’Union Jack m’avait vraiment paru ridicule.

Avec mes copines de classe en primaire, on aimait beaucoup plus les Spice Girls et leur fameux Girl power dont on ne comprenait pas grand chose. D’ailleurs, mes cousins marseillais se moquaient quand même un peu de moi pour mon goût pour les Spice Girls.

Ce groupe de filles était un vrai produit marketing de l’industrie musicale mondialisée mais leurs chansons étaient divertissantes (je n’ai absolument rien retenu de leurs paroles). J’ai eu plaisir à les retrouver lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres en 2012 et à travers le documentaire consacré à David Beckham, le fameux mari de Posh !

Les boys band, produit marketing des industries de la musique ?

En 2025, nous fêtons les trente ans des boys bands et en toute franchise, le bilan n’est pas bien reluisant. Dans cette rubrique Toute la musique que j’aime, j’apprécie de mettre en valeur l’univers d’un artiste , le tournant que sa carrière a pris à force d’efforts colossaux à l’instar de Charles Aznavour qui a failli abandonner le métier…

Certaines de leurs chansons deviennent iconiques et marquent leur époque pour leur poésie, les émotions qu’elles suscitent….Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Joe Dassin, Henri Salvador ont eu de belles carrières d’un demi-siècle.

Les boys band, c’est un vide créatif intersidéral. Un feu de paille qui a duré trois ans, balayé par France 98 où les chanteurs ont été vite remplacés par les footballeurs, les nouveaux héros collectifs. Les boys band annonçaient les candidats de télé-réalité type Loft story, Star Academy que l’on jugeait sur leur physique avant tout.

Pourtant, l’ascension des 2be 3 est une jolie histoire. Adel, Filip et Franck consistaient une vraie bande de copains authentiques. Ils ont montré un visage positif de leur banlieue de Longjumeau avec leurs copains de lycée qui dansaient du hip-hop en arrière plan quand la télévision est venue chez eux les découvrir.

Cependant, c’est plutôt le positionnement des labels de musique qui est critiquable. Chaque label a monté son boys band : Alliage, 2be3, Gsquad avec des arguments vraiment très sexistes : exhiber des jeunes hommes musclés torses nus pour faire hurler d’hystérie les jeunes adolescentes et ainsi remplir les zéniths de l’Hexagone. La machine à cash était lancé au détriment du projet artistique de chacun. Heureusement, certains d’entre eux pourront prendre leur revanche avec la tournée Back to 1990 comme le groupe de filles L5 ou Lorie qui fait la tournée des zéniths vingt ans plus tard. Elle est invitée sur tous les plateaux télé alors que son label lui a signifié qu’elle était has been.

Etre un artiste pour soi-même

Le retour de boomerang sera violent pour chacun de ces garçons une fois l’euphorie retombée. On les cataloguera vite de has been, ils tomberont dans l’oubli et la moquerie. Steven, l’un des membres du groupe Alliage l’a d’ailleurs raconté à Mireille Dumas dans son émission de confessions. Cette notoriété soudaine qui s’éteint à toute vitesse a été très déstabilisante à vivre pour lui comme pour d’autres, heureusement il a trouvé du sens dans la foi en Jésus.

Alors oui, on fredonne Partir un jour sans retour… mais les paroles des chansons des boys band sont vraiment tombées dans l’oubli alors que Mistral gagnant ou Foule sentimentale sont imprimées dans nos cœurs. Le but de cet article n’était pas du tout de mépriser les boys band mais de mettre en lumière la vanité des industries musicales qui ont privilégié l’argent au mépris du talent artistique.

D’ailleurs, Charly et Lulu de l’émission Le hit machine sur M6 ont autant de succès que les boys band avec leurs parodies aux paroles gentiment moqueuses.



Bulgarie·Musique

Sylvie Vartan, l’âme slave qui a conquis la France depuis 60 ans.

Récemment, la chanteuse Sylvie Vartan a organisé son dernier tour de chant à travers une grande tournée nationale pour fêter soixante ans de carrière internationale. Elle prend sa retraite artistique à 80 ans.

C’est un peu injuste qu’on ne retienne surtout son statut de petite fiancée puis épouse de Johnny Hallyday alors qu’elle a vécu une belle carrière internationale avec des chansons marquants des générations.

Bien évidemment, j’ai regardé beaucoup d’émissions de variétés avec ma grand-mère. Pendant mon adolescence, j’étais sidérée de voir ses images d’archives où Johnny et Sylvie étaient assaillis par les photographes pendant leur mariage à Loconville dans le Vexin en 1964.

J’ai découvert que Sylvie Vartan avait vendu à travers le monde plus de 40 millions d’albums en chantant aux Etats-Unis mais aussi en Italie, au Japon… Elle a partagé l’affiche de l’Olympia avec les Beatles pendant trois semaines en 1964. Elle s’est exercée aux techniques américaines à Las Vegas et à New York. Elle a même épousé un grand producteur américain Tony Scotti en 1984.

Droits réservés Popperfoto / Getty

L’héritage musical d’une légende française

Lors de son dernier concert au palais des congrès de Paris en janvier 2024, elle a chanté vingt-deux chansons devant 4000 personnes. Dont ses tubes les plus connus : La plus belle pour aller danser écrite par Aznavour en 1964, Comme un garçon, Qu’est ce qui fait pleurer les blondes ? et bien sûr La Maritza écrite pour elle en 1968.

La Maritza, c’est ma rivière
Comme la Seine est la tienne
Mais il n’y a que mon père
Maintenant qui s’en souvienne
Quelquefois

De mes dix premières années
Il ne me reste plus rien
Pas la plus pauvre poupée
Plus rien qu’un petit refrain
D’autrefois

Une star iconique sur Tik tok avec sa chanson autobiographique : La Maritza.

Les Vartan sont une famille assez privilégiée dont le papa est attaché de presse à l’ambassade de France à Sofia. Il est d’origine arménienne, la mère de Sylvie est hongroise. Quand le régime communiste se met en place dans les années 1950, la famille perd sa maison puis décide d’émigrer en France en fuyant la Bulgarie. La légende dit que la famille a voyagé à bord de l’Orient express en 1952. Sylvie Vartan a une place privilégiée dans un article précédent de mon blog consacré à ces célébrités bulgares qui cartonnent en France.

Sylvie Vartan a un frère musicien Eddie qui va lui présenter les copains du Golf Drouot : Eddie Mitchell, Jacques Dutronc et un certain Johnny Hallyday…. Elle arrête ses études au lycée pour débuter une fulgurante carrière en 1961.

En 1968, elle interprète cette chanson : La Maritza qui séduit les Français car elle parle des racines d’une artiste dans un pays européen à la fois proche et lointain. Mon mari est bulgare alors forcément je suis sensible à cette chanson…

Dernièrement, j’ai regardé l’émission La Boite à secrets où David Hallyday était invité sur France 3. Il est un formidable hériter artistique des chansons de ses parents comme Sang pour sang qu’il a composé. C’est l’une des familles les plus talentueuses de la chanson française, chacune de leurs chansons ont une place privilégiée dans le coeur des Français.

Bien entendu que j’écrirai un article sur Johnny Hallyday car sa vie sera bientôt adaptée au cinéma en 2026. Mais à quand un biopic consacré à Sylvie ?

Je suis en train de lire un chouette roman autobiographique : Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan qui va être adapté au cinéma en avril prochain avec Leïla Bekhti dans le rôle de la mère juive et Jonathan Cohen qui joue Roland Perez.

C’est l’histoire d’un petit garçon couvé par sa maman. Il oublie son pied bot grâce à son admiration sans bornes pour une petite chanteuse yéyé : Sylvie Vartan.

Et vous quelle est votre chanson préférée de Sylvie Vartan ?

Retrouvez les précédents articles de la rubrique Toute la musique que j’aime :

-Monsieur Aznavour, ses amis, ses amours, ses emmerdes dans un biopic très romanesque.

Hommage à Jane Birkin, la plus belle ambassadrice de la poésie de Gainsbourg

-Pagny raconté par Florent : une biographie sensible et authentique.

Musique·Sociologie

Eblouie par le phénomène Taylor Swift sans connaître une seule de ses chansons…

Ce printemps au festival du livre de Paris, j’ai été attirée par le stand des éditions Fleurus et sa collection young adult Anthelion.

Il s’agit d’un nouveau label destiné à la génération Z (Livres Hebdo du 4 mars 2024) qui inaugure sa ligne éditoriale avec trois ouvrages dédiés à Taylor Swift : un beau livre de ses plus belles tenues, un livre de coloriages et de jeux ainsi qu’un guide.

Les éditions Fleurus ont su capter l’engouement de milliers de jeunes filles qui s’échangent des bracelets d’amitié à la Défense et viennent avec leurs plus belles tenues pailletées, santiags inclues.

Moi même, je suis allée acheter des perles avec des lettres chez Sostrene Grene pour faire un bracelet d’amitié pour la maîtresse de maternelle de ma fille pour le cadeau de fin d’année.

Un mois plus tard, Tay-tay subjuguait Paris et la France avec une série de concerts somptueux.

Des shows qui duraient plus de 3 heures avec plus de 46 chansons issus de ses onze albums. Les places de concert sont onéreuses mais bien moins chères qu’aux Etats-Unis puisque 20% du public étaient ses compatriotes.

Son triomphe avec le Eras tour est le fruit de longues années de travail, ponctuées d’échecs. En 2011, elle n’avait pas rempli le Zénith de Paris. La force des réseaux sociaux est indéniable, ils ont crée une véritable communauté planétaire autour de ses chansons.

Mais le raz de marée Taylor Swift s’explique aussi par son professionnalisme et son talent inouï : c’est une véritable musicienne qui compose elle même ses textes et ses mélodies. Elle parcourt les Etats-Unis depuis ses douze ans avec sa petite guitare Gibson (ils ont d’ailleurs crée toute une gamme très féminine autour de son nom). Elle a même convaincu ses parents de venir vivre à Nashville, la capitale du country à ses seize ans.

Taylor Swift lors de sa tournée The Eras Tour à Inglewood, Californie. – Michael Tran / AFP

Pour moi Taylor Swift est l’héritière de Johnny Cash et d’Elvis Priestley. J’ai bien envie d’aller visiter Nashville un jour. Le country est vraiment un symbole de l’identité américaine. J’aime énormément le nouveau titre de Beyoncé : Texas Hold’ em dans l’album Cowboy Carter.

Il y a d’ailleurs une grande solidarité féminine entre Beyoncé et Taylor Swift. En 2009, lors d’une remise des prix, Beyoncé a invité Taylor Swift à finir son discours de remerciements interrompu l’année précédente par un rappeur tout à fait indélicat.

Je vous recommande le documentaire Miss americana sur Netflix qui détaille le parcours de Taylor Swift depuis son adolescence avec des images d’archives. Elle retrouve ses journaux intimes où elle y confiait ses rêves de devenir artiste. On la voit en compagnie de sa mère, son chat dans son jet privé…

Les moments les plus intéressants de ce documentaire sont ceux dans son studio d’enregistrement. Avec son parolier, elle compose ses chansons. Je connais toujours pas les tubes de Taylor Swift comme je connais Flowers de Miley Cyrus ou Run the world de Beyoncé

Mais grâce à ce documentaire, j’ai compris combien les jeunes filles du monde entier peuvent s’identifier aux paroles profondes et introspectives de cette musicienne de talent. Elle sait capter les rêves et les défis de milliers de femmes de sa génération.

Enfin, j’aime énormément les biopics d’artistes pour voir les coulisses de leurs carrières, comment une de leurs chansons a constitué un tournant dans leurs vies. Je vous recommande le film Walk the line. Il retrace la vie de June Carter et Johnny Cash, deux grandes célébrités country de Nashville.

Rappelons que Taylor Swift est une artiste qui a su se renouveler et bâtir une carrière extraordinaire. Elle a même dépassé les records des Beatles et de Michael Jackson. On a critiqué sa jeunesse, elle a été humiliée publiquement par les journalistes sur ses relations sentimentales, ses positions politiques … et pourtant elle domine l’industrie musicale mondiale.

©AFP – CHRIS DELMAS

C’est une industrie qui porte aux nues les chanteuses mais qui ne leur fait pas de cadeaux quand elles doutent ou traversent une mauvaise passe. J’ai lu l’autobiographie de Britney Spears, La femme en moi de JC Lattes. Elle a pris sa retraite à quarante ans, écœurée par cette industrie et une famille dysfonctionnelle qui l’enfonce plus dans ses problèmes de santé mentale que de la soutenir.

A travers ce documentaire, j’ai trouvé que Taylor Swift avait un sacré mental pour vivre cette notoriété envahissante qui ne doit pas être géniale tous les jours. Elle confesse avoir des troubles alimentaires et cesser de manger quand on l’a prend trop souvent en photo et que les médias font des projections idiotes sur sa silhouette.

Quel sera l’avenir de Taylor Swift ? Est ce qu’elle continuera à parcourir le monde avec des shows si exigeants? Dans un extrait du documentaire Miss Americana, elle parle avec une de ses amies d’enfance de la maternité d’une copine à elles. Taylor Swift a organisé sa vie autour des concerts comme elle l’indique dans Paris Match du 16 au 22 mai 2024.

Est ce qu’un jour la vie de scène sera toujours aussi exaltante ?.

Dans ce blog, j’ai pensé à une rubrique qui me tient beaucoup à coeur : Toute la musique que j’aime pour décrire les univers des artistes que j’aime et pourquoi ils sont connus dans le monde entier.

-Hommage à Jane Birkin, la meilleure ambassadrice de la poésie de Serge Gainsbourg

Stromae en dix coups d’éclats

-Pagny raconté par Florent

Expos·Musique

Hommage à Jane Birkin, meilleure ambassadrice de la poésie de Serge Gainsbourg

Je suis une enfant des années 1990 et quand j’étais petite, je me rappelai de Jane Birkin qui chantait La gadoue avec un délicieux accent anglais, plaisant pour les enfants.

Il y avait une blague un peu nulle sur sa petite poitrine qui circulait :  » des œufs sur le plat comme Jane Birkin »…

Mes parents n’étaient pas des grands fans de Serge Gainsbourg mais ils appréciaient sa poésie comme tout le monde. Ses chansons font partie du patrimoine culturel français et on regardait avec plaisir les images d’archives des émissions de variétés chez Drucker ou dans l’émission d’Arthur Les enfants de la télé.

Mais dernièrement avec #Metoo, l’étoile de Gainsbourg a pâli. Ses grossièretés envers la regrettée Whitney Houston ne font plus rire, elles sont même gênantes.

Jane Birkin vient de nous quitter et bon nombre de médias féministes s’offusquent qu’on la réduise à un statut de muse de Gainsbourg, qu’on ne montre que ses photos de jeunesse pour illustrer sa beauté…

Gala était la muse de Salvator Dali, Fernande Olivier celle de Picasso… Jane Birkin était une artiste complète qui a su mettre en valeur la poésie des textes de Serge Gainsbourg. Ils étaient un vrai duo artistique.

La preuve, elle a continué de composer d’autres chansons après sa mort en 1991. Elle a eu une très belle carrière internationale alors qu’elle était bien malade.

Jane Birkin était aussi une femme engagée, un excellente comédienne sachant jouer aussi bien la comédie que le drame classique. Et puis elle a eu trois filles qui excellent toutes les trois dans les domaines artistiques : la photographie, le cinéma et la chanson…

En lisant pas mal d’articles et en visionnant un superbe documentaire Jane Birkin et nous, j’ai réalisé à quel point les Français se sont attachés à elle. J’étais bien peinée devant ma télévision de la découvrir si diminuée à la dernière cérémonie des Césars avec sa fille et sa petite-fille.

Serge et Jane, une famille à laquelle on s’attache.

Serge Gainsbourg et Jane Birkin ont vingt ans d’écart. Mais ils ont tous les deux une histoire personnelle marquée par la seconde guerre mondiale. Serge Ginsburg vient d’une famille juive qui a perdu sa nationalité française, il a dû se cacher quand il était petit, une pleine nuit en forêt car l’internat dans lequel il était caché, fut fouillé par les nazis.

Jane Birkin est la fille d’un officier de la Navy qui a aidé des milliers de Français à rejoindre l’Angleterre depuis la Bretagne en traversant dangereusement la Manche la nuit.

Serge Gainsbourg était un pianiste classique renommé dans les pianos-bar du Touquet. Jane a épousé très jeune le compositeur John Barry mais ça n’a pas collé entre eux.

En 1969 (la fameuse année…), elle s’enfuit en France avec sa petite fille Kate et rencontre Serge. Ils vont former une famille recomposée qui attirera tous les regards pendant une dizaine d’années. Andrew, son frère, va publier un très bel album de famille chez Albin Michel…

La France va rapidement adopter cette petite Anglaise éprise de liberté qui va inventer une nouvelle féminité, à mi chemin entre Londres et Paris. Dans les années 1960, Londres attire tous les regards dans le domaine de la mode mais aussi de la musique…

Jane Birkin, figure de style, Vanity fair

J’ai lu un excellent article écrit par Anne Bouley dans Vanity fair, intitulé « Jane Birkin, figure de style » : « Jane B a invité le bohême cool en misant sur de belles matières comme le lin ou le cachemire. Elle a revisité des basiques comme le marcel blanc, la chemise d’homme trop grande et surtout les marier avec des couleurs douces comme le vert d’eau, le marine, le gris et toujours du noir. Jamais de couleurs vives qui à mon sens vieillissent les gens. Elle a revisité le vestiaire masculin de son homme pour lui donner du style : le total look denim et les Repetto blanches, c’est elle ».

Elle, la petite anglaise des sixties a su se créer un style tout particulier, renouvelant ainsi l’image de la Parisienne devant le monde entier. Le plus fou c’est qu’elle avait toujours une mode d’avance entre ses vingt et quarante ans. Monter les marches de Cannes en robe de soirée et panier en osier portugais, c’est tellement novateur et original.

Vu sur le site Nana Toulouse

Il fallait me voir devant le documentaire à plisser les yeux pour scanner tous ses looks entre 20 et 70 ans. Jane Birkin a misé toute sa vie sur le look androgyne qui se révèle être sexy contre toute attente.

Son première concert sur scène au Bataclan en 1987 à 40 ans est vraiment saisissant. Elle a choisi de se débarrasser de tous les artifices féminins comme le maquillage, elle a taillé ses longs cheveux pour que le public ne se concentre que sur les chansons de Gainsbourg… Et pourtant elle a une présence scénique incroyable…

Dernièrement j’ai lu un recueil de nouvelles Un jeudi saveur chocolat avec un personnage japonais très intéressant. Une femme publicitaire qui portait un sac Birkin crée par Hermès. Ce sac symbolise le luxe mais aussi la France.

Birkin c’est la France. Elle est plus connue ici que dans son pays d’origine. Avec son interprétation joyeuse et sensible des chansons de Serge Gainsbourg, elle a su conquérir le cœur de plusieurs générations de Français.

Gainsbourg, un grand cynique qui créait de si belles chansons d’amour

Les chansons un peu provoc de Birkin et Gainsbourg sont marrantes (et encore) : Je t’aime moi non plus, 1969, année érotique… mais c’est de l’esbrouffe ! Moi j’aime leurs chansons d’amour superbes comme Fuir le bonheur avant qu’il ne se sauve, La javanaise, Je suis venu te dire que je m’en vais… Même Couleur café est une chanson d’amour !

Jane Birkin était une fausse ingénue qui chantait des paroles simplistes mais divertissantes à la télévision comme avec Jacques Dutronc ou La Gadoue qui lui va comme un gant. Et puis il y a aussi des chansons où sa voix proche de la fêlure est aussi puissante que celle de Johnny Hallyday dans l’extrême inverse.

J’aime beaucoup Ex fan des sixties, petite baby doll, qui est toute simple mais qui donne autant d’émotions qu’une diva… Il faut que je mette la main sur son disque Arabesque où elle allie les textes de Serge Gainsbourg avec des mélodies orientales…

J’ai eu du mal à écrire cet article cette semaine tant la personnalité en question était fantastique. Avec son décès, j’ai découvert à quel point l’artiste me fascinait. Ses engagements politiques et sociétaux sont tout aussi louables et représentatifs d’une femme qui se soucie des autres.

Jane Birkin est allée à Sarajevo pendant la guerre civile, elle est allée chanter pour les sinistrés de la centrale nucléaire au japon en 2011…

Cet automne, j’ai hâte de visiter l’exposition Johnny à la porte de Versailles, ou encore la Maison Gainsbourg, rue de Verneuil. J’aime beaucoup le street-art mais cette façade d’hôtel particulier dans le 7eme arrondissement est sacrément repoussante.

Je comprends pas bien au nom de quel art, les fans de Serge Gainsbourg viennent apposer leurs graffitis. Faites au moins une œuvre d’art collective !

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Dans ce blog, j’aimerai accorder une plus grande place à la chanson française que j’aime tant… Je suis quelqu’un qui aime beaucoup lire les biographies des chanteurs, des acteurs. Je lis Paris-Match chaque semaine.

J’ai commencé à écrire quelques articles dans le domaine de la chanson et du cinéma :

-Andrée Grise, Demain, j’irai mieux, un album inspiré…

-Stromae et ses chansons incontournables de la décennie 2010.

-Hommage à Belmondo et à une France qui n’existe plus…

Musique

Demain j’irai mieux, l’appel à espérer d’Andrée Grise en douze chansons lumineuses

Andrée Grise est l’une de mes chanteuses préférées actuellement. J’ai découvert sa musique et sa voix en 2017 car je suis une fan inconditionnelle du groupe québécois Héritage. Elle chantait en duo avec eux le titre La voix du Seigneur m’appelle.

Ma fille du haut de ses deux ans, lève les bras en l’air dès qu’elle entend le solo de trompette, ce chant passe en boucle chez nous.

J’ai ensuite écouté son premier album solo Une femme qui croit en toi avec ses clips sur Youtube Libre et Garder ma foi.

J’étais vraiment contente pour elle qu’elle gagne l’Angel music award de la chanson de l’année en 2017 à l’Olympia. J’ai rarement entendu un discours de remerciements aussi authentique et inspiré. Elle a expliqué qu’avec la foi, rien n’était impossible à Dieu.

Ce n’est pas une jeune chanteuse qui débute , elle a une quarantaine d’années et quatre enfants. Visiblement, des ronchons ont essayé de la décourager dans sa voie en lui affirmant que ce n’était pas gagné pour elle.

Quel beau chemin parcouru pour cette artiste qui a appris à jouer de la guitare à 35 ans et qui sort son premier album solo à quarante ans : Une femme qui croit en toi

Depuis quelques mois, nous écoutons en boucle (véridique) son CD à la librairie où je travaille : 7ici. Nous sommes quatre libraires d’âges et de goûts musicaux bien différents.

Pourtant, Demain j’irai mieux fait l’unanimité chez nous. Il est bien instrumentalisé, les douze titres forment un ensemble harmonieux et agréable. On passe une heure délicieuse en musique à écouter l’album en entier.

Il m’a fallu deux ou trois écoutes pour l’apprécier à sa juste valeur : le mariage des styles musicaux, la voix qui groove bien, les paroles inspirées par sa relation personnelle avec Dieu tellement inspirantes…

Je ne suis pas une blogueuse musique qui maîtrise les termes musicaux les plus précis. Je suis juste une petite nana qui aime passionnément la chanson française avec des textes poétiques et forts (passion transmise par ma grand-mère Annette, grande amatrice de l’émission musicale Taratata !)

Mention spéciale à la chanson Pluie d’étoiles en duo avec Youssoupha, un chanteur très médiatisé que je connais peu. Il vient du rap et sa collaboration avec Andrée Grise est vraiment très réussie.

La musique d’Andrée est à son image : métisse. On reconnaît l’influence de la musique française : Jean-Jacques Goldman en tête, Charles Aznavour, Michel Berger, Claude François, les années 1980 mais aussi la musique américaine : Michael Jackson, des sonorités antillaises et africaines, héritages de l’époque où elle chantait dans un groupe de gospel congolais (interview de l’auteur dans le magazine Yourmagazine).

Sur de nombreux points, la musique d’Andrée Grise me fait penser à celle de Stromae, mon chanteur favori.

Cérémonie des Angel music award. Droits réservés Alliance presse

Il est capable de mélanger des rythmes très différents : de la bossa nova, de la rumba sur un morceau talentueux sur toute la ligne : Tous les mêmes. Andrée Grise et Stromae sont métisses, ils savent allier culture européenne dans leurs textes (Stromae c’est l’héritier direct de Brel pour moi) avec des sonorités africaines.

Aussi Andrée Grise sait se mettre en scène dans des clips originaux et bien réalisés avec des tenues vintage très bien choisies, qui lui donnent un petit air de Minnie adorable ! Je vous dépose ici un article plus ancien sur Stromae et la mode au Bon marché, il y a quelques années.

« Demain, j’irai mieux est une proclamation de foi« 

Le mois dernier, j’ai lu la biographie d’Aretha Franklin, Sister soul écrite par Jean-Luc Gadreau, éditions Ampelos. Cet extrait du concert d’Andrée Grise dans un célèbre club de jazz montre qu’elle est une chanteuse de gospel expérimentée qui a des sacrées qualités dans le domaine de la pop soul comme Aretha.

Je suis d’autant plus sensible aux paroles de ses chants en français comme Dis moi encore que tu m’aime ou Dépose qui marquent une relation privilégiée avec son Dieu, une véritable histoire d’amour. Andrée exprime dans ses chansons ce qui est le plus beau dans la foi chrétienne : se savoir aimé inconditionnellement du Père.

Sans être ni sectaire, ni communautariste, je me rend compte que j’aime de plus en plus les chansons avec des paroles inspirées (par Dieu) et qui font sens dans ma vie. Je trouve formidable que la spiritualité chrétienne soit une grande source d’inspiration pour les artistes. Il est temps qu’ils sortent des églises pour conquérir les émissions de variétés !

Alors Nagui à quand un passage d’André Grise dans Taratata ?

Si vous voulez découvrir d’autres artistes inspirés :

Sandra Kouamé, du groupe Impact : le meilleur concert auquel j’ai assisté avec ma grande pote Vic à la Cigale !

Eux, je les connais bien, ils sont de ma famille d’Eglise :

Julia Sarr, la formidable choriste des meilleurs : Francis Cabrel, Christophe Maé qui a une belle carrière solo, c’est une belle ambassadrice du Sénégal

Samuel Olivier du collectif Cieux ouverts et son beau chant Abba Père sur l’amour de Dieu pour ses enfants.