Littérature jeunesse

Derniers jours, la petite Martine fête ses 70 ans à la galerie Gallimard

Hier, je me suis dépêchée d’aller à la galerie Gallimard visiter l’exposition gratuite pour fêter les 70 ans de Martine. La galerie se situe à côté du siège des éditions Gallimard dans le 7eme arrondissement de Paris, rue de l’Université.

Une exposition qui m’a donné l’effet d’actionner la machine à souvenirs : mes lectures d’enfance

J’y suis allée pour retrouver mes souvenirs. Quand j’avais huit ans, je lisais et relisais les albums dans notre maison de vacances en Ardèche. Je me servais de Martine fait la cuisine car il y avait une recette de pain perdue à réaliser avec ma grand-mère Eveline.

J’aime particulièrement Martine à la ferme, Martine fait du camping et Martine prend l’avion. Ils datent des années 1950-1960 pendant les Trente Glorieuses quand la France prospérait avec l’avion Concorde par exemple. L’univers de Martine a été crée en 1954 à une époque où l’Europe se relevait d’une guerre mondiale traumatisante. Martine symbolise l’insouciante retrouvée.

Contrairement à ce que je croyais Martine n’est pas française mais bien belge. En fait Martine est même universelle et intemporelle. Elle parle à toutes les petites filles qu’elles soient nées dans les années 1970, 1980 comme moi ou 2010 comme ma fille.

Dans les années 1980, le monde bourgeois de Martine a pris un peu du plomb dans l’aile car l’image de la femme véhiculé dans ses albums, n’était plus dans l’air du temps. Mais la série ne s’est pas arrêtée pour autant . Martine compte plus de 63 albums dont Martine à Paris publié cette année pour l’anniversaire des 70 ans.

Un phénomène d’édition : des ventes qui se comptent en millions d’exemplaires comme Astérix et Tintin…

Ce véritable succès s’explique par le réalisme plutôt naïf du dessin détaillé, les couleurs pastels sont flatteuses et le texte est assez poétique. Les aventures simples et ancrées dans le quotidien d’une petite fille de dix ans touchent tout le monde. En 70 ans, il s’est vendu plus de 120 millions d’exemplaires, ses albums ont été traduits dans plus de 30 langues.

Personnellement, je n’aurai pas choisi de moi même de lire les albums de Martine mais j’aime beaucoup les souvenirs d’enfance auxquels ils se rattachent. L’univers de Martine est un peu trop cliché à mon goût, j’aime peu l’image de la petite fille et de la mère de famille. Mais j’ai appris comment se déroule un trajet en avion grâce à Martine. J’aime beaucoup plus les textes que je trouve enchanteurs et féeriques.

Comme je travaille dans les métiers du livre, il était impensable que je rate cette exposition. Je vous recommande la lecture du catalogue d’exposition édité par Casterman qui raconte toute l’histoire de cette aventure éditoriale extraordinaire commencée en 1954. Le titre L’éternelle jeunesse d’une icône est particulièrement bien trouvé.

J’ai bien envie de prévoir une petite virée en famille en Belgique pour découvrir les musées dédiés à Martine et à Tintin, deux auteurs phares de Casterman.

Les parodies, le revers de la médaille pour toute icône de la littérature jeunesse

Longtemps, j’ai renié mon attachement pour cette série d’albums que j’ai lu et relu pendant mon enfance à cause des parodies plus ou moins drôles crées en autre par le site Martine cover generator en 2007.

La blague dura un mois et le site Internet sera rapidement obligé de fermer sur demande du service juridique de Casterman. L’éditeur belge continue d’éditer de nombreux albums et les personnages de la série sont loin d’être libres de droits.

Dans un autre genre, la gamme de décoration Les jolies planches a crée de jolis carnets avec les couvertures iconiques des albums de Martine à la montagne ou Martine à la mer. Je trouve les carnets un peu chers pour la qualité du papier à l’intérieur (16 euros) mais je trouve qu’un tableau encadré avec une couverture de Martine ça aurait de l’allure dans mon bureau ou dans mon appartement (42€).

Avant d’aller visiter l’exposition, je suis allée faire un tour à la librairie Gibert, boulevard Saint Michel. J’ai découvert les nouveaux albums de Martine et je dois dire que je préfère les rééditions originales en 2010. Elles conservent les pages intérieures à l’aquarelle très vintage de la collection Farandole.

A l’époque Martine n’avait pas sa propre collection. J’ai payé l’album Martine prend l’avion 6€ 40. Vu la qualité de l’objet, je trouve ça génial que Casterman propose un album jeunesse à moins de 10 euros avec l’inflation actuelle.

Dans ce blog dédié en grande partie aux livres, je suis ravie d’avoir pu ajouter Martine à ma collection d’articles dédiée aux succès d’édition comme Astérix, Tintin, Babar… C’est d’ailleurs, ce qui passionne le plus dans les métiers du livre : analyser pourquoi un personnage littéraire séduit des millions de lecteurs sur différentes générations.

Il est indéniable que la nostalgie et l’envie de transmettre ce qu’on a aimé lire jouent dans l’achat de livres des parents. Martine prend l’avion sera lu trois fois par ma fille au cours du week-end.

Exposition Martine, l’éternelle jeunesse d’une icône, Galerie Gallimard, 30 rue de l’université, derniers jours jusqu’au 7 mai 17h, entrée gratuite.

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