Comme tout le monde, j’ai eu envie d’écrire un article pour me réjouir des 600 millions de vues du film d’animation Le loup mal-aimé commandé par les supermarchés Intermarché, avec le concours de l’agence de communication parisienne Romance et le studio d’animation montpellierain Illogik studio.
Moi qui pestais récemment du manque progressif de féérie des décorations de Noël, de l’IA qui enlaidit les visages et les lieux partout ( la bande-annonce de la suite de la comédie romantique The holiday m’a traumatisée), ce succès populaire me galvanise et me rassure beaucoup.
Le résumé :
C’est le réveillon de Noël dans une famille française. Un oncle ou un papa raconte une histoire d’un loup qui déconstruit son instinct animal en devenant végétarien. Il en a marre d’être seul et que les autres animaux de la forêt aient peur de lui. Alors il se met à cuisiner grâce à son livre de recettes dans sa petite maison toute mignonne.
Il apporte une quiche de légumes au fameux dîner de Noël. Tous les animaux fuient en courant car ils ne sont pas encore convaincus qu’il ne soit plus dangereux. Seul un petit écureuil lui prête confiance. Et ainsi le loup sera accepté par toute la forêt…
Mon avis :
J’ai adoré ce clip que j’ai regardé plusieurs fois et que j’ai voulu partager avec ma fille de six ans. C’est marrant parce que la veille, je cherchais partout dans les magasins de jeux et les librairies le loup en peluche Auzou car c’est la mascotte de la classe de ma fille.
Cette publicité cartonne car elle joue sur les codes traditionnels des contes pour enfants avec l’image intemporelle du grand méchant loup qui parle aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Il m’est venu en tête plein de références comme le dessin animé L’âge de glace ou encore la BD Le grand méchant Renard… Même le festin final m’a fait penser à la séquence finale d’Astérix.
C’est d’ailleurs l’acteur bien connu Fred Testot qui a doublé le loup mal-aimé. Et alors avec la bande son Le chanteur malheureux, un classique de la chanson française, nous sommes embarqués dans un tourbillon émotionnel, féerique dont nous avons bien besoin actuellement.

La chanson Le mal aimé de Claude François.
J’ai besoin qu’on m’aime
Mais personne ne comprend
Ce que j’espère et que j’attends
Qui pourrait me dire qui je suis ?
Et j’ai bien peur
Toute ma vie d’être incompris
Car aujourd’hui : je me sens mal aimé
Claude François chante ces paroles très mélancoliques en 1975. L’air n’est pas inoubliable mais les paroles touchent son public car elles sont très autobiographiques. Le chanteur traverse alors une profonde dépression malgré le succès et la notoriété. Il va même continuer dans cette veine doloriste avec Le chanteur malheureux, l’année suivante en 1975.

Pourquoi ce petit film d’animation est un bijou qui émeut le monde entier ?
Ce succès planétaire est à l’image des recettes de cuisine que suit le loup pour composer ses plats. La publicité a été diffusée pendant les coupures pub du concours de beauté Miss France, un des derniers rassemblements populaires de la télévision française. Puis une dizaine d’influenceurs bien choisis ont joué leur rôle de prescripteurs sur les réseaux sociaux. C’est quand même la première fois que je vais chercher à regarder une publicité par curiosité plutôt que de la subir.
Un travail d’équipe complémentaire
Différents corps de métier ont travaillé de concert pour réussir ce tour de force. Ce petit film d’animation assez long (2 minutes 30 d’émotion ) a suscité une équipe de 70 personnes pour le réaliser.
Des scénaristes, des modeleurs 3D, designers et spécialistes de la texture et de la lumière, mais aussi une dessinatrice de littérature jeunesse venue d’Allemagne : Wibke Rauers. Cela saute aux yeux que c’est fait par une personne humaine surtout dans le dessin de chacun des animaux qui sont très expressifs.

Le mois dernier, il m’ est arrivé une belle anecdote sur le réseau social Linkedin. Avec quelques hashtags bien ciblés, ma chronique du film d’animation Le secret des mésanges a été vue par un certain nombre de professionnels du film d’animation dont les studios Folimage de la ville d’où je viens : Valence. J’ai même reçu des messages pour me remercier d’avoir donné un avis sur leur travail. Ils nous apportent de la féerie dans ces temps clivants et anxiogènes.
Je pense que ce beau succès populaire du loup d’Intermarché va redonner des ailes à toute cette chaîne de l’image animée malmenée par la révolution de l’IA.
Le loup mal-aimé : une animation qui redonne espoir
Maintenant le défi est de transformer l’essai comme au rugby : une peluche loup et un film d’animation sont attendus par la suite. J’espère que les entreprises françaises vont tirer une leçon de ce beau succès collectif pour valoriser le travail humain et émotionnel de milliers de graphistes. Intermarché a gagné des points avec cette campagne de publicité. On voit fleurir sur les réseaux sociaux des publicités avec de grandes haies d’honneur pour fêter le départ à la retraite de caissières après vingt ans de service. Gageons que le lien humain soit supérieur à la com’ !
Le succès de cette vidéo est aussi lié aux contre-exemples des concurrents qui ont utilisé l’IA de manière grossière. Le monde créatif proposé par l’IA dans la publicité de Mac Do propose un monde gris, limite apocalyptique, sensationnaliste sans aucune féerie. Tout ce que dont je ne rêve absolument pas. Alors aiguisons notre regard pour ne pas accepter la médiocrité.
Je serai bien curieuse de savoir en quoi ce clip animé vous a ému et s’il a réveillé vos souvenirs d’enfance ?






















































