Lifestyle

Un avant-goût de vacances à Berck pour le week-end du 14 juillet : plage sauvage et patrimoine.

Je connaissais bien évidemment Berck de nom mais je n’y étais jamais allée. Mes grands-parents venaient du Pas de Calais et ils m’ont fait découvrir enfant Le Touquet, Mers les bains, Criel sur mer, Stella plage, Merlimont mais jamais Berck

Chaque 14 juillet, nous arrivons à trouver des places de TER à prix cassés (10 euros la place pour un trajet de deux heures depuis la gare du Nord).

Ce train dessert les gares de Noyelles sur mer et Etaples afin de rejoindre Le Crotoy et Le Touquet. On s’arrête à Rang du Fliers-Verton pour rejoindre Berck à une dizaine de kilomètres. Nous avons pris à l’aller la navette départementale (1€ par personne) et le taxi au retour ( 25€ le dimanche).

Une destination pleine d’évasion à deux heures de train de Paris.

Berck est une ville de 15 000 habitants qui compte une multitude d’équipements pour y vivre toute l’année : une piscine, une médiathèque, de nombreux commerces rue Carnot et surtout une superbe plage de sept kilomètres de long et 1.5 kilomètre de large.

Ses vacanciers cherchent à garder cette adresse de rêve secrète et ne prennent pas la peine de briser certains stéréotypes : Berck c’est la plage des ouvriers, on voit beaucoup de personnes en fauteuils roulants ( c’est un lieu de pointe de rééducation) …

Tant pis pour les apriori, passez votre chemin ! Moi même quand j’étais enfant, j’entendais ce son de cloche car on prenait en pitié les personnes polytraumatisées ou lourdement handicapées. Heureusement le film Intouchables a aidé à l’évolution des mentalités vers une société plus inclusive… même à la plage.

On s’est choisi un chouette logement sur Booking ( par défaut car les quelques hôtels de la ville étaient complets). Une petite maison tout confort avec un petit jacuzzi et un accès direct à la plage. Les clés nous ont été remises par une agente immobilier locale très consciencieuse.

La maison était idéale pour trois personnes, pas plus, un peu excentrée mais nous avons passé un super moment sur la terrasse et dans le jardin : idéal pour notre petite Parisienne de six ans, un bac à sable géant.

Le samedi midi, nous avons déjeuné au Café Albert rue Carnot dans un restaurant de qualité avec une décoration vintage de goût. J’ai choisi un magret de canard et je vous recommande le menu entrée-plat-dessert à 27.90€ qui a été à la hauteur de nos attentes.

Berck est une station balnéaire réputée pour son air iodé recherché par ceux qui sont en convalescence. C’est une plage nature avec de nombreuses dunes, des phoques y peuplent la baie d’Authie. C’est également un festival réputé au niveau international des cerfs-volants. Il se déroule pendant deux semaines en avril chaque année depuis 1987.

Nous nous sommes vraiment régalés à longer la côte pour rejoindre le phare et le sentier des phoques vers la baie d’Authie, un paradis terrestre !

Nous avons vu deux phoques qui n’avaient pas de crainte particulière vis à vis des humains, ils étaient à cinquante mètres des baigneurs. Ils aiment se mettre en position de banane comme nous l’a expliqué la visite guidée du petit train touristique le lendemain. Nous avons aussi longé le gigantesque hôpital hélio-marin.

Je considère que Berck est l’une des plus belles plages de France pour la finesse de son sable et elle a beaucoup impressionné mon mari. Quel régal de ne pas être agglutiné les uns aux autres et de pouvoir prendre tout l’espace que l’on veut même un pont du quatorze juillet.

En repartant, nous avons vu des cars entiers qui venaient de Lille, Lens ou de la région parisienne pour profiter de la plage sur la journée.

Le lendemain, nous sommes repartis vers quatorze heures car cela devenait un peu lourdeau de trimballer notre valise depuis dix heures du matin après avoir rendu les clés. Heureusement le conducteur du petit train touristique a été sympa avec nous puisqu’il a autorisé qu »on monte même avec notre valise.

C’était vraiment sympa cette petite promenade car elle nous a permit de faire le tour de la ville même les coins un peu excentré. Berck est un ancien village de pêcheurs avec une dévotion populaire assez extraordinaire : des calvaires et des niches dédiées à la Vierge un peu partout dans la ville.

La prochaine fois que nous reviendrons, nous visiterons le musée Berck Opale- Sud . Cet hiver, nous avions visité le musée de Trouville qui valorise son patrimoine balnéaire. Et je m’étais également émerveillée devant la cabine de plage en bois et sur roues de l’office du tourisme de Boulogne sur mer.

L’architecture de Berck est très différente de celle de Trouville ou du Touquet pour différentes raisons : l’ensemble du front de mer a été bombardé et rasé en 1944. Et aussi Berck est avant tout une ville de pêcheurs avec des habitations plus modestes mais aussi quelques villas Belle époque.

Nous avons vraiment eu un coup de coeur pour Berck pour la splendeur de sa plage et son côté familial. Nous y reviendrons avec grand plaisir pour un séjour plus long. J’ai également repéré la Villa Anémone mais qui est quand même assez excentrée du centre-ville.

C’était un grand réconfort de séjourner quelques jours à Berck. C’est aussi un moyen de me souvenir de mes grands -parents qui sont enterrés à une trentaine de kilomètres de là. J’ai forcément pensé à Mamie Annette qui m’a emmenée avec elle à Merlimont, à Stella Plage, au Touquet pour passer quelques jours de vacances inoubliables quand j’avais une quinzaine d’années.

Retrouvez ici l’ensemble de mes carnets de voyages urbains dont Le Touquet, Deauville-Trouville…

Biographies et autobiographies·Romans

Joe Dassin, l’homme en costume blanc qui captait si bien la lumière…

J’ai redécouvert les chansons de Joe Dassin grâce à la coupe du monde de rugby en 2023 mais aussi grâce aux jeux olympiques de Paris 2024. Ses chansons les plus populaires comme Les Champs-Elysées ou encore Les yeux d’Emilie étaient repris en coeur dans les stades pour le grand bonheur des touristes qui les connaissent par coeur sans parler français.

D’ailleurs, mon beau-père bulgare nous chante les chansons de Joe dans la voiture en été car cela lui rappelle son adolescence dans les années 1970. Joe Dassin fut l’artiste français le plus exporté en Europe de l’est. En seize ans de carrière, il a vendu plus de 25 millions d’albums. Une gloire stoppée en pleine apogée car il est mort subitement d’une crise cardiaque à quarante ans.

Comme les textes de Marcel Pagnol, on apprend les chansons de Joe Dassin à l’école

Comme beaucoup d’enfants, je crois que sa chanson Les Champs-Elysées fut l’une des premières du répertoire de la chanson française que j’ai appris grâce aux autres enfants. Et d’ailleurs, je l’ai transmise à ma fille. On ne l’apprend pas vraiment en classe mais dans les cours d’école. C’est une mélodie entrainante, une carte postale de la capitale qui fait rêver au delà de l’Hexagone.

J’aime beaucoup L’Amérique, Le petit pain au chocolat, Siffler La haut sur la colline, Et si tu n’existais pas. Je sais que mon frère connait par coeur L’été indien et qu’il aimait bien faire semblant de se prendre au sérieux pour nous faire marrer.

Dans ce blog, j’ai consacré une rubrique à la chanson française que j’aime tant. Elle s’appelle Toute la musique que j’aime en honneur à notre Johnny national à qui je consacrerai un article quand son biopic sortira en 2026. Cette rubrique analyse l’oeuvre de grands chanteurs et chanteuses dont les parcours m’inspirent : Sylvie Vartan, Jane Birkin, Stromae, Florent Pagny, Charles Aznavour…

« Je fais des chansons pour aider les gens à vivre »

Joe Dassin est donc un chanteur incontournable pour cette rubrique dédiée à la chanson française. Je vais d’ailleurs regarder rapidement le documentaire Un jour, une histoire de Laurent Delahousse sur France 2. Je pense que Joe Dassin est si apprécié car il était l’ambassadeur d’une France où tout allait bien dans les années 1970, il avait la même popularité que Jean- Paul Belmondo au cinéma.

Des chansons solaires : Joe a un climat dans la voix.

Ses plus beaux succès : Joe Dassin les doit à Pierre Delanoe, le plus grand parolier de la chanson française. Il a composé plus de 5000 chansons dont La Maritza pour Sylvie Vartan, Les lacs du Connemara pour Sardou, Nathalie interprétée par Gilbert Bécaud… Ces chansons restent dans le panthéon de la chanson française car elles portent des exils géographiques, racontent des histoires dans lesquelles les gens se reconnaissent.

Jules et Joe, Alexis Salatko, Éditions Denoël, Roman, 230 p., 18 €

J’ai emprunté ce roman biographique à la médiathèque de Vincennes. Il date de la rentrée littéraire 2023. J’ai beaucoup aimé la structure assez originale de ce livre assez court et facile à lire. Il raconte en partie la relation père-fils entre le chanteur et le cinéaste. Joe Dassin est mort le 20 août 1980, ce roman est composé de quarante chapitres qui racontent chaque 20 août de la vie de son fils entre 1938 et 1980.

Joe Dassin n’est pourtant pas le personnage principal de ce roman. Le récit se concentre plutôt sur le couple entre Joe Dassin et sa seconde femme Mélina Mercouri, une actrice grecque passionnée et engagée contre la dictature dans son pays. Intellectuels de gauche, ils ont connu ensemble leur lot d’épreuves et d’humiliations. Joe Dassin, cinéaste reconnu à Hollywood a dû s’exiler avec sa famille en 1950 en Europe à cause de la chasse aux sorcières décidée par le sénateur Maccarthy car il a été un temps encarté au parti communiste.

J’ai ainsi découvert Mélina Mercouri (une des héroïnes de ma grand-mère Annette pour ses engagements politiques), une belle-mère sous le charme de Joe Dassin quand il venait chanter en Grèce pour la soutenir politiquement. Elle deviendra par la suite ministre de la Culture dans son pays.

Le résumé :

« Souvent la nuit je rêve de toi, mon Joe. Nous marchons côte à côte sur une plage de Californie, sur un sentier en Crète, le long d’un trottoir de New York, à Paris au jardin des Tuileries jusqu’à cette statue représentant l’homme et sa Misère. Tu te voyais comme un « divertisseur » qui, à défaut de pouvoir changer le monde, s’était fixé …

« Souvent la nuit je rêve de toi, mon Joe. Nous marchons côte à côte sur une plage de Californie, sur un sentier en Crète, le long d’un trottoir de New York, à Paris au jardin des Tuileries jusqu’à cette statue représentant l’homme et sa Misère. Tu te voyais comme un « divertisseur » qui, à défaut de pouvoir changer le monde, s’était fixé pour mission d’apporter un peu de joie et de légèreté. J’avais une conception différente du métier d’artiste.
Pour moi, la fonction première d’un film, d’un livre ou d’une chanson était de dénoncer les outrages et les injustices ». Hollywood Forever Cemetery, 20 août 1981. Un vieil homme cherche la tombe de son fils. L’homme est Jules Dassin, grand cinéaste américain qui, un an plus tôt, a enterré ici Joe Dassin, chanteur au succès planétaire emporté par un infarctus à l’âge de quarante ans. Au crépuscule de sa carrière, Jules a une idée de documentaire : pour rendre hommage à Joe, il évoquera tous les 20 août de sa vie trop brève.
Portrait croisé de deux artistes farouchement indépendants, ce roman est avant tout une exploration poignante d’une relation père-fils et un voyage nostalgique à travers le XXeme siècle.
« 

Joe Dassin a inspiré les chanteurs plus contemporains comme Garou ou Hélène Ségara qui a composé un album avec douze duos virtuels avec Joe Dassin. Il existe une comédie musicale et l’un de ses fils prépare un biopic, que je regarderai avec attention bien entendu…

Tous les articles de la rubrique Toute la musique que j’aime

Foi chrétienne·Ile de France et Paris

L’hebdomadaire chrétien La Vie fête ses 80 ans et je fais partie de l’aventure !

📸Nasser Negrouche

En janvier dernier, j’ai changé de métier : j’étais assistante commerciale et administrative dans une maison d’édition chrétienne. Je suis devenue assistante de la rédaction d’un hebdomadaire chrétien qui s’appelle La Vie.

Depuis mes années lycée, je lisais les pages du Nouvel Observateur auquel mes parents étaient abonnés. Vingt ans plus tard, je travaille au sein du même groupe de presse.

En rejoignant le journal La Vie, j’ai appris que mes grands-parents ardéchois étaient des abonnés du journal.

Moi- même j’ai découvert ses pages avec les portraits de croyants dans les Essentiels, ce feuillet central dédié à un témoignage de spiritualité avec les lectures bibliques du dimanche pour la messe et des commentaires théologiques. L’Essentiel du numéro 4140 qui présente la générosité de Brigitte Lips alias Mamie charge pour les migrants m’a touchée au coeur.

Grâce à mon métier, je découvre de nouvelles personnalités engagées dans la foi chrétienne par leurs films, leurs documentaires, leurs livres. L’une de mes plus belles découvertes a été le documentaire Trois semaines et un jour réalisé par Laëtitia Gaudin-Le Puil qui a collaboré à La Vie en tant que pigiste.

J’ ai aussi eu un vrai coup de coeur pour le témoignage de Pete Doherty, rocker anglais qui a décroché de la drogue et de l’alcool pour vivre un chemin de liberté d’une grande authenticité. Il est aidé en cela par son épouse et par l’amitié du curé d’Etretat, Didier Roquigny.

La ligne éditoriale de La Vie est de proposer un magazine familial et populaire, fidèle aux idéaux et engagements d’un christianisme social. J’aime lire La Vie pour les pages Espérance qui cherchent à montrer la beauté de l’humanité, de l’entraide dans une société de plus en plus clivante et individualiste.

La Vie part interviewer les personnes touchées par les plans sociaux dans les usines ou ceux qui n’ont pas de voiture à cause de la précarité et qui doivent marcher sept kilomètres bien chargés pour aller se ravitailler au supermarché voisin.

La rédaction de La Vie compte une quarantaine de journalistes dont des rédactrices en chef et des cheffes de rubrique mais aussi des iconographes, des maquettistes, des secrétaires de rédaction au sein du plateau technique mais il y a aussi un service de numérisation, de documentation, de comptabilité…

Le groupe Le Monde organise son festival lors des journées du patrimoine en septembre, trois jours pendant lesquels vous avez la possibilité de visiter ce bel immeuble si moderne.

📸 Julien Faure pour La Vie. Je suis au premier rang, au centre avec le tee-shirt kaki.
L’IA nous permet de remonter le temps aux années 1940, à cette époque, il aurait fallu que je maîtrise la machine à écrire !

Au sein de la rédaction, je suis chargée de distribuer le courrier aux journalistes dont les services de presse , assurer le suivi administratif des commandes d’articles, gérer la logistique des reportages : réserver les billets de train, les chambres d’hôtel, les voitures de location pour les journalistes et aussi répondre au courrier des lecteurs.

C’est un métier très relationnel et fort enrichissant. Chaque semaine, j’assiste à la construction intellectuelle et pratique d’un hebdomadaire dont l’ordre peut être totalement chamboulé en fonction de l’actualité.

Cette semaine, la couverture de La Vie reprend celle du numéro originel du 6 juillet 1945. Il s’agit d’un plan serré sur une sculpture du Dévot-Christ de Perpignan surnommé le Christ des déportés. Je vous invite à lire l’éditorial d’ Aymeric Christensen, le directeur de la rédaction :

« Si l’ambition éditoriale reste de s’adresser à tout le monde, La Vie n’a pas de sens sans le Christ« 

La presse chrétienne souffre et en général la presse magazine. Face à la fatigue informationnelle des écrans en flux continu, je savoure mon plaisir de lire les magazines de la semaine dans le train ou dans mon lit le samedi après-midi après le tumulte de la semaine.

Je ne suis plus abonnée à un journal et c’est un tort à corriger. La presse est une véritable richesse intellectuelle à chérir et à soutenir tant elle est essentielle dans notre société.

Il y a des tonnes de moyens de s’informer aujourd’hui mais nous avons besoin de l’expertise des journalistes de terrain.

Début mai 2025, les journalistes d’hebdomadaires chrétiens : Youna Rivallain (La Croix) et Pascale Tournier (La Vie) étaient invitées par l’émission Quotidien pour expliquer les spécificités du conclave qui a élu le pape Léon XIV le 8 mai dernier.

La Vie est disponible en kiosques ou par abonnement ici, parution chaque jeudi, 4.50€ par numéro. S’abonner c’est valoriser un journalisme de qualité en soutenant le travail d’une rédaction de 40 journalistes.

La Vie… de bureau !

Lecture et autres challenges passionnants

Trois festivals littéraires à découvrir en France aux beaux jours

Cet article me trottait depuis longtemps dans la tête tant j’aime les festivals du livre et qu’il est militant de soutenir ces manifestations culturelles de qualité. Il serait grand temps que je me lance à m’aventurer en train vers Angoulême, Brive la Gaillarde pour visiter d’autres salons du livre que celui de Paris.

J’ai travaillé à trois reprises au festival du livre de Paris à la Porte de Versailles. Les grands halls d’expositions sont d’une tristesse et la fête était beaucoup plus belle au Grand palais en avril. Même si la grande verrière avait des allures de serre tropicale.

Voici trois festivals littéraires à découvrir en France aux beaux jours.

Etonnants voyageurs, festival international du livre et du film de Saint-Malo, Ille et Vilaine, début juin.

C’est un festival que je n’ai pas encore visité et qui me tente bien tant ma grand-mère Annette me rabattait les oreilles avec la beauté de Saint-Malo (elle avait souvent raison). Il faut dire que ce bel évènement littéraire prend possession d’une grande partie de la ville, un lieu si propice à la littérature et à l’évasion.

Je suis tombée en pâmoison devant les affiches d’Etonnants voyageurs confiées pendant trois éditions successives à l’artiste franco-américain Miles Hyman. Il met en scène des lectrices dans des univers chatoyants et luxuriants où les animaux ont une place de choix.

Et vous quelle est votre affiche préférée ? J’ai une tendresse particulière pour la jeune femme assise dans un bus qui me fait beaucoup penser à Rosa Parks avec ses petites lunettes.

Miles Hyman est un illustrateur franco-américain qui revendique être inspiré par Hopper, Vuillard et Bonnard. Il est indéniable que la référence à Hopper saute aux yeux.

En 2025, je garde chaque mois une double page dans mon bullet journal à un artiste qui m’inspire : Willy Ronis en janvier, Martin Parr en février, Wes Anderson en mars, Tolkien en avril, Sempé en mai et Miles Hyman en juin. D’autant plus qu’il vient d’illustrer la couverture du dernier Télérama.

Festival du roman historique de Levallois-Perret, le premier week-end de juin, Hauts de Seine

J’ai découvert ce festival du livre un peu par hasard car je souhaitais rencontrer les auteurs de la BD John Bost publié par La boite à bulles. Auparavant, le festival se déroulait en hiver dans les couloirs et la salle des mariages de l’hôtel de ville.

Puis le festival s’est déplacé au parc de la Planchette à une date plus estivale. Le but du festival est de favoriser les librairies de la ville car il n’est pas possible d’amener son livre personnel pour une dédicace. La démarche peut paraître un peu rude mais c’est une vraie marque de soutien aux librairies locales. C’est une très belle programmation avec de nombreux auteurs médiatiques qui se déplacent.

Créteil en poche, le festival international du livre de poche, fin juin, Val de Marne

Voici une très chouette initiative portée par les libraires de La Griffe noire à Saint- Maur les fossés. Ce festival attire près de 30 000 visiteurs et 300 auteurs. Il faut saluer l’invitation du maire de Créteil qui a permis que ce beau festival ne disparaisse pas après la crise sanitaire du COVID 19. Il se déroule au parc Dupeyroux.

C’est également une très belle programmation avec un grand nombre de conférences thématiques. Le livre de poche est une belle invention marketing pour pouvoir lire énormément.

Et vous quelle est la manifestation littéraire que vous plébiscitez ?

En attendant Livre Paris

De retour au festival du livre de Paris au Grand Palais éphémère

Dans les coulisses du festival du livre de Paris

Blogs, podcasts et applications numériques

Revue de presse : ce qui m’a marqué en juin : des récits inspirants et résilients !

Comme je travaille depuis début janvier dans un groupe de presse désormais, cela me tenait à coeur d’initier une sorte de revue de presse dans ce blog pour marquer les faits d’actualité qui m’ont émue en juin !

Tout début juin, deux jeunes sportifs à peine âgés de vingt- ans ont suscité toute mon admiration : Loïs Boisson et Désiré Doué.

Loïs Boisson, la résilience tatouée au corps pour tutoyer les sommets

Loïs Boisson a 21 ans, elle a été invitée à jouer le tournoi de Roland Garros pour sa persévérance et sa résilience après une sérieuse blessure qui avait anéanti tous ses espoirs l’an dernier. Elle est revenue invincible sur la terre battue puisqu’elle est arrivée à se hisser en demies-finales face à l’une des trois meilleures joueuses mondiales : l’Américaine Coco Gauff.

Cette dernière fut finalement la plus forte puisqu’elle a remporté le tournoi. Coco a également été très fair-play quand la Française, favorite du public s’est inclinée face à son tennis savant et puissant. Certes, Loïs Boisson n’a pas passé le premier tour du tournois anglais de Wimbledon mais peut-être que c’était un mal pour un bien comme s’il fallait qu’elle gravisse les marches du tennis de haut niveau marche après marche pour exploser plus tard.

Témoigner de sa foi devant les caméras du monde entier : la gratitude de Doué (le bien nommé)

Quant à Désiré Doué, je ne le connaissais pas avant la finale de la ligue des champions. C’est un jeune joueur du PSG qui a été choisi par le sélectionneur espagnol Luis Enrique alors qu’un autre attaquant aurait pu jouer la finale à son poste. Il a été décisif sur le premier but et ensuite il a marqué les deux buts suivants, son équipe a gagné 5-0 contre l’Inter de Milan.

La victoire est d’autant plus belle que c’est un succès collectif d’une équipe sans têtes d’affiche. L’humilité et l’esprit d’équipe ont primé grâce à l’autorité de l’entraineur. Il faut dire comme l’a souligné le pasteur de l’église que je fréquente (un fan inconditionnel de foot) que le PSG a vécu par le passé des matchs humiliants en Ligue des champions les années précédentes. Et donc cette victoire historique en finale de Ligue des champions a une saveur particulière pour le club.

J’ai été très touchée par son discours à la fin du match. Face aux caméras du monde entier, il a remercié le Seigneur pour son aide et sa bénédiction. Cela contraste tellement avec les scènes d’émeutes qui ont donné un goût amer à cette si belle fête. Je vous recommande de lire l’interview de Fabien Truong, sociologue qui a répondu aux questions de Lucia Caneque Bueno pour le journal La Vie. Le football brasse des milliards d’euros, il serait temps que les clubs et les sponsors mettent en place un fonds d’indemnisation pour les commerçants qui sont les victimes collatérales des casseurs.

Désiré Doué à la finale de la ligue des champions, c’est l’un des plus beaux témoignages chrétiens de cette année avec celui de Pete Doherty.

« Sans Dieu, je serais mort depuis longtemps »

J’ai beaucoup partagé cette story sur les réseaux sociaux car l’histoire de Pete Doherty est un très beau témoignage de rédemption. Il y a vingt ans, cette rock star anglaise s’abimait la santé en promenant sa silhouette décharnée par la drogue, ses cernes et sa mauvaise humeur comme des vilaines traces de son errance.

Il reste un musicien et un chanteur de génie mais il a trouvé sa voie : il s’est réconcilié avec ses parents, Dieu lui a sauvé la vie même si le chemin de la guérison reste encore long, il est devenu père. Il est aidé par une épouse aimante et par l’amitié d’un prêtre Didier Roquigny.

Cette histoire m’a beaucoup encouragée dans ma foi quand je prie pour ceux qui nous le demandent à la fin du culte le dimanche à l’église.

J’ai également écouté une autre belle histoire de victoire contre l’alcool avec le podcast des Lueurs : Boire pour oublier ? Quand l’addiction révèle nos plus grandes failles, avec Laurence Cottet.

J’avais découvert son histoire dans le média Brut. C’est l’histoire d’une femme qui a un poste à responsabilité dans un grand groupe de BTP. Lors d’une fête professionnelle où l’alcool coule à flots, elle tombe ivre morte par terre devant un parterre de 600 invités. On la cache dans un coin, on la laisse seule face à son sort et on la licencie en catimini sans ménagement. Ce qui devait être le moment le plus humiliant de sa vie s’est avéré être sa planche de salut pour renaître car elle se suicidait à petit feu.

Cette émission dure une heure en moyenne et comme c’était déjà le cas avec l’interview de Samuel Le Bihan, je n’ai pas vu le temps passer. Jonathan Langlois a un véritable talent pour écouter ceux qui ont souffert car il a lui-même souffert et il sait poser les bonnes questions. C’est un véritable joyau relationnel ces Lueurs. Surtout, ce média soutenu par le diocèse de Paris ose parler de foi et de spiritualité avec des personnalités publiques qui viennent un peu pour ça !

Et pour terminer sur une note plus légère mais toute aussi réfléchie, je me suis régalée à lire la revue Vieux, numéro 5 consacrée au corps qui vieillit.

C’est un chouette trimestriel qui ne parle pas seulement aux vieux. C’est drôle mais aussi philosophique. Son interview fleuve de son acolyte de toujours José Garcia est un vrai bonheur à lire. On sent leur complicité à travers les didascalies en italique dans l’interview mais c’est aussi profond et authentique. J’ai aussi beaucoup apprécié l’interview de Franck Dubosc, notre Patrick Chirac national. Il parle de son sketch plein d’autodérision aux derniers Césars, de son père et de sa loyauté à toute épreuve … Un excellent moment de lecture !

Expos·Ile de France et Paris

Le mystère Cléopâtre : pourquoi cette reine antique nous parait si familière 2000 ans plus tard ?

Mercredi soir, j’ai profité d’une nocturne à l’Institut du monde arabe pour visiter l’exposition Le mystère Cléopâtre qui vient d’ouvrir le 11 juin dernier.

C’était une drôle de sensation d’assister à cette exposition car Cléopâtre est à la fois une figure familière : on connait son histoire d’amour contrariée avec Jules César à travers la BD et la comédie d’Alain Chabat mais aussi totalement étrangère : on ne connait que trop peu son rôle fort réussi de cheffe d’Etat de l’Antiquité.

A travers les collections de musées : peintures, sculptures, estampes, manuscrits, objets archéologiques, bijoux et monnaies, costumes, projections, photographies, cette exposition thématique cherche à répondre à une problématique.

Pourquoi Cléopâtre fascine t-elle encore deux mille ans plus tard ?

Je vous recommande cette exposition passionnante que l’on peut visiter avec des enfants à partir de neuf ans. L’exposition est très complète sans être trop longue ni ennuyeuse.

La première partie est consacrée à l’archéologie avec des pièces de monnaie, des miroirs pour signifier à quel point Cléopâtre a marqué son temps. Son règne de vingt ans a été florissant malgré la légende noire bâtie de toutes pièces par des auteurs romains bien misogynes et racistes.

Jean André Rixens (1846-1925), La Mort de Cléopâtre, 1874. Huile sur toile, 200×290 cm.© Mairie de Toulouse, Musée des Augustins. Photo Daniel Martin

Cette image sulfureuse a également été reprise par les peintres orientalistes du 19eme siècle comme Gérôme ou Cabanel. Cléopâtre considérée comme une sorte d’Eve pécheresse, est souvent dénudée. Son suicide retentissant l’a élevée au rang de mythe et a provoqué des répercussions hasardeuses sur son rôle de Cheffe d’Etat.

Cette exposition a aussi voulu rétablir les faits historiques. Les 250 oeuvres présentées viennent du musée du Louvre, de la Bibliothèque nationale, du château de Versailles, d’autres musées de France et d’Espagne, des États-Unis, d’Italie et de Suisse.

Du théatre au cinéma : Cléopâtre, une icône de mode avec ses bijoux, ses parfums, ses onguents et un maquillage caractéristiques.

Cléopâtre fut une reine grecque et égyptienne, ambassadrice d’une civilisation millénaire. On la reconnait rapidement grâce au fard à paupières turquoise très couvrant et au khôl si caractéristique. Le maquillage est l’une des plus belles inventions de l’Egypte antique, bien entendu que Cléopâtre en fut l’ambassadrice comme l’analyse très justement ce billet de blog.

Ce trait esthétique a été repris au théâtre et au cinéma car le bain de la reine est un élément très cinématographique. La sortie du film avec Liz Taylor sous les traits de Cléopâtre en 1963 a fait accroitre sa popularité à travers les frontières. La reine est réputée pour sa beauté et sa sensualité mais elle représente un stéréotype kitsch de l’Egypte antique.

Deux ans après la sortie du film, Goscinny et Uderzo publient une nouvelle aventure d’Astérix le gaulois qui se déroule en Egypte pour venir en aide à l’architecte Numérobis : Astérix et Cléopâtre. La couverture de l’album est une référence directe au péplum hollywoodien dans la posture des personnages.

Cet album de BD s’est venu à 350 000 exemplaires, Astérix étant devenu un phénomène de société depuis sa création en 1959. D’ailleurs, Cléopâtre et Jules César sont des personnages récurrents de la série Astérix avec des références au fils adultérin du couple qu’il faut souvent secourir.

Ce qui m’a particulièrement plu c’est que cette exposition fait appel à la culture populaire que l’on connait tous : le cinéma, la publicité, la bande dessinée…

J’ai été émue de me retrouver devant les costumes et le trône de Monica Bellucci, inoubliable Cléopâtre de l ‘adaptation de la BD en comédie: Astérix et Obélix, mission Cléopâtre.

Ce film iconique datant de 2002 a réalisé 24.8 millions d’entrées dans les cinémas du monde entier. Je l’ai vu quand j’étais au collège, la plus grande salle du Pathé Valence était bondée de collégiens comme moi pour qui ce film est un souvenir inoubliable.

Cléopâtre, reine du marketing contemporain

En lisant le dossier de presse de l’exposition, j’ai réalisé à quel point Cléopâtre était une figure familière grâce à la publicité et au marketing. C’est un peu le même cas de figure avec le Boléro de Ravel à la télévision même si Cléopâtre est une figure bien plus ancienne.

Il existe plus de 1500 marques déposées avec le nom de cette reine d’Egypte incontournable : de l’huile d’olive, des sachets de riz, des cigarettes, du savon. L’exemple le plus évident pour moi, c’est la colle Cléopâtre avec son fameux logo.

Cette colle française au parfum amande existe depuis 1930. On la reconnait de loin avec son bouchon orange et son pinceau pour coller les feuilles. On la surnomme la reine des colles et le choix de Cléopâtre n’est pas anodin : on enseigne l’Antiquité à l’école et Cléopâtre est un personnage historique emblématique comme Napoléon, Jules César, Clovis…

Cléopatra’s kiosk, Shourouk Rhalem, 2025, objets du quotidien recouverts de cristaux Swarovski
Cléopâtre, une reine puissante et érudite dont se réclament les mouvements féministes aujourd’hui

Cléopâtre, un rêve de puissance, Maurice Sartre, éditions Taillandier

On confond souvent Cléopâtre avec Nefertiti dont le fameux buste a été envoyé à Berlin en 1912. Or Néfertiti a vécu au 14eme siècle avant JC, c’était la femme du pharaon Akhenaton qui a eu un règne marquant dans l’histoire de l’Egypte. Alors que Cléopâtre fut l’un des derniers pharaons.

Au 20 eme siècle, l’Egypte a voulu s’ emparer son passé antique, exploité par les colons anglais. En 1954, le président Nasser décide de nationaliser les entreprises et de leur donner des noms de pharaons pour rappeler la gloire de son pays. Ainsi, l’image de Cléopâtre est utilisée pour revendiquer une puissante identité égyptienne.

Aux Etats-Unis, la communauté afro-américaine se reconnait en elle car elle était une cheffe d’Etat africaine. Son image a été utilisée pendant la guerre de Sécession dans la lutte contre l’esclavagisme. Et bien entendu, elle est une figure incontournable du féminisme international.

J’ai passé un excellent moment à l’Institut du monde arabe car cette exposition très concise et efficace m’a apporté un bon souvenir de mes études à l’Ecole du Louvre sans tomber dans l’exposition universitaire et académique. En faisant appel à la culture populaire, cette exposition est accessible au grand public. Un excellent moment de culture au milieu de ma semaine de travail grâce aux nocturnes du mercredi.

La programmation de l’Institut du monde arabe autour de l’exposition Le mystère Cléopâtre.

Chaque jeudi, auront lieu des tables-rondes réunissant des conservateurs de musées et des universitaires pour débattre de débattre de l’importance de Cléopâtre dans l’Antiquité.

Ne loupez pas le photomaton thématique avec l’IA qui propose des mises en scène sympathiques avec costumes d’époque. C’est une chouette photo souvenir de l’expo pour 3€.

N’oubliez pas de vous hisser en fin de visite en haut de l’Institut du monde arabe sur la terrasse qui offre une vue imprenable sur le chevet de Notre Dame de Paris et l’île Saint-Louis. Jamel Debbouze s’est associé à Laurent de Gourcuff pour créer un restaurant oriental tenu par sa maman : Dar Mima- Ziryab.

Le mystère Cléopâtre, Institut du monde arabe, 11 juin 2025 au 11 janvier 2026, nocturne le mercredi soir, 15 € (plein tarif),7€ pour les 12-26 ans.

Le Mystère Cléopâtre, catalogue de l’expostion, SKIRA, 240 p., 29 €

Retrouvez-ici d’autres idées de visites de musées :

-Croisière sur la Loire: Aventures à Blois, la capitale de la Renaissance sous François 1er

L’exposition Ravel à la Philharmonie de Paris

-Le canal de Suez en Egypte, un carrefour géopolitique et culturel majeur.

Romans

Moi lectrice des éditions des Escales depuis que je suis devenue maman…

Lire de bons romans dans le RER A le matin et le soir en revenant du travail est devenu une drogue, je suis addict à la lecture, si possible de gros pavés de 400 pages, c’est mieux. D’autant plus depuis que je suis devenue maman car les écrans en tous genres ne sont pas une très bonne détente.

Je trouve souvent mon compte avec les romans des éditions des Escales car désormais je connais leur ligne éditoriale : Inviter au voyage par le seul pouvoir des mots, offrir une pause le temps d’un roman, faire découvrir un univers grâce à la force d’une écriture.

On choisit souvent ses romans en fonction du nom de l’auteur, de l’éditeur qui nous est familier. Une relation de lecture se crée alors et on guette la prochaine sortie d’un auteur apprécié.

Surtout, j’ai découvert que je choisissais mes lectures en fonction du lieu géographique de l’histoire. J’aime particulièrement les romans qui se déroulent sur la côte est des Etats-Unis, en Europe : en France bien entendu, mais aussi en Espagne pour cette culture solaire et authentique.

Un roman historique aura de grandes chances de me plaire à condition qu’il se déroule à partir de 1900.

Finalement, je me rends compte que je lis toujours le même genre littéraire : des fictions qui magnifient le réel donc je rejette de lire des thrillers, des romans fantastiques, des romans policier car je veux rester dans ma bulle au pays des Bisounours : lire des romans feel- good.

Je suis sortie de ma zone de confort avec cette lecture :

Traverser les montagnes et venir naître, Marie Pavlenko, éditions Les escales

Le résumé :

Un roman poignant et lumineux qui raconte le deuil, la solidarité et l’espoir. Astrid a tout perdu. A quarante ans, plus rien ne la retient, alors elle part. Elle achète sans l’avoir visitée une maison isolée dans la région montagneuse et sauvage du Mercantour. Parmi ses bagages, un carton marqué d’une croix rouge, ce qu’il lui reste de sa vie passée. Soraya a tout laissé derrière elle. Sa Syrie natale, sa famille, ses amis, son insouciance.
Elle traverse la montagne pour rejoindre la frontière française en se cachant de la police. Dans son ventre, une vie qu’elle déteste grandit.

Deux destins de femmes inoubliables. Deux douleurs indicibles qui se rencontrent et s’apprivoisent.

Un roman magistral qui malmène nos émotions tout au long de l’histoire. J’ai été secouée par sa lecture car les épreuves traversées par ces deux femmes sont révoltantes. Mais on ne peut pas lire que des romans feel good, c’est la réalité actuelle de bon nombre de migrants.

Une maison d’édition qui ouvre de nouveaux horizons, le passé en ligne de mire

Ce roman est le coup de coeur unanime d’un sacré nombre de bibliothécaires, libraires et de blogueurs littéraires. C’est l’un des titres phare de la maison d’édition. Les éditions des Escales ont été fondées en 2012. Son fonds compte plus de 240 titres : de la littérature française mais aussi étrangère, des polars avec une large part de romans historiques.

C’est d’ailleurs, leur domaine de prédilection le roman historique avec des auteures phares comme Victoria Hislop, Catherine Bardon…

Moi, je suis une bonne cliente des romans mondains d’ Elin Hilderbrand : Un été à Nantucket, Un dernier été, Hôtel Nantucket que j’ai découvert grâce au magazine Elle.

La plupart des personnages de ces romans cherchent par un certain art de vivre dicté par l’argent à montrer sa réussite ostensiblement. Ce ne sont pas des vacances de continuer à maintenir son rang social tout l’été sur la plage. Ces mondanités sont assez révélatrices de l’ère Trump en 2025 et même si c’est très superficiel, c’est assez jubilatoire à lire. Je me réjouis d’être française et que le choix de telle ou telle université ne détermine pas ma vie sur toute la ligne.

Je me demande bien à quel moment ces mondanités à Nantucket vont me lasser car c’est quand même le quatrième roman que je lis avec de grandes similitudes narratives.

Mais l’acuité d’Elin Hilderbrand à sonder la psychologie et les états d’âme de ses personnages, leurs aspirations les plus profondes, créent de belles lectures qui m’aident à m’évader et me divertir chaque été.

Ces stations balnéaires : Nantucket, Martha’s vineyard, Cape Cod… sont réputées depuis les années 1960 car c’est le berceau historique de la famille Kennedy, la famille royale américaine.

La cuisinière des Kennedy, Valérie Paturaud

Valérie Paturaud a rencontré un grand succès en racontant le parcours exceptionnel d’Andrée Imbert, cuisinière drômoise, pupille de la Nation, au service d’Albert Camus, Gallimard puis de l’illustre famille Kennedy aux Etats-Unis. Son livre s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

C’est un roman totalement hagiographique avec la famille Kennedy. Valérie Paturaud ne parle pas des mauvais côtés de Joe Kennedy et de ses accointances avec la mafia. Cette biographie est romancée à partir des archives de la famille d’Andrée Imbert.

Mais les lettres et les photographies le prouvent, une belle relation dépassant les rapports hiérarchiques s’est nouée entre la famille de Ted Kennedy et Andrée Imbert.

Le dernier chapitre où les enfants de Ted Kennedy rendent visite à leur ancienne nounou en France est très touchant. C’est un bon roman qui sera être une belle détente pour vous cet été. Il raconte le parcours d’une femme partie de rien qui a cru en ses rêves et en son talent.

J’ai aussi découvert la plume de Roland Perez, un auteur français des éditions des Escales qui excelle dans le domaine autobiographique avec son histoire personnelle. Il est né avec un pied bot et sa mère Esther a fait preuve d’une détermination sans faille et un miracle s’est produit : il a pu marcher comme tout le monde et s’intégrer dans la société.

Ce beau roman qui célèbre l’amour inconditionnel d’une mère a été adapté en film. Il a séduit 1.6 millions de spectateurs dans les salles de cinéma.

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, Roland Perez

C’est un superbe roman qui se déroule dans une famille juive séfarade avec sept enfants entassés dans un HLM parisien dans les années 1960. Le petit garçon qui a un pied bot trompe l’ennui de ne pas pouvoir aller à l’école en rêvant grâce aux chansons de Sylvie Vartan.

J’ai continué avec Bonne fête des mères Papa qui cloture cette trilogie autobiographique. Esther y est toujours aussi époustouflante. Ce sont deux très beaux romans sur l’amour inconditionnel mais un peu encombrant d’une mère.

J’espère que ce billet vous aidera à choisir une lecture passionnante qui avoisine les 500 pages pour vous évader en attendant les congés d’été ou en les vivant, détendus sur une chaise longue dans un jardin ou à bord d’une piscine.

Précédent billet de la série Moi lectrice : lectrice de l’Ecole des loisirs depuis 1987

*Cet article de blog ne fait l’objet d’aucun partenariat commercial. C’est une nouvelle rubrique de mon blog où je raconte mon parcours de lectrice et les choix éditoriaux des éditeurs qui m’ont convaincue.

Carnets de voyages urbains·Lifestyle

Croisière sur la Loire : aventures à Blois, la capitale de la Renaissance sous François 1er

Tout a commencé avec une carte postale envoyée par une cliente à mon bureau. Une vue de la Loire en Maine et Loire. Cela m’a rappelé un super voyage chez des amis que j’avais fait en famille vers Angers, on était montés sur des gabarres, ces bateaux à fond plat.

Ensuite, on a visité le chateau de Fontainebleau l’année dernière et ma passion pour la Renaissance héritée de mes études en histoire de l’art est revenue ! .

On a découvert qu’on pouvait rejoindre Blois en moins de deux heures depuis la gare d’Austerlitz. Nous avons donc réservé des billets dans un train corail Ouigo (fort sale) direction Blois à sept heures du matin. Nous sommes arrivés à 9 heures à la gare de Blois-Chambord qui se trouve à dix minutes à pied du centre-ville.

Quelle chance de petit-déjeuner dans le square Victor-Hugo en face de la superbe façade du chateau royal de Blois avec ses arcades. On a fréquenté deux boulangeries du centre ville : Chez Lupin et Marlau (très bonne adresse pour les quiches et salades dans le train !).

Le chateau royal ouvrait à neuf heures donc c’est la première chose que nous avons faite. C’est un lieu touristique emblématique très bien conçu en termes de flux de visiteurs. Vous avez des casiers pour vos sacs à dos et on vous fournit une tablette pour l’expérience historique. Nous ne nous en sommes pas servis car nous trouvons l’expérience contre-productive avec un enfant.

La façade d’entrée depuis la place est un héritage du Moyen-âge entre le 13eme et le 15eme siècle. Les rois de France appréciaient déja Blois mais véritablement c’est François 1er qui va donner tout son éclat au chateau.

Sous son règne, l’influence du décor italien est manifeste mais il se mêle à des structures très françaises. L’escalier monumental à vis abrité par une tour est le meilleur exemple de ce syncrétisme franco-italien.

Le chateau est très bien conçu pour les enfants grâce à ses nombreux panneaux spécialement conçus pour eux. On observe de près des gargouilles en pierre de près. Le chateau contient une collection de 35 000 oeuvres, plus de trente pièces meublées se visitent.

Nous avions vraiment regretté que le château médiéval de Vincennes ne soit plus meublé pour se rendre compte de la vie quotidienne au Moyen-Age. Ici à Blois, on comprend facilement comment est organisée spatialement la vie de cour à la Renaissance.

On visite la salle du roi avec son trône, leur garde-robe, la chambre de la reine, le studiolo…. Le cabinet des guerres de Religion fait froid dans le dos avec le portrait des ducs de Guise, ces trois affreux intégristes.

D’ailleurs, on voit à Blois la mise en place de l’étiquette où le roi met une distance symbolique avec ses sujets, un principe majeur repris par Louis XIV à Versailles.

Enfin, le clou du spectacle c’est cette immense salle des Etats généraux qui m’en a mis plein la vue (désolée, je n’ai pas pu faire mieux pour l’analyse ). Ne quittez pas le chateau sans avoir visité les jardins de la terrasse du Foix pour sa vue sur la Loire et le vieux Blois à couper le souffle.

La place du chateau est un endroit très agréable avec son manège, ses terrasses de café. On avait repéré un superbe salon de thé vraiment très bien décoré O’Chateau mais il était fermé lors de notre passage.

On a contourné les remparts du chateau pour déjeuner à midi dans une petite brasserie de qualité Le baroque, accueillis par un patron très sympathique.

Dans l’après-midi, on s’est dépêchés de rejoindre le port de la Creusille car j’avais réservé une croisière découverte d’une heure sur une gabarre avec Observatoire de la Loire.

Ce fut un très bon souvenir car le conférencier et capitaine du bateau était passionné et passionnant. Nous nous sommes dirigés vers le pont Jacques-Gabriel, un pont en dos d’âne dont on peut admirer la droiture depuis le haut de l’escalier Denis Papin, un spot à ne pas manquer à Blois. Ce pont a été maintes fois reconstruit car bombardé pendant la débâcle de juin 1940.

Ce fait historique m’a beaucoup marqué quand j’ai lu le roman La bicyclette bleue de Régine Desforges. Forcément, j’ai eu une pensée pour ma grand-mère et sa famille qui ont fui leur Pas de Calais en juin 1940 pour venir se réfugier dans cette région.

Ce bateau en bois à fond plat était très confortable pour naviguer sur la Loire, un fleuve un peu sauvage avec ses îles qui se créent au fil des crues. La Loire est un fleuve très différent de la Seine ou du Rhône car elle n’est pas canalisée.

J’ai beaucoup aimé le discours du conférencier qui avait choisi comme thématique patrimoine et biodiversité.

Ma fille de six ans a été très intéressée par la visite avec les explications sur la nidification des oeufs par les mouettes et les sternes, mise en danger par les goélands qui mangent les bébés. Il nous a également parlé des castors, une espèce qui été menacée par l’Homme mais qui a pu retrouver sa tranquillité sur les bords de Loire.

J’étais bien contente d’avoir un peu anticipé notre voyage en scrutant la carte Google de la ville quelques jours avant de partir. Sans cela, je pense que nous serions passés à côté de la croisière sur la Loire.

Dernier endroit remarquable : la roseraie à proximité de la cathédrale Saint-Louis et de l’hôtel de ville. Blois est une ville de terrasses avec une vue imprenable sur la Loire. Elle cinq églises assez monumentales.

Cette roseraie est un lieu idyllique où nous avons pris le goûter juste à côté d’un bassin bien agréable. Il y a une terrasse qui la surplombe avec la statue de Jeanne d’Arc, l’héroïne locale. On peut jouer à la pétanque et admirer une exposition temporaire de photographies en noir et blanc intitulée Vacances romaines. Il y avait une petite guinguette très sympathique à proximité d’une grande aire de jeux pour les enfants.

Blois est une ville où il fait bon vivre pour les familles, seule ombre au tableau, à Blois, le moucheron est roi ! Blois est aussi un bassin industriel pour deux marques sucrées, incontournables dans le paysage agroalimentaire français : la chocolaterie Poulain et les biscuits Saint Michel.

Nous avons tellement aimé Blois que nous réfléchissons à une prochaine visite aux chateaux de la Loire : Chambord, Chenonceaux, eux aussi accessibles en TER depuis Paris. Cependant, il est déconseillé de choisir les ponts de mai comme dates de visite car ce sont des sites très touristiques recherchés dans le monde entier.

Retrouvez-ici d’autres bons plans tourisme dans notre si belle France :

-Un jeudi saveur chocolat , la visite de la chocolaterie Menier à Noisiel

Une journée enchantée à visiter le chateau de Fontainebleau et Moret sur Loing

Le château de Vincennes et le puzzle chateau fort de la marque Djeco – achat personnel

Romans

Se divertir avec les mondanités de la société américaine à Nantucket chaque été : les romans d’Elin Hilderbrand, Les escales.

J’ai découvert les romans d’Elin Hilderbrand dans le magazine Elle en lisant Un été à Nantucket qui se déroule l’été 1969 sur une île aisée de la côte Est où se retrouve chaque été la bonne société américaine.

Puis, j’ai lu Un dernier été, un roman un peu original puisque l’héroïne de l’histoire meurt au début du roman et observe son entourage depuis le paradis avec une bonne fée qui l’accompagne.

Séduite par son écriture agréable et un peu mondaine ( je l’avoue), j’ai lu tous ses livres dans la foulée sauf Un couple parfait, adapté sur Netflix car la couverture glauque avec la mer couleur sang m’a rebutée.

J’ai aussi lu Eté après été paru en 2022 et Hôtel Nantucket l’an dernier que j’avais chroniqué ici.

Le 5 juin 2025, Elin Hilderbrand publie un nouveau roman qui, sans surprise, se déroule à Nantucket. Une adaptation en série est en cours de tournage avec Jennifer Garner dans le rôle principal.

Contrairement à la série Un couple parfait qui ne m’a pas convaincue, je pense que je serai au rendez- vous car l’intrigue d’Un week-end à Nantucket ressemble à celle d’un bon feel-good comme je les aime.

Un week-end à Nantucket, Elin Hilderbrand, traduit par Alice Delarbre, 448 pages, 23 €, parution le 5 juin 2025.

Le résumé :

Après une tragédie, la blogueuse culinaire Hollis Shaw décide de rassembler ses quatre meilleures amies pour passer un week-end inoubliable à Nantucket.

Créatrice d’ un blog culinaire à succès, Hollis est mariée à un séduisant chirurgien cardiaque. Mais après une violente dispute, son mari meurt dans un accident de voiture. Et, entre son mariage tendu et sa relation compliquée avec sa fille, la vie apparemment parfaite de Hollis révèle ses failles.

Hollis a besoin de retrouver le goût du bonheur. Elle réunit alors à Nantucket ses quatre plus proches amies, connues à des époques différentes de sa vie. Mais, surprise : Jack, son premier grand amour, est de la partie. Amitié et rivalité, amour et trahison, quête de soi et perte de repères : entre les secrets des unes et les problèmes des autres, le week-end qui promettait d`être idyllique est loin de se passer comme prévu.

Pourquoi un roman aussi mondain et frivole qu’ Un week-end à Nantucket m’a captivée durant tout un week-end ?

Parce qu’il est plus profond qu’il n’y parait…

J’ai beaucoup aimé les récits d’adolescence au lycée puis à l’université de l’héroïne, Hollis. Elle invite sa meilleure amie du lycée avec qui elle avait une relation très fusionnelle. Mais elle invite aussi, sa colocataire à l’université qui est devenue la marraine de sa fille.

Il y a de la rivalité entre ses deux amies car Hollis a voulu rompre avec sa condition sociale plus modeste en quittant Nantucket. Ce sont des évolutions personnelles que chacun connait dans son parcours même quand on n’a pas un tel niveau de vie à Nantucket.

A l’ombre des magnolias, une série Netflix un peu guimauve sur les amitiés féminines dans la société américaine

Car il montre une société américaine où il faut sans cesse rentrer dans le moule pour s’intégrer socialement.

Certaines pages sont assez futiles et ennuyeuses à force de décrire les plus belles plages, les petits amuse-bouches de homard et de pain portugais… Mais cela raconte aussi un certain art de vivre dicté par l’argent que l’on montre ostensiblement. Ce ne sont pas des vacances de continuer à maintenir son rang social tout l’été sur la plage.

Ces mondanités sont assez révélatrices de l’ère Trump en 2025 et même si c’est très superficiel, c’est assez jubilatoire à lire. Je me réjouis d’être française et que le choix de telle ou telle université ne détermine pas ma vie sur toute la ligne. Les passages où Hollis et une de ses amies de l’école fréquentent un certain cercle de femmes qui excluent de manière radicale et cruelle l’une d’elles m’a marquée.

Le seul reproche que je ferai à Elin Hilderbrand est son recours un peu répétitif aux mêmes arches narratives. Souvent, dans ses romans, le mari est volage et la mère de famille malheureuse. Mères et filles sont rivales et n’arrivent pas à se comprendre.

Les six femmes d’Un week-end à Nantucket ont des prénoms vraiment très originaux et un peu ridicules, les réseaux sociaux se mettent à déterminer leurs caractères et leurs personnalités… Par contre, j’ai beaucoup aimé la petite pique adressée à la cancel culture quand le personnage de Dru-Ann (Dru-Ann !) se révolte car une de ses protégées se sert de l’excuse de la santé mentale pour ne pas honorer ses obligations sportives.

Je me demande bien à quel moment ces mondanités à Nantucket vont me lasser car c’est quand même le quatrième roman que je lis avec de grandes similitudes narratives. Mais l’acuité d’Elin Hilderbrand à sonder la psychologie et les états d’âme de ses personnages, leurs aspirations les plus profondes, créent de belles lectures qui m’aident à m’évader et me divertir chaque été.

Je vous recommande également dans le même genre, les romans de J.C Sullivan : Maine, Les liens sacrés du mariage et Les anges et tous les saints, trois romans que j’ai beaucoup aimé. Ils parlent de cette société un peu huppée de Boston, d’origine irlandaise comme l’auteure.

Et vous, êtes-vous déjà allé à Nantucket ? Il est indéniable que cette région fait rêver les Français grâce aux pages people de Paris-Match. Cela a construit mon imaginaire…

Ces stations balnéaires : Nantucket, Martha’s vineyard, Cape Cod… sont réputées depuis les années 1960 car c’est le berceau historique de la famille Kennedy, la famille royale américaine. Je vous recommande la biographie très bien écrite par Valérie Paturaud : La cuisinière des Kennedy.

Elle raconte le destin extraordinaire d’une pupille de la Nation, petite cuisinière d’un bistrot dans la Drôme qui va partir à la conquête des bouchons lyonnais, puis des familles bourgeoises françaises avant d’être embauchés par Rose et Joe Kennedy, les illustres parents du président américain.

Un régal de lecture pour cet été !

Expos·Sociologie

Les papiers d’agrumes, de la cagette du marché au musée

J’ai découvert dans le numéro de juin du Monde diplomatique un article passionnant consacré aux papiers décoratifs autour des agrumes : oranges, citrons… C’est d’ailleurs, l’objet d’une brillante exposition de société : Superbemarché qui se déroule au Musée international des arts modestes (MIAM) de Sète du 11 avril 2025 au 8 mars 2026.

La force de cette exposition est de détailler tout le circuit économique du commerce mondialisé des agrumes : de l’agriculture, au transport et à la consommation.

Ce n’est pas un hasard que cette exposition qui parle d’import-export ait lieu à Sète, important port de commerce français. J’aime beaucoup les ports de marchandises : Marseille, Le Havre, j’ai travaillé dans ce domaine et je suis incollable sur les containers désormais. J’ai même lu une trilogie littéraire qui se déroule au port du Havre : Souviens toi Angie de Marie-Aude Murail.

Mais revenons à nos oranges et nos agrumes. Aujourd’hui, on consomme au quotidien des oranges en grande quantité. On peut trouver à chaque coin de rue une supérette qui propose de presser des oranges pour un bon shot de vitamines, comme la potion magique d’Astérix avant d’aller au bureau. Mais ce fruit n’a pas toujours été si accessible que ça.

L’orange, un produit luxueux et rare venu d’un pays lointain et exotique.

Certes, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on ne trouve plus d’oranges au pied du sapin pour les enfants. Mais très longtemps, ce fruit a été considéré comme luxueux et rare.

A la fin du 19eme siècle, l’industrialisation des agrumes s’est intensifiée. On a alors emballé les oranges principalement dans des papiers de soie que l’on froisse facilement. Ces motifs à dominante circulaire ont été illustrés par les exploitations d’agrumes pour détailler leur provenance géographique mais aussi créer leur image de marque.

Des emballages publicitaires comme des cartes postales ensoleillées.

Les papiers d’agrumes pourraient tout à fait rejoindre le catalogue de mythologies du philosophe et sémiologue Roland Barthes. Ce papier travaillé artistiquement (le contenant) illustre son contenu : l’orange et sa mythologie ensoleillée.

Personnellement, cela me fait rêver comme une carte postale et j’ai envie de les coller dans mes carnets personnels. A l’ère des réseaux sociaux, je pense qu’on a besoin de revenir à ces esthétiques plus anciennes. C’est une exposition totalement instagrammable.

Fonds du MIAM

Papiers d’agrumes est une exposition de société comme je les aime. Elle retrace l’imagerie populaire, la mythologie des agrumes car c’est un commerce mondialisé qui a de belles heures devant lui.

L’usage de camions frigorifiques remet en cause le recours aux papiers de soie pour emballer les agrumes. On leur reproche de polluer, de coûter cher et donc on a recours au vilain filet de fruits bien moche. Heureusement, on continue d’en trouver et de les collectionner.

Les papiers d’agrumes, du marché au musée.

Avide de trouver de beaux imprimés pour mes collages dans mon bullet journal, je suis le compte de la dessinatrice @Julie adore qui collecte les étiquettes sur les bananes, les clémentines.

C’est beau aussi mais cela n’a pas la même esthétique que les superbes papiers de soie. J’en trouve sur les mandarines Orri Soculente qui viennent d’Espagne au moment de Noël.

J’aime éperduement les packaging dessinés sur les Pannetone, les petits bonbons russes que je trouve dans un supermarché à Bourgas, Bulgarie avec des iconographies intemporelles.

Je choisis les mandarines avec le papier de soie même si elles sont plus chères car le packaging les rend plus attractives. A travers leur esthétique chatoyante, elles sont la vitrine d’une industrie agroalimentaire mondialisée qui a bien besoin de cette publicité séduisante. Le recours au papier de soie revêt une dimension érotique : il cache le fruit défendu.

Je vous recommande de découvrir les musées de société qui retracent notre quotidien, les emballages publicitaires d’agrumes sont une belle source iconographique, porteuses d’Histoire et de mythologies.

Musée International des Arts Modestes, 23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny, 34200 Sète. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h00. 5,60 euros par adulte, enfants et étudiants : 2,60 euros.

Retrouvez ici d’autres articles consacrés à l’histoire des marques et au commerce international.

Le canal de Suez en Egypte, terre cosmopolite et enjeu économique international

Lu, la marque centenaire de biscuits

Le chocolat Menier qui employait toute une cité ouvrière à Noisiel