Lecture et autres challenges passionnants

Un vendredi de printemps au festival du livre de Paris 2022

Cela fait bien un mois que j’attends ces retrouvailles avec l’évènement parisien que je préfère : le salon du livre. Depuis que je vis à Paris (dix-sept ans maintenant), ce salon a déterminé mes ambitions professionnelles : je mesure la chance d’exercer des métiers du livre qui me passionne.

Munie de mon précieux badge exposant, coupe-file bien pratique, je passe une heure bien agréable en compagnie de Marie-Aude Murail et de Louise Tourret (France Culture) qui l’interviewe avec talent dans l’Agora France Télévisions.

J’avais déjà expérimenté ce type de rencontre avec l’auteure en 2018 et c’était un vrai moment de communion avec d’autres lecteurs qui ont lu tous ses livres comme moi.

Illustrations de Simon Landrein

Des rencontres avec les auteurs fondées sur l’affect et les émotions

J’ai été marquée par les prises de position assumées de MAM qui résonnent dans l’actualité. Elle a déclaré être avec les enseignants dans la douleur qu’ils vivent actuellement. Il y aura un personnage attachant dans le prochain tome de Sauveur et fils : une jeune institutrice qui se demande si elle va continuer son métier.

Je ne savais pas encore quel cadeau offrir à la maîtresse de ma fille pour la fin d’année, c’est décidé, je vais lui offrir Vive la République, un chouette roman sur une petite école.

Le futur(e) ministre de l’Education nationale serait bien inspiré de lui confier une mission sur la lecture publique dans les écoles et les collèges tant son expérience de milliers de rencontres dans les classes et les bibliothèques pourrait être utile et inspirante.

Et puis, il y a eu les questions/réponses entre l’auteure et ses lecteurs avec deux ou trois moments de grâce, rien que cela. Une ado de treize ans a posé une question tout en donnant la réponse : elle a expérimenté que la lecture procurait les mêmes émotions que celles quand on tombe amoureux (les papillons dans le ventre en moins, quoi que).

Puis, il y a eu une émotion assez contagieuse (c’est plus sympa que le coronavirus) quand une mère a pris la parole avec sa fille très émue pour raconter comment ces romans les ont encouragées dans leurs moments de vie en famille.

On se croirait dans le cabinet de Sauveur Saint-Yves avec Blandine, Margaux Carré et leur maman. C’était beau. Grâce à ces romans, j’ai découvert une citation de Lacan que j’ai fait mienne « Le réel, c’est quand on se cogne« .

J’ai vraiment réalisé qu’un livre, ce n’est pas seulement un produit manufacturé (je le savais déjà un peu), c’est un support à émotions, capable de vous permettre d’évader votre esprit quand vous êtes confiné et déprimé.

Ces rencontres avec les lecteurs sont uniques mais ces tsunamis émotionnels doivent être éreintants à l’échelle d’un salon du livre national.

Les éditions Eyrolles, mon réservoir d’idées créatives

Puis je suis allée sur le stand des éditions Eyrolles qui encouragent ma créativité artistique à fond. Je connaissais Julie Adore qui m’a fait un beau cadeau avec ses petites bonnes femmes si jolies.

J’ai aussi découvert Anne-Laure Jacquart et ses ouvrages de qualité sur la photographie créative ainsi que Sophie Truant, J’ose la gouache. Moi qui me galère avec la transparence de l’aquarelle, je vais me dépêcher d’aller acheter des tubes de gouache extra-fine pour obtenir cette opacité. Je vais bientôt faire une razzia à la librairie Eyrolles en descendant de la montagne Sainte Geneviève, un soir…

L’évènement people de la saison !

Le festival du livre est aussi un évènement people où il faut être vu : en témoigne l’attroupement sur le stand du Seuil pour Jean-Luc Mélenchon, acclamé par des dizaines de jeunes (c’est leur crush visiblement). Il est allé saluer tout innocemment Edouard Philippe, ancien premier ministre qui dédicaçait son livre avec son co-auteur Gilles Boyer.

Vu les sms que j’ai reçu, cette petite séquence vous a plu. Ils étaient tellement tendres l’un envers l’autre que j’ai cru à une galoche imminente. La politique française m’étonnera toujours !

Découvrir les éditions des musées , des institutions de service public

Coédition Louvre/Atelier du poisson soluble

Enfin avant de partir, j’ai fait un saut chez mes chouchous : les éditions du musée du Louvre, toujours chaleureux avec moi après tant d’années (j’ai tenu leur stand à Livre Paris en 2008, je vous raconte tout dans l’épisode 1 de cet article).

Je recommande l’exposition Bulles de Louvre au musée de la BD à Bruxelles qui retrace l’histoire de cette superbe collection coéditée par les éditions du musée du Louvre avec Futuropolis depuis plus de vingt ans !

Je vous invite à découvrir leurs publications jeunesse et BD. Ils portent avec qualité la mission de service public de valoriser les collections d’un des plus beaux musées du monde : mon Louvre chéri, là où tout a commencé en 2005 pour moi !

Cette belle journée (veille de mon anniversaire) se termine au Starbucks Opéra pour rassembler mes notes et mes ressentis pour les partager dans le blog. C’est bruyant, mes voisines de table révisent leurs cours d’économie comme moi en terminale en 2005.

La part de cake citron minuscule coûte 3.50€, le refresha mûres sent le désodorisant pour toilettes… J’aurais dû aller au café Joyeux, passage de Choiseul, on mange bien mieux !

A demain pour d’autres moments de vie !

Il y aura bien un troisième article consacré au festival du livre !

Retrouvez ici mes précédents articles sur le sujet !

-Paye ton auteur !

-En attendant Livre Paris

Une rencontre avec Marie-Aude Murail à Livre Paris

Lecture et autres challenges passionnants

Des cartes postales de la part des Kubers, la communauté de lecteurs de la box littéraire dont je suis partenaire !

Depuis 2017, je suis partenaire de la box littéraire La Kube. C’est une expérience professionnelle vraiment enrichissante avec une équipe vraiment formidable ! Ils nous invitent même à un dîner annuel chaque année avec d’autres libraires, des éditeurs, des auteurs…. Des amours, je vous dis !

Leur box n’est pas un simple concept marketing, ils ont pensé à tout et même à la petite carte de remerciements que les Kubers peuvent poster au libraire pour le remercier ou partager ses impressions de lectures. Et ça c’est très fort.

Je me suis même achetée une belle grille chez Maisons du monde, inspirée par le blog de Néroli pour les avoir près de moi,sur mon bureau.

Voici un petit florilège des gentils messages que j’ai reçu et qui me motivent quand on me dit à longueur de recommandations aimer Marc Lévy, Harlan Coben, Guillaume Musso, Katherine Pancol….

Je n’ai rien contre eux et ne formulerai aucune critique élitiste et snob envers leurs lecteurs (le principal dans la lecture, c’est la détente et l’évasion de l’esprit). Mais personne n’a besoin de moi pour lire des feel-good et autres best-sellers, ils inondent toutes les grandes surfaces culturelles.

Pour vous raconter une anecdote, j’ai recommandé des romans grand public à une amie chère à mon cœur (ma témoin de mariage Gwen) et elle a eu beaucoup de mal à les trouver à Cultura dans son coin pourtant très touristique du Var. C’était toujours les mêmes auteurs en tête de gondole et il fallait bien dix jours pour les commander.

La Kube de décembre !

C’est quand même un peu fou cette économie culturelle à deux vitesses entre régions. Les trois quarts de la clientèle de la Kube sont des provinciaux ou des gens qui vivent à l’étranger. Ils viennent principalement de petites villes ou même de villages que l’on peut qualifier de zones blanches.

Grâce à eux, je voyage en Lozère, dans le Tarn, dans le Sud-Ouest, dans l’Ouest de la France que je connais peu, autant de coins qui ont peu de librairies ou de bibliothèques à côté de chez eux. C’est pour cela que j’aime autant collaborer à la box Kube !

Après la page spéciale carnets de voyages urbains, mon chantier éditorial cet été sera de créer une page Vous cherchez …. un roman, une BD, une expo ? pour référencer un peu mieux mes meilleurs articles du blog (parmi les 150 publiés depuis 2017) et mes meilleures recommandations de la Kube.

C’est un vaste projet qui va bien m’occuper jusque Noël, je pense.

Mes précédents articles qui parlent de ma collaboration avec la Kube !

– L’heureuse invitée du dîner Kube chez Bofinger, place de la Bastille.

Retour sur l’expérience Kube

– Une claque littéraire avec le roman La vie rêvée des chaussettes … grâce à Kube !

Blogs, podcasts et applications numériques·Lecture et autres challenges passionnants

Découvrir le coffret Kube Angleterre en ce début de printemps

Sans titre (33)Cette semaine, nous avons regardé en amoureux Le discours d’un roi avec le talentueux Colin Firth. Comment un monarque bègue a dû remplacer son frère frivole au pied levé au trône d’Angleterre en 1936 quand Hitler commençait à mettre le bazar partout en Europe.

C’est à cette même époque que se déroule le roman que je suis en train de lire : Etés anglais, la saga des Cazalet tome 1 d’ Elizabeth Jane Howard, éditions La table ronde.

J’aime beaucoup la culture anglaise, notamment la littérature qui décortique les rapports sociaux dans la noblesse anglaise, unique en Europe.

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Droits réservés La Kube

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C’est l’équipe de la Kube qui m’a offert ce livre dans une box des libraires toujours aussi originale, avec un joli marque page plume, ses superbes boites de thé et cette housse à livres très pratique.

Je le reconnais, j’ai failli abandonner cette lecture. Pourtant, elle réunit tout ce que j’aime habituellement :  les problèmes de riches des aristocrates anglais comme je les affectionne dans Downton Abbey. Ils s’ennuient dans leur manoir du Sussex alors ils viennent s’encanailler à Londres et rentrent au bercail par le train de dix heures trente…

J’ai eu un blocage à cause de l’avalanche de personnages, je n’ai rien compris aux liens familiaux entre untel et unetelle et j’ai eu la mauvaise idée de lire la biographie de l’auteure avant de commencer le roman. Pour une raison que je n’ignore encore, elle ne m’a paru pas très sympathique ( voici l’argument de lecture le plus nul de l’histoire de ce blog).

Mais j’ai persévéré en reprenant ma lecture à la page 300 : je suis capable de prendre une lecture ou une série en cours de route. Je me suis attachée qu’ aux trois jeunes couples de cette famille pour en comprendre l’intrigue et cela a marché : je me suis laissée prendre au jeu de ce livre !

Tous les romans qui parlent de la guerre en Angleterre me fascinent car les Anglais ont été très courageux face aux raids aériens et aux temps de misère et de faim. Sans la détermination du roi Georges VI, alors que son frère et sa maîtresse fricotaient avec les nazis, la seconde guerre aurait pris un tout autre tournant si l’Angleterre était tombée.

Sa fille Elisabeth II, 93 ans, m’a épatée cette semaine avec son discours pour encourager son peuple à tenir bon face à l’épidémie de coronavirus. Boris est à l’hôpital mais Elisabeth, bon pied bon œil, tient la barque comme d’habitude. Elle suscite l’admiration même quand la monarchie n’est pas notre tasse de thé !

En guise de lettre d’amour à la perfide Albion, je vous ai préparé une sélection de cinq articles tous genres confondus : séries, littérature, films, carnets de voyages autour de la box Kube Angleterre de ce printemps.

Je forme le rêve de pouvoir aller faire un tour un jour à Brighton et dans le Sussex.

  1. Un guide anti-touristique de Londres, publié aux Arènes
  2. Last Christmas renoue avec la rom com et c’est réussi
  3. Turn up Charlie, un grand malabar devient la nanny d’une pré- adolescente pénible
  4. Pourquoi j’aime la série The crown
  5. Une de mes pépites séries : Call the midwife sur Netflix

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Dans un prochain article, je vous recommanderai cinq romans pour oublier le coronavirus ! 

Lecture et autres challenges passionnants

Retrouver sa chaussette orpheline grâce à un excellent roman et… la Kube

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Fin octobre, je ne savais pas quoi lire et il pleuvait (mauvaise combinaison perdante !) Mais la box littéraire avec laquelle je collabore depuis trois ans bientôt, la Kube avait pensé à moi comme à ses trente autres libraires ! C’est la deuxième fois que je reçois la box des libraires et j’étais comme un petit enfant devant le sapin en ouvrant ma boite aux lettres.

Voici l’ unboxing génial que j’ai reçu :

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Le petit jeu entre libraires Kube est de poster cette photo sur notre page Facebook pour ré-accorder les paires de chaussettes. C’était un jeu génial et original : un grand merci à Aurore, Samuel, Anthony et Margaux. J’ai même retrouvé par hasard l’usine des chaussettes orphelines de la Kube.

brexitromance.jpgLa première fois, ça n’a pas matché avec le premier roman Les petites reines de Clémentine Beauvais alors que je trouvais que Brexit romance était une très bonne idée : le mariage interculturel, l’Union européenne qui se disloque , l’étude anthropologique…. Mais dans ces deux romans, j’ai trouvé les personnages trop caricaturaux.

Et moi la finesse et la subtilité des portraits psychologiques des personnages, c’est mon premier critère pour jauger un livre. C’est comme faire connaissance avec quelqu’un dès les premières pages.

La vie rêvée des chaussettes orphelines est dans le top 3 des meilleurs romans que j’ai lu (une centaine bien tassée au compteur, je suis capable d’abandonner une lecture en cours de route).

Sans la recommandation de l’équipe de la Kube, je serai passée à côté de ce livre. J’ai emprunté un précédent roman de Marie Vareille Je peux très bien me passer de toi que j’ai rendu sans mettre en lire trois pages. Les romans feel good trop marquetés m’exaspèrent et je leur donne de moins en moins leur chance.

La vie rêvée des chaussettes orphelines

Marie Vareille

Editions Charleston, 2019

400 pages

19€

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Droits réservés Café Powell

 

Le thème des chaussettes orphelines m’a emballée parce que tout le monde est concernée et que j’ai vraiment aimé la paire dépareillée trouvée dans ma box.

L’histoire se passe dans une start-up qui crée une application numérique complètement absurde et voici l’algorithme qui m’a poussée à aimer ce livre passionnément :

recommandé par la Kube + histoire d’amour +Marie Vareille + application + chaussettes orphelines + recommandé par mon blog prescripteur My pretty book + feel good ( parce que j’aime bien ça quand même au cinéma et en littérature)

= coup de coeur que je vous chronique ici

 

D’autres articles sur la Kube et le monde des métiers du livre ici :

L’heureuse invitée du dîner Kube

– Deux ans de partenariat avec la Kube, ça se fête !

–  En attendant Livre Paris

 

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Lecture et autres challenges passionnants

L’heureuse invitée du dîner Kube

Dimanche soir, j’ai eu le privilège d’être invitée par la fantastique équipe de la Kube à leur premier dîner des libraires mais qui comptait aussi de nombreuses éditrices (la Kube collabore chaque mois avec un éditeur invité pour un thème) et aussi des lecteurs dits Kubers.

Je suis libraire partenaire de cette box littéraire depuis plus de deux ans : je recommande des livres pour répondre aux envies de lecture d’amateurs de livres francophones du monde entier.

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Ils ont mis les petits plats dans les grands puisque le dîner se déroulait dans un restaurant Art nouveau emblématique de la capitale : Bofinger, à deux pas de la place de la Bastille.

Tout était superbe : le cadre alsacien au premier étage avec les lampes cigognes, le menu ( Valrhona, la fierté de ma région était à l’honneur au dessert)… C’était tellement beau et bien organisé avec les fleurs sur les tables, je me croyais jurée du Goncourt dans un grand restaurant…

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J’avais découvert Bofinger à travers un livre que j’ai chroniqué : Was ist das ? éditions Les Arènes qui parle des différences et des similitudes culturelles entre Allemagne et France.

Mais cette invitation au restaurant était surtout l’occasion de célébrer la richesse du réseau de libraires et d’éditeurs qui collaborent à la Kube. Comme l’a rappelé Aurore, l’une des trois fondatrices de Kube avec Anthony et Samuel, l’objectif de cette box est de promouvoir la lecture.

On sent bien chez ces trois là, leur amour fou et passionné pour les livres quand ils envoient régulièrement leurs chroniques de livres. La Kube ce n’est pas une box marquetée qui marche au nombre de volumes vendus, elle se veut personnalisée selon les goûts des lecteurs tout en cherchant à leur faire découvrir de nouveaux horizons littéraires. C’est très agréable pour nous libraires de voir que notre premier savoir-faire : le conseil est reconnu.

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Enfin, les échanges à table avec deux éditrices de littérature m’ont vraiment rassurée quant au lien privilégié qui perdure entre éditeurs et libraires. Ces deux éditrices avaient une carte mentale de toutes les petites librairies de France et de Navarre et elles louaient le travail de médiation culturelle des libraires dans les petites villes auprès des écoles notamment. 

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La crise politique et sociale révélée par le mouvement des gilets jaunes montre une vraie fracture sociétale et culturelle entre Paris et les petites villes, les villages. Comme il y a des déserts médicaux, il y a aussi des déserts culturels. Je trouve assez détestable cette ironie parisienne de se moquer de certaines villes dans des romans ou des essais : comme Michel Houellebecq qui dénigre Niort.

J’étais sceptique face à l’argument de la Kube que la vente de boxes par correspondance pouvait renforcer le lien social entre lecteurs et libraires. Deux ans après le début de cette aventure, j’en suis désormais persuadée à l’image de ce dîner avec des libraires de toute la France. J’ai bien envie d’aller visiter la Compagnie des livres, librairie à Vernon, la gare d’arrivée pour aller à Giverny.

Retrouvez tous mes articles concernant cette expérience géniale avec la Kube :

Deux ans de collaboration avec la Kube, ça se fête

–  Retour sur l’expérience Kube made in Montrouge

–  et enfin mon tout premier article quand j’ai découvert le principe de cette box : c’est par ici les amis !

 

 

Lecture et autres challenges passionnants

Les salons du livre ce printemps à Paris

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Depuis plusieurs années, je vis un sérieux désamour pour le salon du livre de Paris. L’an dernier, j’y suis allée uniquement pour la géniale conférence de Marie-Aude Murail, mon auteure de littérature favorite.

Mais j’ai rapidement pris la poudre d’escampette face à la foule qui se pressait aux stands Albin Michel et Jean-Claude Lattès pour les dédicaces d’Amélie Nothomb et du premier ministre Edouard Philippe.

Les dédicaces de plus de 2000 auteurs réunis à Paris, voici le principal intérêt selon moi de Livre Paris. J’aime aussi les thèmes de leurs conférences mais la polémique de Paye ton auteur l’an dernier m’avait bien refroidie. Je trouve que c’est un salon fourre-tout, trop grand et qui a perdu son état d’esprit. J’ai été libraire exposante à quatre reprises et je trouve que faire payer un droit d’entrée aussi élevé nuit à la vente de livres.

Alors je me suis recentrée sur la valeur refuge : les salons du livre thématiques où chaque auteur est traité à la même enseigne, qu’il soit un vendeur de best-seller ou une petite plume qui débute dans le milieu. Un beau salon du livre, c’est un salon fait main, artisanal avec des petites tables et des tréteaux : revenons aux fondamentaux !

Je vous ai donc préparé une petite sélection de salons du livre moins médiatisés que Livre Paris mais tout aussi sympathiques.

Le salon du roman historique de Levallois Perret, 31 mars 2019

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J’ai découvert ce salon en allant interviewer les auteurs du roman graphique John Bost, un précurseur de la Boite à bulles. Ce salon se passe dans les salles magnifiques de l’hôtel de ville de Levallois-Perret où le maire reçoit aussi les visiteurs.

C’est une très belle programmation thématique organisée par genres littéraires : les romans, les BD avec de nombreux auteurs connus et plus spécialisés, le nombre de conférences passionnantes est impressionnant… Cette année, un hommage sera rendu à Marceline Loridan-Ivens, la camarade de détention de Simone Veil en camp de concentration. Elle a écrit le magnifique roman autobiographique Et tu n’es pas revenu, édité par Grasset. Ce livre émeut tous les Kubers à qui je le recommande.

J’aime aussi beaucoup l’ambiance de ce salon qui fait la part belle aux commerçants de la ville : la buvette propose des pâtisseries et des thés originaux, le salon est organisé pour valoriser le chiffre d’affaires des librairies de la ville.

En effet, on ne peut pas venir avec son propre livre, il faut l’acheter sur place pour le faire dédicacer. J’ai trouvé ça un peu contraignant au début mais c’est finalement assez logique. Dernier atout de ce salon thématique : l’entrée est gratuite.

48 heures BD en Seine, quai Anatole France – port de Solférino, Paris, 6 et 7 avril

C’est une initiative nationale récente qui me plaît beaucoup. Elle propose plus de 200 000 albums de BD à 2€ dans plus de 1500 librairies avec près de 350 événements organisés en France et en Belgique.

J’irai donc découvrir cette manifestation littéraire qui m’attire bien et je vous raconterai mon expérience. Je trouve que c’est une excellente idée de proposer des BD à un prix très accessible car les romans graphiques sont assez chers et moi je les dévore rapidement ! Il faut aussi savoir que la BD est en train de détrôner la littérature, en première place des achats de livres. Et ça c’est une très bonne nouvelle !

D’autres salons littéraires à découvrir en prenant le RER ou bien le train :

Saint Maur en poche à Saint Maur les Fossés, fin juin chaque année

Le festival international de la BD d’Angoulême, fin janvier chaque année.

Étonnants voyageurs à Saint Malo, début juin

La foire du livre de Brive la Gaillarde, début novembre

 

Lecture et autres challenges passionnants

Book-crossing des villes, book-crossing des champs…

Si vous prenez certaines lignes de tramway à Paris, peut-être avez-vous repéré des boites à livres disposées dans onze stations. Cette initiative culturelle a démarré le 15 octobre 2018 et ça marche !partage_livres.png

J’aime beaucoup lire les articles d’un site consacré aux métiers du livre Actua litté. J’ai découvert grâce à leur curiosité journalistique de grande qualité un phénomène de société très intéressant en Australie : le cross-booking.

Ils s’appellent Les book ninjas et ils font partie du club de lecture Books on the trail, reconnaissable à son macaron apposé sur les livres qu’ils sèment dans les transports en commun de Melbourne. Mon frère qui voyage de temps en temps là-bas pour son travail, les a déjà repéré.

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Ce phénomène s’appuie sur deux principes : la recommandation à l’aveugle et le book crossing. On abandonne un livre pour un inconnu en mal de lecture comme le souligne Actua litté. Un livre a ainsi plusieurs vies, plusieurs propriétaires.

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Le macaron apposé sur le livre permet ainsi la création d’une communauté de lecteurs sur les réseaux sociaux. Cela devient alors une chasse aux trésors à l’image de Pokémon Go où l’on fait une photo de sa trouvaille dans l’un des coins de la ville. Et moi j’adore toutes ces initiatives de géolocalisation culturelle.

J’ai pris la bonne habitude de visiter les villes d’Europe et à chaque fois que j’ai l’occasion de prendre en photo une boite à livres dans un parc, un lieu publique, je le fais. Ce sont des initiatives culturelles très intéressantes qui apportent du lien social : un inconnu laisse un livre à un autre inconnu, entre passeurs de livres.

Voici quelques photos de voyage avec des boites à livres. N’hésitez pas à partager vos photos qui concernent le cross booking en ville ou à la campagne.

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La boite à livres de la mairie du 4eme arrondissement de Paris

Après, cela pose aussi des questions en termes de pollution, d’apologie d’idées pas toujours démocratiques à travers les livres…. Les journaux gratuits abandonnés dans le métro ce n’est pas forcément très esthétique et cela explique peut-être pourquoi une jeune femme a eu une amende à Paris pour avoir laissé un livre dans la rue…

Et vous, avez -vous eu de bonnes surprises avec les boites à livres dans votre ville?.

Pour rêver un peu, voici une bibliothèque crée dans la souche d’un arbre mort par Sharalee Armitage Howard (c’est elle qui a pris la photo) dans sa ville de Coeur d’Alene, en Idaho, Etats-Unis !.  J’ai trouvé cet article dans Livres-hebdo !

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DR/SHARALEE ARMITAGE HOWARD

Lecture et autres challenges passionnants

Deux ans de partenariat avec la Kube, ça se fête !

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Il y a deux ans en janvier 2017, je tombais sur le site de la Kube, box littéraire personnalisée après une étude approfondie des box culturelles sur les sites Livres-Hebdo et Actua litté (j’ai suivi des études dans les métiers du livre).

La Kube recrutait des libraires pour une collaboration numérique, alors j’ai postulé !

J’ai beaucoup aimé ce concept qui met les libraires indépendants à l’honneur, qui valorise notre expertise en termes de conseil aux lecteurs. A l’aide d’un court questionnaire bien ciblé, nous choisissons un livre personnalisé selon les goûts de nos Kubers.

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Et si le choix s’est avéré judicieux, ils ont la possibilité de nous adresser une jolie carte de correspondance ou un message électronique et ça c’est vraiment gratifiant pour nous libraires.

Je vous ai sélectionné un florilège des commentaires les plus sympas des Kubers. En deux années, j’ai pris plaisir à recommander des livres à plus de 300 personnes qui viennent essentiellement de province mais aussi de Suisse, Belgique et un peu moins de l’étranger…

« J’aime la Kube car elle me met dans les mains des livres que je n’aurais jamais acheté par ailleurs. Un grand merci à tous les libraires qui participent au projet !  » Juliette, 22 ans, Lyon

« Je ne m’attendais pas à ce livre. C’est un surprise et j’aime les surprises. Ce n’est pas un livre que j’aurais acheté mais je suis curieuse de le lire » Lucie, 35 ans, Reze

« Une chance car j’ai beaucoup lu ce genre de livres. J’aime beaucoup les récits de Germaine Tillon, une vraie leçon de vie. Merci. »  Virginie, 48 ans, Garches

« Pas vraiment ce que j’attendais mais bien quand même  » Louise, 62 ans, Pully, Suisse.

« Un grand merci pour ce choix : Et tu n’es pas revenu de Marceline Loridan-Ivens, un livre plein d’émotions dont on termine la lecture avec tellement de questions et de réflexion, exactement ce que je recherchais …. » Gaëlle, 40 ans, Le Crotoy…

« Merci pour ce choix ! J’ai découvert à la fois la vie d’une femme et l’histoire des grands de la beauté. Super choix ! «  Maryline, 45 ans, Issy les Moulineaux.

« Bonjour Margot. Merci pour ce livre qui permet de découvrir les légendes du Far West au delà du mythe via des chapitres courts et bien écrits . Un bon point pour vous !  » Loïc, 58 ans, Romillé.

« Bonjour Margot, ou plutôt bonsoir. Je voulais vous dire un immense merci.
Vous avez choisi pour moi le livre « Lion » écrit par Saroo BRIERLEY. Et que dire ? J’ai adoré. Je l’ai dévoré en 3 jours (je suis maman de 2 enfants, sinon je pense que je l’aurai lu d’une traite 😊). J’ai été totalement transporté dans un autre monde. Et ce livre correspondait tout à fait aux attentes que j’avais écrites pour mon livre du mois. De plus, je possède plus de 900 livres, et chapeau à vous de m’avoir fais découvrir un auteur et un livre que je ne connaissais. Je vous ai renvoyé la carte postale de ma box Kube. Encore merci.  À bientôt.  Mélanie »

« Bonjour Margot ! Merci pour le choix du livre « Les Années » ! C’est exactement le genre de lecture où j’aime me plonger: une belle écriture (je relis plusieurs fois pour m’imprégner!) et cette façon d’évoquer le passé sans pour autant pleurnicher me ravit!
Mille « MERCI! » Jacqueline.

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Lecture et autres challenges passionnants

L’art du swap en trois leçons

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Mon premier swap en septembre dernier !

Cet été, j’ai découvert le sens du mot swap grâce aux nombreuses vidéos des booktubeuses Bulle Dop, Margaud liseuse, Lily bouquine….

Un swap c’est un colis que l’on s’échange avec son binôme d’après un questionnaire qui porte sur nos goûts de lecture, nos centres d’intérêts avec des petites surprises de papeterie, des petites choses à grignoter pour former un ensemble.

C’est la version moderne de la pochette surprise.

Le concept me plaisait bien : j’aime beaucoup ouvrir des paquets cadeaux mais j’étais un peu effarée par le budget dépensé et les énormes colis préparés.

Depuis, j’ai participé à trois swaps dont un swap voyageur. J’en ai un peu discuté avec ma cousine Léa et je me suis dis que ça serait une bonne idée pour mon blog de te donner quelques conseils si tu veux te lancer dans cette aventure sympa mais sacrément consumériste.

Un swap comment ça fonctionne ?

Pas facile d’épater une amie d’amie que tu connais peu mais le facteur découverte est vraiment passionnant. C’est vraiment l’intérêt du swap selon moi. Le plus facile serait de choisir un binôme où tu connais vraiment bien les goûts de ton amie mais la prise de risque est alors proche de zéro.

Je pense que tu l’as bien compris, le swap est essentiellement une affaire de filles. Nos conjoints nous regardent comme des martiennes quand on assemble nos swap mais ils sont bien contents de venir voir les petites surprises qu’on a reçu surtout quand ça se mange !

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L’équation idéale du swap :

Un bon roman de poche avec un petit marque pour expliquer le choix du livre + un jus de fruits bio ou des capsules Nespresso, du thé + une gourmandise (moi j’offre souvent une barre de chocolat belge Galler) + un mug, c’est souvent la plus grosse pièce du swap, celle qui fait bien plaisir + une bougie + des petits accessoires de papeterie comme des marques-pages, des carnets… + une ou deux cartes postales pour écrire à votre binôme.

Le swap s’appuie sur de bons vieux codes anthropologiques vieux comme le monde : le don et le contre-don, la transmission…

Un swap c’est comme un look de mode comme dirait Christina Cordula, il faut que ça soit dépareillé, tout sauf coordonné sinon c’est monotone, sans surprises… C’est plein de petits cadeaux éclectiques qui forment un tout. Une belle boite à ouvrir, du joli papier cadeau pour emballer les éléments et les découvrir au fur et à mesure…

Hema, c’est le magasin de référence pour les swaps mais ça devient vite tristounet si tout vient du même endroit. En plus, tu cours le risque que ton amie l’ai déjà : ça m’est  arrivé…

C’est ce qui est le plus difficile et le plus contraignant avec le swap : courir les magasins à la recherche d’une idée originale, je te recommande de privilégier un ou deux surprises fait main : moi j’ai sollicité mon amie Mapu picchu pour offrir de belles boucles d’oreilles, un modèle unique…

Enfin, tout swap est un bon prétexte à se réunir dans un salon de thé pour échanger les colis car rien n’est meilleur de voir l’expression de surprise de la personne.

J’ai quelques bonnes adresses de salons de thé dans Paris : Marie-Denise , métro Père Lachaise, La Charlotte en l’Isle sur l’île Saint-Louis ou encore Rose thé, métro Ledru Rollin…

Voila, j’espère que ces quelques conseils te mèneront à tenter un swap avec tes copines autour d’un thème particulier : Noël , l’été ou encore la fête des mères ou d’autres choses beaucoup plus originales.

Viens me raconter sur le blog tes meilleures expériences autour du swap !

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Tous les petits cadeaux que j’ai reçu !

Lecture et autres challenges passionnants

Retour sur l’expérience Kube, la box littéraire sur-mesure made in Montrouge

Vendredi dernier, j’ai rendu une visite de courtoisie à une équipe de choc avec qui je collabore depuis janvier 2017 : la Kube, la box littéraire sur-mesure.

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Autour d’un bon thé qui fait partie intégrante de la box, on a discuté romans et swaps. Ils lancent bientôt une box spéciale Fête des mères en édition limitée ainsi qu’ une super Kube pour donner envie de lire aux enfants.

Je fais partie de leur groupe de réflexion pour la concevoir et c’est vraiment génial de répondre aux courts questionnaires chaque semaine…

Je me suis dis que c’était l’occasion de faire le point sur mon expérience Kube en quelques lignes tant les recommandations aux lecteurs m’apportent considération et satisfaction.

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C’est assez plaisant de recevoir dans sa boite email, un message de remerciements d’une lectrice qui a découvert les romans d’Annie Ernaux grâce à mes conseils. J’ai déjà reçu trois cartes de correspondances de lectrices et c’était vraiment une belle surprise à chaque fois.

En l’espace d’un peu plus d’un an, j’ai recommandé plus de 300 livres à des Kubers de la France entière (le plus souvent ceux de zone péri-urbaines avec peu de librairies dans leur coin), en Belgique et aussi à l’étranger. Je suis frappée par l’attrait des témoignages et biographies, surtout ceux qui aident à comprendre la Seconde guerre mondiale et les leçons de vie qui en découlent.

J’aime beaucoup collaborer à la Kube qui enrichit mon expérience professionnelle de libraire.

Les locaux de la Kube se trouvent à Montrouge et je suis tombée vraiment amoureuse de cette ville avec son beffroi, sa place avec les cafés et surtout la statue de Coluche.

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Michel Colucci était l’enfant de Montrouge, cette statue se trouve à deux pas de l’immeuble où il vivait enfant avec sa mère dans les années 1950.

J’apprécie énormément la statuaire publique et vraiment cette oeuvre dégage vraiment une émotion puissante, toute particulière.

C’est une statue en pied mesurant 1m57, une salopette vide en bronze, qui est dans un mouvement très dynamique. C’est l’ oeuvre d’un sculpteur local, Guillaume Werle.  Il a saisi toute la personnalité de Coluche, son accoutrement caricatural de beauf qui faisait rire la France entière…

Ainsi la salopette est élevée au rang du smoking, le costume vide montre toute la présence scénique du comédien et humoriste. Cette statue rappelle aussi le grand vide que laissa Coluche à sa mort en 1986, cette statue a été inaugurée en 2011 pour les 25 ans de sa disparition.

J’ai le projet d’écrire un livre sur la statuaire publique un jour avec mon amie Mapu picchu à l’aquarelle, il est certain que la statue de Coluche fera partie de la sélection…