Romans·Sociologie

Sauveur et fils, série littéraire, superstar du festival du livre de Paris

Ce roman qui clôture une série de sept tomes, j’attends de le lire depuis au moins un an et demi… Un immense merci à l’Ecole des loisirs pour son envoi en service de presse.

J’ai découvert la série Sauveur et fils un peu par hasard via le blog littéraire Little pretty books écrit par Fiona, une bibliothécaire passionnée. Je me lance dans les romans de Marie-Aude Murail les yeux fermés. J’aime sa finesse psychologique pour cerner ses personnages et leur faire vivre des moments de pure émotion.

Les retournements de situations et les moments de vérité sont légions dans cette série. Il m’est souvent arriver d’avoir des frissons ou la larme à l’œil quand les petits patients de Sauveur dénouent les pelotes de leur vie et se libèrent de leurs fardeaux.

Je me revois en 2016 dévorer les deux premiers tomes de Sauveur et fils en quelques jours, lire au soleil au parc Monceau. Puis arpenter toutes les librairies du 20 eme arrondissement pour acheter en urgence le tome 3…

J’étais au chômage pendant quelques mois et cette lecture m’a apporté une forme d’évasion bien réconfortante. Ensuite, il a fallu patienter une année en moyenne pour lire les suivants à partir de la saison 4 car j’avais rattrapé mon retard.

Alors, j’ai relu les précédents tomes pendant mon congé maternité en 2019, pendant le confinement de 2020… Entre temps, j’ai aussi lu la trilogie Angie qui se déroule au Havre…

Les bouleversements sociétaux provoqués par la pandémie sont bien entendu traités par Marie-Aude Murail et sa fille Constance avec qui elle a écrit le livre.

Dans le septième tome, Sauveur et Louise se sont mariés lors d’une fête endiablée. Ils ont accueilli une petite fille Léopoldine et leur maison au 12 rue des Murlins à Orléans est pleine à craquer. On est d’ailleurs reconnaissants aux auteures d’avoir inséré un plan de la maison dessiné par Anne Beauchard.

C’est très utile pour localiser les nombreux personnages : Lazare et Paul désormais lycéens, Alice l’étudiante en fac qui n’a pas perdu sa répartie, Grégoire le petit garçon en vue d’être adopté par Sauveur et Louise, le fameux cabinet du psy et la cuisine qui est le théâtre de cette famille recomposée où ça rit, ça crie, ça se révolte … Bref la vie quoi ! Comme dit Lacan,  » le réel c’est quand on se cogne« 

J’avais un peu peur d’être déçue par ce roman final qui clôture une série de livres que j’ai tant aimé. Que nenni, c’est le plus beau tome de la série !

Sauveur retrouve d’anciens patients dans son cabinet, il suit la route d’autres de loin et il en rencontre de nouveaux… Comme Alix et ses parents qui se retrouvent dans deux camps opposés à cause de la pandémie : les vaccinés et les anti-vax.

Le dialogue est rompu, la confiance vacille dans cette famille. Ces joutes verbales autour de la vérité et de la liberté ont été passionnantes à suivre.

Sauveur se retrouve également à animer avec une médiatrice Ambre un atelier de prise de conscience des violences conjugales avec des prisonniers.

Ces mécanismes d’alliances entre les uns et les autres ont été également passionnants. Cela m’a fait immédiatement penser au film Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry sur le thème de la justice restaurative que je vais aller voir très bientôt.

Comme Jeanne Herry, Marie-Aude Murail mise sur le triomphe du collectif dans son écriture. C’est superbe de lire les collaborations que met en place Sauveur avec l’infirmière scolaire, l’assistante sociale, les médecins généralistes pour aider ses patients.

Ce qui est balèze avec ces romans, c’est que l’auteure se met dans la position du psychothérapeute pour écrire. Avec le personnage d’Ambre, elle décrit une jeune femme qui essaye d’apporter à des prisonniers machos un discours féministe assez engagé mais inaudible pour eux.

Marie-Aude Murail raconte l’incongruité de la situation sans se lancer dans un quelconque jugement de valeur. L’arrivée de sa fille Constance comme seconde plume est fort intéressante car elle apporte des problématiques actuelles moins préoccupantes à la génération de sa mère.

J’émets beaucoup de réserves sur la plupart des sujets de société traités dans ces romans : les alters, les questions sur le genre, les tentations de l’Homme vers l’occulte pour manipuler les autres et surtout les maudire avec des quimbois. Mais ce sont des réalités et j’aime l’espace de réflexion apporté par ces livres. La série Sauveur et fils est classée dans la catégorie Young adult.

J’apprécie beaucoup la qualité de ces romans à l’Ecole des Loisirs : Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh fait aussi partie de mes coups de coeur…

Jeudi soir, je suis allée à l’inauguration du festival du livre au Grand Palais éphémère et je trouve que l’Ecole des loisirs est un éditeur majeur dans le domaine de la littérature.

Je suis en train de lire La guerre de Catherine écrit par Julia Billet et adapté en BD par les éditions Rue de Sèvres. Et j’ai adoré les illustrations de Chien Pourri en format géant pour fêter son anniversaire…

Retrouvez-ici toutes les chroniques des livres de Marie-Aude Murail que j’ai lu :

Opération policière et littéraire en cours au Havre : la trilogie Angie

Thérapie de groupe

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