Littérature

15 idées de romans pour ce printemps semi-confiné !

Au fil de ces confinements et plus particulièrement en mars quand j’ai dû m’isoler dix jours à cause de cet affreux variant anglais, j’ai constaté à quel point la lecture de romans était le meilleur moyen d’évasion face aux couvre-feux, aux gestes barrières, aux attestations de sortie et tout le tintouin…

Même quand vous êtes parqués à dix kilomètres de votre domicile, en rêvassant aux valises à préparer, aux couloirs d’aéroport ou de gare à arpenter… Un chouette bouquin dans votre nouveau canapé, vous envoie à New-York, dans la jungle ou sur une île déserte. La littérature a ce pouvoir et il n’a pas de prix surtout en ce moment.

Les librairies ont rejoint la liste des commerces essentiels fin février, preuve que le livre est un produit de première nécessité.

J’ai voulu vous lister quinze romans qui m’ont marqué et pourquoi. Je n’ai sélectionné que les romans que je relirai volontiers ou que j’ai déja relu deux ou trois fois…

Les romans young adult de l’Ecole des loisirs

Sauveur et fils, les six épisodes de la série, Marie-Aude Murail, Ecole des loisirs

Je suis les romans de Marie-Aude Murail depuis longtemps : Oh boy ! , La fille du docteur Beaudoin, Papa et Maman sont dans un bateau… car j’aime son acuité à analyser la société française et surtout les relations familiales, les non-dits et les sentiments enfouis. Son apogée est atteinte avec cette série Sauveur et fils à laquelle je ne trouve aucun défaut et que je relis avec plaisir à chaque confinement.

Quatre soeurs, Malika Ferdjouhk, Ecole des loisirs

J’ai découvert ce roman graphique en quatre ou cinq épisodes à la bibliothèque Baudoyer du 4eme arrondissement. J’ai dévoré cette série géniale qui s’adresse aussi bien aux adolescents qu’aux jeunes adultes. Elle décrit une belle fratrie de filles qui habite un grand manoir en bord de mer. Cela parle de deuil, d’entraide et d’amour familial.

Les romans young adult de l’Ecole des loisirs sont ma référence ultime depuis de très nombreuses années, je n’en découvre pas assez à mon goût. Il faut que je creuse leur fonds.

Les feel good ou romans générationnels à la française

L’odeur de la colle en pot, Adèle Breau, J-C Lattès

J’ai découvert cette auteure assez connue dans un recueil de nouvelles : Orgueil et Préjugés version moderne à Noël, un couple enfermé dans un magasin de jouets. Son écriture m’a bien plu, j’ai eu une belle émotion avec son roman qui m’a rapidement fait penser à mon film phare La boum avec Sophie Marceau mais la comparaison était bien agréable. L’auteure m’a cueillie à la fin du livre, je ne vous en dit pas plus.

La vie rêvée des chaussettes orphelines et tous les romans de Marie Vareille, Charleston

J’ai découvert cette auteure grâce à la Kube qui m’a offert une box des libraires fantastique alors que je désespérais du genre feel good que je commençais à juger trop marketing. J’aime la manière dont Marie Vareille dépeint avec beaucoup de finesse la psychologie et les drames intimes de ses personnages. C’est drôle, léger et générationnel mais c’est très subtil.

Droits réservés Café Powell

Les stagiaires et Indéterminés de Samantha Bailly, éditions J-C Lattès.

Dans un autre genre générationnel, mon vrai coup de cœur pour cette trilogie qui se passe dans une entreprise de jeux vidéos autour d’un groupe de stagiaires.

Ce sont des jeunes adultes qui vivent dans l’oisiveté ou la précarité mais tous cherchent un sens à leur vie, trouver le grand amour même si la manière dont ils cèdent à leurs pulsions, papillonnent sentimentalement me heurte de plus en plus dans mes choix de films ou de lectures.

Les auteurs anglo-saxons vendent des histoires d’amour et des relations beaucoup plus loyales et fidèles que dans la culture française. Cela me saute de plus en plus aux yeux.

Les auteurs anglo-saxons qui parlent des relations avec plus de fidélité que l’amour rabelaisien

Brooklyn, Colm Toibin, 10/18

Mon plus beau coup de cœur de cette liste : une histoire d’amour tellement belle et profonde. J’ai découvert ce roman grâce à une affiche du film, son adaptation littéraire au cinéma.

Ce roman qui parle d’exil et de quête identitaire quand on est jeune adulte, je l’ai lu trois fois et je pourrais le relire encore et encore. Il m’a accompagné une semaine de travail assez harassante au salon du livre de Paris en 2016, quand je n’étais pas très motivée par les deux heures de trajet quotidienne entre la porte de Versailles et chez moi.

La chorale des dames de Chilbury,Jennifer Ryan, Albin Michel

Ce livre m’a accompagné une semaine de canicule où j’étais malade à cause de la chaleur, de la climatisation et de la pollution à Paris. J’ai bien aimé ce roman historique anglais qui raconte les bombardements dans un petit village pendant la seconde guerre mondiale et comment les femmes du village ont résisté à la guerre en montant une chorale.

La dernière conquête du major Pettigrew, Helen Simonson, éditions 10/18

Déjà lu deux fois, ce premier roman m’a beaucoup inspirée pour mieux connaître l’Angleterre et notamment son ancien empire colonial auquel le roman fait souvent référence. Il raconte l’histoire d’un major aristocrate et d’une épicière pakistanaise qui vont lier amitié, écœurés par la bêtise humaine et l’opportunisme de leurs descendants.

Une excellente critique du jeunisme à la fois tendre et piquante.

La couleur des sentiments, Kathryn Stockett, Jacqueline Chambron

Mon crush lecture de longue date. J’ai découvert le jeu d’Emma Stone, Octavia Spencer et Jessica Chastain dans ce film de bonnes femmes. Je le dis avec sympathie, les femmes sont omniprésentes dans ce roman et elles ont un choix à faire : l’amour ou la bêtise.

Même quand on est raciste et qu’on vit dans un état du Sud bas de plafond, on s’attache à sa bonne noire qui transmet de l’amour aux enfants blancs avec naturel.

Je comprend pas la polémique qui accuse ce roman de racisme alors qu’il est vraiment formidable : tout est dit dans le titre. Ras le bol de la cancelled culture !

Les personnages des romans de Mitch Albom, Pocket

Une fois n’est pas coutume, c’est mon mari qui m’a fait découvrir cet auteur à la médiathèque Marguerite Duras. Pendant tout un été, trajets Bla bla car, voyage caniculaire en Toscane et transit en Bulgarie, j’ai lu ses cinq livres de poche les plus connus.

Mitch Albom est un auteur très connu aux Etats-Unis, un peu en France aussi. Il écrit des livres très autobiographiques ou très fantastiques pour aborder le thème de la foi chrétienne avec beaucoup de style. Ses personnages sont tous très travaillés et apportent une réflexion sur le sens de la vie. Des livres qui ont intégré notre bibliothèque familiale à jamais.

Nos âmes la nuit, Kent Haruf, Robert Laffont

J’ai découvert ce roman grâce au film, adapté du livre avec Robert Redford et Jane Fonda. Encore une fois, les Américains n’ont pas de tabou à aborder les relations amicales et même sexuelles des seniors alors qu’en France, on envoie les anciens en Ephad comme les salariés au placard : on ne les voit plus, on n’en parle plus.

Dans ce roman, les deux protagonistes approchent les quatre-vingt ans et on leur donne une voix pour parler désir, déceptions familiales, regrets et même projets d’avenir. Un roman qui donne un bon coup de pied aux fesses aux préjugés.

Les anges et tous les saints et Maine de Sullivan, Livre de poche

J’ai lu tous les romans de cette auteure américaine irlandaise que j’ai découvert par hasard dans les rayons de la médiathèque Marguerite Duras dans le 20eme.

A l’époque, j’allais régulièrement rendre visite à une amie Karine, qui était en convalescence chez elle à Choisy-le Roi.

Le trajet en bus et en tramway était un peu long mais passionnant avec ses romans de familles très bien dépeintes sur le plan psychologique. Un régal de littérature !

Les romans français qui me plaisent tout de même

Venise n’est pas en Italie, Ivan Calbérac, Livre de poche

Un bon roman poilade qui m’a bien fait rigoler en imaginant Benoit Poelvoorde et Valérie Bonneton comme les parents déjantés de ce pauvre garçon blond qui veut intégrer un cercle un peu plus distingué que celui de sa famille qui voyage en caravane jusqu’à Venise. Un joli clin d’oeil à Johnny Clegg et à mon enfance !

Le prince à la petite tasse, Emilie de Turckheim, Calmann-Levy

Un récit de vie puissant, une expérience humaine de l’accueil de l’autre avec beaucoup de poésie. Ce n’est pas mon style littéraire habituel mais l’auteure m’a beaucoup touchée par son humanité et sa simplicité à verbaliser l’amour du prochain même quand il n’est pas toujours évident à manifester.

Je vous invite à me recommander vos derniers coups de coeur littéraires car je suis dans un désert de lectures depuis janvier.

N’allez pas croire que je me régale chaque semaine avec un bon roman comme je suis libraire. Je m’avère être une redoutable et intransigeante lectrice qui se décourage vite d’un livre si le style et les thèmes abordés ne me convainquent pas dès les dix premières pages.

J’admire les courageux lecteurs qui persévèrent au bout de 150, 200 pages. Je suis bien embêtée parce que lire chaque semaine un bon roman est tellement agréable pour divertir au mieux mes trajets répétitifs quotidiens en RER.

La routine de la semaine est beaucoup plus agréable à vivre avec un bon pavé passionnant.

Pour trouver une pépite, je sonde le blog de Fiona, bibliothécaire et blogueuse littéraire reconnue de Pretty little books, que j’ai découvert dans Livres Hebdo mais je manque de temps pour faire des recherches plus approfondies.

Ma PAL romans fait triste mine, c’est mon défi de ce printemps d’y remédier.

4 commentaires sur “15 idées de romans pour ce printemps semi-confiné !

  1. Salut, j’ai toujours un livre dans mon sac. Effectivement il y a quelques années dans le RER (ça ne me manque pas), dès que j’ai 5mn, hop, je dégaine un bouquin.
    Des idées chaque lundi sur mon blog 😉
    Le livre est essentiel à ma vie. Aujourd’hui je vis très loin du RER (à 15km de la première petite ville) mais j’ai quand même toujours de la lecture.
    Quand je passe 3/4 jours (et nuits) dans les bois, j’aime avoir une bonne lecture et un carnet d’écriture.
    L’avantage c’est que je ne suis pas confinée 😉
    Bonne lecture et bonne journée

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  2. Merci beaucoup pour ces suggestions de lecture ! Et je suis bien d’accord que les librairies sont des commerces essentiels ! J’ai noté tous les livres suggérés, et j’ai bien l’intention de les lire.
    Personnellement, j’ai adoré tous les romans de Stefanie Zweig (à ne pas confondre avec Stefan Zweig) . Je recommande de commencer par son roman intitulé « Une enfance africaine », qui est plus ou moins autobiographique, et qui raconte son enfance africaine pendant la seconde guerre mondiale et son attachement au Kenya. Ses parents étant juifs allemands, ils ont décidé de partir en Afrique pour échapper aux persécutions. Alors que la nouvelle vie est difficile pour eux, leur fille âgée de 6 ans environ, s’adapte merveilleusement bien à son nouveau pays. Lorsque la guerre est finie et que le père décide de retourner en Allemagne (« Une jeunesse allemande »), c’est très difficile pour elle car elle n’a aucun souvenir du pays qui l’a vu naître et elle adore son pays d’adoption. Dans « Filles de l’Afrique », elle retransmet le destin des petites filles qu’elle et ses amies étaient en Afrique, avec leurs rêves d’alors et ce qu’il en est advenu. Dans « Le bonheur est ailleurs », elle évoque le voyage de son père parti seul en premier, puis la nouvelle vie avec sa femme et sa fille qui l’ont rejoint. Enfin, dans « La Maison de la Rothschildallee », elle raconte l’histoire de la famille ayant vécue dans cette maison et les bouleversements auxquels ils ont dû faire face, maison où elle habita elle-même avec ses parents à leur retour en Allemagne.Malheureusement, tous ces livres n’ont pas été traduits en français, mais je crois que je vais lire en allemand ceux qui me manquent, en particulier la suite de l’histoire de la famille de la Rothschildallee. Voilà donc une partie des livres que j’ai lu pendant le confinement et qui m’ont beaucoup plu. Ils ne sont plus tellement publiés mais on les trouve encore d’occasion sur le site internet Label Emmaus. (j’ai bien aimé aussi les livres d’Elena Ferrante mais c’est pas gai)
    Bonne lecture !

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    1. Merci beaucoup. Ce sont des thématiques qui m’ intéressent et j’ aime les trilogies. Contrairement à beaucoup de gens, je n ai pas pu lire plus de vingt pages d’Elena Ferrante alors qu j’en avais vraiment envie. J’ aime les personnages lumineux et joyeux. Merci pour vos encouragements pour mon article, je suis très touchée !

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