BD & romans graphiques

Pourquoi le roman graphique cartonne depuis dix ans ?

Il y a peu j’ai chroniqué dans ce blog le roman graphique Suzanne, éditions Ankama, une biographie en BD de la championne de tennis Suzanne Lenglen.

J’ai aimé le rythme frénétique de la narration calqué sur le suspens d’un match de tennis et j’ai beaucoup appris sur elle et sur son contexte historique.

J’ai alors réalisé que le roman graphique était vraiment l’un des genres littéraires que j’aimais le plus lire.

Enquête sur un phénomène éditorial en ascension fulgurante depuis dix ans mais qui existe depuis les années 1970.

Le roman graphique se distingue de l’album traditionnel de BD par son format plus épais car la pagination est plus importante. On mise alors sur un travail et un langage personnel de la part de l’auteur. La narration est plus longue, l’histoire se veut conclusive.

Une nouvelle forme de biographie

Les romans graphiques que je préfère lire sont ceux qui sont dotés d’un dossier documentaire à la fin avec des photographies d’archives en noir et blanc. Pour moi, c’est vraiment cette caractéristique documentaire qui définit un roman graphique.

Parfois même, le livre est une commande passée par un musée ou une institution comme le mémorial de la Shoah pour Retour à Birkenau de Ginette Kolinka, le musée de l’armée pour Missak Manouchian, éditions les Arènes ou encore la fondation John Bost qui a passé commande aux éditions La boite à bulles.

Il y a des romans graphiques qui marchent très bien comme L’arabe du futur de Riad Sattouf qui a apporté 800 000 lecteurs aux éditions Allary ou alors Les strates, l’autobiographie juvénile de Pénélope Bagieu qui a attiré plus de 80 000 lecteurs (comme l’analysait Vincent Brunner dans son article des Inrockuptibles, daté du 12 janvier 2022).

La production de romans graphiques est en forte hausse depuis une décennie mais toutes les productions ne sont pas toutes rentables et bien identifiées parmi l’offre de BD publiées chaque année.

Comme pour les romans, le lectorat du roman graphique et majoritairement féminin. J’ai remarqué que comme pour les chanteuses : Suzanne, Pomme, Angèle, on titre les biographies de femmes illustres par leur prénom : Suzanne (Lenglen), Dulcie (September, éditions Futuropolis) pour créer un lien affectif avec le sujet de ces romans graphiques.

Il y a clairement une volonté éditoriale de surfer sur le succès des Culottées, éditions Gallimard. Ces deux tomes ont cumulé pas moins de 500 000 ventes et ont même fait l’objet d’une adaptation en dessin animé.

Mais j’aime énormément les séries d’albums BD car on s’attache vite aux personnages et à leurs univers. Cela fidélise le lectorat… et assure le jackpot à leurs éditeurs sur plusieurs générations.

Je suis aux aguets quand parait un nouvel album de Cédric, Les tuniques bleues ou Le petit Spirou car je suis nostalgique de mes lectures d’enfant et j’ai envie de les transmettre à ma fille. Grâce à mon travail, j’ai découvert les albums de Loupio, édités par Mame. C’est un jeune troubadour orphelin au temps de Saint François d’Assise. Cela me rappelle une série Johan et Pirlouit que j’aimais beaucoup.

Dans un prochain article, il m’a paru essentiel de rendre hommage à Bernadette Desprès, l’illustratrice phare de Tom-Tom et Nana, une série de J’aime lire, éditée par Bayard.

Et vous êtes vous plutôt team albums ou team romans graphiques?

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